Tago
Mago
Can
1 - Paperhouse (Czukay, Karoli, Liebezeit, Schmidt, Suzuki)
7:22
2 - Mushroom (Czukay, Karoli, Liebezeit, Schmidt, Suzuki)
4:04
3 - Oh Yeah (Czukay, Karoli, Liebezeit, Schmidt, Suzuki)
7:26
4
- Halleluhwah (Czukay,
Karoli, Liebezeit, Schmidt, Suzuki) 18:32
5 - Aumgn (Czukay, Karoli, Liebezeit, Schmidt, Suzuki)
17:33
6 - Peking O (Czukay, Karoli, Liebezeit, Schmidt, Suzuki)
11:37
7 - Bring Me
Coffee Or Tea (Czukay,
Karoli, Liebezeit, Schmidt, Suzuki) 6:48
Tago Mago
Musicien : Can
Parution
: 26 février 1971
Enregistré : novembre
1970 – février 1971
Durée : 73:22
Genre
: Krautrock, Rock experimental, Rock Psychédélique, Rock
progressif
Producteur : Can
Label : United Artists Records
Musiciens :
Holger
Czukay : basse, enregistrement, montage
Michael
Karoli : guitare
Jaki
Liebezeit : batterie, contrebasse, piano
Irmin
Schmidt : claviers, chant sur Aumgn
Damo
Suzuki : chant
Mon
avis : Cinquante ans après sa sortie et
vingt-six ans après que j’en ai entendu parler pour la toute première fois,
j’ai enfin eu l’occasion, cet été, de découvrir ce véritable chef d’œuvre du
rock progressif qu’est Tago Mago et, par la même occasion, ce
groupe allemand qui aura marqué le genre Krautrock comme Kraftwerk, je veux
bien évidement parler de Can. Alors certes, une fois de plus, il m’aura fallut
du temps, beaucoup de temps pour me plonger dans ce monument musical, mais bon,
comme il est coutume de le dire : mieux vaut tard que jamais. Et,
sincèrement, il aurait été dommage de passer a coté d’une telle merveille…
Alors bien sur, j’ai parfaitement conscience que ce disque n’est pas fait pour
tout le monde, que rares sont ceux qui, de nos jours, apprécieraient un tel
opus complètement cintré par moments et véritable ode a l’expérimentation.
Cependant, pour peu que vous soyez plus ou moins familiers du genre, pour peu
que vous possédiez une petite expérience en la matière, pour peu que vous ayez
un age certain (car mine de rien, ça aide), quelle claque allez vous ressentir
en écoutant ce double-album et ses sept titres tous plus barrés et géniaux les
uns que les autres ! Car oui, ces quatre allemands et ce chanteur nippon
complètement allumé avaient fait fort avec Tago Mago, sommet
incontestable de leur carrière selon les spécialistes, nous offrant un album
inclassable ou presque, une espèce d’ovni musical rarement égalé, souvent copié
et qui inspirera bien d’autres groupes par la suite, encore de nos jours.
Alors, si vous ne connaissez pas encore Can et ce Tago Mago, ne
perdez pas une seule seconde, il serait tout de même dommage de passer a coté
d’un tel chef d’œuvre, car entre ces sept titres qui vont de la ballade
psychédélique a la Pink Floyd a l’expérimentation la plus absolue, vous ne vous
ennuierez pas une seule seconde ; la marque des très grands, indéniablement !
Points
Positifs :
- Un
des plus grands albums de tous les temps, en tous cas, pour ce qui est du rock
progressif, et, curieusement, pas le plus connu en dehors des spécialistes bien
sur. Ici, Can est au sommet de son art et livre un double opus sans faute,
faisant preuve d’une maitrise totale et nous faisant atteindre des sommets
musicaux rarement atteints dans le genre.
-
Sept titres seulement, mais longs, très longs même pour certains et pas une
seule fausse note. De plus, ceux-ci sont assez différents les uns des autres et
entre une première partie plus calme et mélodique – enfin, plus ou moins – et
une seconde où le groupe expérimente a tout va, l’amateur de Krautrock sera aux
anges, rien que ça !
-
Musicalement, c’est très bon, incontestablement, et les divers musiciens font
preuve d’une maitrise impressionnante. Cependant, une petite mention a Jaki
Liebezeit, batteur génial et qui nous tient en hypnose sur bien des titres.
-
Une pochette singulière mais néanmoins culte.
Points
Négatifs :
-
Si je devais trouver un seul point faible a Tago Mago, c’est
peut-être dut au genre en lui-même qui vaut que le coté expérimentation a tout
va accouche parfois du sublime comme du grand n’importe quoi, et, quoi qu’on en
dise, on n’y échappe pas ici…
Ma
note : 9,5/10
In
the Court of the Crimson King
King
Crimson
1 - 21st Century Schizoid Man, incluant Mirrors (Fripp,
McDonald, Lake, Giles, Sinfield) 7:20
2 - I Talk to
the Wind (McDonald,
Sinfield) 6:05
3 - Epitaph, incluant March for No Reason et Tomorrow
and Tomorrow (Fripp, McDonald, Lake, Giles, Sinfield) 8:47
4 - Moonchild, incluant The Dream et The
Illusion (Fripp, McDonald, Lake, Giles, Sinfield) 12:11
5 - The Court of
the Crimson King,
incluant The Return of the Fire Witch et The Dance of
the Puppets (McDonald, Sinfield) 9:22
In the Court of the Crimson King
Musicien
: King
Crimson
Parution
: 10 octobre 1969
Enregistré : Juin
1969 – Août 1969
Durée : 43:54
Genre
: Rock
Progressif
Producteur : King
Crimson
Label
: E.G.,
Island
Musiciens :
Robert
Fripp : guitare
Ian
McDonald : flûte, clarinette, vibraphone, claviers,
mellotron, chœurs
Greg
Lake : basse, chant
Michael
Giles : batterie, percussions, chœurs
Peter
Sinfield : textes et illumination
Mon
avis : Autre temps, autre lieu, remontons plus
deux décennies en arrière, a une époque où l’existence même de ce blog aurait
été impossible et où mon principal loisir, alors, était d’écouter de la
musique. Car oui, pendant une bonne partie des années 90, je m’étais constituer
une collection non négligeable d’albums – entre 200 et 300, je ne me souviens
plus du nombre exact – dont j’ai dut, quelques années plus tard, revendre une
bonne partie afin de faire face à quelques aléas de la vie qui m’auront bien
plomber une partie de mon existence ; mais bon, ce n’est ni le lieu ni le
moment d’en parler. Mais pour en revenir à cette fameuse collection de CDs, car
à l’époque, on ne téléchargeait pas, on achetait – avant des vinyles, puis des
K7 avant de passer, donc, aux CDs – vu que l’on n’avait pas trop le choix non
plus, bref, cette collection, débuté par ce que je peux appeler sans problèmes
les classiques, d’abord les Beatles puis les Stones, Pink Floyd et surtout
axée, musicalement, dans les décennies 60 et 70, en dehors de quelques
exceptions notables, possédait des disques célèbres et que tout amateur de rock
et de pop connait sur le bout des doigts, d’autres bien plus obscurs et même,
je ne le nie pas, quelques étrangetés uniquement connues d’un petit nombre.
Alors, forcément, dans cette vaste collection que je possédais alors, il y eut
quelques ratés, ce qui, en soit, était presque normal : tout ne peux pas nous
plaire. Mais pour parfaire cette collection, que j’ai acquise petit à petit au
début, puis par paquet de dix albums quand l’envie m’en prenait, je m’aidais de
la presse spécialisé, et plus particulièrement d’un hors-série de Rock
& Folk, celui consacré aux 300
Disques Incontournables et qui me permis de découvrir, non
seulement, de pures merveilles, mais également, de parfaire ma propre culture
musicale. Mais, comme je vous le disais en préambule, c’était un autre temps,
un autre lieu… Et donc, parmi ces merveilles que j’avais pu acquérir à
l’époque, il y avait un curieux album, a la pochette pour le moins hideuse
(pourquoi le nier, c’est le cas, et ce, même si elle est devenu mythique
depuis), d’un groupe que je ne connaissais pas le moins du monde : King
Crimson. Cet album, vous l’avez compris, c’est In the Court of the
Crimson King dont le titre, a lui seul, est déjà tout un programme,
comme la pochette, bien entendu, et surtout… son contenu. Mais procédons par
ordre… Mon hors-série de Rock & Folk sous le coude et
étant familiariser avec un certain Robert Fripp que je connaissais pour
ses collaborations avec Brian Eno, puis, sur Heroes,
avec David Bowie, j’étais vraiment curieux de découvrir le potentiel d’un album
dont j’avais entendu énormément de bien. Il faut dire qu’à l’époque, je
fonctionnais de la sorte : un artiste ou un groupe me plaisait, cela me
permettait d’en découvrir un autre, puis, suivant les collaborations ou
affinités d’untel, j’en découvrais encore d’autres, encore et encore ce qui
faisait qu’en partant, par exemple, de David Bowie, je pouvais arriver à King Crimson
en passant par Brian Eno, les Roxy Music, les Talking Heads, John Cale, le
Velvet Underground et Lou Reed. Mais bon, le temps passe, je parle, je parle,
et je m’aperçois que je vous raconte surtout ma vie et que je n’ai toujours pas
parlé de ce qui nous devrait intéresser principalement ici, la critique de
ce In the Court of the Crimson King. Donc, après le choc graphique,
car comment ne peut-il ne pas en être autrement au vu de la pochette de cet
album (mais au moins, que l’on aime ou pas, non seulement, cela ne laisse pas
indifférent, mais, qui plus est, cette fichue pochette est culte !), le
choc musical, et ce, dès les premières secondes : encore aujourd’hui,
après l’avoir écouter un nombre incalculable de fois, je ressens toujours les mêmes
frissons à l’écoute de 21st Century Schizoid Man, véritable
apocalypse que se déchaine, après quelques secondes, mélange de jazz et de
hard-rock, sauvage mais irréprochablement maîtrisée, avec des breaks divins et
la voie, totalement halluciné d’un Greg Lake en pilotage automatique. Ce titre,
d’une rare violence pour l’époque, le plus connu du groupe, démarre donc
l’album sur les chapeaux de roues et, second choc musical, l’absence de
transition avec la deuxième chanson de l’album, I Talk To The Wind,
curieuse ballade moyenâgeuse et mélancolique, aussi calme que 21st
Century Schizoid Man était déchainé, fait que ce contraste, s’il peut
perturber certains, n’en fonctionne pas moins superbement ; du moins,
c’est mon ressenti. Curieusement, et alors que l’on pouvait s’attendre à des
chansons un peu plus rentre-dedans (au vu du premier titre), force est de
constater que In the Court of the Crimson King est surtout
constitué de chansons qui tiennent plus de la balade que du hard rock. Vient
ensuite Epitaph, aux paroles sombres et marqué par l’omniprésence
du mellotron, superbe titre lui aussi, puis le tellement contesté Moonchild avec
ses deux minutes de chanson a proprement parlé et ses… dix minutes
d’improvisation minimaliste à la guitare, au vibraphone et aux percussions qui
n’en finissent pas, qui n’en finissent pas… et qui en auront fait hurler plus
d’un. Etrangement, j’ai de très bons souvenirs de cette chanson étant plus
jeune, mais je l’avoue, désormais, c’est un peu plus difficile ! Et pour
finir (car oui, il n’y avait que cinq titres sur cet album mais vu leurs durés,
cela se comprend parfaitement), ma seconde chanson préféré du
groupe : The Court of the Crimson King. Et après que l’on se
soit quasiment endormis avec le fameux Moonchild (oh, allez, qui n’est jamais
tombé dans les bras de Morphée en écoutant ce titre), le réveil est brutal avec
un départ en fanfare, presque héroïque, de cette cour du roi cramoisie qui nous
est décrite, là encore, dans une ambiance moyenâgeuse où se succèdent divers
personnages pittoresques comme la reine noire et la sorcière de feu, où
couplets se succèdent a des parties instrumentales avant que le prenne fin la
chanson… ah bah non, en fait, pas tout à fait… autre instrumental, acceptable
en 1969, juger par beaucoup ridicule en 2015… avant que la chanson ne reprenne
encore une fois pour un dernier tour et une véritable fin qui clôt donc, plutôt
en beauté, ce In the Court of the Crimson King. Depuis longtemps
rentré dans la légende de la musique populaire occidentale de la fin du
vingtième siècle, bien que peu connu du grand public, In the Court of
the Crimson King, premier album d’un groupe, King Crimson, qui sera surtout
marquer par le fait qu’en dehors de la présence continu de Robert Fripp, les
autres musiciens changeront tout le temps, n’a bien évidement plus rien à prouver
quand a sa place dans l’histoire de la musique. Bien évidemment, il est loin de
faire l’unanimité, y compris parmi les fans du groupe, du fait de quelques
faiblesses et imperfections ; de plus, il faut reconnaitre que si le temps
qui passe, finalement, presque cinq décennies déjà, n’a pas encore tuer cet
album, musicalement, il doit sonner un peu « bizarre » de
nos jours, surtout pour les plus jeunes d’entre nous. Mais bon,
personnellement, et même si celui-ci est loin d’être mon disque préférer
(d’ailleurs, je dois reconnaitre que j’en avais garder un souvenir un peu
enjolivé et que lorsque je me le suis acheter de nouveau il y a quelques
semaines, deux ou trois petites choses mon gênées), je l’aime bien ce In
the Court of the Crimson King, avec ses qualités et ses défauts, avec ses
superbes chansons et ses autres un peu moins réussies… et puis, oh, une
pochette comme ça, cela vous pose un album, non ?
Points
Positifs :
- Premier
album de King Crimson, In the Court of the Crimson King est
tout simplement leur meilleur opus, un truc énorme pour ne pas dire magistral
et qui, bien évidement, est également un des plus grands albums de l’histoire
de la musique populaire de la fin du vingtième siècle.
- 21st
Century Schizoid Man : sans nul doute la chanson la plus connue du
groupe et, probablement la meilleure. Un truc apocalyptique avec un Greg Lake
hors de contrôle et qui fonctionne toujours autant près de cinq décennies après
sa sortie.
- The
Court of the Crimson King, formidable titre aux allures moyenâgeuse et qui
conclut magistralement cet album.
- I
Talk to the Wind et, bien entendu, Epitaph, deux superbes
ballades qui méritent le détour.
-
Sans nul doute un des plus grands disques de rock progressif si ce n’est le
plus grand album du genre.
-
Une pochette bien évidement culte et qui est entrée depuis des lustres dans
l’histoire du rock.
Points
Négatifs :
- Moonchild débute
plutôt bien, puis, au bout de deux minutes, c’est parti pour une improvisation
de guitare sans grand souffle qui s’étale pendant… dix longues minutes !
Franchement, qui ne s’est jamais endormi en écoutant cette chanson !?
-
Aussi bon soit cet album, il faut reconnaitre qu’il est très difficile d’accès
pour les jeunes générations qui resteront pour le moins perplexe devant ce
monument du rock progressif.
Ma
note : 9/10