Plus
Grands sont les Héros
Les
Israélites ont un nouveau roi. Désigné par Samuel, Saül, un simple paysan, mène
une armée de plusieurs milliers d’hommes contre les Philistins. Son fils,
Jonathan, et sa reine, Achinoam, sont perçus avec un immense respect par son
peuple. Originaires de Caphtor, on murmure qu’ils sont bien davantage que de
simples mortels et qu’ils cachent leurs pouvoirs craignant la colère de Saül et
de son Dieu, Yahvé. Alors que le champion des Philistins, Goliath, réapparaît
parmi leurs rangs, un jeune berger nommé David vient rejoindre le camp des
Israélites et s’attire l’attention du roi lui-même par son talent à la harpe.
Mais une question se pose, qui pourra vaincre Goliath le cyclope ?
Plus Grands sont les Héros
Auteur
: Thomas
Burnett Swann
Type
d'ouvrage : Fantasy, Mythologie
Première
Parution : 19 mars 1974
Edition
Poche : 4 septembre 2014
Titre en
vo : How Are
the Mighty Fallen
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Patrick
Marcel
Editeur : Les
Moutons Electriques
Nombre
de pages : 224
Mon
avis : De Thomas Burnett Swann, écrivain
américain peu connu du grand public sous nos latitudes, jusqu’à peu, je n’avais
lu qu’une seule de ses œuvres, La Trilogie du Minotaure, magnifique
recueil où se mêlaient Fantasy et mythologie et que j’avais eu le plaisir de
lire il y a de cela quelques années déjà. Il faut dire que bon nombre des
ouvrages de cet auteur n’eurent pas la chance d’avoir droit a des traductions
dans notre pays, ainsi, lorsque j’appris la sortie, il y a quelques temps, d’un
certain Plus Grands sont les Héros, je n’ai pas hésité une
seconde : si les aventures d’Eunostos, le dernier des Minotaures, m’avait
enchanté, il n’y avait pas de raison que cette relecture du mythe biblique de
David et Goliath ne me laisse les mêmes impressions. Bon, arriver a ce point de
ma critique, certains pourront tiquer en entend les noms de David, Goliath ou
de la Bible, et, d’ailleurs, ce ne fut pas sans une certaine
méfiance que j’ai abordé cette œuvre ; après tout, qu’est ce que Thomas
Burnett Swann pouvait apporter de neuf a un mythe archi connu ? Or,
première surprise, et une bonne d’ailleurs, assez rapidement, je me suis rendu
compte que je connaissais fort mal les a cotés du mythe de David et Goliath,
car bon, comment dire, si je savais parfaitement que le premier, simple berger,
tuait le second avec sa fronde et finissait roi d’Israël, non seulement je ne
connaissais pas ses talents de poète mais en plus, des protagonistes comme
Saül, Achinoam voir même Jonathan m’étaient parfaitement inconnus ! Et
justement, on en vient au fond du problème et à l’intrigue principale de ce
roman, je veux bien évidement parlé de la relation pour le moins ambigu entre
David et le beau Jonathan. Ah, plus qu’une amitié virile entre deux hommes, il
se pourrait fort bien que ses deux là se soient aimés d’un amour bien moins
chaste – hein, quoi, comment, un couple homo dans la Bible, mais où
va le monde – et si les spécialistes de l’Ancien Testament ne sont
pas d’accords sur cette… euh, relation, Thomas Burnett Swann, lui, n’y va pas
par quatre chemins et nous décris une relation amoureuse et charnelle entre les
deux hommes, ce qui était pour le moins osé il y a quarante ans. Du coup, et
avant toute chose, Plus Grands sont les Héros est plus une
histoire d’amour, fort belle au demeurant, qu’une simple relecture biblique, et
comme en plus, l’auteur, un peu dans la même veine que dans La Trilogie
du Minotaure, use sans vergogne, de créatures mythiques comme les sirènes
grecques, faisant même de la reine Achinoam l’une d’entre elles et de Goliath,
un cyclope, on se retrouve au final avec une œuvre pour le moins singulière,
plutôt osée, et qui sort des sentiers battus ; mais une œuvre d’une rare
poésie et qui, malgré son coté par moments déstabilisants, n’en mérite pas
moins d’être connue…
Points
Positifs :
- Fort
intéressante relecture du mythe de David et Goliath et plus particulièrement de
la relation entre le premier cité et son grand ami Jonathan, fils du roi Saül.
-
On sent que Thomas Burnett Swann a potassé son sujet et connait son Ancien
Testament sur le bout des doigts ; partant de là, il brode, il
s’éloigne de l’histoire originale, certes, mais avec succès.
-
David et Jonathan homos ? Et pourquoi pas d’ailleurs !? Quoi qu’il en
soit, en plus d’être plutôt osé pour une œuvre sortie dans les années 70, nous
avons là une fort belle histoire d’amour.
-
Sirènes, Cyclopes, magie : les choix de l’auteur peuvent choquer mais le
tout se goupille plutôt bien au final.
Points
Négatifs :
- Bien
évidement, ce mélange de tradition biblique et de mythes grecs peut
déstabiliser voir choquer pas mal de lecteurs.
-
J’ai trouvé ce livre un peu trop court, surtout vers la fin un peu trop
rapidement expédié a mon gout.
-
Certes, c’est une histoire d’amour avant toute chose mais bon, certains
passages sont un peu gnangnans par moments.
Ma
note : 7,5/10