Odysseus
Odysseus
Dans
un XIIe siècle av. J.-C. mythologique, dix ans après la fin de la Guerre de
Troie, Ulysse, roi de l'île d'Ithaque, n’est toujours pas rentré parmi les
siens. Seuls les membres et serviteurs de la maisonnée d'Ulysse persistent à le
croire encore en vie : Pénélope, sa fidèle épouse, son fils Télémaque, qui ne
l'a pratiquement pas connu, Laërte le vieux père d'Ulysse et quelques-uns des
plus fidèles, principalement Mentor, précepteur de Télémaque. Les parents et
serviteurs fidèles d'Ulysse se battent pour maintenir l’ordre sur l’île
fragilisée et envahie par les prétendants de Pénélope, qui comptent forcer la
reine à se remarier et ainsi à désigner un nouveau roi. Pénélope se demande si
elle doit renoncer à Ulysse pour le bien d’Ithaque. Télémaque lui, subit les
brimades des prétendants et peine à s'affirmer comme un vrai guerrier. Les
prétendants eux-mêmes ont pris le parti de s'unir dans leurs revendications
contre Pénélope, mais leur union est fragile, chacun ambitionnant de devenir le
futur roi. Parmi les serviteurs du palais se trouvent des esclaves troyens dont
Eurynomé, qui faisait partie de la famille royale, et est tentée de tirer parti
des tensions sur l'île pour venger la mort de ses proches et la destruction de
sa cité. Pour Cléa, fille d'Eurynomé, Troie n'est qu'un vague souvenir de sa
petite enfance, et elle s'obstine dans un amour dangereux pour Télémaque.
Odysseus
Réalisation
: Stéphane Giusti
Scénario : Frédéric Azémar
Musique : Bernard
Grimaldi
Production : Making
Prod, GMT Productions, Arte France, Movieheart et Sunflag
Genre : Péplum
Titre
en vo : Odysseus
Pays
d’origine : Italie, France, Portugal
Chaîne
d’origine : Arte
Diffusion
d’origine : 13 juin 2013 – 11 juillet 2013
Langue
d'origine : français
Nombre
d’épisodes : 12 x 45 minutes
Casting :
Alessio
Boni : Ulysse, roi d'Ithaque
Caterina
Murino : Pénélope, épouse d'Ulysse
Niels
Schneider : Télémaque,
fils d'Ulysse
Bruno
Todeschini : Léocrite,
prétendant de Pénélope
Joseph
Malerba : Mentor, précepteur de
Télémaque
Salim
Kechiouche : Orion, fils du
prétendant Antinoos
Augustin
Legrand : Antinoos, prétendant de
Pénélope
Frédéric
Quiring : Thyoscos, devin
Karina
Testa : Cléa, esclave fille
d'Eurynomée
Carlo
Brandt : Laërte, père d'Ulysse
Ugo
Venel : Liodès, prétendant, amant
de Léocrite
Vittoria
Scognamiglio : Eurynomée,
esclave intendante de Pénélope
Amr
Waked : Eukharistos, conteur
Jérémie
Petrus : Homère, scribe
Philippe
Maymat : Palamède, prince grec ami
d'Antinoos
Victor
Gonçalves : Ménélas, roi
de Sparte
Fanny
Paliard : Maïa, prêtresse de la
déesse Artémis
Nicolas
Robin : Aristes, fils du
prétendant Dolios
Julie
Gayet : Hélène, épouse de Ménélas
Nuno
Lopes : Amphinomos, prétendant de
Pénélope
Luis
Lucas : Alcinoos, roi de Phéacie,
père de Nausicaa
Vincent
Haquin : Kiros, meilleur lutteur de
Grèce
Capucine
Delaby : Nausicaa, princesse de
Phéacie
Sofia
Grillo : Arété, reine de Phéacie,
mère de Nausicaa
David
Carreira : Xenon, jeune
homme libre d'Ithaque
Mon
avis : Ne vous est-t-il pas déjà arrivé,
au cours de votre vie, de vous retrouver devant une œuvre, et d’avoir
l’impression d’être le seul, ou presque, à y avoir trouvé une quelconque
qualité ? Ne vous est-t-il pas déjà arrivé d’avoir cette impression d’être
dans une minorité, d’être quasiment seul contre tous, et de trouver du positif
là où la grande majorité ne voit que médiocrité ? Ne vous est-t-il pas
déjà arrivé, du coup, d’avoir envie, justement, de défendre cette œuvre,
d’expliquer à la face du monde que non, ce n’est pas parce que la plus part des
gens vont dans le même sens, vous devriez faire de même ? Et puis, pour
quelle raison après tout ? N’avons-nous plus le droit d’avoir nos propres
opinions personnelles, n’avons-nous plus le droit d’avoir nos gouts, qui ne
sont pas forcément ceux des autres, n’avons-nous plus le droit d’affirmer que
cette œuvre sur laquelle il est si facile de taper, eh ben, nous, nous ferons
le contraire ? Ce droit, et au risque de passer pour quelqu’un qui « a
des gouts de chiottes » aux yeux de la majorité, je le prends, et
d’ailleurs, avec un grand plaisir, car oui, aujourd’hui, j’ai envie de défendre
une œuvre qui a mon avis, le mérite. Vous l’avez compris, il s’agit de la
dernière série en date de nos amis d’ARTE : Odysseus,
une vision moderne et accessoirement, assez éloignée du texte d’Homère et qui
fut diffusée, chaque jeudi soir, chaque semaine depuis le mois de juin dernier.
Alors bien sûr, des versions de L’Iliade et de L’Odyssée,
au bout de quasiment trois mille ans, nous en avons eu des tas, et que
celles-ci soient fidèles à l’œuvre originale ou pas, tout a chacun, ou presque,
est familier avec des événements légendaires comme la Guerre de Troie, l’amour
entre Paris et Hélène, le combat à mort entre Achilles et Hector, le Cheval de
Troie, le retour semé d’embuches d’Odysseus a Ithaque, les Sirènes, Circé,
Pénélope et les ses prétendants etc. Ce qui fait aussi que, du coup, il n’est
pas évidant, devant une œuvre qui fait indubitablement parie du patrimoine
culturel européen pour ne pas dire mondial, de crée quelque chose de véritablement
original et qui se démarque de ce qui a déjà pu être fait auparavant, souvent
de fort bonne manière au demeurant. Ici, Frédéric Azémar, le maitre d’œuvre de
cette série, eu l’excellente idée de s’intéresser à ce qui se passait a
Ithaque, avant le retour du messie – Odysseus ou Ulysse si vous préférez – de
mettre en avant des personnages comme Pénélope, Télémaque et Laërte, par
exemple, puis, une fois Odysseus de retour, se démarquer grandement du texte
d’Homère, et de nous montrer un homme brisé par la guerre, les atrocités, la
perte de son innocence mais aussi, par un retour tout aussi horrible, un homme
absent pendant vingt ans, qui découvre que pendant qu’il courait l’aventure, sa
patrie a appris à se passer de lui, mais surtout, un fils entretemps devenu
homme et qui n’est pas forcément ce à quoi il s’attendait. Ce postulat de
départ, ma foi, est sans nul doute le grand point fort de cette série et même
si j’étais légèrement un peu dubitatif au départ, je dois reconnaitre que non
seulement, j’ai assez rapidement accrocher à celui-ci et que, épisodes après
épisodes, j’appréciais de plus en plus cet Odysseus. Mais tout
n’est pas parfait non plus dans cette série et s’il elle a été autant critiqué,
c’est qu’il y avait bel et bien raison à cela : tout d’abord, comment ne
pas souligner le manque de moyens de cette production
franco-italo-portugaise ? Un budget global égal à celui du premier épisode
de la série Rome, c’est tout de suite un monde d’écart mais
explique surtout, du coup, les décors plutôt simplistes et un nombre de
figurants peu importants – ce qui se remarque surtout dans les scènes de
batailles, l’ultime de celles-ci étant l’exemple parfait. Mais des moyens
inférieurs à ceux des habituelles séries américaines font-ils que cela en soit
une raison pour décrier une œuvre ? Selon moi, non car à mes yeux,
l’essentiel était ailleurs : les relations entre les personnages,
l’avancée de l’intrigue et des enjeux avec un coté plus théâtral qui en aura
choqué plus d’un mais qui ne me déplu guère. Et sur ce point, du moins c’est
mon avis, les acteurs sont plutôt crédibles voir plutôt bons dans leurs rôles
et si, bien évidemment, Alessio Boni se démarque grandement en Odysseus/Ulysse,
les autres, Niels Schneider (excellent Télémaque), Caterina Murino ou Karina
Testa, pour ne citer que les plus importants, s’en sortent fort bien. Alors
bien sûr, sur le net, l’on trouve bon nombre de critiques plutôt négatives
quant au jeu des acteurs, mais cela n’a-t-il pas davantage à voir avec le fait
que ceux-ci soient européens, méconnus et que la langue soit le français… sans
oublier, une fois de plus le manque de moyens ? Après tout, et je le
reconnais, moi-même, je n’ai pas pu m’empêcher de le faire, surtout quand on
est habitué a des séries comme The
Tudors par exemple, comment ne pas la comparer à cet Odysseus qui
ne joue décidément pas dans la même catégorie ? Mais une fois de plus,
est-ce vraiment un mal ? Selon moi, pas le moins du monde. Alors certes,
avec quelques millions de plus au budget, je ne nie pas que cet Odysseus ait
eu davantage de gueule, mais bon, dans l’ensemble, et en faisant avec les
moyens du bord, je trouve que finalement, ils s’en sont plutôt bien sortis et
ce, même si tout n’est pas parfait. Bien évidemment, cette critique ne changera
rien au fait que la plus part de ceux et celles qui auront regardé cette série
n’en garderont pas un grand souvenir et que bon nombre d’entre eux l’auront
critiquer et moquer allègrement, mais bon, comme il est coutume de dire, tous
les gouts sont dans la nature et dans mon cas, j’ai plutôt bien aimé Odysseus ;
alors oui, ce n’est pas le truc du siècle non plus, il y a quelques défauts et
le manque de moyens est évidant, mais dans l’ensemble, j’ai plutôt apprécier
cette nouvelle vision de l’Odyssée, une version éloignée de l’originale,
certes, mais qui n’en possède pas moins un certain intérêt, ne serais ce que
pour cet Odysseus tellement éloigné de celui auquel on ait
habituer et finalement, tellement plus récent.
Points
Positifs :
-
Un choix narratif fort judicieux qui, plutôt que de nous proposer pour la
énième fois une version sur la Guerre de Troie ou sur le long voyage de retour
d’Odysseus à Ithaque – c’est du vu et du revu et cela n’aurait pas apporté grand-chose
de nouveau – préfère mettre l’accent sur ce qui se passe, a proprement parler,
après le retour du héros et qui nous montre un homme brisé par la guerre, mais
aussi, après une absence de vingt ans, qui découvre que pendant qu’il courait
l’aventure, sa patrie a appris à se passer de lui et ne voit pas son retour d’un
très bon œil.
-
Par la force des choses, Odysseus est
une œuvre nettement plus originale qu’on pourrait le penser de prime abord et
qui renouvelle un peu une histoire vieille comme le monde.
-
Une mise en scène plutôt étonnante et qui doit beaucoup au théâtre, ce qui peut
étonner de prime abord, cependant, celle-ci est plutôt réussie et même les
longs dialogues entre les protagonistes sont intéressants surtout que les
relations entre les protagonistes sont au cœur de l’intrigue.
-
Pour ce qui est du casting, force est de reconnaitre que celui-ci n’est pas
très connu, cependant, dans l’ensemble, il est plutôt bon et Alessio Boni (excellent
en Odysseus), Niels Schneider, Caterina Murino ou Karina Testa en sont de bons
exemples.
Points
Négatifs :
-
Un manque de moyen notable et qui, bien entendu, nuit fortement à la qualité de
l’ensemble de la série. C’est plutôt dommage car Odysseus est une
mini-série nettement plus intéressante qu’on pourrait le penser de prime abord.
-
Les amateurs de séries américaines ou britanniques risquent de tiquer devant
cette production franco-italo-portugaise qui est à mille lieux de ce qu’ils ont
l’habitude de voir sur le petit écran, ce, que cela soit par le fond ou la
forme.
-
Certains estimeront qu’il y a trop de lenteurs, d’autres que le jeu d’acteurs n’est
pas extraordinaire mais cela reste une affaire de gouts personnels…
Ma
note : 7,5/10
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