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vendredi 7 août 2020

Odysseus


Odysseus
 
Dans un XIIe siècle av. J.-C. mythologique, dix ans après la fin de la Guerre de Troie, Ulysse, roi de l'île d'Ithaque, n’est toujours pas rentré parmi les siens. Seuls les membres et serviteurs de la maisonnée d'Ulysse persistent à le croire encore en vie : Pénélope, sa fidèle épouse, son fils Télémaque, qui ne l'a pratiquement pas connu, Laërte le vieux père d'Ulysse et quelques-uns des plus fidèles, principalement Mentor, précepteur de Télémaque. Les parents et serviteurs fidèles d'Ulysse se battent pour maintenir l’ordre sur l’île fragilisée et envahie par les prétendants de Pénélope, qui comptent forcer la reine à se remarier et ainsi à désigner un nouveau roi. Pénélope se demande si elle doit renoncer à Ulysse pour le bien d’Ithaque. Télémaque lui, subit les brimades des prétendants et peine à s'affirmer comme un vrai guerrier. Les prétendants eux-mêmes ont pris le parti de s'unir dans leurs revendications contre Pénélope, mais leur union est fragile, chacun ambitionnant de devenir le futur roi. Parmi les serviteurs du palais se trouvent des esclaves troyens dont Eurynomé, qui faisait partie de la famille royale, et est tentée de tirer parti des tensions sur l'île pour venger la mort de ses proches et la destruction de sa cité. Pour Cléa, fille d'Eurynomé, Troie n'est qu'un vague souvenir de sa petite enfance, et elle s'obstine dans un amour dangereux pour Télémaque.
 

Odysseus
Réalisation : Stéphane Giusti
Scénario : Frédéric Azémar
Musique : Bernard Grimaldi
Production : Making Prod, GMT Productions, Arte France, Movieheart et Sunflag
Genre : Péplum
Titre en vo : Odysseus
Pays d’origine : Italie, France, Portugal
Chaîne d’origine : Arte
Diffusion d’origine : 13 juin 2013 – 11 juillet 2013
Langue d'origine : français
Nombre d’épisodes : 12 x 45 minutes
 
Casting :
Alessio Boni : Ulysse, roi d'Ithaque
Caterina Murino : Pénélope, épouse d'Ulysse
Niels Schneider : Télémaque, fils d'Ulysse
Bruno Todeschini : Léocrite, prétendant de Pénélope
Joseph Malerba : Mentor, précepteur de Télémaque
Salim Kechiouche : Orion, fils du prétendant Antinoos
Augustin Legrand : Antinoos, prétendant de Pénélope
Frédéric Quiring : Thyoscos, devin
Karina Testa : Cléa, esclave fille d'Eurynomée
Carlo Brandt : Laërte, père d'Ulysse
Ugo Venel : Liodès, prétendant, amant de Léocrite
Vittoria Scognamiglio : Eurynomée, esclave intendante de Pénélope
Amr Waked : Eukharistos, conteur
Jérémie Petrus : Homère, scribe
Philippe Maymat : Palamède, prince grec ami d'Antinoos
Victor Gonçalves : Ménélas, roi de Sparte
Fanny Paliard : Maïa, prêtresse de la déesse Artémis
Nicolas Robin : Aristes, fils du prétendant Dolios
Julie Gayet : Hélène, épouse de Ménélas
Nuno Lopes : Amphinomos, prétendant de Pénélope
Luis Lucas : Alcinoos, roi de Phéacie, père de Nausicaa
Vincent Haquin : Kiros, meilleur lutteur de Grèce
Capucine Delaby : Nausicaa, princesse de Phéacie
Sofia Grillo : Arété, reine de Phéacie, mère de Nausicaa
David Carreira : Xenon, jeune homme libre d'Ithaque
 
Mon avis :
 Ne vous est-t-il pas déjà arrivé, au cours de votre vie, de vous retrouver devant une œuvre, et d’avoir l’impression d’être le seul, ou presque, à y avoir trouvé une quelconque qualité ? Ne vous est-t-il pas déjà arrivé d’avoir cette impression d’être dans une minorité, d’être quasiment seul contre tous, et de trouver du positif là où la grande majorité ne voit que médiocrité ? Ne vous est-t-il pas déjà arrivé, du coup, d’avoir envie, justement, de défendre cette œuvre, d’expliquer à la face du monde que non, ce n’est pas parce que la plus part des gens vont dans le même sens, vous devriez faire de même ? Et puis, pour quelle raison après tout ? N’avons-nous plus le droit d’avoir nos propres opinions personnelles, n’avons-nous plus le droit d’avoir nos gouts, qui ne sont pas forcément ceux des autres, n’avons-nous plus le droit d’affirmer que cette œuvre sur laquelle il est si facile de taper, eh ben, nous, nous ferons le contraire ? Ce droit, et au risque de passer pour quelqu’un qui « a des gouts de chiottes » aux yeux de la majorité, je le prends, et d’ailleurs, avec un grand plaisir, car oui, aujourd’hui, j’ai envie de défendre une œuvre qui a mon avis, le mérite. Vous l’avez compris, il s’agit de la dernière série en date de nos amis d’ARTE : Odysseus, une vision moderne et accessoirement, assez éloignée du texte d’Homère et qui fut diffusée, chaque jeudi soir, chaque semaine depuis le mois de juin dernier. Alors bien sûr, des versions de L’Iliade et de L’Odyssée, au bout de quasiment trois mille ans, nous en avons eu des tas, et que celles-ci soient fidèles à l’œuvre originale ou pas, tout a chacun, ou presque, est familier avec des événements légendaires comme la Guerre de Troie, l’amour entre Paris et Hélène, le combat à mort entre Achilles et Hector, le Cheval de Troie, le retour semé d’embuches d’Odysseus a Ithaque, les Sirènes, Circé, Pénélope et les ses prétendants etc. Ce qui fait aussi que, du coup, il n’est pas évidant, devant une œuvre qui fait indubitablement parie du patrimoine culturel européen pour ne pas dire mondial, de crée quelque chose de véritablement original et qui se démarque de ce qui a déjà pu être fait auparavant, souvent de fort bonne manière au demeurant. Ici, Frédéric Azémar, le maitre d’œuvre de cette série, eu l’excellente idée de s’intéresser à ce qui se passait a Ithaque, avant le retour du messie – Odysseus ou Ulysse si vous préférez – de mettre en avant des personnages comme Pénélope, Télémaque et Laërte, par exemple, puis, une fois Odysseus de retour, se démarquer grandement du texte d’Homère, et de nous montrer un homme brisé par la guerre, les atrocités, la perte de son innocence mais aussi, par un retour tout aussi horrible, un homme absent pendant vingt ans, qui découvre que pendant qu’il courait l’aventure, sa patrie a appris à se passer de lui, mais surtout, un fils entretemps devenu homme et qui n’est pas forcément ce à quoi il s’attendait. Ce postulat de départ, ma foi, est sans nul doute le grand point fort de cette série et même si j’étais légèrement un peu dubitatif au départ, je dois reconnaitre que non seulement, j’ai assez rapidement accrocher à celui-ci et que, épisodes après épisodes, j’appréciais de plus en plus cet Odysseus. Mais tout n’est pas parfait non plus dans cette série et s’il elle a été autant critiqué, c’est qu’il y avait bel et bien raison à cela : tout d’abord, comment ne pas souligner le manque de moyens de cette production franco-italo-portugaise ? Un budget global égal à celui du premier épisode de la série Rome, c’est tout de suite un monde d’écart mais explique surtout, du coup, les décors plutôt simplistes et un nombre de figurants peu importants – ce qui se remarque surtout dans les scènes de batailles, l’ultime de celles-ci étant l’exemple parfait. Mais des moyens inférieurs à ceux des habituelles séries américaines font-ils que cela en soit une raison pour décrier une œuvre ? Selon moi, non car à mes yeux, l’essentiel était ailleurs : les relations entre les personnages, l’avancée de l’intrigue et des enjeux avec un coté plus théâtral qui en aura choqué plus d’un mais qui ne me déplu guère. Et sur ce point, du moins c’est mon avis, les acteurs sont plutôt crédibles voir plutôt bons dans leurs rôles et si, bien évidemment, Alessio Boni se démarque grandement en Odysseus/Ulysse, les autres, Niels Schneider (excellent Télémaque), Caterina Murino ou Karina Testa, pour ne citer que les plus importants, s’en sortent fort bien. Alors bien sûr, sur le net, l’on trouve bon nombre de critiques plutôt négatives quant au jeu des acteurs, mais cela n’a-t-il pas davantage à voir avec le fait que ceux-ci soient européens, méconnus et que la langue soit le français… sans oublier, une fois de plus le manque de moyens ? Après tout, et je le reconnais, moi-même, je n’ai pas pu m’empêcher de le faire, surtout quand on est habitué a des séries comme The Tudors par exemple, comment ne pas la comparer à cet Odysseus qui ne joue décidément pas dans la même catégorie ? Mais une fois de plus, est-ce vraiment un mal ? Selon moi, pas le moins du monde. Alors certes, avec quelques millions de plus au budget, je ne nie pas que cet Odysseus ait eu davantage de gueule, mais bon, dans l’ensemble, et en faisant avec les moyens du bord, je trouve que finalement, ils s’en sont plutôt bien sortis et ce, même si tout n’est pas parfait. Bien évidemment, cette critique ne changera rien au fait que la plus part de ceux et celles qui auront regardé cette série n’en garderont pas un grand souvenir et que bon nombre d’entre eux l’auront critiquer et moquer allègrement, mais bon, comme il est coutume de dire, tous les gouts sont dans la nature et dans mon cas, j’ai plutôt bien aimé Odysseus ; alors oui, ce n’est pas le truc du siècle non plus, il y a quelques défauts et le manque de moyens est évidant, mais dans l’ensemble, j’ai plutôt apprécier cette nouvelle vision de l’Odyssée, une version éloignée de l’originale, certes, mais qui n’en possède pas moins un certain intérêt, ne serais ce que pour cet Odysseus tellement éloigné de celui auquel on ait habituer et finalement, tellement plus récent. 
 

Points Positifs
 :
- Un choix narratif fort judicieux qui, plutôt que de nous proposer pour la énième fois une version sur la Guerre de Troie ou sur le long voyage de retour d’Odysseus à Ithaque – c’est du vu et du revu et cela n’aurait pas apporté grand-chose de nouveau – préfère mettre l’accent sur ce qui se passe, a proprement parler, après le retour du héros et qui nous montre un homme brisé par la guerre, mais aussi, après une absence de vingt ans, qui découvre que pendant qu’il courait l’aventure, sa patrie a appris à se passer de lui et ne voit pas son retour d’un très bon œil.
- Par la force des choses, Odysseus est une œuvre nettement plus originale qu’on pourrait le penser de prime abord et qui renouvelle un peu une histoire vieille comme le monde.
- Une mise en scène plutôt étonnante et qui doit beaucoup au théâtre, ce qui peut étonner de prime abord, cependant, celle-ci est plutôt réussie et même les longs dialogues entre les protagonistes sont intéressants surtout que les relations entre les protagonistes sont au cœur de l’intrigue.
- Pour ce qui est du casting, force est de reconnaitre que celui-ci n’est pas très connu, cependant, dans l’ensemble, il est plutôt bon et Alessio Boni (excellent en Odysseus), Niels Schneider, Caterina Murino ou Karina Testa en sont de bons exemples.
 
Points Négatifs :
- Un manque de moyen notable et qui, bien entendu, nuit fortement à la qualité de l’ensemble de la série. C’est plutôt dommage car Odysseus est une mini-série nettement plus intéressante qu’on pourrait le penser de prime abord.
- Les amateurs de séries américaines ou britanniques risquent de tiquer devant cette production franco-italo-portugaise qui est à mille lieux de ce qu’ils ont l’habitude de voir sur le petit écran, ce, que cela soit par le fond ou la forme.
- Certains estimeront qu’il y a trop de lenteurs, d’autres que le jeu d’acteurs n’est pas extraordinaire mais cela reste une affaire de gouts personnels…
 
Ma note : 7,5/10

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