Thorgal
– La Galère Noire
Thorgal
et Aaricia ont trouvé refuge chez des paysans avec lesquels ils travaillent
dans les champs. Avec l'aide de son cheval, Thorgal apporte une main d'œuvre
non négligeable et Aaricia enceinte peut se reposer en toute tranquillité. Les
moissons sont terminées et tout le monde se retrouve pour un grand banquet.
Thorgal laisse sa femme se reposer tandis qu'il va faire un tour avec son
cheval sur la plage. Il rencontre alors la jeune Shaniah qui souhaite lui
parler. En fait, elle lui demande de partir loin d'ici avec elle. Surpris par
cette déclaration, Thorgal refuse évidemment : il est d'abord marié avec
Aaricia, qui attend, de plus, un enfant. De colère, Shaniah lance soudain du
sable dans les yeux de Thorgal, avant de s'enfuir avec son cheval. Alors
qu'elle chevauche en direction du village, un homme la désarçonne pour lui
voler à son tour le cheval. Le lendemain matin, au village, Thorgal raconte à Aaricia
sa petite mésaventure avec Shaniah. Il sort voir Caleb, le père de Shaniah pour
lui expliquer le comportement de sa fille. Soudain, arrivent des hommes en
armes...
Thorgal – La Galère Noire
Scénario
: Jean Van Hamme
Dessins
: Grzegorz
Rosinski
Couleurs : Grzegorz
Rosinski
Couverture : Grzegorz
Rosinski
Editeur
: Le Lombard
Genre : Heroic Fantasy,
Science-Fiction
Pays
d’origine : Belgique
Langue
d’origine : français
Parution : mai
1982
Nombre
de pages : 46
Mon
avis : Après un excellent troisième tome
de Thorgal,
je veux bien évidement parler des Trois Vieillards du Pays d’Aran, épisode indépendant de la saga, nous
abordons, avec La Galère Noire, le premier volume de ce que les
fans du héros nordique ont surnommés La Trilogie de Brek Zarith,
celle-ci étant encore considéré de nos jours comme étant l’un des meilleures de
la série dans son ensemble, chose qui ne pouvait qu’éveiller ma curiosité. Ici,
Thorgal et sa compagne, Aaricia, au demeurant enceinte jusqu’au cou, ont trouvé
refuge dans un paisible village et se sont mêlés a la population locale, aidant
aux travaux des champs ; cependant, si le couple semble baigner dans le
bonheur, l’on sent bien que celui-ci est apparent : Thorgal, même heureux de
partager une vie plus simple auprès de son aimée et dans l’attente d’être père,
n’en éprouve pas moins le besoin, comme le dit son épouse, de « bouger
» sans cesse. Un désir de partir à l’aventure refoulé ? Non, selon
notre héros, mais une adolescente, Shaniah, amoureuse éconduit l’a bien
compris. Le problème, c’est que par vengeance, Thorgal se retrouve bien malgré
lui forcé de redevenir un homme d’action : fait prisonnier sous de fausses
accusations, il se voit devenir galérien aux mains du fils sadique de Brek
Zarith, un puissant roi local. Et les événements à venir seront assez violents
– sur ce point, on ne rigole pas dans ce quatrième tome, et si ses
prédécesseurs n’occultaient pas la mort et la violence, ici, l’on atteint des
sommets – et même tragiques, jusqu’à un final inattendu, où notre héros va
devoir se livrer à un duel digne d’un western face à l’un des protagonistes les
plus charismatiques apparus jusque-là dans la série : Iarl Ewing, a la
psychologie assez bien travaillée par ailleurs. Sans nul doute que La
Galère Noire est un bon tome de Thorgal et ce, même
si, personnellement, j’ai une préférence pour son prédécesseur, Les
Trois Vieillards du Pays d'Aran. Par sa noirceur et son intensité
dramatique, Jean Van Hamme nous offre là une histoire assez différente des
précédentes mais toujours aussi captivante ; ici, l’on sent bien que la saga
part dans d’autres directions et le côté « nouveau cycle » n’est
pas pour me déplaire. Pour ce qui est des dessins, l’on sent une petite
évolution chez Grzegorz Rosinski, cependant, tout cela fait toujours
assez « old school » et pourra déplaire à une certaine partie
du public actuel, plus habitué à un style plus tape a l’œil – mais que je peux
parfaitement comprendre. Quoi qu’il en soit, par son intrigue, ses
protagonistes et son coté très sombre, La Galère Noire nous
prouve une fois de plus que, décidément, les débuts de Thorgal sont
de fort bonne qualité, mais aussi, justifie un peu le coté culte de la chose
depuis trois décennies. Cependant, malgré cela, une petite incohérence
scénaristique vers la fin a failli gâcher tout cela : le père Iarl Ewing à beau
être balèze et charismatique en diable, ça prend quand même du temps de revenir
à la nage jusqu'à la côte, d'engager des mercenaires et de massacrer tout un
village. Thorgal a peut-être profité du drakkar de Jorund pour s'organiser une
croisière festive ou quoi ?
Points
Positifs :
- Avec La
Galère Noire, nous abordons en fait le début d’une trilogie, excellente au
demeurant, celle de Brek Zarith. Bien évidement, du coup, celle-ci
se doit d’être jugée dans son ensemble mais pour un début, c’est plus que
prometteur.
-
Nous avons là le tome le plus sombre depuis les débuts de la saga : les
morts sont nombreux et, accessoirement, on a même droit à un massacre de masse.
De plus, les sentiments humains détestables comme la jalousie, l’envie et la
vengeance sont omniprésents.
-
Thorgal lui-même n’échappe pas a un coté un peu plus sombre car malgré ses
grands idéaux de liberté et de justice et son amour pour sa compagne, on le
sent bien avoir la bougeotte et aspiré a l’aventure.
-
Iarl Ewing est sans nul doute l’un des meilleurs personnages apparus depuis les
débuts de la série, et, accessoirement, le plus marquant de cet album :
charismatique en diable, cruel mais possédant des valeurs, on est à mille lieux
du méchant de base sans personnalité.
-
Le duel final entre Thorgal et Ewing avec son coté western assumé.
-
Les dessins de Grzegorz Rosinski, bien entendus, désormais excellents.
Points
Négatifs :
- Mais
quelle énorme incohérence scénaristique a la fin : le temps que Thorgal
regagne la cote et le village (qui ne devait pas être bien loin), Iarl Ewing a
eu le temps de… rejoindre la cote a la nage (sic), trouver et engager une
troupe de mercenaires, fondre sur le village et massacrer ses habitants puis,
interroger la gamine amoureuse de Thorgal et patienter jusqu’à l’arrivée de ce
dernier… Un peu tiré par les cheveux tout cela, n’est ce pas !?
-
Que le monde est petit : même quand des vikings attaquent la galère où se
trouve Thorgal, ce sont ceux de son village !
Ma
note : 7,5/10
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