The Man-Machine
The
Man-Machine
Kraftwerk
1 - The
Robots (Ralf
Hütter, Florian Schneider, Karl Bartos) 6:11
2
- Spacelab (Hütter,
Bartos) 5:51
3
- Metropolis (Hütter,
Schneider, Bartos) 5:59
4 - The
Model (Hütter,
Bartos) 3:38
5 - Neon Lights (Hütter, Schneider, Bartos) 9:03
6 - The
Man-Machine (Hütter,
Bartos) 5:28
The Man-Machine
Musicien
: Kraftwerk
Parution
: 13 mai 1978
Enregistré : 1977
– 1978
Durée : 36:10
Genre
: Musique
électronique, Synthpop, Krautrock
Producteur : Ralf
Hütter, Florian Schneider
Label
: Kling
Klang
Musiciens :
Ralf Hütter : voix, synthétiseurs, Vako
Orchestron, claviers, effets électroniques, production
Florian Schneider : voix, vocoder, votrax, synthétiseurs,
effets électroniques, production
Karl Bartos : percussions électroniques
Wolfgang Flür : percussions électroniques
Mon
avis : La vie est souvent injuste, mais
en disant cela, je n’apprends rien à personne, n’est-ce pas ? Il y a
quelques années, tout le monde n'a eu d'yeux (ou plutôt d'oreilles) que pour la
sortie en version haute définition de toute la discothèque des Beatles. Et tout
le monde ou presque a oublié dans le même temps celle des allemands de
Kraftwerk, groupe aujourd’hui méconnu, en dehors des spécialistes et de leurs
fans, et qui pourraient sans doute être considérés justement comme les
Beatles de l'électro. Oui, les deux groupes peuvent être rapprochés malgré leur
différence de style : même influence considérable, même musique à priori
basique, sobre, mais mélodiquement ultra-efficace. Mais, pour ce qui est de
Kraftwerk, succès populaire bien moindre, donc. Malheureusement. Mais en
musique, combien de grands groupes, musiciens, chanteurs, ne connurent jamais
ce fameux succès alors qu’ils marquèrent l’histoire musicale au fer
blanc – l’exemple parfait étant, bien évidemment, le Velvet Underground.
Pourtant, ce The Man-Machine de 1978 fonctionne encore très
bien aujourd'hui et n'en demeure pas moins comme une véritable usine à tubes.
Et c'est d'ailleurs là tout le talent de ce groupe hors norme. Car, s'il est un
genre musical qui a beaucoup évolué dans ces dernières décennies, c'est bien la
musique électronique. Bien évidemment, cela est normal, puisque les instruments
qui ont servis à sa fabrication, les ordinateurs ont aussi énormément évolué.
Mais ce qui fait donc que cette musique a malgré tout réussi à passer les
années, c'est bizarrement son minimalisme, sa quasi absence d'effets. Ici, la
mélodie y est presque à nue, sans artifice – Ce qui est sans doute très « allemand » comme
manière de procéder. Toutes les chansons sont ici mémorables, en particulier
leur presque tube The Model. Toutes les chansons font aussi
référence aux machines, aux robots et nous parlent déjà de déshumanisation de
la société, près de vingt ans avant le Ok Computer de qui vous
savez. Vous avez dit visionnaires ? En 1978, The Man-Machine de
Kraftwerk sort, et révolutionne le petit monde de la musique électronique et
contemporaine. Avec sa légendaire pochette rouge et inspirée par le design
constructiviste soviétique des années 20 (qui, au demeurant, fit beaucoup pour
le succès du disque), avec son ambiance rétrofuturiste et ses rythmiques funky,
l'album s'impose comme étant le meilleur de Kraftwerk, groupe allemand (à
l’époque, on appelait le pays RFA, histoire de faire la distinction avec la
RDA) de musique électronique composé de Florian Schneider, Ralf Hutter,
Wolfgang Flur et Karl Bartos. Les deux membres les plus importants sont Hutter
et Schneider, respectivement en seconde et troisième position sur la pochette,
en commençant par le bas. 36 minutes, 6 titres : album court, concis, mais
fondamental. The Man-Machine est, sans exagération aucune
le Sgt
Peppers de la musique électronique. Il contient un tube, The
Model, qui sortira en single et que, sous une forme ou une autre, tout le
monde a au moins écouté l’air une fois dans sa vie. C'est à partir de cet album
que Kraftwerk se représentera le plus souvent en mannequins (lesdits mannequins
remplaceront le groupe en live dès 1991), accentuant par là leur coté
synthétique, superficiel. Selon eux, ils sont des hommes-machines, entièrement
dévoués au Dieu Ordinateur. Après avoir abordé les ondes radio (Radioactivity),
l'autoroute (Autobahn) et le train (Trans-Europe-Express),
les Allemands de la Centrale (Kraftwerk) abordent donc le futur : un monde
peuplé de robots, entre autres. « Ja tvoi sluga, ja tvoi
rabotnik », clame, en russe, à de multiples reprises, la voix
synthétique de The Robots : « Je suis un esclave,
je suis un robot ». Les six morceaux sont tous fantastiques, qu'ils
soient funky (The Robots, The Model) ou mornes (Metropolis).
Mixé par Leonard Jackson (un ingé-son noir et Américain), enregistré dans un
hiver glacial à Düsseldorf, l'album est glaçant, glacial, mais totalement
additif aussi. On en devient rapidement accro, il suffit d'une seule écoute du
futuriste Spacelab ou du long (neuf minutes) Neon
Lights pour en redemander. Gros succès à sa sortie, un peu partout
dans le monde (sa pochette constructiviste et étrange aidera beaucoup), The
Man-Machine influencera bon nombre d'artistes, comme Afrika Bambaata,
Bertrand Burgalat, Air ou bon nombre de groupes de techno et restera comme un
joyau d'électro comme on en a rarement entendu, un disque précurseur et
inoubliable, et, indéniablement, l’un des plus importants de tous les temps,
tous genres confondus.
Points
Positifs :
- Le
plus grand album de Kraftwerk, incontestablement, un monument du Krautrock – la
musique électronique germanique – qui est, tout simplement, parfait de bout en
bout. Chef d’œuvre absolu, The Man
Machine est un classique absolu qui aura inspiré bon nombre de groupes par
la suite, mais aussi, de genres musicaux alors naissants – y compris le rap.
-
Une ambiance robotique parfaitement retranscrite, que cela soit par le
traitement des voix mais aussi, bien entendu, par la musique en elle-même :
Kraftwerk nous offre un album qui pourrait paraitre froid, de prime abord, mais
qui nous prouve que même les machines peuvent nous faire ressentir des
émotions.
-
Une flopée de titres majeurs, parmi les tous meilleurs du groupe, sont présent
dans cet album : The Model, seul
hit de l’histoire de Kraftwerk, bien entendu, mais aussi The Robots, Metropolis, Spacelab… en fait, toutes les chansons
sont bonnes.
-
Bien entendu, The Man-Machine est un
album qui est réservé à un certain public, amateur du genre, mais bon, si c’est
le cas ou si, musicalement, vous avez des gouts plutôt éclectiques, alors, cet
album est indispensable, tout simplement !
Points
Négatifs :
- Bien
évidement, il faut être fan de Krautrock pour apprécier un tel album et je peux
parfaitement comprendre que tout le monde n’accroche pas à ce disque. Les gouts
et les couleurs ne se discutant pas…
Ma
note : 9/10
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