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samedi 10 juillet 2021

The Man-Machine


The Man-Machine
 
Kraftwerk
 
1 - The Robots (Ralf Hütter, Florian Schneider, Karl Bartos) 6:11
2 - Spacelab (Hütter, Bartos) 5:51
3 - Metropolis (Hütter, Schneider, Bartos) 5:59
4 - The Model (Hütter, Bartos) 3:38
5 - Neon Lights (Hütter, Schneider, Bartos) 9:03
6 - The Man-Machine (Hütter, Bartos) 5:28
 

The Man-Machine
Musicien : Kraftwerk
Parution : 13 mai 1978
Enregistré : 1977 – 1978
Durée : 36:10
Genre : Musique électronique, Synthpop, Krautrock
Producteur : Ralf Hütter, Florian Schneider
Label : Kling Klang
 
Musiciens :
Ralf Hütter : voix, synthétiseurs, Vako Orchestron, claviers, effets électroniques, production
Florian Schneider : voix, vocoder, votrax, synthétiseurs, effets électroniques, production
Karl Bartos : percussions électroniques
Wolfgang Flür : percussions électroniques
 
Mon avis :
 La vie est souvent injuste, mais en disant cela, je n’apprends rien à personne, n’est-ce pas ? Il y a quelques années, tout le monde n'a eu d'yeux (ou plutôt d'oreilles) que pour la sortie en version haute définition de toute la discothèque des Beatles. Et tout le monde ou presque a oublié dans le même temps celle des allemands de Kraftwerk, groupe aujourd’hui méconnu, en dehors des spécialistes et de leurs fans, et qui pourraient  sans doute être considérés justement comme les Beatles de l'électro. Oui, les deux groupes peuvent être rapprochés malgré leur différence de style : même influence considérable, même musique à priori basique, sobre, mais mélodiquement ultra-efficace. Mais, pour ce qui est de Kraftwerk, succès populaire bien moindre, donc. Malheureusement. Mais en musique, combien de grands groupes, musiciens, chanteurs, ne connurent jamais ce fameux succès alors qu’ils marquèrent l’histoire musicale au fer blanc – l’exemple parfait étant, bien évidemment, le Velvet Underground. Pourtant, ce The Man-Machine de 1978 fonctionne encore très bien aujourd'hui et n'en demeure pas moins comme une véritable usine à tubes. Et c'est d'ailleurs là tout le talent de ce groupe hors norme. Car, s'il est un genre musical qui a beaucoup évolué dans ces dernières décennies, c'est bien la musique électronique. Bien évidemment, cela est normal, puisque les instruments qui ont servis à sa fabrication, les ordinateurs ont aussi énormément évolué. Mais ce qui fait donc que cette musique a malgré tout réussi à passer les années, c'est bizarrement son minimalisme, sa quasi absence d'effets. Ici, la mélodie y est presque à nue, sans artifice – Ce qui est sans doute très « allemand » comme manière de procéder. Toutes les chansons sont ici mémorables, en particulier leur presque tube The Model. Toutes les chansons font aussi référence aux machines, aux robots et nous parlent déjà de déshumanisation de la société, près de vingt ans avant le Ok Computer de qui vous savez. Vous avez dit visionnaires ? En 1978, The Man-Machine de Kraftwerk sort, et révolutionne le petit monde de la musique électronique et contemporaine. Avec sa légendaire pochette rouge et inspirée par le design constructiviste soviétique des années 20 (qui, au demeurant, fit beaucoup pour le succès du disque), avec son ambiance rétrofuturiste et ses rythmiques funky, l'album s'impose comme étant le meilleur de Kraftwerk, groupe allemand (à l’époque, on appelait le pays RFA, histoire de faire la distinction avec la RDA) de musique électronique composé de Florian Schneider, Ralf Hutter, Wolfgang Flur et Karl Bartos. Les deux membres les plus importants sont Hutter et Schneider, respectivement en seconde et troisième position sur la pochette, en commençant par le bas. 36 minutes, 6 titres : album court, concis, mais fondamental. The Man-Machine est, sans exagération aucune le Sgt Peppers de la musique électronique. Il contient un tube, The Model, qui sortira en single et que, sous une forme ou une autre, tout le monde a au moins écouté l’air une fois dans sa vie. C'est à partir de cet album que Kraftwerk se représentera le plus souvent en mannequins (lesdits mannequins remplaceront le groupe en live dès 1991), accentuant par là leur coté synthétique, superficiel. Selon eux, ils sont des hommes-machines, entièrement dévoués au Dieu Ordinateur. Après avoir abordé les ondes radio (Radioactivity), l'autoroute (Autobahn) et le train (Trans-Europe-Express), les Allemands de la Centrale (Kraftwerk) abordent donc le futur : un monde peuplé de robots, entre autres. « Ja tvoi sluga, ja tvoi rabotnik », clame, en russe, à de multiples reprises, la voix synthétique de The Robots : « Je suis un esclave, je suis un robot ». Les six morceaux sont tous fantastiques, qu'ils soient funky (The RobotsThe Model) ou mornes (Metropolis). Mixé par Leonard Jackson (un ingé-son noir et Américain), enregistré dans un hiver glacial à Düsseldorf, l'album est glaçant, glacial, mais totalement additif aussi. On en devient rapidement accro, il suffit d'une seule écoute du futuriste Spacelab ou du long (neuf minutes) Neon Lights pour en redemander. Gros succès à sa sortie, un peu partout dans le monde (sa pochette constructiviste et étrange aidera beaucoup), The Man-Machine influencera bon nombre d'artistes, comme Afrika Bambaata, Bertrand Burgalat, Air ou bon nombre de groupes de techno et restera comme un joyau d'électro comme on en a rarement entendu, un disque précurseur et inoubliable, et, indéniablement, l’un des plus importants de tous les temps, tous genres confondus.
 

Points Positifs
 :
- Le plus grand album de Kraftwerk, incontestablement, un monument du Krautrock – la musique électronique germanique – qui est, tout simplement, parfait de bout en bout. Chef d’œuvre absolu, The Man Machine est un classique absolu qui aura inspiré bon nombre de groupes par la suite, mais aussi, de genres musicaux alors naissants – y compris le rap.
- Une ambiance robotique parfaitement retranscrite, que cela soit par le traitement des voix mais aussi, bien entendu, par la musique en elle-même : Kraftwerk nous offre un album qui pourrait paraitre froid, de prime abord, mais qui nous prouve que même les machines peuvent nous faire ressentir des émotions.
- Une flopée de titres majeurs, parmi les tous meilleurs du groupe, sont présent dans cet album : The Model, seul hit de l’histoire de Kraftwerk, bien entendu, mais aussi The Robots, Metropolis, Spacelab… en fait, toutes les chansons sont bonnes.
- Bien entendu, The Man-Machine est un album qui est réservé à un certain public, amateur du genre, mais bon, si c’est le cas ou si, musicalement, vous avez des gouts plutôt éclectiques, alors, cet album est indispensable, tout simplement !
 
Points Négatifs :
- Bien évidement, il faut être fan de Krautrock pour apprécier un tel album et je peux parfaitement comprendre que tout le monde n’accroche pas à ce disque. Les gouts et les couleurs ne se discutant pas…
 
Ma note : 9/10

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