Decorum
– Tome 1
Dans
une (ou des) époque(s) indéterminée(s), l’Eglise de la Singularité, une
intelligence artificielle devenue un être divin, envoie ses membres pourchasser
les Mères Célestes (un obscur groupuscule sectaire) à travers l’Espace et le
Temps. L’unique dessein de ces dernières semble être la création d’un œuf et de
son contenu, ce qui aurait des conséquences importantes pour l’univers dans son
ensemble. Ayant un besoin important d’argent, Neha Nori Sood, une jeune
coursière accepte de livrer un colis contre une somme rondelette dans un
secteur mal famé. Imogen Smith-Morley, une meurtrière du Syndicat Major (et
plus secrètement de la Guilde de vertu) à l’aspect austère et au langage
soutenu, rencontre Doman D’Vorth V le chef d’un gang afin de lui adresser le mécontentement
de ses supérieurs. Lorsque l’échange s’envenime, Neha Nori Sood arrive sur
place pour le dépôt de son colis, destiné à la tueuse. La valise renferme une
arme létale dont elle va faire bon usage et provoquer un véritable massacre.
Terrifiée par ce qu’elle vient de voir, Neha Nori Sood se voit proposer par
Imogen Smith-Morley un enseignement qui ferait d’elle une tueuse redoutable et
méthodique.
Decorum – Tome 1
Scénario : Jonathan Hickman
Dessins
: Mike Huddleston
Encrage : Mike
Huddleston
Couleurs : Mike
Huddleston
Couverture : Mike
Huddleston
Genre : Science-Fiction
Editeur
: Image Comics
Titre
en vo : Decorum – Vol.1
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: 27
juillet 2021
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Urban Comics
Date
de parution : 12 mars 2021
Nombre
de pages : 160
Liste des
épisodes
Decorum
1-4
Mon avis : Après vous avoir parlé, le mois dernier, de l’intégralité de
Gideon
Falls, œuvre du duo composé de Jeff Lemire pour ce qui est du scénario
et de l’inimitable et talentueux Andrea Sorrentino pour ce qui est des dessins,
aujourd’hui, je vais aborder une autre mini-série qui, elle aussi, mérite
largement le détour, un certain… Decorum ! Tout d’abord, et comme
cela avait été le cas avec Le
Dernier des Dieux dont je vous avais proposé les critiques il y a de
cela deux ans, les éditions Urban Comics nous proposent ce Decorum
sous un format que les puristes qualifieront de franco-belge. Bien
entendu, je ne m’attarderais guère sur le format choisis, destiné à attirer un
nouveau public au genre comics même si je dois reconnaitre que celui-ci nous
permet d’avoir, en main, un bel ouvrage, plus grand que d’habitude, ce qui
n’est pas une mauvaise chose. Ceci étant dit, quid, donc, de ce Decorum ?
Déjà, il faut souligner que celui-ci est une des dernières créations en date de
Jonathan Hickman, indéniablement, un des meilleurs scénaristes actuel du genre
– il suffit de relire des œuvres aussi variées que Pax Romana,
Nightly
News ou, chez Marvel, un certain Secret Wars pour
s’en convaincre ! Bref, malgré des scénarios complexes, une patte
graphique spéciale qui alterne dessins, pages blanches bourrées de symboles et
longs textes silybins, Hickman nous propose à chaque fois des créations
originales et de grande qualité. Sur ce point, il n’y a rien à redire, Decorum,
malgré son coté oh combien complexe, son début difficile auquel on ne comprend
pas grand-chose tellement on est écrasés par les informations et ses deux
intrigues qui se déroulent en parallèle, s’avère être une belle réussite oh
combien prometteuse et, une fois passé le premier tiers de cet album, il est
difficile de ne pas être intriguer et captiver par cet univers oh combien
complexe. Mais la belle surprise de Decorum, c’est, indéniablement,
sa partie graphique : œuvre de Mike Huddleston, celle-ci peut être
qualifiée, sans exagération aucune, de superbe ! Complètement atypique,
alternant entre passages tout juste crayonnés et peintures oh combien réussies,
ce style graphique bouscule les habitudes des lecteurs et si elle en choquera
plus d’un, les autres, eux, seront totalement conquis par la maestria du sieur
Huddleston, artiste de grand talent et qui n’hésite pas à sortir des sentiers
battus ! Bref, vous l’avez compris, à mes yeux, ce premier volet de Decorum est
une excellente surprise et, une fois parvenu à la dernière page de l’album, je
n’ai eu qu’une seule envie, découvrir ce que nous réserve Hickman pour la suite
et voir si Huddleston continuera a nous éblouir autant !? Mais bon,
quelque part, je n’ai pas le moindre doute que ce sera le cas !
Points Positifs :
- Tout simplement superbe ! Voilà comment
on peut qualifier ce premier album de la dernière création en date du sieur
Jonathan Hickman. Nous proposant une histoire de science-fiction se déroulant
dans un univers de folie, terriblement complexe mais oh combien bien écrit,
nous proposant des protagonistes charismatiques et deux intrigues principales
captivantes, ce premier volet de Decorum apparait tout de
suite comme étant un des meilleurs comics de l’année !
- La partie graphique de Mike Huddleston est une
des très grandes forces de Decorum. Choix atypique et audacieux qui
alterne entre des passages crayonnés et d’autres nous présentant de superbes
peintures, alternant entre le noir et blanc et la couleur, bousculant
allègrement nos habitudes, les dessins du sieur Huddleston ne vous laisseront
pas indifférent !
- Des protagonistes singuliers mais qui
apparaissent, déjà, comme étant fort charismatiques, avec, bien entendu, en
tête d’affiche, l’inquiétante et redoutable Imogen Smith-Morley.
- De belles références à la grande époque de Métal
Hurlant : Jodorowsky, Moebius, Druillet, Caza…
- Un choix plutôt osé de la part des éditions Urban
Comics qui nous propose ce comics sous un format de BD franco-belge.
Du coup, nous avons droit à un fort bel ouvrage, ce qui est fort appréciable.
- Une couverture que l’on peut qualifier de
superbe, tout simplement.
Points Négatifs :
- Comme c’est souvent le cas avec Jonathan Hickman,
nous avons affaire à une œuvre qui n’est absolument pas grand public pour un
sou et qui en fera fuir plus d’un, davantage habitués à des intrigues de
super-slips oh combien plus simplistes et sans charme…
- Mike Huddleston n’est pas un artiste consensuel
et son style, oh combien génial et audacieux aux yeux de certains, ne plaira
pas aux amateurs de comics lambdas qui sont davantage adeptes d’un genre
nettement plus consensuel.
- Ne nous leurrons pas, les scénarii de Hickman ne
sont jamais simples et il faut reconnaitre que le premier tiers de l’album est
plutôt complexe et qu’il faut un certain temps avant de, finalement, commencer
à comprendre où nous amène l’auteur.
Ma note : 8/10
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