Decorum
– Tome 2
Neha
Nori Sood a intégré la sororité, une confrérie de tueuses dirigée d’une main
ferme par Ma. La jeune femme apprend les différentes techniques qui feront
d’elle une meurtrière aussi redoutable que méthodique. Cet apprentissage se
révèle toutefois long et (souvent) douloureux. Imogen Smith-Morley, son mentor,
l’assiste à chaque épreuve de fin d’année sur l’exécution d’un contrat. Après
deux échecs cuisants, Neha Nori Sood finit par intégrer définitivement la caste
des assassins. Jusqu’au jour où des émissaires de l’Eglise de la Singularité
proposent à cette sororité de partir à la chasse d’un œuf créé par les Mères
célestes, pour un tarif particulièrement important : un diamant de la taille
d’une planète. Neha Nori Sood et ses sœurs partent individuellement à chaque
bout de l’univers pour mettre la main sur cet étrange objet.
Decorum – Tome 2
Scénario : Jonathan Hickman
Dessins
: Mike Huddleston
Encrage : Mike
Huddleston
Couleurs : Mike
Huddleston
Couverture : Mike
Huddleston
Genre : Science-Fiction
Editeur
: Image Comics
Titre
en vo : Decorum – Vol.2
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: 11
mars 2022
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Urban Comics
Date
de parution : 11 mars 2022
Nombre
de pages : 160
Liste des
épisodes
Decorum
5-8
Mon
avis : Le premier volet de Decorum,
œuvre du sieur Jonathan Hickman pour ce qui est du scénario et du fort
talentueux Mike Huddleston pour ce qui est de la partie graphique, était
apparu, indéniablement, comme étant une sympathique réussite, plutôt originale
et dont la lecture s’était avérée être un bon petit plaisir. Ainsi, mélangeant
habillement deux intrigues principales, une assez complexe et dans la lignée
des productions habituelles de Jonathan Hickman – Pax Romana,
Nightly News – où l’on avait affaire à
des enjeux cosmiques et une autre, plus légère pour ne pas dire terre à terre
où l’on suivait les débuts d’une jeune livreuse de colis qui devenait, suite à
une rencontre, une apprentie assassin, le premier tome de Decorum avait
de quoi ravir les fans du scénariste qui, ici, avaient tout de même affaire à
une production moins compliquée que celles que le sieur Hickman a l’habitude de
nous proposer. Ce fut donc sans grande surprise que, dans ce second volet
de Decorum, ces deux intrigues finissent naturellement par se
rejoindre : la chose était attendue, logique et si le résultat, dans les
grandes lignes, reste plutôt efficace au vu du premier tome de la saga, il faut
reconnaitre que, quelque part, il déçoit légèrement… Ainsi, contrairement à ce
que l’on pouvait s’attendre, la légèreté prend le dessus, et pas qu’un peu, sur
ce scénario que l’on pouvait penser, de prime abord, plus complexe :
certes, tout cela reste nettement moins grand public que les fades productions
de chez Marvel ou DC, c’est un fait, mais bon, au
vu des enjeux en court, présentés dans le premier tome, le lecteur, surtout
s’il est familier des œuvres de Jonathan Hickman, avait de quoi espérer un
scénario un poil plus aboutit plutôt que ce basculement dans le second degré et
l’humour tandis que l’élément dramatique finit par être aux abonnés absents.
Reste, fort heureusement, les dessins de Mike Huddleston qui, une fois de plus,
sont le point fort de ce comics : d’une inventivité rare, audacieux et
originaux, ceux-ci ont de quoi émerveiller l’œil du lecteur qui ne pourra que
s’incliner bien bas devant cette partie graphique de toute beauté. Bref, vous
l’avez compris, Decorum, malgré un départ fort prometteur, ne sera
pas une œuvre culte de Jonathan Hickman même si je lui reconnais quelques
qualités et que son coté sympathique est plutôt accrocheur. Reste maintenant à
découvrir ce que pourra donner une éventuelle suite annoncée et dont on connait
déjà le titre : Womanly Art of the Empire. Mais bon, ceci,
bien entendu, est une autre histoire…
Points
Positifs :
- Comme
je l’avais souligné dans ma critique précédente, la partie graphique de Mike
Huddleston est une des très grandes forces de Decorum. Choix
atypique et audacieux qui alterne entre des passages crayonnés et d’autres nous
présentant de superbes peintures, alternant entre le noir et blanc et la
couleur, bousculant allègrement nos habitudes, les dessins du sieur Huddleston
ne vous laisseront pas indifférent !
-
Le plaisir, pour celles et ceux qui avaient apprécié le premier volet, de
retrouver la suite des mésaventures de Neha Nori Sood, apprentie assassin de
son état et qui va se retrouver sur les traces d’un œuf cosmique que recherche
la Sainte Eglise Robotique. Bref, tout un programme !
-
Un casting toujours autant haut en couleur, quand à la charismatique Imogen
Smith-Morley, force est de constater que nous avons là le protagoniste le plus
marquant de Decorum.
-
De belles références à la grande époque de Métal Hurlant :
Jodorowsky, Moebius, Druillet, Caza…
-
Un choix plutôt osé de la part des éditions Urban Comics qui
nous propose ce comics sous un format de BD franco-belge. Du coup, nous avons
droit à un fort bel ouvrage, ce qui est fort appréciable.
-
Une couverture plutôt réussie.
Points Négatifs :
-
Scénaristiquement, ce second volet de Decorum déçoit
légèrement puisque l’élément dramatique passe au second plan au détriment de
l’humour, ce qui, par moments, est un comble au vu des enjeux en courts.
-
Comme c’est souvent le cas avec Jonathan Hickman, nous avons affaire à une
œuvre qui n’est absolument pas grand public pour un sou et qui en fera fuir
plus d’un, davantage habitués à des intrigues de super-slips oh combien plus
simplistes et sans charme…
-
Mike Huddleston n’est pas un artiste consensuel et son style, oh combien génial
et audacieux aux yeux de certains, ne plaira pas aux amateurs de comics lambdas
qui sont davantage adeptes d’un genre nettement plus consensuel.
Ma note : 7,5/10
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