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vendredi 16 juin 2023

Grâce à Dieu


Grâce à Dieu
 
Alexandre Guérin habite la région lyonnaise. Cadre bancaire épanoui d'une quarantaine d'années, époux d'une femme aimante et père de cinq enfants, c'est un catholique pratiquant, tout comme sa famille. Un jour, après une conversation avec un camarade jadis scout comme lui, il se rappelle les abus sexuels dont, enfant, il a été victime de la part d'un prêtre catholique pédophile, le père Bernard Preynat. Les faits sont prescrits. Mais, assailli de souvenirs douloureux, Alexandre décide d'entreprendre une enquête. Il entre en contact avec la psychologue de l'archevêché, Régine Maire. Par son entremise, il obtient un rendez-vous avec le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon. Il découvre alors que malgré l'alerte de plusieurs parents, l'Église a étouffé l'affaire. Régine Maire organise une brève confrontation entre Alexandre et le père Preynat, qui se conclut par une prière commune quasi surréaliste. Malgré les nombreux courriers électroniques d'Alexandre, les autorités ecclésiastiques tergiversent et se défaussent. Pire, lors d'une messe, Alexandre constate que le père Preynat, maintenu en fonctions, se trouve toujours au contact d'enfants.
 

Grâce à Dieu
Réalisation : François Ozon
Scénario : François Ozon
Musique : Evgueni Galperine, Sacha Galperine
Production : Mandarin Cinéma, FOZ et Scope Pictures
Genre : Drame
Titre en vo : Grâce à Dieu
Pays d'origine : France, Belgique
Langue d'origine : français
Date de sortie : 20 février 2019
Durée : 137 mn
 
Casting :
Melvil Poupaud : Alexandre Guérin
Denis Ménochet : François Debord
Swann Arlaud : Emmanuel Thomassin
Éric Caravaca : Gilles Perret
Bernard Verley : le père Bernard Preynat
François Marthouret : le cardinal Philippe Barbarin
Martine Erhel : Régine Maire
Josiane Balasko : Irène, la mère d'Emmanuel
Hélène Vincent : Odile Debord, la mère de François
François Chattot : Pierre Debord, le père de François
Frédéric Pierrot : le capitaine Courteau
Aurélia Petit : Marie Guérin, la femme d'Alexandre
Julie Duclos : Aline Debord, la femme de François
Jeanne Rosa : Dominique Perret, la femme de Gilles
Amélie Daure : Jennifer, la femme d'Emmanuel
Pierre Lottin : Didier
Fejria Deliba : l'avocate de François
Nicolas Bridet : Olivier Itaque
Max Libert : Gauthier Guérin, le fils d’Alexandre et Marie
Nicolas Bauwens : Victor Guérin, le fils d’Alexandre et Marie
Baya Rehaz : l'avocate d'Emmanuel
Stéphane Brel : Louis Debord, le frère de François
Pauline Ziade : Sylvie Debord
Martine Schambacher : Suzanne Cremer
Serge Flamenbaum : Maxime Frillon
Christian Sinniger : le père d'Emmanuel
Damien Jouillerot : Étienne, le boulanger
Xavier de Guillebon : Fred
 
Mon avis :
 Traiter de la problématique de la pédophilie au sein de l’Eglise Catholique pourrait être, finalement, chose plutôt aisée. Il faut dire que, sans nier les ravages causées aux très nombreuses victimes de ces prêtres qui ont tendance à aimer un peu trop les jeunes garçons, certains pourraient estimer qu’il est toujours facile de taper sur les mêmes, surtout de nos jours, pourtant, lorsque le sujet est traiter de fort belle manière, lorsque l’on met de coté l’anticléricalisme auquel on pouvait s’attendre de la part d’un film français et que, en plus, on a affaire à une œuvre bien plus intéressante qu’on pourrait le penser de prime abord, on ne peut que s’incliner devant ce Grâce à Dieu du sieur François Ozon… Abordant avec justesse et au plus près de la réalité de la tristement affaire Bernard Preynat et Philippe Barbarin – le premier étant un pédophile notoire qui commis ses méfaits pendant plus de vingt ans tandis que le second, sommité du monde catholique et de la ville de Lyon, étant soupçonné de l’avoir couvert – François Ozon livre donc ici un film bien plus malin et touchant qu’on pourrait l’escompter : malin parce que ce long métrage traite habilement du parcours des victimes et de l’affaire, celle-ci prenant de plus en plus d’importance au fil du temps, touchant puisque, ce qui est mis au cœur du problème, c’est davantage le ressentit des victimes elles mêmes. Ainsi, en mettant en avant le parcours de trois d’entre elles, le réalisateur éveille l’intérêt du spectateur qui peut à la fois être touché par le sort de celles-ci mais, également, découvrir différentes personnalités, indéniablement touchées par les actes commis par le prêtre lorsqu’elles étaient jeunes, mais au parcours de vie différent. Du coup, davantage qu’un simple et énième pamphlet envers l’Eglise qui, pourtant, n’est guère épargnée ici, Grâce à Dieu s’avère être un film plus intéressant et qui, ma foi, mérite largement le détour, ce, que l’on soit sensible au sujet ou non…
 

Points Positifs
 :
- Un long métrage franchement intéressant et qui brille particulièrement par sa mise en avant du sort des victimes de ce prêtre pédophile. Ainsi, en mettant en avant trois protagonistes, les uns après les autres, aux parcours de vie différents, François Ozon nous livre une œuvre bien plus aboutie qu’un simple pamphlet anticatholique.
- Un excellent rappel de ce qui fut l’une des plus importantes affaires de pédophilie au sein de l’Eglise française, celle dite Bernard Preynat et Philippe Barbarin, et qui, pour rappel, fit énormément parler d’elle il y a quelques années.
- Pour ce qui est du casting, il n’y a rien à redire, celui-ci est plutôt bon. Petite mention à Melvil Poupaud tout simplement parfait en père de famille catho.
- La critique de l’Eglise Catholique est naturellement mise en avant mais sans tomber dans l’anticléricalisme de bas étage, ce qui est une bonne chose selon moi.
 
Points Négatifs :
- Un rythme particulier qui risque de ne pas plaire à tout le monde – il faut dire que Grâce à Dieu n’est pas une œuvre grand public, loin de là…
- Il est fort probable que certains trouvent que François Ozon ne va pas assez loin dans sa critique de l’Eglise et qu’il se montre un peu trop complaisant. Mais bon, comment voulez vous que réagisse autrement les fans de Mélenchon et autres ayatollahs de l’extrême gauche ?!
 
Ma note : 7,5/10

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