L'Adversaire
Jean-Marc
Faure habite un petit appartement avec sa femme, Christine, qui le presse
d'acheter une maison, et leurs deux enfants. Médecin, il travaille depuis
dix-huit ans à l'Organisation mondiale pour la santé. C'est du moins ce que
croit tout son entourage, son meilleur ami, Luc, compris. Car Jean-Marc s'est
inventé une vie de mensonges. Il n'a jamais fini ses études de médecine, n'a
aucune profession et passe ses journées à traîner dans les couloirs de l'OMS,
en prenant soin de ne pas attirer l'attention, ou à lire dans sa voiture.
L'argent, il l'a emprunté à son beau-père et à ses proches auquel il a fait
miroiter un juteux placement. Il se sert aussi parfois sur le compte de ses
parents, qui vivent pourtant très modestement...
L'Adversaire
Réalisation
: Nicole Garcia
Scénario
: Frédéric Bélier-Garcia, Jacques Fieschi, Nicole
Garcia, d'après le roman d'Emmanuel Carrère
Musique : Angelo
Badalamenti, Patrice Renson
Production : Les
Films Alain Sarde, France 3 Cinéma, Pauline's Angel, Vega Film, Vertigo Films,
Canal+, Sofica Studio Images 8, TSR
Genre : Drame
Titre
en vo : L'Adversaire
Pays
d’origine : France, Suisse, Espagne
Parution
: 28
août 2002
Langue
d'origine : français
Durée
: 129
min
Casting :
Daniel
Auteuil : Jean-Marc Faure
Géraldine
Pailhas : Christine Faure
François
Cluzet : Luc
Emmanuelle
Devos : Marianne
Bernard
Fresson : le père de Christine
François
Berléand : Rémi
Alice
Fauvet : Alice
Martin
Jobert : Vincent
Michel
Cassagne : le père de
Jean-Marc
Joséphine
Derenne : la mère de Jean-Marc
Anne
Loiret : Cécile
Olivier
Cruveiller : Jean-Jacques
Nadine
Alari : la mère de Christine
Nicolas
Abraham : Xavier
Hubert
Saint-Macary : le docteur
Lantier
Jean-Claude
Leguay : le magistrat à la
déposition
Sibylle
Blanc : la serveuse
Isabelle
Gruault : cousine de la famille
Mon
avis : J’ai été assez surpris de lire pas
mal de critiques contradictoires au tour de ce film, non pas sur sa qualité elle-même
qui n’est pas vraiment remise en cause, mais davantage en revenant sur la
fameuse question, c’est à dire : a-t-on le droit, ou non, de montrer au cinéma
de tels drames, d’utiliser une affaire criminelle réelle, de la romancer afin
de faire une œuvre de fiction et, naturellement, gagner de l’argent au passage ?
Si je peux, personnellement, comprendre que cela ne plaise pas forcement aux
proches, ce qui peut se comprendre, je ne vois pas vraiment pourquoi le cinéma
devrait s’en tenir au simple divertissement comme le souhaiteraient certains ?
Car si l’on ne peut pas parler d’un drame, alors c’est simple, finissons en
également avec les œuvres historiques, les films de guerre etc. Et puis, c’est
quoi cette histoire de divertissement ? Les films qui font réfléchir n’ont-ils
pas leurs places eux aussi ? Déjà que le grand public se contente des
blockbusters US comme les films d’actions, les films de super-slips et les
comédies a l’eau de rose, il faudrait en plus se priver des rares films qui,
crime de lèse majesté pour certains visiblement, nous ferait, un temps soit peu
réfléchir ? Ou bien, c’est trop dur de réfléchir et l’on est un fanatique
absolu de bouses monumentales à la Taxi et l’on se complait devant
un vidéo clip de deux heures bourré de scènes d’actions et de tirs dans tous
les sens, ou bien l’on se dit que le cinéma, même s’il est avant tout un
divertissement, sert aussi a autre chose, a dénoncer par exemple, mais aussi, a
réfléchir. Je ne suis pas là à essayer de glorifier L’Adversaire,
ce n’est pas mon propos, c’est un bon film, indéniablement, même très bon dans
son genre, mais ce n’est pas non plus un chef d’œuvre du septième art. Cependant,
a-t-il été calibré pour cela ? Non, et ce n’est pas plus mal. Car ce film,
inspiré d’une histoire vraie, plus précisément, d’un drame qui eu lieu en 1993
où un homme tua sa femme, ses deux enfants et ses parents après avoir, pendant
dix-huit ans, mentit à ses proches en s’inventant de faux diplômes, un faux
métier et de faux revenus, ce film, donc, n’est pas fait pour tout le monde.
Servi par des acteurs inspirés, en premier lieu un Daniel Auteuil dont je ne
suis pas spécialement fan mais qui est tellement bien entré dans la peau de son
personnage qu’il en devient inquiétant, L’Adversaire est un
film sombre, très sombre même, oppressant au possible et par ailleurs affreux
par moments : personnellement, j’ai put en voir des films d’horreurs ou
prétendus tels, mais l’indicible scène où le spectateur sait par avance que le
gamin n’en a plus pour longtemps, qu’il va mourir, alors qu’il regarde
tranquillement Père Castor a la télé, créant au passage un
contraste saisissant entre le générique enjoué du dessin animé et l’intensité
dramatique de la scène, m’aura bien plus marquer qu’une flopée de films
d’horreurs. Mais l’Adversaire, plus qu’une histoire d’un mythomane
devenu meurtrier des siens, est surtout un grand film sur la lâcheté humaine
car ne nous leurrons pas, ce Jean-Marc Faure (Daniel Auteuil), avant d’être un
mytho de premier ordre, est avant tout un lâche, qui a toujours, dans sa vie,
eu peur de tout : des examens, des gens, du regard des autres, de la découverte
de ses mensonges qui en entrainent d’autres, et encore, et encore jusqu’au jour
où tout éclate, et là, ne supportant plus rien, le drame, horrible, indicible,
affreux qui conclu le film. Incontestablement, L’Adversaire est un long métrage bouleversant, diablement
oppressant et qui, justement, ne laisse pas indifférent. Oui, L’Adversaire fait
partie de ces films qui font réfléchir, et qui nous amènent à nous poser des
questions sur la nature humaine, sur la folie, les mensonges de certains, et sur
les terribles conséquences que celles-ci peuvent amener… Quant à la question
dont je vous parlais en préambule de ma critique, je pense que vous avez
compris quel est mon point de vu…
Points
Positifs :
-
Une incontestable réussite que ce film qui s’inspire d’une histoire vraie,
celle de
Jean-Claude Romand, individu qui, un matin de
janvier 1993, assassina sa famille après avoir mentit à celle-ci pendant près
de vingt ans. Un drame peu commun et qui est, ici, parfaitement retranscrit
dans ce long métrage.
-
Une ambiance oppressante à souhait où l’on suit, petit à petit, la lente
descente aux Enfers d’un mythomane qui finit par commettre l’irréparable après
une vie de mensonges.
-
Un casting impeccable dans l’ensemble avec, bien entendu, un Daniel Auteuil
tout bonnement stupéfiant et qui nous livre une belle prestation.
-
La scène où Daniel Auteuil tue les membres de sa famille les uns après les
autres est tout simplement magistrale.
-
Un film qui nous amène à réfléchir sur la folie des hommes…
Points Négatifs :
-
En toute sincérité, à moins d’être totalement allergique aux films français, je
ne vois pas trop ce que l’on peut reprocher à ce long métrage ?
Ma note : 8/10
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