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vendredi 3 février 2023

L'Adversaire


L'Adversaire
 
Jean-Marc Faure habite un petit appartement avec sa femme, Christine, qui le presse d'acheter une maison, et leurs deux enfants. Médecin, il travaille depuis dix-huit ans à l'Organisation mondiale pour la santé. C'est du moins ce que croit tout son entourage, son meilleur ami, Luc, compris. Car Jean-Marc s'est inventé une vie de mensonges. Il n'a jamais fini ses études de médecine, n'a aucune profession et passe ses journées à traîner dans les couloirs de l'OMS, en prenant soin de ne pas attirer l'attention, ou à lire dans sa voiture. L'argent, il l'a emprunté à son beau-père et à ses proches auquel il a fait miroiter un juteux placement. Il se sert aussi parfois sur le compte de ses parents, qui vivent pourtant très modestement...
 

L'Adversaire
Réalisation : Nicole Garcia
Scénario : Frédéric Bélier-Garcia, Jacques Fieschi, Nicole Garcia, d'après le roman d'Emmanuel Carrère
Musique : Angelo Badalamenti, Patrice Renson
Production : Les Films Alain Sarde, France 3 Cinéma, Pauline's Angel, Vega Film, Vertigo Films, Canal+, Sofica Studio Images 8, TSR
Genre : Drame
Titre en vo : L'Adversaire
Pays d’origine : France, Suisse, Espagne
Parution : 28 août 2002
Langue d'origine : français
Durée : 129 min

Casting :
Daniel Auteuil : Jean-Marc Faure
Géraldine Pailhas : Christine Faure
François Cluzet : Luc
Emmanuelle Devos : Marianne
Bernard Fresson : le père de Christine
François Berléand : Rémi
Alice Fauvet : Alice
Martin Jobert : Vincent
Michel Cassagne : le père de Jean-Marc
Joséphine Derenne : la mère de Jean-Marc
Anne Loiret : Cécile
Olivier Cruveiller : Jean-Jacques
Nadine Alari : la mère de Christine
Nicolas Abraham : Xavier
Hubert Saint-Macary : le docteur Lantier
Jean-Claude Leguay : le magistrat à la déposition
Sibylle Blanc : la serveuse
Isabelle Gruault : cousine de la famille
 
Mon avis :
 J’ai été assez surpris de lire pas mal de critiques contradictoires au tour de ce film, non pas sur sa qualité elle-même qui n’est pas vraiment remise en cause, mais davantage en revenant sur la fameuse question, c’est à dire : a-t-on le droit, ou non, de montrer au cinéma de tels drames, d’utiliser une affaire criminelle réelle, de la romancer afin de faire une œuvre de fiction et, naturellement, gagner de l’argent au passage ? Si je peux, personnellement, comprendre que cela ne plaise pas forcement aux proches, ce qui peut se comprendre, je ne vois pas vraiment pourquoi le cinéma devrait s’en tenir au simple divertissement comme le souhaiteraient certains ? Car si l’on ne peut pas parler d’un drame, alors c’est simple, finissons en également avec les œuvres historiques, les films de guerre etc. Et puis, c’est quoi cette histoire de divertissement ? Les films qui font réfléchir n’ont-ils pas leurs places eux aussi ? Déjà que le grand public se contente des blockbusters US comme les films d’actions, les films de super-slips et les comédies a l’eau de rose, il faudrait en plus se priver des rares films qui, crime de lèse majesté pour certains visiblement, nous ferait, un temps soit peu réfléchir ? Ou bien, c’est trop dur de réfléchir et l’on est un fanatique absolu de bouses monumentales à la Taxi et l’on se complait devant un vidéo clip de deux heures bourré de scènes d’actions et de tirs dans tous les sens, ou bien l’on se dit que le cinéma, même s’il est avant tout un divertissement, sert aussi a autre chose, a dénoncer par exemple, mais aussi, a réfléchir. Je ne suis pas là à essayer de glorifier L’Adversaire, ce n’est pas mon propos, c’est un bon film, indéniablement, même très bon dans son genre, mais ce n’est pas non plus un chef d’œuvre du septième art. Cependant, a-t-il été calibré pour cela ? Non, et ce n’est pas plus mal. Car ce film, inspiré d’une histoire vraie, plus précisément, d’un drame qui eu lieu en 1993 où un homme tua sa femme, ses deux enfants et ses parents après avoir, pendant dix-huit ans, mentit à ses proches en s’inventant de faux diplômes, un faux métier et de faux revenus, ce film, donc, n’est pas fait pour tout le monde. Servi par des acteurs inspirés, en premier lieu un Daniel Auteuil dont je ne suis pas spécialement fan mais qui est tellement bien entré dans la peau de son personnage qu’il en devient inquiétant, L’Adversaire est un film sombre, très sombre même, oppressant au possible et par ailleurs affreux par moments : personnellement, j’ai put en voir des films d’horreurs ou prétendus tels, mais l’indicible scène où le spectateur sait par avance que le gamin n’en a plus pour longtemps, qu’il va mourir, alors qu’il regarde tranquillement Père Castor a la télé, créant au passage un contraste saisissant entre le générique enjoué du dessin animé et l’intensité dramatique de la scène, m’aura bien plus marquer qu’une flopée de films d’horreurs. Mais l’Adversaire, plus qu’une histoire d’un mythomane devenu meurtrier des siens, est surtout un grand film sur la lâcheté humaine car ne nous leurrons pas, ce Jean-Marc Faure (Daniel Auteuil), avant d’être un mytho de premier ordre, est avant tout un lâche, qui a toujours, dans sa vie, eu peur de tout : des examens, des gens, du regard des autres, de la découverte de ses mensonges qui en entrainent d’autres, et encore, et encore jusqu’au jour où tout éclate, et là, ne supportant plus rien, le drame, horrible, indicible, affreux qui conclu le film. Incontestablement, L’Adversaire est un long métrage bouleversant, diablement oppressant et qui, justement, ne laisse pas indifférent. Oui, L’Adversaire fait partie de ces films qui font réfléchir, et qui nous amènent à nous poser des questions sur la nature humaine, sur la folie, les mensonges de certains, et sur les terribles conséquences que celles-ci peuvent amener… Quant à la question dont je vous parlais en préambule de ma critique, je pense que vous avez compris quel est mon point de vu…
 

Points Positifs
 :
- Une incontestable réussite que ce film qui s’inspire d’une histoire vraie, celle de Jean-Claude Romand, individu qui, un matin de janvier 1993, assassina sa famille après avoir mentit à celle-ci pendant près de vingt ans. Un drame peu commun et qui est, ici, parfaitement retranscrit dans ce long métrage.
- Une ambiance oppressante à souhait où l’on suit, petit à petit, la lente descente aux Enfers d’un mythomane qui finit par commettre l’irréparable après une vie de mensonges.
- Un casting impeccable dans l’ensemble avec, bien entendu, un Daniel Auteuil tout bonnement stupéfiant et qui nous livre une belle prestation.
- La scène où Daniel Auteuil tue les membres de sa famille les uns après les autres est tout simplement magistrale.
- Un film qui nous amène à réfléchir sur la folie des hommes…

Points Négatifs :
- En toute sincérité, à moins d’être totalement allergique aux films français, je ne vois pas trop ce que l’on peut reprocher à ce long métrage ?

Ma note : 8/10

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