Le Paradoxe de Fermi
Le
Paradoxe de Fermi
Dans
son repaire situé quelque part à l'est de l'arc alpin, Robert Poinsot écrit. Il
raconte la crise systémique dont il a été témoin : d'abord le salaire qui
n'arrive pas, les gens qui retirent leurs économies, qui s'organisent pour
trouver de quoi manger, puis qui doivent fuir la violence des grandes villes et
éviter les pilleurs sur les principaux axes routiers. Robert se souvient de sa
fuite à Beauvais, de son séjour dans une communauté humaniste des bords de la
mer Baltique et des événements qui l'ont ramené plus au sud, dans les Alpes.
Quelque part dans le récit de sa difficile survie se trouve peut-être la
solution au paradoxe de Fermi, à cette célèbre énigme scientifique : dans un
univers aussi vaste que le nôtre, l'espèce humaine ne peut pas être la seule
douée d'intelligence ; alors où sont les autres, où sont les traces radio de
leur existence ?
Le Paradoxe de Fermi
Auteur
: Jean-Pierre
Boudine
Type
d'ouvrage : Post-Apocalyptique
Première
Parution : 10 octobre 2002
Edition
Française : 08 juin 2017
Titre en
vo : Le
Paradoxe de Fermi
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : Français
Traduction : Néant
Editeur : Folio
SF
Nombre
de pages : 224
Mon
avis : Le genre post-apocalyptique,
comme, finalement, tous les sous genres en littérature, nous présente rarement
des œuvres que l’on peut qualifier de véritablement originale et, bien souvent,
lorsque l’on aborde un roman traitant de la fin de la civilisation humaine,
force est de constater que l’on retrouve, régulièrement, des éléments récurrents.
Fort heureusement, dans le cas du Paradoxe
de Fermi, les choses sont un peu plus différentes et même si ce court roman
est loin d’être un incontournable absolu, si vous êtes un amateur de récits
post-apocalyptiques, l’œuvre du sieur Jean-Pierre Boudine mérite le détour…
Déjà, les causes de cette fin du monde sont, pour le moins originales puisque l’auteur
fait effondrer notre civilisation après une énième crise économique : pas
spectaculaire pour un sou, certes, mais plutôt crédible quand on y pense
surtout que Jean-Pierre Boudine en profite pour mettre l’accent sur la
fragilité de nos sociétés occidentales modernes et sur leurs nombreux points
faibles. Ensuite, il faut savoir que nous avons, dans cet ouvrage, avant toute
chose un récit, celui d’un survivant qui n’est certes pas le dernier homme sur
Terre, loin de là, mais qui se contente de narrer les événements qui l’ont amené
à se retrouver seul dans une caverne alpine en attendant une mort qui viendra tôt
ou tard. C’est froid, certes, mais cela renforce davantage la crédibilité de l’ensemble
puisque le narrateur est tout aussi perdu que les lecteurs qui ne font que
deviner, comme lui, les événements dramatiques qui ont eu lieu dans le monde. Naturellement,
comme son titre le laisse entendre, tout le propos de ce roman est de répondre
au fameux Paradoxe de Fermi, c’est-à-dire, pourquoi, alors que l’univers
devrait être rempli de millions de formes de vies et de civilisations
différentes, nous ne sommes entrés en contact avec aucune d’entre elles ?
La réponse, ici – et c’est ce que Fermi lui-même en a conclu – est que ces
fameuses civilisations, une fois qu’elles ont atteint un certain degré d’évolution,
finissent toutes par disparaitre rapidement. Bien entendu, certains pourront
trouver que l’auteur pousse peut-être le bouchon un peu loin ici puisque tout
le propos de son récit et d’aborder ce fameux paradoxe, cependant, en tant que
récit post-apocalyptique, Le Paradoxe de
Fermi mérite le détour, ne serais-ce que pour son originalité, alors, si
vous appréciez le genre, il serait dommage de passer à coté de cet ouvrage…
Points
Positifs :
-
Un récit post-apocalyptique qui brille particulièrement par son originalité :
ici, pas d’événement spectaculaire mais une simple crise économique – une de
plus – mais qui s’avère, cette fois ci, fatale pour la civilisation humaine.
-
Jean-Pierre Boudine pointe parfaitement du doigt les faiblesses des sociétés
humaines modernes et la manière dont celles-ci finissent par s’écrouler a de
quoi faire froid dans le dos, surtout que l’on se rend compte que tout cela est
plutôt crédible.
-
Si vous ne connaissez pas Enrico Fermi et son fameux paradoxe, alors, vous
allez tout savoir sur ce dernier et, vous aussi, vous vous poserez bien des
questions sur cette fameuse absence singulière de traces d’autres civilisations
extraterrestres…
-
Un récit court, simple mais terriblement efficace.
Points
Négatifs :
-
Malgré les qualités de ce roman, nous sommes tout de même loin d’avoir affaire à
un véritable chef d’œuvre, il faut le reconnaitre.
-
Les amateurs purs et durs de post-apocalypse risquent de tiquer un peu devant
un récit nettement moins spectaculaire que ce que le genre nous a habituer…
-
Un manque d’empathie envers le narrateur, du coup, il est difficile de s’intéresser
à son sort.
-
L’impression que l’auteur a écrit tout cela uniquement pour répondre au
paradoxe de Fermi.
Ma
note : 7/10
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