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mercredi 19 mai 2021

Moi, Daniel Blake


Moi, Daniel Blake
 
Daniel Blake, veuf, menuisier de 59 ans, est victime d'un accident cardiaque, ce qui l'oblige à faire appel pour la première fois de sa vie à l'aide sociale. Ses médecins lui interdisent de travailler. Mais il est déclaré apte par une compagnie privée sous-traitant pour l'administration la chasse aux tire-au-flanc. Les services sociaux le privent donc de l'allocation à laquelle il croyait avoir droit. Il peut faire appel, mais la procédure sera longue. On lui conseille, en attendant, de s'inscrire au chômage. Lors d'un de ses rendez-vous ubuesques au centre d’emploi, Blake fait la connaissance de Katie Morgan, mère célibataire contrainte de loger à 450 km de sa ville natale pour éviter d'être placée en foyer de sans-abri, ce qui lui ferait perdre la garde de ses deux enfants. La fonctionnaire chargée de son dossier refuse de la recevoir, au motif qu'elle est arrivée en retard. Katie a beau expliquer qu'elle ne connaît pas la ville, qu'elle n'est pas familiarisée avec le réseau de bus local, rien n'y fait. Son allocation est supprimée pour une durée d'un mois. Blake et Katie vont s'entraider.
 

Moi, Daniel Blake
Réalisation : Ken Loach
Scénario : Paul Laverty
Musique : George Fenton
Production : Sixteen Films, Why Not Productions, Wild Bunch
Genre : Drame social
Titre en vo : I, Daniel Blake
Pays d’origine : Royaume-Uni, France
Parution : 21 octobre 2016
Langue d'origine : anglais
Durée : 100 min

Casting :
Dave Johns : Daniel Blake
Hayley Squires : Katie Morgan
Sharon Percy : Sheila, l'employée féroce du Jobcenter
Briana Shann : Daisy, fille de Katie
Dylan McKiernan : Dylan, fils de Katie
Natalie Ann Jamieson : employée du Jobcenter
Stephen Clegg : responsable du Jobcenter
Micky McGregor : Ivan, le vigile du supermarché
Neil Stuart Morton : le directeur du supermarché
Colin Coombs : le facteur
Bryn Jones : le policier
Mick Laffey : le conseiller en avantages sociaux
John Sumner : le responsable des CV
 
Mon avis :
 Cela pourrait sembler pour le moins singulier aux yeux de certains mais, jusqu’à présent, je n’avais pas encore eu l’opportunité de vous proposer la critique d’un long métrage du sieur Ken Loach. Réalisateur britannique plutôt apprécié en France et, plus précisément, par toute l’intelligentsia parisienne qui ne jure que par lui, Ken Loach, auteur social comme il aime se le nommer lui-même, fait partit de ces scénaristes qui, de temps en temps, sont récompensés au Festival de Cannes et dont une certaine presse se fait les choux gras : les mêmes qui ne jurent que par ce cinéma qui nous montre un certain misérabilisme alors que ceux qui apprécient le genre vivent, le plus souvent, dans les beaux quartiers parisiens et sont à mille lieux des problèmes de fin de mois… Et donc, pour en venir au film qui nous occupe aujourd’hui, ce Moi, Daniel Blake, a été naturellement primée en 2016 au Festival de Cannes… Pourtant, jusqu’à hier soir, je n’avais jamais eu vraiment envie de le regarder mais cela s’explique plutôt simplement puisque ce film représente, comme je l’ai dit précédemment, un peu un certain genre de cinéma que je n’apprécie pas trop : le misérabilisme. Certes, je ne nie pas que nous montrer la pauvreté des gens, la difficulté de leur vie, cela a son intérêt et que, même, cela peut accoucher de fort bons films, cependant, à un moment donné, pour moi, le cinéma, c’est avant toute chose m’évader, rêver, sortir du traintrain quotidien et non m’ennuyer ferme devant la vie de tous les jours de tout à chacun, surtout les plus miséreux… Fatalement, dans Moi, Daniel Blake, il n’y a que cela, ou presque, c’est-à-dire, les déboires d’un homme, agé et malade, qui ne devrait plus travailler et qui se retrouve contraint, par la faute d’un système complètement ubuesque – et, au demeurant, ubuesque – obligé de chercher du travail alors qu’il ne peut pas travailler sous peine de perdre ses quelques allocations… Bien entendu, une fois de plus, je ne dis pas que tout cela n’est pas intéressant ou pertinent, disons plutôt que je n’aime pas le genre, surtout lorsqu’il est aussi caricatural car bon, comment dire, ce Moi, Daniel Blake n’est pas fin pour un sou et entre des protagonistes tous plus stéréotypés les uns que les autres et un misérabilisme pesant, une fois arriver à la fin du film, on n’a plus qu’une seule envie, se tirer une balle ! Bref, si vous appréciez le genre, ma foi, allez-y, peut-être trouverez vous votre compte avec ce film, si ce n’est pas le cas, si, pour vous comme pour moi, le cinéma, c’est aussi s’évader de son quotidien, rêver, être émerveiller et, surtout, être moins militant que ne peut l’être ce Moi, Daniel Blake, alors, passez votre chemin, il y aura mille fois plus enthousiasmant ailleurs…
 

Points Positifs
 :
- Un postulat de départ terriblement banal et terre à terre mais qui n’en reste pas moins intéressant tout de même. Après tout, il est difficile de ne pas prendre fait et cause pour ce pauvre homme qui se voit, petit à petit, broyer par la machine implacable et ubuesque des services sociaux britanniques…
- Pour ce qui est du casting, il n’y a rien à redire, les acteurs sont plutôt bons et font le job.
- Si vous êtes un bobo parisien fidèle lecteur de Libération et des Inrockuptibles, qui ne jure que par les discours de Mélenchon ou des écolos, tout en, bien évidement, gagnant confortablement bien votre vie, alors, cette fresque sociale de Ken Loach est faite pour vous !

Points Négatifs :
- Trop de misérabilisme tue le misérabilisme ! Il faut dire que, à un moment donné, Moi, Daniel Blake n’est qu’une succession de malheurs qui tombent, les uns après les autres, sur ce pauvre homme : maladie, perte de son travail, services sociaux indifférents, proches qui sont tout autant misérables que lui, bref, une lente descente aux Enfers jusqu’à un final qui, forcément, ne peut qu’être dramatique…
- Plus caricatural que cela, tu meurs ! Il faut dire que l’intégralité des protagonistes de ce film ne sont que des caricatures ambulantes et qu’aucune nuance n’est au rendez vous ici.
- Une mise en scène peu enthousiasmante qui donne l’impression que l’on se trouve, par moments, face à un téléfilm.
- Si vous avez véritablement des ennuis pour boucler les fins de mois, si vous êtes en quête d’un travail, si votre quotidien n’est pas très heureux, alors, vous préférerez probablement vous évader devant votre écran plutôt que de voir un film qui vous rappellera votre quotidien ?!

Ma note : 6/10

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