Dheepan
Dheepan
est un combattant des Tigres tamouls. La guerre civile touche à sa fin au Sri
Lanka, la défaite est proche, Dheepan décide de fuir. Il emmène avec lui une
femme et une petite fille qu'il ne connaît pas, espérant ainsi obtenir plus
facilement l'asile politique en Europe. Arrivée à Paris, cette «
famille » vivote d'un foyer d'accueil à l'autre, jusqu'à ce que
Dheepan obtienne un emploi de gardien d'immeuble en banlieue. Dheepan espère y
bâtir une nouvelle vie et construire un véritable foyer pour sa fausse femme et
sa fausse fille. Bientôt cependant, la violence quotidienne de la cité fait
ressurgir les blessures encore ouvertes de la guerre. Le soldat Dheepan va
devoir renouer avec ses instincts guerriers pour protéger ce qu'il espérait
voir devenir sa « vraie » famille.
Dheepan
Réalisation : Jacques
Audiard
Scénario : Jacques
Audiard, Thomas Bidegain et Noé Debré, librement inspiré des Lettres
persanes de Montesquieu
Musique : Nicolas
Jaar
Production : Why
Not Productions, Page 114, France 2 Cinéma
Genre : Drame
Titre
en vo : Dheepan
Pays
d'origine : France
Langue
d'origine : français
Date
de sortie : 26 août 2015
Durée : 109
mn
Casting :
Antonythasan
Jesuthasan : Dheepan
Kalieaswari
Srinivasan : Yalini
Claudine
Vinasithamby : Illayaal
Vincent
Rottiers : Brahim
Marc
Zinga : Youssouf
Tarik
Lamli : Mourad, résident du Pré
Faouzi
Bensaïdi : Monsieur Habib
Bass
Dhem : Azziz
Franck
Falise : le gardien du Hall C
Joséphine
de Meaux : la directrice de l'école
Jean-Baptiste
Pouilloux : le juriste au foyer
Nathan
Anthonypillai : l'interprète
Vasanth
Selvam : Colonel Cheran
Kartik
Krishnan : le faussaire au Sri Lanka
Tassadit
Mandi : la dame dans l'escalier
Marie
Trichet : la jeune femme chez M. Habib
Rudhra
: la femme du camp de réfugié
Keasavan
Paramasamy : Vendeur de roses
Suthagar
Shanmugalingam : Vendeur de roses
Thurainesan
Thurasingham : Vendeur de roses
Eric
Douré : le faussaire pakistanais
Jana
Bittnerova : la résidente anniversaire
Jean-Michel
Correia : le facteur
Alexandre
Michel : l'employé Pole-Emploi
Mon
avis : Après vous avoir parlé, pour la
toute première fois sur ce blog, d’un long métrage du sieur Jacques Audiard, il
y a tout juste quelques jours avec De
Rouille et d’Os, film plutôt reconnu par la critique mais qui ne
m’avait guère convaincu, aujourd’hui, c’est d’une autre œuvre du réalisateur
dont je vais vous entretenir, un autre succès incontestable de ce
dernier, Dheepan. Sortit en 2015, en une période où l’actualité
était alors prise d’assaut par des images de centaines de milliers de réfugiés
qui arrivaient en Europe afin de fuir la guerre au Moyen-Orient et, pour
beaucoup, les troupes dégénérées de Daesh, en cette période où nombreux étaient
ceux qui s’élèvent contre l’accueil fait par nos gouvernements de ces mêmes
réfugiés et qui se souvenaient, subitement, qu’en bas de chez eux, il y a avait
des SDF, alors qu’eux-mêmes n’ont jamais rien fait pour eux, bien au contraire,
la thématique générale de Dheepan ne pouvait qu’éveiller ma
curiosité car si cette fausse famille n’est pas syrienne, elle n’en fuyait pas
moins un conflit au Sri-Lanka – peu connu sous nos latitudes car pas assez
vendeur – et, accessoirement, la mort. Du coup, de par sa thématique et le fait
que je suis moi-même enfant d’immigrés qui avaient fuit une dictature dans les
années 70, dès les premières minutes, j’ai été conquis par cette histoire de
ces trois êtres que le destin a réuni et qui essayent, avec difficultés bien
sur, de se reconstruire un avenir dans notre pays… Alors bien sur, pour une
famille qui n’en est pas vraiment une, les choses seront compliquées car entre
la langue et les traditions à apprendre, il y aussi le fait qu’ils sont logés,
parqués, dans une cité comme il en existe tant en France et où la racaille de
banlieue fait la loi. Bien évidement, les bien pensants qui n’ont jamais mis ne
serais-ce qu’un seul pied dans une citée trouveront que tout cela est exagérer,
les autres, ceux qui doivent vivre avec ces dégénérés qui font la loi pendant
que le gouvernement détourne le regard, ne retrouveront, finalement, que leur
simple quotidien… Alors bien sur, il est pour le moins amusant de voir quelques
racailles se moquer du héros, ce gardien dont ils ne se doutent absolument pas
qu’il est un ancien soldat et qu’il est, de fait, mille fois plus dangereux
qu’eux, de même, il est intéressant de voir toutes les difficultés
d’intégration, malgré toute la bonne volonté du monde, de cette famille de
réfugiés – et pourtant, ils en font des efforts… Et puis, et puis… alors que
tout coulait bien, alors que le film paraissait être parti pour atteindre des
sommets, a l’orée du dernier tiers, ce fut la débandade totale : oublié la
thématique des débuts, Dheepan devient un banal western
moderne où notre héros se voit obliger de lutter contre les méchantes
racailles, se donnant même le luxe, dans une scène surréaliste, de les
massacrer tous les uns après les autres avant que ne survienne un improbable
happy-end… Et là, quand survint le générique de fin, j’en suis resté bouche
bée : mais comment ont-ils put gâcher une œuvre aussi bonne de cette
façon, comment avaient-ils osé tomber dans le grand n’importe quoi ?! Ah,
il y a vraiment des questions auxquels je n’aurais jamais de réponses, mais
franchement, quel dommage !
Points
Positifs :
- Une
thématique forte et qui, par le hasard d’une actualité récente, colle
parfaitement à celle-ci, je veux bien évidement du sort des réfugiés de guerre
et de leur intégration dans nos sociétés occidentales.
-
Je pense que tout enfant d’immigré ne pourra qu’être intéressé par ce film qui,
par moments, leur rappellera bien des souvenirs, que cela soit le problème de
l’intégration, les moqueries, les préjugés, etc.
-
Chapeau bas aux acteurs que je ne connaissais absolument pas mais qui sont
excellents, rendant cette vrai-fausse famille pour le moins touchante.
-
Mine de rien, c’est plutôt rare de voir la communauté tamoule portée à l’écran.
-
Certes, j’ai trouvé la scène ridicule, mais bon, d’un autre coté, voir toutes
ces racailles se faire massacrer par un soit disant simple gardien, ça a un
petit coté amusant pour ne pas dire jouissif !
Points Négatifs :
- Les
deux premiers tiers du film sont excellents, puis, tout a coup, les racailles
prennent de plus en plus d’importance et le scénario se transforme en western
moderne dont on ne comprend absolument pas l’intérêt, gâchant indéniablement
l’impression finale.
-
Quand Dheepan est en colère, il se transforme en Rambo et massacre des
racailles a la machette, alors certes, c’est peut-être une idée pour résoudre
les problèmes des banlieues, mais bon, pour ce qui est de la crédibilité par
contre…
-
D’ailleurs, qu’un ex-soldat massacre des voyous qui ne sont, après tout, que
des voyous qui jouent aux grands, c’est une chose, mais que cet ex-soldat
échappe a la justice, c’est plutôt singulier.
-
Le happy-end est pour le moins curieux : tandis que la France aura été
présentée comme une zone de non droit, l’Angleterre, elle, pays où il n’y a pas
de problèmes comme chacun sait, apparait comme une espèce de Paradis… Mouais…
Ma note : 7/10
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