Pages

jeudi 30 septembre 2021

Jon Shannow – La Pierre de Sang


Jon Shannow – La Pierre de Sang
 
Alors que les Cavaliers de Jérusalem déchaînent un raz-de-marée de haine et massacrent les incroyants au nom de la paix, celui qu’on appelait l’Homme de Jérusalem a disparu depuis longtemps. Jusqu’au jour où l’église de la vallée des Pèlerins est brûlée de fond en comble et ses fidèles assassinés. Alors un cavalier surgit de l’ombre et pourchasse les tueurs. Le loup solitaire est de retour pour combattre le mal dans un monde sans loi ! Mais le dieu qui l’attend au bout de sa route lui réserve un autre sort que la rédemption…
 

Jon Shannow – Pierre de Sang
Auteur : David Gemmell
Type d'ouvrage : Post-Apocalyptique, Western, Fantastique
Première Parution : 1994
Edition Poche : 16 août 2018
Titre en vo : Jon Shannow – Bloodstone
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Rosalie Guillaume
Editeur : Bragelonne
Nombre de pages : 434
 
Mon avis :
 Je dois reconnaitre que si le premier volet de Jon Shannow ne m’avait guère emballé, le second, lui, nettement plus aboutit et qui mêlait habilement cet univers post-apocalyptique qui flirtait bon avec le western avec la légende de l’Atlantide et celle du Déluge s’était avérée être une fort belle réussite. Du coup, ce fut avec un certain enthousiasme que je me suis plonger dans la lecture de ce troisième et dernier volet de la trilogie, ce Pierre de Sang, ce, bien entendu, en espérant que le sieur Gemmell nous offre une intrigue qui tiendrait davantage de celle du deuxième tome plutôt que celle du premier… Bon, je ne vais pas vous faire patienter plus longtemps, si ce troisième volet de Jon Shannow est supérieur au premier volet de la saga, il reste moins aboutit que le second. C’est dommage, bien évidement, cependant, n’allez pas croire que la déception soit au rendez vous car ce n’est nullement le cas, disons plutôt que, après L’Ultime Sentinelle qui flirtait avec les meilleurs ouvrages de Gemmell, force est de constater que j’aurais apprécié faire mes adieux à l’Homme de Jérusalem d’une autre façon. Cependant, comme je l’ais dit, je n’ai pas été déçu par cet ultime volet de la trilogie, disons juste que celui-ci aurait put être meilleur, tout simplement, David Gemmell, ici, usant et abusant des mêmes vieilles ficelles habituelles et qui remontent, finalement, a son premier roman, Légende : quelques héros charismatiques mais désormais agés qui doivent faire face a une menace presque invincible, traditionnel siège perdu d’avance mais dont l’issu sera heureuse, bien entendu, morts marquantes, sans oublier, histoire de pimenter le tout, univers parallèles et nouvelles versions de certains protagonistes, un peu comme dans Le Lion de Macédoine. Bref, du Gemmell habituel, sans surprise, qui ravira les fans et fera fuir ceux qui ne supportent pas l’auteur, cependant, si vous êtes dans le premier cas de figure, il est évidant que, passer le premier tiers qui, en toute sincérité, n’est pas époustouflant, vous finirez par être happer littéralement par la suite qui sera d’un tout autre niveau : captivante, bourrée de surprises surtout pour ce qui est de l’identité de l’un des protagonistes principaux, non avare de scènes marquantes et nous proposant un final, trop court, bien entendu, mais franchement réussi, il est évidant que vous ressortirez de ce Pierre de Sang en vous disant que David Gemmell aura sut conclure en beauté ce qui restera comme étant une de ses sagas les plus originales. Certes, tout n’est pas parfait dans Jon Shannow, c’est un fait, mais bon, au vu des débuts, peu engageants, il est clair que cette trilogie se sera avérée, au final, a la hauteur de ce que le regretté auteur britannique a sut nous offrir, au fil des ans, c’est-à-dire, très bonne…
 

Points Positifs
 :
- Une conclusion à la hauteur pour ce qui restera comme étant une des sagas les plus originales de David Gemmell. Ainsi, pour la dernière fois, nous suivons les péripéties de l’Homme de Jérusalem et de ses compagnons dans cet univers post-apocalyptique qui flirte bon le western et, ma foi, c’est un pur régal, surtout au fur et a mesure de l’avancée de l’intrigue.
- On retrouve les anciens éléments propres à la trilogie comme le mythe de l’Atlantide, les Pierres de Pouvoirs, le Basculement des Pôles, on en ajoute d’autres comme les univers parallèles et des interactions dignes des récits de voyages temporels, sans oublier, bien évidement, des protagonistes charismatiques et quelques belles scènes d’actions et l’on obtient, au final, un ouvrage qui n’est peut-être pas un chef d’œuvre mais qui n’en reste pas moins suffisamment bon et divertissant pour ravir les fans de l’auteur !
- Un Jon Shannow plus mystique que jamais et qui vous surprendra à de multiples reprises tout au long du récit. De plus, sa fin est plutôt bien trouvée.
- Il y a quand même une monumentale surprise quand a l’identité de l’un des protagonistes principaux…
 
Points Négatifs :
- Les traditionnels détracteurs de David Gemmell pointeront du doigt, à raison, que celui-ci, une fois de plus, abuse de ses vieilles et traditionnelles ficelles : siège apparemment perdu d’avance, ennemi invincible, utilisation d’un deus ex machina discutable, héros agés et sur le déclin, univers parallèles, autres versions de certains personnages, etc. Manquerait juste la Source mais on a droit, bien entendu, a la viande séchée, aliment de base de tous les personnages de l’auteur !
- Même si l’idée générale de ce Pierre de Sang est plutôt bonne, il faut reconnaitre qu’il y a quand même quelques incohérences dans le scénario de Gemmell.
- Si la conclusion est plutôt bonne et bien trouvée, il faut reconnaitre que, comme d’habitude, elle est trop courte !
 
Ma note : 7,5/10

Nous, les Morts – Les Enfants d’Abel


Nous, les Morts – Les Enfants d’Abel
 
Sur les terres du sultan d'Istanbul, deux armées s'unissent dans le but déclaré de faire chuter le pouvoir et d'installer Kara Hasan Aga sur le trône. Le général Yaocoyotl est à la tête d'une armée de morts-vivants et construit une alliance avec l'ambitieux Aga. Mais la confiance entre les deux hommes n'est qu'apparente, et les enjeux bien trop importants pour qu'ils puissent tenir parole très longtemps. Le prince Manco, de son côté, est à nouveau sur les routes après avoir fui en bateau un affrontement épique au cœur de l'empire Han, et appris que les Aztèques se sont soulevés dans son pays d'origine. Le général Necalli continue d'y faire régner la terreur, totalement dépendant toutefois du soutien que les Han lui accordaient en secret. Lorsque les fournitures de poudre se font rares, le nouveau dictateur se venge sur tout ce qui bouge. Manco finira par toucher terre dans un pays inconnu, accompagné d'Occlo et de son fils. Les troupes qui avancent, les peuples qui se croisent, les destins qui se dessinent, vont être l'occasion pour chacun de trouver une forme de vérité. Mais rien n'empêchera les ambitions de prendre le dessus sur le sort très fragile des uns et des autres, de part et d'autre de l'océan.
 

Nous, les Morts – Les Enfants d’Abel
Scénario : Darko Macan
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Yana, Nikola Vitkovic
Couverture : Igor Kordey
Editeur : Delcourt
Genre : Uchronie, Fantastique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 18 novembre 2015
Nombre de pages : 56
 
Mon avis :
 Si je dois reconnaitre que j’ai souhaité me lancer dans Nous, les Morts parce qu’Igor Kordey, un artiste au style très clivant dont je suis fan, assurait la partie graphique, assez rapidement, j’ai été emballé par un synopsis qui flirtait allègrement avec la série Z mais qui n’en restait pas moins fort captivant. Ainsi, dans cette Europe – dans ce monde au vu de ce que l’on a découvert petit a petit au fil des albums – où l’ensemble de la population avait été tuée par la Peste Noire avant de revenir sous la forme de zombies, un groupe d’Incas va partir pour une odyssée qui, ma foi, nous aura tenu en haleine du premier au dernier tome. Et, justement, puisque c’est celui-ci qui nous occupe aujourd’hui, force est de constater que si l’effet de surprise des débuts est passé depuis longtemps, s’il y a un peu a redire depuis le troisième volume de la saga – trop d’événements peu développés en comparaison des albums précédents – et si cette fin proposée par le sieur Macan n’en n’est pas vraiment une puisque, après tout, elle laisse tout un tas de développements possibles pour l’avenir – a chacun de se faire sa propre opinion sur le sort de certains protagonistes – dans l’ensemble, cet ultime tome de Nous, les Morts conclut plutôt bien une BD qui, sans être un chef d’œuvre, mérite amplement le détour. Ainsi, si vous êtes fans d’uchronies, si vous appréciez le style d’Igor Kordey, si vous souhaitez découvrir une histoire de zombies qui, pour une fois, sort un peu des sentiers battus, ma foi, il serait dommage de passer a coté de Nous, les Morts, en aucun cas le truc de l’année, certes, mais une BD suffisamment plaisante pour vous divertir et vous faire passer de très bons moments, ce qui, ma foi, est déjà une fort bonne chose !
 

Points Positifs
 :
- Une bonne conclusion qui, même si elle laisse quelques pistes en suspens quant au sort futur de certains protagonistes et du monde en général, n’en reste pas moins réussie.
- L’univers inventé par Darko Macan mérite franchement le détour et, dans le genre uchronie, Nous, les Morts brille indéniablement de par son originalité, de même pour ce qui est de la manière dont cette œuvre nous montre des zombies fort différents de ceux auxquels ont est habitués.
- Les origines de cette malédiction qui fait que les morts reviennent sous forme de zombies est simpliste mais efficace ; et puis, j’ai bien aimé l’idée que cela vienne des singes.
- Pour ce dernier album, Igor Kordey livre une fois de plus une prestation qui ravira ses fans, son style, au passage, étant pour beaucoup pour la réussite de cette BD.
 
Points Négatifs :
- On pouvait peut-être s’attendre a une conclusion moins ouverte, après tout, il reste tant de pistes scénaristiques en suspens…
- Bien évidement, et comme je l’ai dit lors de chaque critique, il faut aimer le genre et accrocher au postulat de départ pour apprécier une œuvre aussi singulière que Nous, les Morts.
- Igor Kordey et son style qui, bien entendu, ne plaira pas à tout le monde.
 
Ma note : 7,5/10

mercredi 29 septembre 2021

Return to Ommadawn


Return to Ommadawn
 
Mike Oldfield
 
1 - Return to Ommadawn, Pt. I (Mike Oldfield) 21:10
2 - Return to Ommadawn, Pt. II (Mike Oldfield) 20:56
 

Return to Ommadawn
Musicien : Mike Oldfield
Parution : 20 Janvier 2017
Enregistré : Décembre 2015 – Novembre 2016
Durée : 42:07
Genre : Rock progressif, World music, Folk
Producteur : Mike Oldfield
Label : Virgin EMI Records
 
Musiciens :
Mike Oldfield : Steel guitar acoustique, Guitare flamenco, Basse, Basse acoustique, Guitares électriques – Fender Telecaster, Fender Stratocaster, PRS Signature – Mandolines, Banjo, Ukulele, Harpe Celtique, Orgue Vox Continental, Orgue Hammond, Orgue Farfisa, Mellotron, Solina, Clavioline, Piano, Bodhran, Tambours africains, Glockenspiel, Flûtes irlandaises, Effets vocaux dérivés de l'album original Ommadawn, Amplis, Mesa Boogie, Fender Twin Reverb
 
Mon avis :
 Ce mois de septembre 2021 aura été consacré, sur ce blog, du moins, pour ce qui est de mes critiques musicales, à Mike Oldfield, multi-instrumentaliste génial dont j’ai eu le plaisir de vous parler de certains de ses meilleurs albums au fil des semaines écoulées. Et donc, aujourd’hui, je vais aborder un cas particulier avec Return to Ommadawn. Dernier opus en date du britannique – il date de 2017 – celui-ci à la particularité d’avoir été, il y a quelques années déjà, le premier album de Mike Oldfield que j’ai découvert. Car oui, comme cela m’est arrivé pas mal de fois avec bon nombre de musiciens, je n’ai découvert le multi-instrumentaliste que sur le tard et c’est donc après cet opus que, vraiment, je me suis lancer dans ses premiers albums, fatalement supérieurs, il faut le reconnaitre. Bien entendu, comme son titre l’indique, Return to Ommadawn est la suite de ce qui est sans aucune contestation possible le meilleur album de Mike Oldfield, le célèbre… Ommadawn. Exercice oh combien périlleux pour un musicien, quel qu’il soit, de revenir ainsi sur ses plus grands succès car bon, fatalement, les fans ne pourront pas s’empêcher de faire les comparaisons avec l’œuvre originale et, naturellement, toujours en défaveur de la suite – d’ailleurs, sur ce point, Jean-Michel Jarre qui, ces dernières années, nous pond pas mal de suites à ses premiers opus ne nous a pas sortit de grandes réussites, loin de là, mais bon, il sera toujours temps de revenir dessus d’ici la fin d’année. Quelque part, c’est plutôt logique : après tout, on sait très bien que, passer la folie créatrice de leur jeunesse, rare sont les musiciens a savoir se renouveler une fois le feu sacré passé. Bref, tous les éléments étaient en place pour un beau plantage des familles, or, a ma grande stupéfaction, ce ne fut pas le cas, car oui, j’ai aimé, que dis-je, j’ai adoré cet album ! Alors bien entendu, il faut savoir relativiser la chose : Return to Ommadawn est bien évidement inférieur à son illustre prédécesseur, mais bon, quelqu’un pouvait-il en douter ? Cependant, une fois cette évidence passée, comment ne pas reconnaitre que, avec cet opus, Mike Oldfield renoue avec succès avec ses heures de gloire et semble, par la même occasion, renaitre de ses cendres ?! Ainsi, sans être un chef d’œuvre, loin de là, Return to Ommadawn est un sacré bon album qui nous offre du rock progressif gratinée de folk et de world music, bref, tout ce qui a fait le succès de ses premiers opus et plus particulièrement de Ommadawn a qui Mike Oldfield multiplie les clin d’œil ici, ce qui est naturel, et ces deux titres qui en rappellent fatalement d’autres, de nous prouver de fort belle manière que le britannique était capable de nous offrir une magnifique suite à son plus grand album, ce, sans tomber dans le pastiche de bas étage. Bref, si vous êtes fans de Mike Oldfield et que vous avez peut-être été déçu par certains de ses derniers albums, Return to Ommadawn est fait pour vous : certes, ce n’est pas un chef d’œuvre, c’est un fait, mais il reste néanmoins comme étant un superbe album qui vous fera passer de très bons moments. Alors, pourquoi bouder son plaisir ?!
 

Points Positifs
 :
- Même si cet opus est naturellement inférieur au grandiose Ommadawn, force est de constater que ce Return to Ommadawn est un bon album. Deux morceaux, longs de plus de vingt minutes, et qui vous feront voyager loin, très loin, dans un univers de Fantasy du plus bel effet tout en multipliant les clins d’œil et les hommages à son illustre ainé.
- Mike Oldfield est un multi-instrumentaliste de talent et c’est tout de même impressionnant de constater que le bougre joue de tous les instruments sur cet album. Et, quand on voit le résultat, on ne peut que s’incliner en essayant d’imaginer comment il est parvenu à un tel résultat ?!
- La preuve qu’un artiste peut, au soir de sa vie, donner une suite à un de ses chefs d’œuvres sans que cela soit un échec, ce qui était loin d’être gagner tant l’exercice est oh combien casse gueule !
- La pochette et son coté fantasy qui colle parfaitement bien au contenu musical de cet album.
 
Points Négatifs :
- Bien évidement, Return to Ommadawn est inférieur à Ommadawn, mais bon, quelqu’un pouvait-il penser le contraire ?
- Bon, il ne faut pas se voiler la face, si vous n’aimez pas le progressif, si la world music vous indispose, alors, cela ne sert pas a grand-chose de vous lancer dans cet album…
 
Ma note : 8/10

mardi 28 septembre 2021

The Visitor


The Visitor
 
Professeur d'économie dans une université du Connecticut, Walter Vale, la soixantaine, a perdu son goût pour l'enseignement et mène désormais une vie routinière. Il tente de combler le vide de son existence en apprenant le piano, mais sans grand succès... Lorsque l'Université l'envoie à Manhattan pour assister à une conférence, Walter constate qu'un jeune couple s'est installé dans l'appartement qu'il possède là-bas : victimes d'une escroquerie immobilière, Tarek, d'origine syrienne, et sa petite amie sénégalaise Zainab n'ont nulle part ailleurs où aller. D'abord un rien réticent, Walter accepte de laisser les deux jeunes gens habiter avec lui.
 

The Visitor
Réalisation : Thomas McCarthy
Scénario : Thomas McCarthy
Musique : Jan A.P. Kaczmarek
Production : Overture Films, Groundswell Productions, Participant Productions
Genre : Drame
Titre en vo : The Visitor
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : Anglais
Date de sortie : 18 avril 2008
Durée : 104 mn
 
Casting :
Richard Jenkins : Walter Vale, veuf sexagénaire
Hiam Abbass : Mouna Khalil, la mère de Tarek, syrienne
Haaz Sleiman : Tarek Khalil, jeune syrien talentueux joueur de djembé
Danai Gurira : Zainab, la petite amie sénégalaise de Tarek
Michael Cumpsty : Charles, le collègue de Walter
Marian Seldes : Barbara, la prof de piano
Amir Arison : maitre Shah, l'avocat
Maggie Moore : Karen
Bill McHenry : Darin
Richard Kind : Jacob
Tzahi Moskovitz : Zev, le voisin de stand israélien de Zineb
Neal Lerner : Martin Revere
 
Mon avis :
 A la base, on ne peut pas vraiment dire que le synopsis de The Visitor soit vraiment aguichant pour le profane : un type rentre chez lui et, oh surprise, s’aperçois qu’un couple à emménager dans son appartement à son insu. Franchement, pour quelqu’un qui n’avais jamais entendu parler de ce film, il était impossible de se faire une idée claire et précise sur le contenu même de celui-ci. Or, ce qui pouvait apparaître comme un défaut (d’où le fait que, la première fois que je l’avais vu, je râlais, m’attendant à m’ennuyer ferme devant une énième comédie a l’américaine) s’avéra, à mes yeux plutôt positif puisque, du coup, la surprise n’en fut que plus agréable. Et en parlant de surprise, The Visitor en est pourvu tout au long du déroulement de son intrigue. Certes, nous ne nous trouvons pas devant un film d’action ou les rebondissements sont légions (et c’est tant mieux), mais ils existent bel et bien, mais ce, de façon bien plus subtile et, a chaque fois, nous entraînant nous, spectateurs, et les protagonistes de l’œuvre dans des directions totalement imprévisibles auquel l’on ne se serait pas attendu quelques minutes plus tôt. Car, effectivement, a moins d’avoir lu des critiques détaillées avant le visionnage, qui aurait pu se douter une seconde de ce qui allait arriver a ce vieux professeur désabusé et aigri et ce jeune couple de clandestins qui occupaient son appartement ? Évidement, l’on se doute bien que des liens vont se créer entre eux, et que certaines mentalités vont s’adoucir. Et d’ailleurs, la première partie du film pourrait être qualifiée d’agréable divertissement, sans plus. Mais c’est à la suite d’un événement a priori anodin et inattendu que tout bascule pour nos personnages et que The Visitor dévoile alors toute ses qualités : car ce qui n’étais alors que des jours heureux et simples, se transforme petit a petit en véritable cauchemar d’où l’issue, pourrait bien être fort cruelle. Alors on veut bien espérer jusqu’au bout, surtout que quelques éclaircies amoureuses pointent le bout de leur nez, et, du coup, on ne peut qu’avoir de plus en plus peur pour le destin de ces quelques personnes qui, au début tout séparait et qui se sont vite liées d’amitié (et plus) uniquement par le simple fait de s’être rencontrés. Mais pour ce qui est de vous dévoiler la fin de l’histoire, ne comptez pas sur moi, cela serait vous gâcher tout le plaisir que vous aurez à coup sur en regardant ce fort beau film, très bien servit par d’excellents acteurs qui, sans être vraiment connus auront réussis à me toucher, sincèrement. Un film intelligent et juste, qui donne énormément à réfléchir sur certaines réalités de nos sociétés actuelles (en particulier, vous l'aurez devinez, sur le sort peu enviable des clandestins) et sur la seule chose que souhaite un homme ou une femme qui quitte son pays d’origine pour un ailleurs qu’il espère forcement meilleur : tout simplement travailler et vivre tranquillement sa vie, sans faire de mal à personne. Mais une œuvre qui nous narre également les sentiments et les liens qui peuvent naître entre des gens issus de cultures et de milieux que tout pourrait opposer, un long métrage qui nous pousse a nous ouvrir aux autres et a oublier nos préjugés envers ceux qui sont différents. The Visitor, vous l’avez compris, est un film à voir absolument et, a mes yeux, ce fut l’un des films de la lointaine année 2008. Un long métrage qui, la première fois que je l’ai vu, m’a presque fait pleurer et, surtout, pour la première fois de ma vie, la vision d’un drapeau américain, vers la toute fin, ne m’a pas donner les nausées habituelles, car, pour une fois, le symbolisme était bien loin de ce à quoi l’on nous a trop souvent habitué – le pays de la liberté etc.. Du coup, ce fut la petite cerise sur le gâteau car les États Unis ne sortent pas grandis avec ce long métrage, mais l'on pourrait en dire autant de n'importe quel autre pays occidental. Cependant, comme tout n'est ni blanc, ni noir, il est indéniable que, en sortant du cinéma, le spectateur ne peut que réfléchir sur les différents thèmes abordés (immigration clandestine, détention avant l'inévitable expulsion du territoire, machine judiciaire implacable et parfois inhumaine) et se dire que, incontestablement, la où les réponses ne sont pas simples a trouver – pour citer Michel Rocard : « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde... » Je vais me répéter mais, pour une fois, oubliez les éternels films d’actions bidons qui se ressemblent tous, oubliez les films français, oubliez les films comiques ou d’horreur et allez donc voir un film intelligent et passionnant : The Visitor.
 

Points Positifs
 :
- Un très beau film, accessoirement, d’une intelligence rare et qui nous amène à réfléchir énormément sur les migrations, les sans papiers, tous ces gens qui, pour la majeure partie, ne cherchent qu’une chose : vivre une vie meilleure, ce qui, malheureusement, est chose quasiment impossible dans leurs pays.
- Malgré un scénario plutôt simple en tant que tel, l’histoire n’en reste pas moins suffisamment touchante pour que l’on fasse abstraction des quelques faiblesses scénaristiques, surtout que l’on s’attache très rapidement a ces protagonistes, ballotés par le destin et les coups du sort.
- Un casting qui n’est peut-être pas exceptionnel en tant que tel mais qui n’en reste pas moins excellent, les divers acteurs étant fortement investis dans leurs rôles respectifs.
The Visitor m’aura presque donné envie d’apprendre à jouer du djembé !
 
Points Négatifs :
- Si The Visitor est indéniablement un bon film, il pèche un peu par sa simplicité scénaristique par moments.
- La première partie, un poil trop gentillette et prévisible.
- Les amateurs de happy-end verseront une petite larme à la fin…
 
Ma note : 8/10

lundi 27 septembre 2021

Les Proies


Les Proies
 
Alors que la Guerre de Sécession touche à sa fin, John McBurney, un soldat nordiste blessé et sur le point de mourir, est secouru par une adolescente de douze ans d'un pensionnat sudiste pour jeunes filles. Au départ, les employées du pensionnat et leurs élèves sont effrayées, mais lorsqu'il reprend des forces, il devient l'objet du désir de la directrice, de son assistante et de quelques-unes des pensionnaires. Cette situation sert la stratégie de survie du soldat mais les jalousies, dans ce microcosme féminin à la sexualité réprimée, risquent de prendre un tour dramatique.
 

Les Proies
Réalisation : Sofia Coppola
Scénario : Sofia Coppola, d'après le roman Les Proies de Thomas P. Cullinan
Musique : Phoenix
Production : American Zoetrope
Genre : Drame
Titre en vo : The Beguiled
Pays d'origine : Etats-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 23 juin 2017
Durée : 94 mn
 
Casting :
Colin Farrell : John McBurney
Nicole Kidman : Martha Farnsworth
Kirsten Dunst : Edwina Morrow
Elle Fanning : Alicia
Oona Laurence : Amy
Angourie Rice : Jane
Addison Riecke : Marie
Emma Howard : Emily
Wayne Père : Capitaine
Joel Albin : l'homme de la cavalerie
Matt Story : un soldat confédéré
Rod J. Pierce : un soldat confédéré
Eric Ian : un soldat confédéré
 
Mon avis :
 Aussi étonnant la chose puisse paraitre, je n’avais jamais eu l’occasion de regarder un long métrage de Sofia Coppola, d’un autre coté, si pour ce qui est des œuvres du père, c’est une toute autre histoire, bien entendu, disons que les films de la fille ne me disaient pas grand-chose. Et puis, ce samedi, ne sachant pas trop quoi faire de ma soirée, je me suis laissé tenter par Les Proies, un des films les plus récents de la réalisatrice même si, je dois le reconnaitre, je n’en n’attendais nullement monts et merveilles, surtout quand je me suis rendu compte que ce dernier n’était que le remake du film du même nom, datant de 1971 et qui avait, dans le rôle principal, un certain Clint Eastwood. Et, ayant vu celui-ci une ou deux fois il y a fort longtemps, je me suis souvenu de l’histoire, ce qui, vous vous en doutez, n’augurais rien de bon pour cette version moderne de la fille Coppola, bien au contraire… Du coup, sans surprise, je n’ai pas accroché à ce dernier, mais alors, pas du tout ! Il faut dire que, à la base, je n’apprécie guère les remakes, jugeant ces derniers pour le moins inutiles même si je reconnais que certains, occasionnellement, méritent le détour. Le problème, ici, c’est que, me souvenant parfaitement de l’œuvre originale et de la performance du sieur Eastwood qui interprétait pour la toute première fois un personnage négatif, j’étais persuadé que le film de Sofia Coppola souffrirait de la comparaison et, ma foi, ce fut le cas ! Fade, sans saveur, Les Proies version 2017 est à mille lieux de Les Proies version 1971 : exit le coté sulfureux de ce dernier, exit la tension sexuelle qui habitait celui-ci, quand a la performance de Colin Farrell, eh ben, comment dire… bon, je vais être gentil et me contenterais de souligner qu’il n’est pas Clint Eastwood, mais alors, pas du tout ! Bon, vous l’avez compris, si jamais vous eu le plaisir de connaitre l’œuvre originale, passez votre chemin, la version de Sofia Coppola ne pourra que vous décevoir pour ne pas dire plus, par contre, si vous n’avez jamais vu le film de Don Siegel, alors, il se peut que vous accrochiez a celle-ci, mais attention, nous sommes loin, très loin d’avoir affaire a un bon film…
 

Points Positifs
 :
- Si vous n’avez jamais vu l’œuvre originale, datant de 1971, alors, Les Proies pourra éventuellement vous convenir ? Il faut dire que l’histoire est plutôt pas mal et que, ma foi, il y a de quoi passer un bon moment.
- Coté casting, il y a tout de même quelques noms connus : Nicole Kidman, Kirsten Dunst, Colin Farrell. Qui plus est, ceux-ci sont plutôt bons, y compris les jeunes actrices. Bref, sur ce point, on ne peut pas critiquer ce film…
- Décors, costumes, photographie : ce n’est peut-être pas époustouflant mais l’ensemble reste correct.
 
Points Négatifs :
- Si vous avez vu l’œuvre originale, vous pouvez allègrement passer votre chemin ! Il faut dire que, au petit jeu des comparaisons, la version de 1971 écrase littéralement ce remake.
- Colin Farrell fait du mieux qu’il peut mais il est à des années lumières de la classe d’un Clint Eastwood !
- Oublié le coté sulfureux et la tension sexuelle du premier…
- Je n’avais jamais vu le moindre film de Sofia Coppola mais qu’est ce que j’ai trouvé ce film fade, mais fade…
 
Ma note : 6/10

dimanche 26 septembre 2021

Pulp


Pulp
 
Max Winters est un sexagénaire qui écrit les scénarios de Six Gun Western, un Pulp vendu en kiosque pour 10 cents. On est en 1939 et l'ancien a traversé bien des épreuves pour arriver à encore mettre un pied devant l'autre. La dernière en date, c'est d'avoir réussi à surpasser la grande crise. Mais pour lui comme pour l'immense partie de la population humaine, la survie, c'est un effort constant. Ce matin, il livre à Mort, son rédac-chef, le dernier texte de l'épisode qu'il vient d'écrire pour le personnage qu'il a crée, River Kid. Quelques corrections minimes et l'affaire est conclue. Mais Mort lui apprend une bien mauvaise nouvelle : les pulps envahissent les kiosques, les ventes se sont effondrées et l'ordre vient d'en haut : désormais c'est deux cents par mot. Résultat de l'opération, Max empoche 120 $ quand il pensait pouvoir compter sur 200. Il suggère alors à Mort une idée qu'il a commencée à creuser : pourquoi ne pas introduire des épisodes qui mettent en scène Kid River plus vieux, comme Howard avait pu le faire avec Conan ? La réponse de son boss est sans appel : « Pas question Max, tenez-vous en à la formule... Red et Heck aident de pauvres bougres dans la prairie, ils descendent des salopards et repartent pour leurs prochaines aventures... Voilà ce qui paye les factures ! ». Max repart dépité. La vie commence à lui laisser un goût amer...
 

Pulp
Scénario : Ed Brubaker
Dessins : Sean Phillips
Encrage : Sean Phillips
Couleurs : Jacob Phillips
Couverture : Sean Phillips
Genre : Thriller, Western
Editeur : Image Comics
Titre en vo : Pulp
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 24 août 2020
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Delcourt
Date de parution : 12 mai 2021
Nombre de pages : 67

Liste des épisodes
Pulp
 
Mon avis :
 Indéniablement, le duo composé d’Ed Brubaker, pour ce qui est du scénario, et de Sean Phillips, pour ce qui est des dessins, est l’un des plus célèbres et les plus talentueux dans le petit monde actuel de la bande dessinée nord-américaine. Il faut dire que, après des débuts du coté de chez Marvel où les deux auteurs s’étaient déjà fait remarquer, depuis leur départ du coté de Image Comics et leur prise d’indépendance, les deux compères ont sut, au fil des années, nous pondre tout un tas de mini-séries de qualités qui, dans les grandes lignes, traitent souvent des mêmes thématiques – un coté polar du plus bel effet, gunfight, nostalgie d’une époque révolue – mais, à chaque fois, avec grand talent. Curieusement, ou pas, si Ed Brubaker avait déjà eu droit, sur ce blog, à la mise en avant de l’une de ses sagas les plus réussis – le très bon Velvet avec Steve Epting – c’est la toute première fois que j’ai l’occasion de vous parler d’une œuvre du duo Brubaker / Phillips, et, accessoirement, avec leur dernière création en date : Pulp ! Paru il y a tout juste quelques semaines dans l’hexagone, Pulp est, indéniablement, un des meilleurs comics de ce début d’année et à connu moult critiques pour le moins élogieuses à son égard de par le public et les spécialistes. Mélange de western et de polar noir – le genre préféré des auteurs, celui où ils sont le plus à l’aise – Pulp nous entraine sur les traces d’un auteur de récits de westerns, à la fin des années 30, vieillissant et dont on découvre, très rapidement, que les aventures qu’il écrit sont fortement inspirées de son propre passé. Brubaker maitrise plutôt habilement son sujet et tout en nous montrant comment, dès cette époque, l’industrie du genre exploitait allègrement ses auteurs, nous offre un récit où un vieil homme mourant décide, afin de mettre à l’abri du besoin son épouse, de faire un dernier coup. Bien entendu, je ne vous en dirais pas davantage afin de ne pas gâcher le plaisir de la découverte, disons juste qu’il y a quelques petits retournements de situations et pas mal de nazis dans un récit nettement plus intelligent qu’on aurait put le penser de prime abord. Ajoutons à cela une partie graphique superbe où le duo Phillips – le père aux crayons, le fils aux couleurs – s’en donne à cœur à joie et l’on obtient, indéniablement, un très bon album qui, certes, n’est peut-être pas non plus un chef d’œuvre – il ne faut pas exagérer – mais qui n’en satisfera pas moins les amateurs du genre…
 

Points Positifs
 :
- Un excellent mélange de polar et de western qui nous transporte en pleines années 30, en une époque bien éloignée du passé du héros et qui voit s’approcher, à grands pas, la Seconde Guerre Mondiale. Ed Brubaker maitrise à merveille son récit, alternant entre le présent et le passé et réussissant la gageure de nous tenir en haleine du début à la fin.
- Un vieux cowboy sur le retour qui à affaire à des nazis : dit ainsi, cela peut avoir l’air idiot mais, au final, le scénario est fort pertinent et plutôt réussit !
- Brubaker nous montre comment les éditeurs, dans les années 30, exploitaient leurs auteurs ainsi que le peu de considération qu’ils avaient pour ces derniers.
- Pour ce qui est de la partie graphique, Sean Phillips livre une prestation fidèle à sa réputation, quand à la colorisation de son fils, Jacob, force est de constater que celle-ci est de fort bonne qualité, particulièrement pour ce qui est de la partie western.
- Une couverture simple mais magnifique.

Points Négatifs :
- Même si Pulp est, indéniablement, un très bon comics, ce n’est pas non plus un chef d’œuvre absolu, loin de là et il faut reconnaitre que celui-ci est un peu trop traditionnel pour être honnête et que certaines situations sont pour le moins convenues.
- Sean Phillips est un artiste pour le moins talentueux mais qui possède un style particulier qui ne plaira peut-être pas à tout le monde.
- C’est tellement bon que c’est trop court, malheureusement.

Ma note : 7,5/10