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mardi 12 octobre 2021

Scènes de la Vie Conjugale


Scènes de la Vie Conjugale
 
Mariés depuis dix ans, Johan et Marianne ont deux filles. Ils donnent l'apparence d'un couple harmonieux, mais Marianne se plaint de leur quotidien étouffant, qui ne leur laisse pas de répit. Johan semble accepter leur routine avec philosophie et une pointe d'agacement. Un jour, il annonce à son épouse qu'il est tombé amoureux d'une autre femme, et qu'il part s'installer avec elle à Paris. Marianne est dévastée et le supplie de rester.
 

Scènes de la Vie Conjugale
Réalisation : Ingmar Bergman
Scénario : Ingmar Bergman
Musique : Sven Nykvist
Production : Cinematograph AB
Genre : Drame
Titre en vo : Scener ur ett äktenskap
Pays d’origine : Suède
Parution : 21 septembre 1974
Langue d'origine : suédois
Durée : 167 min

Casting :
Liv Ullmann : Marianne
Erland Josephson : Johan
Bibi Andersson : Katarina
Jan Malmsjö : Peter
Gunnel Lindblom : Eva
Anita Wall : Madame Palm
Barbro Hiort af Ornäs : Madame Jacobi
Rosanna Mariano et Lena Bergman : les enfants Eva et Karin
Wenche Foss : La mère
Bertil Norström : Arne
 
Mon avis :
 Indéniablement, Ingmar Bergman est un des plus grands noms du Septième Art, un réalisateur et un scénariste reconnu par ses pairs et qui, tout au long de sa très longue et prolifique carrière, aura donné au cinéma quelque uns de ses plus beaux fleurons, même si, bien évidement, bon nombre de ses réalisations ne furent absolument pas grand public. Curieusement, au cours de ma vie, je n’ai guère eu l’occasion de voir beaucoup de films du suédois – le contraire étant plutôt la norme – et ce fut donc en parfait néophyte, ou presque, que je me suis lancé dans le visionnage de ce qui est, probablement, une de ses œuvres les plus connues : Scènes de la Vie Conjugale. Bon, disons le tout de suite, ici, j’allais m’attaquer à du lourd, du très lourd, du moins, si j’en croyais toutes les critiques pour le moins élogieuses que j’avais put lire a son sujet. Paru d’abord à la télévision suédoise en tant qu’une mini-série de six épisodes en 1973 – Bergman alterna, tout au long de sa carrière, entre le grand et le petit écran – Scènes de la Vie Conjugale fut adapter, pour une sortie internationale, après moult coupes, en tant qu’un film, plutôt long, certes – plus de deux heures et demi – mais nettement moins que la série et ses cinq heures. Une coupe drastique, donc, qui voit l’œuvre originale amputée de sa moitié, ce qui n’est pas rien, il faut en convenir… Le souci qui se pose donc ici, c’est que, aussi réussi soit la version que le public international connait le mieux, celle-ci souffre de ces découpages qui ne sont peut-être pas trop gênant au début du film mais qui deviennent problématique au fur et à mesure qu’avance l’intrigue – on sent bien qu’il manque des éléments scénaristiques, que trop de raccourcis ont lieu, ce qui fait que l’on a un peu de mal à saisir comment ce couple qui ne cesse de se déchirer jusqu’à atteindre l’irréparable finit par se retrouver… Malgré tout, malgré ce découpage discutable, Scènes de la Vie Conjugale fonctionne néanmoins car, quelque part, jamais personne auparavant et probablement personne depuis, n’aura aussi bien filmé et mis en scène la déchirure d’un couple qui, malgré tout, ne cesse de s’aimer. Bergman qui, comme à son habitude, s’investit énormément dans on œuvre au point de s’inspirer de sa propre vie personnelle – il venait de se séparer de Liv Ullmann qui tient ici le rôle principal et certaines scènes sentent le vécu – maitrise à la perfection son sujet et, malgré une mise en scène que l’on peut qualifier de minimaliste et qui semble taillée pour le théâtre, n’en reste pas moins parfaite de bout en bout. Bien évidement, pour apprécier un film comme Scènes de la Vie Conjugale, je pense ne pas me tromper en affirmant qu’il faut aimer ce genre de longs métrages qui misent tout sur les dialogues, où la caméra est presque statique et où le spectateur a presque l’impression d’être plonger au plus cœur de ce qu’il voit à l’écran, c’est-à-dire, la simple banalité de la vie d’un couple qui semble nager dans le bonheur alors que, en fait, tout cela n’est qu’apparence. Bref, une œuvre à voir, ne serais-ce que pour ne pas mourir idiot même si je persiste à dire que, si l’occasion se présente, voir la série originale, forcément plus complète, serait nettement préférable…
 

Points Positifs
 :
- Un des films les plus connus du grand Ingmar Bergman, une œuvre maitresse dans sa longue production et, probablement, le long métrage qui nous montre le mieux et sans fards, la vie d’un couple qui se déchire tout en continuant à s’aimer.
- Liv Ullmann et Erland Josephson tiennent naturellement le haut du pavé à l’écran – ce qui est normal puisque le reste du casting se contente de jouer les utilités – et livrent ici une interprétation exceptionnelle.
- Une mise en scène minimaliste presque entièrement tournée en intérieur, avec peu de décors – on se croirait au théâtre – mais qui n’en reste pas moins terriblement efficace et parfaite.
- Complètement axé sur le dialogue, Scènes de la Vie Conjugale ravira sans nul doute les amateurs du genre.

Points Négatifs :
- La version internationale, sortie sur grand écran, est deux fois plus courte que l’œuvre originale qui est une mini-série de cinq heures. Par la force des choses, le scénario se voit ici amputé de sa moitié, ce qui n’est pas rien. Du coup, on sent que certaines parties de l’intrigue manquent à l’appel, ce qui rend peu compréhensible certains retournements de situations, particulièrement vers le derniers tiers du film.
- Il est tout de même difficile d’éprouver une quelconque compassion envers le mari qui semble être un sacré connard arrogant – ou alors, le film ne montre pas tout, ce qui est possible même si je suis dubitatif.
- Il faut tout de même apprécier ce genre de films entièrement axé sur des dialogues interminables et il faut reconnaitre que même si l’on est plus ou moins réceptif au genre, Scènes de la Vie Conjugale possède quelques longueurs problématiques et que son rythme, par moments, finit par lasser, particulièrement vers la fin…

Ma note : 7,5/10

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