Masqué – Le Préfet Spécial

Masqué – Le Préfet Spécial
 
Joël Beauregard, le préfet de Paris-Métropole, souhaite un joyeux Noël à tous ses concitoyens, mais son intervention est un cadeau empoisonné. Avec son pouvoir hypnotique, il transforme ses vœux en véritable cauchemar et soumet toute la population à ses rêves les plus fous. Ainsi, tous les Parisiens deviennent enragés en voyant l’œil diabolique de Beauregard. C’est la panique générale, le chaos total. Même les télévisions qui présentent l’évènement à la Une sont débordées par leurs présentateurs qui deviennent incontrôlables. Dans ce marasme, seul Frank Braffort peut changer le cours des choses. Il tente de trouver une solution, mais comprend très vite qu’il est prisonnier du vitrail magique avec les créatures qu’il a faites arrêter. Beauregard a agi de façon diabolique : il s’est arrangé pour neutraliser ses ennemis les plus dangereux afin de pouvoir agir à sa guise. Braffort décide alors de s’allier à la Gargouille pour tenter de s’échapper de la prison magique et contrecarrer les plans dangereux de Beauregard...
 

Masqué – Le Préfet Spécial
Scénario : Serge Lehman
Dessins : Stéphane Créty
Encrage : Julien Hugonnard-Bert
Couleurs : Gaétan Georges
Couverture : Benjamin Carré
Genre : Super-Héros
Editeur : Delcourt
Titre en vo : Masqué – Le Préfet Spécial
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 03 avril 2013
Editeur français : Delcourt
Date de parution : 03 avril 2013
Nombre de pages : 48
 

Mon avis : Forcément, pour toutes celles et ceux qui, un jour lointain de 2009, avaient découvert La Brigade Chimérique, sans nul doute une des œuvres les plus novatrices et les plus importantes de la bande dessinée française de ces dernières années, Masqué, paru peu de temps après, était, en quelque sorte, attendu comme le Messie. Il faut dire qu’après un tel chef d’œuvre, nombreux étaient ceux qui attendaient de voir Serge Lehman revenir dans l’univers des super-héros et, quelque part, donner une suite à La Brigade Chimérique, pourtant, assez rapidement, il a fallut déchanter… Ainsi, après un premier tome bien trop moyen pour être honnête et qui souffrait de la comparaison avec son illustre prédécesseur puis un second que l’on peut qualifier, sans peine, de mauvais, il aura fallut attendre le troisième volume pour que, enfin, on commence à trouver un certain attrait à ce Masqué. Bien entendu, mieux vaut tard que jamais mais bon, quand on repense à la merveille que fut La Brigade Chimérique, il était difficile de ne pas ressentir un certain gout amer vis-à-vis de cette nouvelle œuvre de Lehman sur laquelle on avait placé tant d’espoirs. Mais bon, après un troisième volume convenable, on était, au moins, en droit d’attendre une conclusion acceptable a cette saga et, ma foi, sans qu’il y ait de quoi sauter au plafond et, surtout, en comparaison du second tome, on peut se dire que cette conclusion de Masqué aura été, a défaut d’être génial, bonne ; bonne mais sans plus… Ainsi, il y a de bonnes et de mauvaises choses dans cet album : pour commencer, la conclusion en elle-même, qui fait le lien – alors qu’on ne l’attendait plus – avec l’univers de La Brigade Chimérique est plutôt bienvenue et ravira les fans de cette dernière, ensuite, les choses sont plutôt bien expliquées et claires pour que l’on ne s’y perde pas. Ajoutons à cela le fait que la fin de cette saga soit ouverte et laisse présager d’un nouveau départ pour les super-slips européens – quoi que, depuis lors, six années se sont écoulées et nous n’avons plus eu aucune nouvelle au sujet d’une éventuelle suite – et l’on se dit que ce Masqué, si mal partit, n’était pas si mauvais qu’on aurait put le craindre. Hélas, car, décidément, avec cette série, il aura fallut boire le calice jusqu’à la lie, trop de défauts empêchent ce dernier album d’atteindre ce que l’on pourrait qualifier de minimum syndical pour un type comme Lehman, capable, lorsqu’il est inspirer, de nous pondre de purs chef d’œuvres : ainsi, principalement, ce fameux Préfet qui est un des méchants les plus ridicules qu’il m’a été donné de voir depuis bien longtemps… aucune psychologie, il fait le mal pour le mal, un charisme digne d’une huitre, bref, il n’y a décidément rien a en tirer. Quand aux singuliers Nautoniers, entraperçus auparavant – et dont le petit ami de la sœur du héros en faisait partit – ces derniers auront été oubliés en court de route. Un peu dommage, finalement, tout cela car, avec du recul, Serge Lehman avait de bonnes idées au départ avec Masqué, mais bon, celles-ci ont été mal utilisées et l’ensemble, fait de hauts et de bas, aura davantage déçu plus qu’autre chose. Fort heureusement, par la suite, l’auteur fit bien mieux, mais bon, malgré ma déception vis-à-vis de cette série, je n’aurai pas été contre une suite, mieux maitrisée, car bon, maintenant que les super-héros européens peuvent être de retour, pourquoi s’arrêter en si bon chemin !?
 

Points Positifs :
- Une conclusion qui, à défaut d’être géniale, n’en reste pas moins acceptable et, dans l’ensemble, assez bonne. Les choses sont plutôt claires, on apprend que les super-héros seront de retour sur le vieux continent et qu’Optimum n’est que le premier de beaucoup d’autres, bref, tout cela est fort prometteur pour une éventuelle suite.
- Le lien est enfin fait avec La Brigade Chimérique. Eh oui, Masqué est bel et bien la suite de l’œuvre culte de Lehman !
- La Gargouille aura été, indéniablement, une des meilleures trouvailles de cette saga. J’ai bien apprécié ce personnage et ses pouvoirs.
- Les références a l’univers des super-héros DC et Marvel.
- Comme c’est le cas à chaque fois, nous avons droit à une couverture plutôt réussie.
 
Points Négatifs :
- En tant qu’antagoniste principal, il est clair que le Préfet restera comme étant une sacrée déception : aucun charisme, une psychologie de méchant à deux balles sans la moindre finesse, quand a sa volonté de plonger Paris dans le chaos, on peut se demander ce que cela lui rapporte si ce n’est… rien !
- Lehman s’est tellement embourbé, au fil des tomes, dans son scénario, qu’il a oublié pas mal de choses en court de route : ainsi, quid, donc, des Nautoniers et de tout les sous intrigues qui tournaient autour de ces derniers ? Et le Fuseur ?
- Exit Tiphaine Vaudable a l’encrage et cela se ressent tout de suite, les dessins de Stéphane Créty n’étant, décidément, pas top. Mais bon, on a connu pire au fil de la saga…
- Une fin ouverte qui laisse présager d’une suite intéressante – le retour des super-héros dans le vieux continent – mais, six ans plus tard, toujours rien…
 
Ma note : 6,5/10