Une
Amérique qui fait peur
Seule
superpuissance désormais sur l'échiquier mondial, où va l'Amérique ?
Régulièrement, on prédit son déclin ; la dégradation des villes et des
relations interethniques, la criminalité galopante, une justice de plus en plus
arbitraire semblent résulter d'une crise morale sans précédent. D'ici dix ans,
les Etats-Unis verront doubler leur population carcérale, accélérer la
destruction de leur tissu social promis à un impitoyable cloisonnement. Or,
l'Amérique poursuit des chimères : obsession du harcèlement sexuel,
psychothérapies à la mode, déviances absurdes de la « political
correctness » véritable maccarthysme de gauche, selon l'auteur,
et dictature menaçante des minorités raciales, sexuelles et culturelles qui
envahissent la vie quotidienne et annoncent une guerre idéologique. Cette
société soumise à un tel totalitarisme intellectuel, préfigure-t-elle la nôtre
dans un avenir proche ?
Une Amérique qui fait peur
Auteur
: Edward
Behr
Type
d'ouvrage : Essai Sociétal
Edition
originale : 01 juin 1995
Edition
française : 01 février 1996
Titre
en vo : Une Amérique qui fait peur
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Traduction : néant
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 324
Mon
avis : Avec Une Amérique qui fait
peur, j’aborde aujourd’hui le cas d’un ouvrage pour le moins particulier à
mes yeux puisque celui-ci est, non seulement, un des essais les plus anciens
que je possède mais aussi, et cela a son importance, un de ceux que j’ai le
plus lu et relu au fil des années et il fallait bien que, tôt ou tard, je vous
en parle sur ce blog. Œuvre d’Edward Behr, journaliste britannique spécialisé
des Etats-Unis qui passa une bonne partie de sa vie en France, Une
Amérique qui fait peur date du milieu des années 90 ce qui pourrait
faire dire à certains que cet essai est pour le moins daté. Pourtant, à bien y
regarder, il n’en est rien… En effet, malgré le quart de siècle écoulé depuis
et les bouleversements géopolitiques survenus depuis – 11 Septembre, monté en
puissance du terrorisme islamiste – mais aussi l’importance prise par internet
et, plus particulièrement, les réseaux sociaux, événements que ne pouvaient pas
prévoir l’auteur et bon nombre de spécialistes à l’époque, cet ouvrage n’a rien
perdu, dans le fond et la forme, de sa pertinence. Ainsi, malgré celles et ceux
qui, déjà à l’époque taxaient Edward Behr de conservateur obtus, lorsque l’on
voit notre époque actuelle, lorsque l’on voit comment les minorités ont pris le
pouvoir médiatique, lorsque l’on voit comment le politiquement correct est
devenu la norme, lorsque l’on voit comment les sociétés sont de plus en plus
divisées – religion, origines, préférences sexuelles et autres – et lorsque
l’on voit comment la moindre parole, le moindre avis, peut valoir à son auteur
le tribunal médiatique, comment ne pas faire le parallèle avec ce qui est
constater dans cet essai au beau milieu des années 90 !? Sauf que, si à
l’époque, tous ces bouleversements sociétaux étaient la norme aux Etats-Unis et
que l’Europe n’était pas touchée, force est de constater que, une fois de plus,
ce qui commence aux USA finit toujours, tôt ou tard, par franchir l’Atlantique,
ce, pour le meilleur comme pour le pire, comme c’est le cas ici… Du coup, avec
beaucoup de recul désormais et malgré quelques erreurs de l’auteur dut à des
événements qu’il ne pouvait de toutes façons pas prévoir, Une Amérique
qui fait peur apparait comme étant un ouvrage pour le moins
visionnaire quand à l’évolution de la société américaine dans son ensemble et,
dans un sens nettement plus large, occidentale. Bien entendu, certains
trouveront à redire à cet essai, probablement les mêmes qui se satisfassent
largement de cette société où l’on ne vit plus ensemble mais à coté les uns des
autres, pour ne pas dire les uns contre les autres. Les autres, eux,
regretteront probablement une époque finalement pas si lointaine où l’on
pouvait rire de tout, où l’on vivait tranquillement avec ses voisins malgré les
différences, où les relations entre les individus n’étaient pas aussi
perverties et où on ne passait pas notre temps à entendre telle minorité
s’indigner pour des broutilles sans importance, mais bon, ceci est,
malheureusement, une autre histoire…
Points
Positifs :
-
Un excellent essai sur les bouleversements radicaux de la société
nord-américaine de la fin du vingtième siècle et qui était déjà fort pertinent
lors de sa sortie, au milieu des années 90. Cependant, celui-ci prend encore
plus de valeur par le fait que, un quart de siècle plus tard, quasiment tout ce
qui était pointé du doigt par l’auteur s’est aggravé et, pire, a franchit
l’Atlantique pour toucher une bonne partie du monde occidental.
-
Politiquement correct triomphant, dictature des minorités, monté en puissance
d’un ultra féminisme qui déteste les hommes, communautarisme militant, société
morcelée, mise en avant de faits sans grande importance ou mineurs tandis que
les véritables problèmes sans occultés… Cela ne vous rappelle rien ?
Bienvenu dans les USA de la fin du vingtième siècle et dans le monde
actuel !
-
Edward Behr est un auteur pour le moins talentueux qui, non seulement, connait
son sujet mais sait nous tenir en haleine le lecteur tout au long de son essai.
Points Négatifs :
-
Si l’auteur ne pouvait pas prévoir les attentats du 11 Septembre et la montée
en puissance de l’islamisme militant, il n’en est pas de même pour ce qui est
de l’écologisme qui est quasiment totalement occulté dans cet ouvrage.
Pourtant, au vu de l’importance prise par cette nouvelle religion dans nos
sociétés actuelles, en bien comme en mal, force est de constater qu’il aurait
été fort judicieux d’en parler…
-
Bobo parisien lecteur de Libération qui ne jure que par
l’écologie – tout en ne supportant les le chant des coqs, les odeurs de la
campagne ou le chant des cigales lorsqu’il est en vacances – qui ne cesse de
hurler qu’il déteste la police et que celle-ci ne cesse d’être violente envers
les pauvres jeunes des quartiers – sans avoir jamais mis les pieds dans le
moindre quartier, cela va de soit – et qui affirme que l’homme blanc est le
plus grand criminel de l’Histoire tout en occultant les méfaits de toutes les
autres civilisations, vous allez détester cet ouvrage !
Ma note : 7,5/10
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