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mercredi 23 juin 2021

Empire – Opération Suzerain


Empire – Opération Suzerain
 
Réfugiés dans une lamaserie, Nodier et Saint Elme sont capturés et emmenés dans un gigantesque dirigeable. Prisonniers sans connaître l’identité de leur ravisseur, ils découvrent qu’il s’agit du général comte Von Staff, au service de la Russie du Tsar Alexandre. Nodier commence à discuter puis s’interrompt à l‘instant où il voit entrer celui qu’il appelle l’Oupire, un certain Joseph de Maistre. Celui-ci serait un extrémiste, aux dires de Von Staff, qui enchaîne ensuite en montrant à ces deux prisonniers comment la Russie garde ses frontières aériennes : grâce à des ballons pourvus d’unités d’infanterie. Raccompagnés dans leur cellule avant le repas programmé, Nodier raconte alors à Saint Elme qui est réellement cet Oupire : un être à mi-chemin entre l’homme et la créature, qui s’abreuve de sang humain. Sur cette histoire, le repas s’annonce enfin, sans la présence de l’Oupire en question. A peine un toast est-il porté qu’il est interrompu par une attaque aérienne d’un autre dirigeable, celui de Surcouf, venu sauver les deux agents français...
 

Empire – Opération Suzerain
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Chris Chuckry
Couverture : Manchu, Igor Kordey
Editeur : Delcourt
Genre : Uchronie, Fantastique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 01 novembre 2007
Nombre de pages : 50
 
Mon avis :
 Autant ne pas tourner autour du pot et aller droit au but : oui, alors que nous parvenons a la conclusion du premier cycle, Empire n’aura pas tenu toutes ses promesses, mais que l’on ne se méprenne pas sur mon avis au sujet du troisième volume de la saga du duo composé de Jean-Pierre Pécau et d’Igor Kordey, je ne remets pas en cause la qualité intrinsèque de la série, cependant, il est indéniable que, au vu des promesses esquissées dans le premier tome, Le Général Fantôme, la suite ne fut pas à la hauteur de nos espérances… Ainsi, mes quelques doutes déjà esquissés dans le second tome, Lady Shelley, se sont confirmés : à force de multiplier les possibles intrigues secondaires, Jean Pierre Pécau s’est un peu dispersé dans tous les sens, surtout que, en plus, il en rajouta dans ce dernier tome du premier cycle. Du coup, le lecteur ne pourra que se poser des questions fondées sur la pertinence et l’intérêt de la présence de l’Oupire, qui apparaît bel et bien dans cet Opération Suzerain, mais dans quelques cases uniquement. A quoi bon nous allécher depuis le départ avec lui, si ce n’est que pour cela ? Indéniablement, l’Oupire était dispensable. Par contre, pour ce qui est de l’intrigue principale, alors que l’on aurait put être en droit d’espérer que celle-ci soit plus développée, vu que Pécau préfère s’attarder sur une pseudo-course complètement inutile, et bien, ce fameux final est légèrement bancal et bien trop court. Je craignais que trois tomes ne suffisent pas, je ne m’étais malheureusement pas trompé et la maxime « trop d’intrigues tuent l’intrigue » apparaît là dans toute sa splendeur, au détriment d’une série qui aurait put être vraiment excellente. De plus, comme si cela ne suffisait pas, Igor Kordey a le malheur de retomber dans ses travers habituels et l’on oscille entre des planches tout simplement somptueuses et d’autres bâclées à un tel degré que le lecteur ne peut que rester plongé dans un abîme de perplexité. Fort heureusement, depuis quelques années, le père Kordey a fait bien des progrès et apparait moins brouillon, mais en 2007, force est de constater que ce n’était pas encore le cas, bien au contraire. Alors, j’ai peut être été trop dur envers Opération Suzerain ? Après tout, malgré ses défauts, cet album se lit plutôt bien et est tout aussi captivant que les autres. Cependant, lorsque l’on pense à ce que cette saga aurait put donner, on ne peut s’empêcher d’être déçu car l’on était à deux doigts d’avoir un cycle vraiment exceptionnel. Au final, il faudra se contenter d’une bonne petite saga, sans plus. Dommage, vraiment dommage…
 

Points Positifs
 :
- Si vous souhaitez lire une bande dessinée sans prise de tête et qui met en avant l’aventure avant tout, alors, Empire est fait pour vous, cette conclusion, pleine de rebondissements, vous fera passer sans nul doute un agréable moment.
- La conclusion en elle-même est bonne.
- Le duo composé de Saint-Elme et de Nodier est toujours aussi plaisant.
- Si vous êtes fans d’Igor Kordey, il est clair que celui-ci livre quelques planches plutôt réussies.
- Histoire de ne pas changer, à nouveau une fort belle couverture !
 
Points Négatifs :
- A force de multiplier les sous-intrigues et les protagonistes, Jean-Pierre Pécau loupe ce dernier tome de Empire, surtout que celui-ci est franchement mal structuré.
- Nos héros passent les trois quarts de l’album à essayer de rejoindre les Indes françaises, du coup, forcément, la conclusion se joue en quelques pages. Mais pourquoi donc Pécau a-t-il multiplié les rebondissements lors de cette fuite, surtout que certains étaient peu utiles – l’exemple le plus frappant est la fameuse course qui ne possède pas le moindre intérêt.
- Autre exemple incompréhensible : a quoi bon aura servi le fameux Oupire ?
- Un Igor Kordey qui oscille entre le très bon et le franchement moyen, certaines planches étant franchement peu avenantes. Fort heureusement, pour les fans du croate, celui-ci a fait d’énormes progrès au cours des dernières années.
 
Ma note : 6,5/10

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