BlacKkKlansman
1978,
dans la ville de Colorado Springs, Ron Stallworth est le premier policier
afro-américain de la police locale. Souhaitant changer de poste, il obtient de
son supérieur une mission temporaire d'infiltration dans un meeting organisé
par l'union des étudiants afro-américains de la ville, pour la venue du leader
Black Panther, Stokely Carmichael. Lors de celle-ci, Stallworth fait la
connaissance de Patrice Dumas, la présidente de l'organisation étudiante.
Stokely Carmichael, qui s'appelle désormais Kwame Ture, fait un discours très
inspiré, appelant les étudiants noirs à réfléchir à leur condition. En aparté,
il confie à Stallworth que la guerre raciale est proche et qu'il doit s'armer
en vue du conflit imminent avec les Blancs. Bien que ce genre de propos semble
inquiétant au chef Bridges, Stallworth et ses coéquipiers sur la mission,
Philippe « Flip » Zimmerman et Jimmy Creek, jugent que ces
paroles ne sont pas encore un prélude à des actes particuliers. Quelques temps
plus tard, Stallworth tombe sur une petite annonce de recrutement pour le Ku
Klux Klan. Il décide de laisser un message sur la boîte vocale indiquée, et est
rappelé peu après par Walter Breachway, le président de la section locale. Sans
se rendre compte qu'il se présente sous son vrai nom, Stallworth explique par
téléphone à Breachway qu'il déteste les noirs, tout comme les juifs, les
hispaniques, les gays... Breachway souhaite le rencontrer pour faire plus ample
connaissance. Stallworth, épaulé par son supérieur le sergent Trapp, présente
son projet de mission auprès de Bridges. Celui-ci reste dans le doute : il faut
que Stallworth trouve un blanc qui peut imiter sa voix. Mais il finit par céder
et Stallworth devient responsable de la mission tandis que Flip Zimmerman, juif
non pratiquant, est désigné pour interpréter « Ron Stallworth » auprès
du Klan…
BlacKkKlansman
Réalisation
: Spike Lee
Scénario
: Spike Lee, David Rabinowitz, Charlie Wachtel, Kevin
Willmott
Musique : Terence
Blanchard
Production : Blumhouse
Productions, Monkeypaw Productions, 40 Acres & A Mule Filmworks, QC
Entertainment, Legendary Entertainment
Genre : Biopic,
Policier
Titre
en vo : BlacKkKlansman
Pays
d’origine : États-Unis
Parution
: 10
août 2018
Langue
d'origine : anglais
Durée
: 135
min
Casting :
John
David Washington : l’inspecteur Ron Stallworth
Adam
Driver : Flip Zimmerman
Laura
Harrier : Patrice Dumas
Topher
Grace : David Duke
Corey
Hawkins : Stokely Carmichael / Kwame Ture
Jasper
Pääkkönen : Felix Kendrickson
Paul
Walter Hauser : Ivanhoe
Ryan
Eggold : Walter Breachway
Ashlie
Atkinson : Connie Kendrickson
Robert
John Burke : le chef Bridges
MuMs
da Schemer : Jabbo
Damaris
Lewis : Odetta
Michael
Buscemi : Jimmy Creek
Frederick
Weller : Andy Landers
Harry
Belafonte : Jerome Turner
Alec
Baldwin : Dr. Kennebrew Beauregard
Isiah
Whitlock Jr. : Mr. Turrentine
Brian
Tarantina : l'agent Clay Mulaney
Arthur
J. Nascarella : l'agent Wheaton
Ken
Garito : le sergent Trapp
Nicholas
Turturro : Walker
Mon
avis : Pour la petite histoire, je
n’avais jamais eu l’occasion, sur ce blog, de vous parler d’un film de Spike
Lee. Réalisateur engagé que l’on ne présente plus, auteur connu depuis les
années 80 et qui a sut nous pondre quelques films oh combien marquants – selon
moi, le plus intéressant fut un certain Malcolm-X – celui-ci,
donc, brillait par son absence depuis que Le Journal de Feanor existe…
Du coup, aujourd’hui, c’est un petit événement en soit puisque ce BlacKkKlansman est
une des toutes dernières créations du maitre et, accessoirement, le premier
film de Spike Lee dont je vous propose une critique. N’y allons pas par quatre
chemins, si je dois être tout à fait objectif, je dois reconnaitre que je ne
suis pas un grand connaisseur du réalisateur dont je n’ai vu qu’une poignée de
films. Ceci a peut-être son importance puisque, ainsi, j’ai put regarder BlacKkKlansman sans
tomber dans la comparaison avec les œuvres plus anciennes du sieur Lee, ce qui,
finalement, n’est pas plus mal. Moins militant, en apparence, que ses premiers
films, BlacKkKlansman n’en reste pas moins un film typique du
réalisateur qui, sous un couvert comique et une ode à la blaxploitation, genre
qui connu ses heures de gloire dans les années 70, est une œuvre nettement plus
intelligente qu’on aurait put le penser de prime abord. Ainsi, nul besoin
d’avoir fait de grandes études pour se rendre compte que Spike Lee, dans ce
biopic – oui, Ron Stallworth a bel et bien exister et oui, il a bel et bien
infiltré le Ku Klux Klan – règle un peu ses comptes avec un certain Donal
Trump, alors président des Etats-Unis lorsque ce film est sortit sur les
écrans : ainsi, entre les « Make America great again » et «
America first », pour ne citer que les plus connus, qui parsèment les
dialogues et les images d’archives qui apparaissent à la fin et où l’on voit
Trump excuser le KKK, il est évidant que le fameux président qui arriverait au pouvoir
en ayant les idées du Klan, pour Spike Lee, c’est bel et bien Donald Trump.
Cependant, n’allez pas croire que BlacKkKlansman ne soit
qu’une œuvre d’un gauchiste sur le retour en guerre contre Trump, la chose est
nettement plus complexe et, comme je l’ai dit, sous un couvert humoristique –
les membres du Klan sont présentés comme étant de parfaits crétins –
l’extrémisme des deux parties en présente sont fort habilement mises en
parallèle à de multiples reprises et la violence des Blacks Panthers de même
que leur jusqu’au boutisme n’est nullement occulté. D’ailleurs, quand on y
pense, Spike Lee, en quelque sorte, c’est un peu Ron Stallworth, c’est-à-dire,
un homme qui à décider de luter pour une cause juste mais en le faisant à
l’intérieur du système et non en s’opposant à celui-ci, bref, quelque part, si
l’on ne devait retenir qu’un seul message de ce BlacKkKlansman,
c’est que, si un jour, on veut s’en sortir, ce sera en le faisant main dans la
main, ensemble, et non par le biais du communautarisme où chacun déteste les
différences des autres, quelles soient raciales, religieuses ou sexuelles…
Bref, vous l’avez compris, j’ai été on ne peut plus conquis par BlacKkKlansman,
une œuvre nettement plus profonde qu’on pourrait le penser et qui nous prouve,
une fois de plus, que le sieur Spike Lee en a encore sous la dent et même si
certains n’ont pas apprécier ce film, qui va, finalement, à l’encontre du
communautarisme actuel, ne les écouter pas et foncer le regarder si ce n’est
pas déjà fait, je peux vous assurez que le jeu en vaut la chandelle !
Points
Positifs :
-
Excellent de bout en bout, BlacKkKlansman est une œuvre plutôt
hybride qui, tout en mélangeant les genres – biopic, humour, policier, social –
n’en reste pas moins une belle réussite qui s’avère, au demeurant, porteuse
d’un message fort et qui n’a rien perdu de sa pertinence, surtout de nos jours.
-
Un casting magnifique où brillent, particulièrement, John David Washington – le
fils de Denzel Washington, acteur fétiche de Spike Lee – et, bien entendu, Adam
Driver qui, une fois de plus, fait preuve de son formidable talent.
- BlacKkKlansman est
loin d’être une œuvre manichéenne simpliste puisque, si, effectivement, les
délires raciaux du KKK sont au cœur de l’intrigue, le jusqu’au boutisme des
Blacks Panthers ne sont pas occultés et il est évidant que Spike Lee met en
garde le spectateur à la fois contre le racisme mais aussi contre le
communautarisme.
-
Le parallèle évidant entre les propos entendus dans le film par les membres du
Klan et certaines formules célèbres de Donald Trump du temps de sa présidence.
Il est évidant que, ici, Spike Lee règle ses comptes avec l’ancien locataire de
la Maison Blanche, celui qui excusait tout le temps l’extrême droite
américaine…
-
Une ode a la blaxploitation qui, par moments, a des petits cotés de Quentin
Tarantino, ce qui n’est pas pour le déplaire.
-
L’inclusion des images d’archives des violences de Charlottesville font froid
dans le dos mais apparaissent comme étant la conclusion parfaite pour ce film.
Points Négatifs :
-
Bien entendu, les vieux fans du Spike Lee des débuts regretteront que le
réalisateur se soit un peu assagi avec le temps pour ce qui est du militantisme
– même si, finalement, celui-ci n’est jamais bien loin.
-
Un film qui ne plaira, naturellement pas, au KKK – présenté ici comme un
ramassis de crétins – et aux racistes habituels mais aussi a certains
mouvements comme les indigénistes, l’extrême gauche et, en général, celles et
ceux qui ne jurent que par le communautarisme qui nous pourri tellement la vie
actuellement…
Ma note : 8,5/10
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