Pages

lundi 14 septembre 2020

Agora


Agora

Au IVe siècle de notre ère, à une époque où le christianisme gagne en importance, Hypatie d'Alexandrie est une philosophe agnostique attachée au progrès du savoir. Fille de Théon, gardien de la Bibliothèque, elle dirige l'école platonicienne d'Alexandrie dans le Sérapéum qui la jouxte. Elle enseigne les théories d'Euclide, et tente d'approfondir le modèle géocentrique de Ptolémée pour déterminer les lois exactes qui régissent l'univers. L'esclave égyptien Davus est à son service et l'assiste dans ses cours. Secrètement amoureux d'Hypatie, Davus fabrique une maquette du système de Ptolémée pour l'impressionner. Mais sa condition d'esclave lui rend Hypatie inaccessible, et le rend sensible à l’influence du prêcheur chrétien Ammonius, suite à quoi il se convertit au christianisme. Hypatie compte parmi ses élèves le païen Oreste et le chrétien Synésios, issus de familles aisées et promis à des postes élevés. Prétendant officiel d'Hypatie, Oreste lui déclare sa flamme en public, mais elle refuse d’être inféodée à un homme, préférant se consacrer à l’étude. Peu à peu, les chrétiens d'Alexandrie gagnent en puissance, et des escarmouches éclatent entre païens et chrétiens. Inquiète d'une montée aux extrêmes, Hypatie veut convaincre ses élèves que leur appartenance commune à la philosophie doit l'emporter sur le camp religieux auquel chacun appartient.


Agora
Réalisation : Alejandro Amenábar
Scénario : Alejandro Amenábar, Mateo Gil
Musique : Dario Marianelli
Production : Mod Producciones, Himenóptero, Telecinco Cinema, Canal+ España, Cinebiss
Genre : Péplum, Historique
Titre en vo : Agora
Pays d’origine : Espagne, Malte
Parution : 17 mai 2009
Langue d'origine : anglais
Durée : 126 min

Casting :
Rachel Weisz : Hypatie
Max Minghella : Davus
Oscar Isaac : Oreste, préfet d’Alexandrie
Ashraf Barhom : Ammonius
Michael Lonsdale : Théon, père d’Hypatie, directeur du musée de la Bibliothèque d'Alexandrie
Rupert Evans : Synesius, élève et ami d’Hypatie devenu évêque de Ptolémaïs en Cyrénaïque
Richard Durden : Olympius
Sami Samir : Cyrille, patriarche d'Alexandrie, neveu et successeur de Théophile
Manuel Cauchi : Théophile, patriarche d’Alexandrie
Homayoun Ershadi : Aspasius, le vieil esclave
Charles Thake : Hésychios le grammairien
Omar Mostafa : Isidorus
Oshri Cohen : Medorus, assistant chrétien de Théon
Harry Borg : le préfet Evagrius
Yousef « Joe » Sweid : Pierre, meneur chrétien fanatique

Mon avis : Indéniablement, la philosophe Hypatie d’Alexandrie, fut une figure dont le nom restera graver dans l’histoire mais dont on connait fort mal sa vie et son œuvre, ses travaux n’ayant pas été conservés, ce qui aura permis à beaucoup, au fil des siècles, de broder à son sujet, sa mort ayant été particulièrement atroce ce qui fit beaucoup pour sa légende personnelle. Du coup, ayant été intéressé par la vie de cette femme savante (mais dans le bon sens du terme) et ayant pris connaissance qu’un film, Agora, existait, je m’étais dit qu’a l’occasion, il me faudrait le regarder. Il aura fallu deux ans et demi pour cela, certes, mais bon, comme dirait l’autre, mieux vaut tard que jamais ! Mais au fait, en dehors du fait de retrouver une adaptation romancée (forcément, surtout quand on connait si mal la vie de la personne concernée) d’Hypatie, quid de ce long métrage en lui-même ? Mérite-t-il réellement le coup où bien le réalisateur, Alejandro Amenábar, s’est-il contenté de s’inspirer d’une figure historique pour nous pondre un simple péplum ? Eh ben en fait, il est difficile de trancher véritablement, surtout que cela pourra dépendre de ce que tout a chacun attend de ce genre de films. Dans mon cas, c’était dans l’idée de voir une version de la vie de la célèbre Hypatie que je me suis lancé dans cet Agora et sur ce point, on ne peut pas vraiment dire que j’ai été déçu : certes, l’amateur éclairé ou le connaisseur pourront tiquer sur quelques points historiques non respectés mais dans l’ensemble, ce long métrage se laisse plutôt bien regarder pour peu que l’on accepte la version moderne d’Hypatie qui n’a pas grand-chose à voir avec les multiples versions d’elle au fil de l’Histoire. Cependant, celui qui ne connaissait pas la figure historique et qui s’attendait à voir un bon péplum pourra indéniablement être déçu, Agora étant avant tout un biopic qu’un péplum pur et dur. Mais bon, dans l’ensemble, reconnaissons que les décors sont plutôt réussis, les acteurs font leur boulot et que cela reste un agréable divertissement. Reste tout de même au final au sentiment mitigé, où l’on ne peut s’empêcher de se dire que quelques points auraient pu être améliorés, quoi que, d’un point de vue personnel, pour la figure Hypatie ainsi que les tensions religieuses de l’époque (qui ont bien des points communs avec ce qui se passe de nos jours), Agora fut selon moi un bon film, pas exceptionnel certes, mais bon…


Points Positifs :
- Un biopic plutôt sympathique qui est certes romancée mais vu que l’on connait fort mal la vie d’Hypatie d’Alexandrie, la chose n’est pas trop gênante en soi.
- Décors, costumes, ambiance générale : l’Alexandrie de l’époque est plutôt crédible et on évite le syndrome de bien des péplums, c’est-à-dire, les décors en carton-pâte et les jupettes style Gay-Pride.
- L’un des points positifs du film est que celui-ci montre plutôt bien les tensions religieuses importantes de l’époque, surtout avec la montée en puissance de la communauté chrétienne. Les plus attentifs, bien entendu, y trouveront bien des points communs avec les problèmes posés par l’intégrisme musulman actuel.
- Bien aimé les passages sur les recherches d’Hypatie et cela ne m’a pas spécialement gêné que dans le film, celle-ci découvre le système copernicien des siècles avant celui-ci ; après tout, les avancées scientifiques ne se firent pas en ligne droite et les retours en arrière furent nombreux au cours de l’Histoire, surtout quand cela était fait de chercheurs isolés et/ou quand leurs travaux étaient perdus.

Points Négatifs :
- Bon film, certes, mais il manque un petit quelque chose qui aurait amélioré la qualité générale de l’ensemble ; Agora se regarde, certes, mais par moments, on n’est pas vraiment emballés par certains passages un peu en-deçà et qui auraient mérités d’être un peu plus approfondis.
- Hypatie en figure héroïque de la laïcité, mouais, bof, il faut tout de même remettre un peu les choses dans leur contexte de l’époque.
- Mais qu’elle idée tous ses passages où l’on voit la Terre vue de l’espace !?
- Ah, la petite histoire d’amour impossible d’un esclave pour sa maitresse, que c’est mignon… au passage, la véritable mort d’Hypatie fut bien plus cruelle, malheureusement…

Ma note : 6,5/10

Aucun commentaire: