L'Échiquier du Mal
L'Échiquier
du Mal
En
1942, alors qu'il est prisonnier du camp d'extermination de Chelmno, Saul
Laski, un juif polonais déporté, est emmené par le colonel SS Wilhelm von
Borchert dans un château perdu en pleine forêt. Là, il participe comme «
pion » à une partie d'échecs entre le colonel et un vieil officier SS.
Toutes les pièces de l'échiquier géant sont comme lui des prisonniers sortis
des camps. Saul fait alors l'expérience traumatisante du « Talent »,
ce pouvoir psychique qui permet aux deux officiers SS de s'insinuer dans
l'esprit des prisonniers pour les faire se déplacer sur l'échiquier ou se tuer
lorsqu'ils sont pris par l'adversaire. Après la guerre, devenu psychiatre, Saul
Laski s'efforce de retrouver la trace de son ancien tortionnaire, le colonel
Wilhelm von Borchert, qu'il appelle l'Oberst. Au mois de décembre 1980, à
Charleston en Caroline du Sud, trois vieux amis, Nina Drayton, William Borden
et Melanie Fuller, se rencontrent pour évoquer leur jeunesse viennoise et
surtout pour compter leurs points. En effet, chacun est doué du «
Talent » et montre aux deux autres ses derniers meurtres en date, à
grand renfort de coupures de presse, de clichés et de cassettes vidéo. À l'issue
de leur rencontre, Melanie Fuller se fait agresser en pleine rue par son
majordome, manipulé psychiquement par Nina Drayton. Elle se défend en utilisant
elle-même plusieurs passants et voisins innocents et réussit finalement à
s'échapper après avoir retrouvé et assassiné son amie Nina. Intrigué par la
série de meurtres inexpliqués de Charleston, Saul Laski mène sa propre enquête,
bientôt aidé par Natalie Preston, la fille d'une des victimes de Melanie
Fuller, et par le shérif du Comté, Bobby Joe Gentry.
L'Échiquier du Mal
Auteur
: Dan Simmons
Type
d'ouvrage : Fantastique
Première
Parution : 10 février 1989
Edition
Poche : 09 octobre 2014
Titre
en vo : Carrion Comfort
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Jean-Daniel
Brèque
Editeur : Folio
SF
Nombre
de pages : 1024
Mon
avis : Celui-là, je ne vais pas vous
mentir, cela faisait fort longtemps que je souhaitais le lire, sensiblement treize
ans, si je veux être précis, plus ou moins quand j’avais lu pour la toute
première fois Les
Cantos d’Hypérion, véritable classique de la science-fiction et,
accessoirement, chef d’œuvre absolu du sieur Dan Simmons. Il faut dire que,
depuis que j’en ai entendu parler pour la toute première fois, j’ai eu
l’occasion de lire moult critiques pour le moins élogieuses vis-à-vis de L'Échiquier
du Mal, que cela soit de la part des critiques, de bons nombres de lecteurs
et même d’un certain… Stephen King ; bref, de quoi me plonger avec une
certaine confiance dans une œuvre qui, sur le papier, promettait énormément… Le
problème, et il est de taille, c’est que, si effectivement, sur le papier, les
promesses étaient nombreuses, le résultat final lui, m’aura profondément déçu,
ennuyer et m’aura laissé la bien curieuse impression qu’avec Dan Simmons,
finalement, en dehors des Cantos, rien de ce qu’aura pondu cet
auteur m’aura plu… Pourtant, les choses débutaient plutôt bien dans L'Échiquier
du Mal et je dois reconnaitre que cette histoire d’individus
surpuissants – les fameux vampires psychiques – capables de manipuler n’importe
quel quidam et d’en faire une arme en puissance avait de quoi promettre un roman
fantastique de qualité. Le souci, c’est qu’en dehors de ces belles promesses et
d’une première partie que l’on peut qualifié de, sensiblement, correcte – à
défaut d’être géniale – la suite n’est qu’une lente descente vers le néant
narratif et le grand guignolesque… Ainsi, L'Échiquier du Mal est
composé de la sorte : une première partie où l’on découvre les
protagonistes, les pouvoirs de ces fameux soit disant vampires, une partie
assez spectaculaire dans l’ensemble. Ensuite, la deuxième est sans nul doute la
pire en étant interminable, Simmons prenant un malin plaisir à agrandir
artificiellement son intrigue avec cette pseudo guerre des gangs contre le FBI
dont, en toute sincérité, on se moque pas mal. Pour finir, la conclusion qui
voit l’auteur tomber encore plus dans le grand n’importe quoi, le scénario
basculant totalement dans la série B, un peu comme ces téléfilms américains
voir de ces blockbusters qui, en dehors des moyens, un poil plus conséquents,
ne brillent pas vraiment par leur scénario… Bref, ici, nous sommes à mille
lieux, que dis-je, à des années lumières des Cantos d’Hypérion et
je me demande même comment Simmons peut être capable de nous pondre un chef
d’œuvre d’un coté et un truc aussi moyen de l’autre – après, il y a aussi le
cas Olympos qui
est une véritable bouse ! Ajoutons à cela des protagonistes sans grand
intérêt et sans le moindre charisme, pas mal d’incohérences, des longueurs a
n’en plus finir, un final ridicule et un Simmons qui ne peut s’empêcher,
régulièrement, de parler d’Israël et de son besoin de se défendre contre les
méchants arabes – on verra ce que cela donnera quelques décennies plus tard
avec le tristement célèbre Olympos – et on obtient, au final, un
ouvrage qui m’aura franchement ennuyer et qui m’aura laisser pour le moins
dubitatif vis-à-vis de toutes les critiques élogieuses que j’ai put lire a son
sujet. Certes, les gouts et les couleurs ne se discutent pas, mais dans le cas
de L'Échiquier du Mal, j’ai de quoi être perplexe…
Points
Positifs :
-
Le postulat de départ de L'Échiquier du Mal est plutôt bon et
il est clair que cette idée de vampires psychiques, ces individus surpuissants
capables de manipuler les autres par la pensée est tout sauf mauvaise. Bref, il
y avait de quoi faire beaucoup mieux…
-
La première partie, à défaut d’être géniale, se laisse lire et part sur de
bonnes bases.
-
William Borden, alias Wilhelm von Borchert, et Melanie Fuller sont les
personnages qui marquent le plus les esprits. A un degré moindre, Tony Harod
mérite le détour, ne serais-ce que pour tous ses défauts.
Points
Négatifs :
-
Un final complètement ridicule et digne des plus grands navets hollywoodiens.
Ici, Simmons est en pilotage automatique et nous pond une conclusion qui flirte
allègrement avec le grand guignolesque.
-
Entre des protagonistes majeurs qui perdent la vie sans que l’on ressente quoi
que ce soit envers eux, d’autres qui se comportent de manière pour le moins
stupide ou singulière – pour quelle raison la secrétaire de Tony décide,
subitement, de coucher avec lui, sans qu’il y ait la moindre explication – tout
un tas de personnages secondaires qui ne servent pas a grand-chose et d’autres
qui, subitement, sont présentés comme étant racistes – Melanie Fuller – alors
que rien ne le laissait penser jusqu’à alors – probablement un moyen pour
Simmons de rendre son personnage moins sympathique – force est de constater
que L'Échiquier du Mal ne brille pas par sa cohérence, bien au
contraire.
-
Mais qu’est ce que c’est long, que de longueurs interminables, que de détails
superflus… Simmons était payer à la ligne ou quoi !? Bref, ce roman aurait
put contenir, facilement, 400 pages de moins…
-
Attention au spoiler : on se demande bien comment Saul Laski et Nathalie
Preston finissent par s’en sortir indemnes !?
-
Il faut reconnaitre que les dialogues n’aident pas vraiment ; quand je
vous disais que l’on nageait en pleine série B…
-
Dan Simmons ne peut pas s’empêcher de parler d’Israël, du besoin qu’a ce pays
de se défendre des méchants arabes, etc.
Ma
note : 4/10
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