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dimanche 8 mai 2022

Julieta


Julieta
 
À la veille de quitter Madrid pour s'installer au Portugal avec son amant Lorenzo, Julieta rencontre fortuitement Beatriz, amie d'enfance de sa fille Antía. Elle apprend ainsi que cette fille qui est partie sans donner de nouvelles il y a plus de douze ans vit encore, en Suisse, avec trois enfants. Julieta décide alors de rester à Madrid, dans l'immeuble qu'elle occupait autrefois, et de se confronter à ses souvenirs, à sa solitude, à sa folie. Elle écrit à Antía tout ce qu'elle n'a pas eu l'occasion de lui dire, en commençant par la nuit où elle a rencontré son père Xoan, lors d'un voyage en train.
 

Julieta
Réalisation : Pedro Almodóvar
Scénario : Pedro Almodóvar
Musique : Alberto Iglesias, Chavela Vargas
Production : Echo Lake Entertainment, Deseo, El, Canal+ France, Ciné +, Televisión Española (TVE)
Genre : Drame
Titre en vo : Julieta
Pays d'origine : Espagne
Langue d'origine : espagnol
Date de sortie : 08 avril 2016
Durée : 97 mn
 
Casting :
Emma Suárez : Julieta aujourd'hui
Adriana Ugarte : Julieta jeune
Daniel Grao : Xoan
Inma Cuesta : Ava, amie sculptrice de Xoan et Julieta
Michelle Jenner : Beatriz, amie d'enfance d'Antía
Darío Grandinetti : Lorenzo, amant actuel de Julieta
Rossy de Palma : Marian, gouvernante de la maison de Xoan
Susi Sánchez : Sara, mère de Julieta
Joaquín Notario : Samuel, père de Julieta
Pilar Castro : Claudia, mère de Beatriz
Nathalie Poza : Juana, membre d'une communauté spirituelle dans les Pyrénées
Mariam Bachir : Sanaa, l'aide-ménagère des parents de Julieta
 
Mon avis :
 Pedro Almodóvar est, indéniablement, un des plus grands réalisateurs de ces dernières décennies et si, aussi incroyable que cela puisse paraitre, il n’a eu, jusqu’à présent, qu’a la critique d’un seul et unique film sur ce blog, La Mauvaise Éducation, critique qui, pour la petite histoire, date déjà du mois d’août 2020… Une hérésie, donc, surtout quand on pense à l’immense qualité de la quasi-totalité des longs métrages du sieur Almodóvar. Ainsi donc, histoire de réparer ce qui est, de mon point de vu, une terrible injustice, l’occasion s’est présentée de vous proposer la critique de l’un de ses films les plus récents, un long métrage que je ne connaissais même pas, un certain… Julieta. Bon, disons le tout de suite, Julieta n’est pas le film le plus tape à l’œil de Pedro Almodóvar : a priori, ce dernier marque moins les esprits que La Mauvaise ÉducationFemmes au bord de la Crise de NerfsTout sur ma Mère ou, par exemple, Volver, pour ne citer que quelques exemples parmi les plus évidents. Pourtant, après réflexion, il apparait que ce Julieta n’a pas grand-chose à envier à ses glorieux prédécesseurs et que, une fois de plus, non seulement Almodóvar à réussit à nous offrir une galerie de personnages haute en couleur mais aussi, et surtout, à nous pondre un synopsis qui va nous entrainer dans les tourments familiaux d’une femme et des choix qu’elle fait, au long de sa vie, choix qui, petit a petit, vont l’amener a la solitude, aux regrets et à la dépression. Car oui, indéniablement, Julieta est un formidable personnage, comme seul Almodóvar sait nous en offrir : préférant céder aux charmes d’un bel inconnu dans un train plutôt que de discuter avec un homme banal qui finira par se suicider, la jeune femme va, petit à petit, s’embourber dans une succession de choix qui finiront par la priver de tous les siens : son mari, sa fille, ses parents, son amant. Le choix narratif où Julieta revient sur son passé, nous plonge donc dans un bonheur apparent, du moins a ses débuts, mais dont on sait par avance qu’il finira de manière dramatique : non seulement cela ne nuit nullement a l’ensemble mais, qui plus est, cela renforce notre envie de découvrir comment cette femme en est arrivée là et, plus particulièrement, a sa séparation avec sa fille. Passionnant de bout en bout, fascinant de par sa simplicité qui n’est en fait qu’apparente, Julieta est, indéniablement, un bon film, sans nul doute pas le meilleur du sieur Almodóvar, il faut le reconnaitre, mais comme ce dernier ne fait, de toutes façons, que de très bons films, vous pouvez vous plonger sans plus tarder dans cette énième et si envoutante création du meilleur réalisateur ibérique…
 

Points Positifs
 :
- Encore une fois, un magnifique film de Pedro Almodóvar, un réalisateur qui, décidément, n’en rate jamais aucun. Il faut dire que, avec Julieta, il nous livre ici le portrait d’une femme brisée par la vie mais qui s’avère être tout simplement magnifique, comme a chaque fois – mais comment fait-il donc pour se renouveler a chaque fois !?
- Une histoire a priori simple, pas forcément spectaculaire – nous ne sommes pas dans La Piel que Habito – mais qui n’en reste pas moins passionnante de bout en bout. Il faut dire que le spectateur est très vite captivé par le récit de cette femme, seule, souhaitant découvrir pourquoi cette dernière ne voit plus sa fille depuis une dizaine d’années.
- Pour ce qui est du casting, il n’y a rien a redire, celui-ci est tout simplement parfait : bien entendu, Emma Suárez et Adriana Ugarte qui jouent toutes deux le personnage de Julieta a deux périodes différentes de la vie de cette dernière sortent du lot, mais je n’oublierait pas Rossy de Palma dans le rôle d’une gouvernante oppressante qui nous renvoi a celle de Rebecca d’Alfred Hitchcock.
 
Points Négatifs :
- Même si j’ai fortement apprécié ce Julieta, je le trouve tout de même inférieur aux plus belles réalisations du maitre – et comme j’adore La Mauvaise Education
- Les détracteurs de Pedro Almodóvar regretteront peut-être que celui-ci ne sorte quasiment jamais de ses thèmes de prédilections – les femmes, le rapport a la mère – mais bon, peut-on vraiment lui en vouloir vu qu’il est tellement doué et se renouvelle à chaque fois ?
 
Ma note : 8/10

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