Julieta
Julieta
À
la veille de quitter Madrid pour s'installer au Portugal avec son amant
Lorenzo, Julieta rencontre fortuitement Beatriz, amie d'enfance de sa fille
Antía. Elle apprend ainsi que cette fille qui est partie sans donner de
nouvelles il y a plus de douze ans vit encore, en Suisse, avec trois enfants.
Julieta décide alors de rester à Madrid, dans l'immeuble qu'elle occupait
autrefois, et de se confronter à ses souvenirs, à sa solitude, à sa folie. Elle
écrit à Antía tout ce qu'elle n'a pas eu l'occasion de lui dire, en commençant
par la nuit où elle a rencontré son père Xoan, lors d'un voyage en train.
Julieta
Réalisation : Pedro
Almodóvar
Scénario : Pedro
Almodóvar
Musique : Alberto
Iglesias, Chavela Vargas
Production : Echo
Lake Entertainment, Deseo, El, Canal+ France, Ciné +, Televisión Española (TVE)
Genre : Drame
Titre
en vo : Julieta
Pays
d'origine : Espagne
Langue
d'origine : espagnol
Date
de sortie : 08 avril 2016
Durée : 97
mn
Casting :
Emma
Suárez : Julieta aujourd'hui
Adriana
Ugarte : Julieta jeune
Daniel
Grao : Xoan
Inma
Cuesta : Ava, amie sculptrice de Xoan et Julieta
Michelle
Jenner : Beatriz, amie d'enfance d'Antía
Darío
Grandinetti : Lorenzo, amant actuel de Julieta
Rossy
de Palma : Marian, gouvernante de la maison de Xoan
Susi
Sánchez : Sara, mère de Julieta
Joaquín
Notario : Samuel, père de Julieta
Pilar
Castro : Claudia, mère de Beatriz
Nathalie
Poza : Juana, membre d'une communauté
spirituelle dans les Pyrénées
Mariam
Bachir : Sanaa, l'aide-ménagère des parents de
Julieta
Mon
avis : Pedro Almodóvar est,
indéniablement, un des plus grands réalisateurs de ces dernières décennies et
si, aussi incroyable que cela puisse paraitre, il n’a eu, jusqu’à présent, qu’a
la critique d’un seul et unique film sur ce blog, La
Mauvaise Éducation, critique qui, pour la petite histoire, date déjà du
mois d’août 2020… Une hérésie, donc, surtout quand on pense à l’immense qualité
de la quasi-totalité des longs métrages du sieur Almodóvar. Ainsi donc,
histoire de réparer ce qui est, de mon point de vu, une terrible injustice,
l’occasion s’est présentée de vous proposer la critique de l’un de ses films
les plus récents, un long métrage que je ne connaissais même pas, un
certain… Julieta. Bon, disons le tout de suite, Julieta n’est
pas le film le plus tape à l’œil de Pedro Almodóvar : a priori, ce dernier
marque moins les esprits que La Mauvaise Éducation, Femmes
au bord de la Crise de Nerfs, Tout sur ma Mère ou, par
exemple, Volver, pour ne citer que quelques exemples parmi les plus
évidents. Pourtant, après réflexion, il apparait que ce Julieta n’a
pas grand-chose à envier à ses glorieux prédécesseurs et que, une fois de plus,
non seulement Almodóvar à réussit à nous offrir une galerie de personnages
haute en couleur mais aussi, et surtout, à nous pondre un synopsis qui va nous
entrainer dans les tourments familiaux d’une femme et des choix qu’elle fait,
au long de sa vie, choix qui, petit a petit, vont l’amener a la solitude, aux
regrets et à la dépression. Car oui, indéniablement, Julieta est un formidable
personnage, comme seul Almodóvar sait nous en offrir : préférant céder aux
charmes d’un bel inconnu dans un train plutôt que de discuter avec un homme
banal qui finira par se suicider, la jeune femme va, petit à petit, s’embourber
dans une succession de choix qui finiront par la priver de tous les
siens : son mari, sa fille, ses parents, son amant. Le choix narratif où
Julieta revient sur son passé, nous plonge donc dans un bonheur apparent, du
moins a ses débuts, mais dont on sait par avance qu’il finira de manière
dramatique : non seulement cela ne nuit nullement a l’ensemble mais, qui
plus est, cela renforce notre envie de découvrir comment cette femme en est
arrivée là et, plus particulièrement, a sa séparation avec sa fille.
Passionnant de bout en bout, fascinant de par sa simplicité qui n’est en fait
qu’apparente, Julieta est, indéniablement, un bon film, sans
nul doute pas le meilleur du sieur Almodóvar, il faut le reconnaitre, mais
comme ce dernier ne fait, de toutes façons, que de très bons films, vous pouvez
vous plonger sans plus tarder dans cette énième et si envoutante création du
meilleur réalisateur ibérique…
Points
Positifs :
-
Encore une fois, un magnifique film de Pedro Almodóvar, un réalisateur qui,
décidément, n’en rate jamais aucun. Il faut dire que, avec Julieta,
il nous livre ici le portrait d’une femme brisée par la vie mais qui s’avère
être tout simplement magnifique, comme a chaque fois – mais comment fait-il
donc pour se renouveler a chaque fois !?
-
Une histoire a priori simple, pas forcément spectaculaire – nous ne sommes pas
dans La Piel que Habito – mais qui n’en reste pas moins
passionnante de bout en bout. Il faut dire que le spectateur est très vite
captivé par le récit de cette femme, seule, souhaitant découvrir pourquoi cette
dernière ne voit plus sa fille depuis une dizaine d’années.
-
Pour ce qui est du casting, il n’y a rien a redire, celui-ci est tout
simplement parfait : bien entendu, Emma Suárez et Adriana Ugarte qui
jouent toutes deux le personnage de Julieta a deux périodes différentes de la
vie de cette dernière sortent du lot, mais je n’oublierait pas Rossy de Palma
dans le rôle d’une gouvernante oppressante qui nous renvoi a celle de Rebecca d’Alfred
Hitchcock.
Points
Négatifs :
-
Même si j’ai fortement apprécié ce Julieta, je le trouve tout de
même inférieur aux plus belles réalisations du maitre – et comme j’adore La
Mauvaise Education…
-
Les détracteurs de Pedro Almodóvar regretteront peut-être que celui-ci ne sorte
quasiment jamais de ses thèmes de prédilections – les femmes, le rapport a la
mère – mais bon, peut-on vraiment lui en vouloir vu qu’il est tellement doué et
se renouvelle à chaque fois ?
Ma
note : 8/10
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