La 317ème Section
La
317ème Section
En
mai 1954, durant la guerre d'Indochine, la 317ème section locale supplétive
composée de quatre Français et de quarante et un Laotiens reçoit l'ordre
d'abandonner le petit poste isolé de Luong Ba au Laos près de la frontière avec
le Tonkin au Viêt Nam, pour rallier une colonne partie au secours du camp
retranché de Diên Biên Phu dans le cadre de l'Opération D. Il faut rejoindre Tao
Tsaï, à cent cinquante kilomètres plus au sud, et s'user en affrontant la forêt
hostile, l'eau, les intempéries, les fièvres et les forces communistes Viêt
Minh qui déferlent de concert sur la section. Durant la marche, les soldats
apprennent avec consternation la chute du camp retranché de Diên Biên Phu. La
section est commandée par un officier, assisté de trois sous-officiers français
et d'un sous-officier laotien. Arrivé quinze jours plus tôt, l'officier, le
jeune sous-lieutenant Torrens vient tout juste de sortir de formation à
Saint-Cyr. Il est secondé par l'adjudant Willsdorff, Alsacien incorporé contre
son gré dans la Wehrmacht, vieux routier et vétéran de la Seconde Guerre
mondiale. Les sergents Roudier, Perrin et Ba Kut complètent l'encadrement.
La 317ème Section
Réalisation : Pierre
Schoendoerffer, Philippe Fourastié
Scénario : Pierre
Schoendoerffer d'après son roman éponyme
Musique : Pierre
Jansen et Gregorio García Segura
Production : Les
Productions Georges de Beauregard, Producciones Benito Perojo, Rome Paris Films
Genre : Guerre
Titre
en vo : La 317ème Section
Pays
d'origine : France, Espagne
Langue
d'origine : français
Date
de sortie : 31 mai 1965
Durée : 94
mn
Casting
:
Jacques
Perrin : le sous-lieutenant Torrens
Bruno
Cremer : l'adjudant Willsdorff
Pierre
Fabre : le sergent Roudier
Manuel
Zarzo : le caporal Perrin
Boramy
Tioulong : le sergent supplétif Ba Kut
Mon
avis : Cela faisait fort longtemps que j’avais
envie de voir La 317ème Section, film de Pierre Schoendoerffer
tiré du roman du même nom et, ne l’oublions pas, du même auteur, un film plutôt
méconnu de nos jours pour ce qui est du grand public mais qui, indéniablement,
aura marqué son époque lors de sa sortie. Le souci principal, c’est que,
depuis, beaucoup d’eau a couler sous les ponts et ce genre de films de guerre,
qui plus est, traitant d’un conflit – la décolonisation et dans le cas présent,
la guerre d’Indochine – dont les élites françaises ne souhaitent plus vraiment
entendre parler, si ce n’est sous le ton de la repentance, ne passe plus
vraiment. Cela est fort dommage car si de nos jours, le politiquement correct
est souvent ridicule, dans le cas de La 317ème Section, il l’est
totalement : en effet, ici, nul nostalgie de l’Indochine française, nul
jugement des forces en présence, quelles soient françaises ou vietnamiennes,
non, ce qui nous est tout juste montrer, et de fort belle manière par ailleurs,
c’est le récit de la fuite d’une poignée d’hommes, des soldats, qui, devant la
débâcle de Diên Biên Phu – saluée en son temps par les communistes en France –
n’ont qu’un seul objectif en tête, survivre. Ainsi, tout au long du film, le
spectateur se contente de suivre la fuit en avant au cœur de la jungle de cette
poignée d’hommes, et ce, dans des conditions difficiles : Viêt-Cong d’un
coté, humidité, insectes, maladies de l’autre, rien ne leur est épargné et ils
n’en tirent aucune gloire, y compris dans la mort. L’immersion, ici, est a son
comble puisque Schoendoerffer filme le tout caméra a l’épaule, ce qui est une
véritable nouveauté pour ce genre de films – et, accessoirement, repris maintes
et maintes fois par la suite – et le résultat, fatalement, est saisissant,
encore de nos jours, même si, il faut le reconnaitre, par certains cotés, le
film a un poil vieillit. Mais bon, malgré un final franchement expéditif et une
voix off qui m’aura un peu agacer au début, La 317ème Section n’en
reste pas moins un bon, que dis-je, un très bon film de guerre mais aussi un
film d’amitié, un film où des hommes, a mille lieux des lieux de pouvoir et
sans la moindre emprise sur les événements, ne cherchent qu’une seule chose,
survivre. Un film aussi, qui nous prouve que fut un temps, le cinéma français
osait encore nous offrir des œuvres audacieuses et qui sortaient des sentiers
battus, chose qui, il faut le reconnaitre, n’est plus vraiment le cas depuis
que la vie quotidienne de monsieur et madame tout le monde est devenu sa vache
a lait…
Points
Positifs :
-
Davantage qu’un simple film de guerre, La 317ème Section est
une œuvre qui met avant toute chose en avant l’homme devant l’adversité. En
effet, ici, si le conflit indochinois est bel et bien en toile de fond, ce qui
compte avant tout, c’est de suivre le périple de cette petite troupe de soldats
qui fuient les troupes Viêt-Cong au cœur de la jungle. Et si les combats sont
au rendez vous, d’autres difficultés, naturelles elles, sont également
présentes.
-
En plus d’avoir imposer a son équipe de tournage et a ses acteurs des
conditions assez dures, pour ne pas dire militaires, Pierre Schoendoerffer
a filmer tout cela caméra a l’épaule, ce qui est une première pour ce genre de
film et, bien entendu, augmente le sentiment d’immersion pour le spectateur.
-
Un film de guerre ? Un film d’amitié également ! Ainsi, Jacques
Perrin en jeune officier idéaliste et Bruno Cremer en baroudeur qui a tout
connu sont tout bonnement excellents !
-
Cela nous change tout de même un film entièrement tourné dans des décors
naturels.
-
Les français et les vietnamiens ne sont pas qualifiés de gentils ou de
méchants, le film ne prend pas parti pour ou contre l’Indochine française, ce
qui n’est pas plus mal.
Points
Négatifs :
- Un
final un poil trop expéditif, même si, malheureusement, c’était souvent le cas
avec certains films autrefois.
-
La voix off au début et qui revient a la fin, désolé mais il m’a plus agacé
qu’autre chose.
- La
317ème Section commence à accuser son age et si cela ne gênera pas les
plus agés ou les plus éclairés parmi un jeune public, pour les autres, ils
risquent de ne pas accrocher…
Ma
note : 7,5/10
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