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samedi 7 mai 2022

Jupiter's Legacy – Lutte de Pouvoirs


Jupiter's Legacy – Lutte de Pouvoirs
 
En 1932, au Maroc, Sheldon essaie de convaincre le capitaine d'un bateau de le conduire en un lieu précis sur sa carte. Il est persuadé que se trouve là-bas l'île qui hante ses pensées. Le marin finit par accéder à la requête du brillant jeune homme, même si pour lui, il n'y a jamais rien eu à cet endroit précis. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque son bateau arrivant aux coordonnées, une île se dessine... En mars 2013, le monde à bien changé et les super-héros sont désormais adulés de tous. Chloe et Brandon sont tous les deux les enfants du couple Grace-Utopian. Leurs parents espèrent qu'un jour ils prendront leur succession mais ce n'est pas vraiment leur souhait. Grace lance des associations caritatives et aime tester de nouvelles drogues. Brandon joue avec sa popularité et essaie de maîtriser le peu de pouvoirs qui se sont manifestés. Les excès de Chloe et de son frère vont mettre un peu plus en colère Utopian, mais dans l'ombre, leur oncle Walter qui peut manipuler les esprits, a fomenté un plan des plus machiavéliques...
 

Jupiter's Legacy – Lutte de pouvoirs
Scénario : Mark Millar
Dessins : Frank Quitely
Encrage : Frank Quitely
Couleurs : Peter Doherty
Couverture : Frank Quitely
Genre : Super-Héros
Editeur : Image Comics
Titre en vo : Jupiter's Legacy – Volume 1
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 21 avril 2015
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Panini Comics
Date de parution : 10 février 2016
Nombre de pages : 144
 
Liste des épisodes
Jupiter's Legacy 1-5
 
Mon avis :
 Si pour les amateurs de comics, il est bien naturellement inutile de présenter Mark Millar, scénariste britannique capable du meilleur comme du pire et qui, bien souvent, a un peu tendance à préférer la forme que le fond, je dois reconnaitre que c’est surtout pour Frank Quitely, formidable dessinateur qui officia chez les New X-Men de Grant Morrison et que j’ai retrouver, il y a tout juste quelques jours avec le très bon Flex Mentallo que je me suis lancé dans ce premier volume de Jupiter's Legacy, œuvre qui, ne serais-ce que pour ses auteurs, promettait énormément. Bien entendu, son postulat de départ avait son importance également et, ma foi, cette histoire de deux générations de super-héros, qui, bien entendu, ne se comprenaient plus – les plus jeunes ne supportant pas les anciennes valeurs de leurs ainés tandis que, parmi ceux-ci, régnait une certaine discorde sur le rôle même de super-héros, c’est-à-dire, être au service de l’humanité ou la guider – bref, cette histoire ne pouvait que le plaire. Alors bien sur, la thématique n’est pas nouvelle et les rapports entre surhommes et pouvoir de même que les conflits générationnels ont déjà été abordés, parfois de fort belle manière, par ailleurs. Ensuite, il y a le cas Millar, un auteur, comme je l’avais souligné, qui ne m’inspire plus grande confiance depuis bien longtemps et j’avais un peu peur que, une fois de plus, son scénario soit loin d’être à la hauteur de ce que l’on pouvait espérer. Fort heureusement, pour ce qui est de ce premier volet de Jupiter's Legacy, c’est à du bon Millar que l’on a affaire et cela, ma foi, c’est une bonne nouvelle ! Alors même si tout cela n’est pas d’une grande originalité, il faut savoir rendre à César ce qui lui appartient et reconnaitre que ce premier tome de Jupiter's Legacy, avec son scénario malin et diablement efficace s’avère être une belle réussite : multipliant les hommages a l’age d’or des comics, Millar fait naturellement le parallèle entre les origines de ses protagonistes, qui datent des années 30, avec celles des supers slips de Marvel et DC – le parallèle étant bien entendu fait entre Utopian et un certain Superman. De plus, avec Millar, il faut toujours s’attendre a ce petit coté subversif, ces multiples clins d’œil a l’actualité, la crise de 2008 étant abordé, celle-ci étant d’ailleurs au cœur de l’opposition entre Utopian et son frère, deux visions des choses, deux visions du rôle des super-héros, c’est-à-dire, être au service du peuple où lui montrer la voie en le dirigeant. Ajoutons a cela les fameux générationnels et ses enfants surpuissants mais complètement paumés moralement sans oublier des dialogues bien sentis et vous comprendrez sans nul doute, pourquoi j’ai affirmé que, avec ce premier volet de Jupiter's Legacy nous avons affaire à un bon Millar. Petite cerise sur le gâteau, il y a, naturellement, les dessins d’un Frank Quitely, fidèle à lui-même, c’est-à-dire, très bon, ce qui ravira, bien entendu, les fans de l’artiste et confirmera, au passage, définitivement, tout le bien que l’on peut penser de ce premier volet de Jupiter's Legacy. Espérons à présent que la suite soit aussi bonne, mais ceci est une autre histoire…
 

Points Positifs
 :
- Le scénario efficace de Mark Millar, avec deux crédos importants : le rôle que doit jouer la communauté super-héroique et, bien sur, les problèmes générationnels entre les anciens, ceux de l’age d’or, et leur progéniture, plus borderline et aux valeurs complètement différentes.
- Les références sont nombreuses dans cet album, ne serais ce que pour les liens entre la Crise de 29 et la création des super-héros : réelle dans Jupiter's Legacy, dans la culture populaire dans le monde réel avec la création de Superman – Utopian étant, bien entendu, une référence a l’homme d’acier.
- Frank Quitely aux dessins, bien entendu, toujours aussi excellent et qui livre ici une prestation fidèle à lui-même, c’est-à-dire, parfaite.
- Les deux héros, Chloe et Brandon, enfants des plus grands super-héros au monde, et qui, bien entendu, ont énormément de mal avec cet héritage oh combien encombrant ce qui les fera réagir de manière différente et annonce une opposition à venir.
- Mine de rien, c’est fou tout ce qui se passe dans ces cinq épisodes : présentation des protagonistes et de leur univers, révélations sur leurs origines, coup d’état et mort des deux plus grands super-héros, prise de pouvoir mondiale de la communauté super-héroique, chasse  a l’homme des derniers récalcitrants… et je ne parle des nombreuses scènes marquantes.   
- La colorisation de Peter Doherty.
 
Points Négatifs :
- S’il faut trouver un véritable défaut à Jupiter's Legacy alors, il faut reconnaitre que tout cela à déjà été abordé pas mal de fois dans le passé et que la thématique n’est plus très originale ; mais bon, si cela peut déplaire, si la qualité est au rendez vous, pourquoi se plaindre ?
- Mark Millar oblige, on a tout de même affaire à un scénario plus spectaculaire que véritablement profond – après tout, l’action prend le pas sur la réflexion alors qu’il y avait matière à faire davantage selon moi.
 
Ma note : 8/10

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