Dieu
crée, l'Homme détruit
Aux
abords de l'école primaire de Westport, deux enfants apeurés sont abattus en
pleine nuit par un groupe de tueurs professionnels, nommés les Purificateurs.
La raison ? Ceux-ci n'ont commis que « le crime » d'être
nés mutants. Leurs cadavres sont ensuite accrochés à une balançoire, un
écriteau posé sur leurs poitrines pour bien indiquer aux badauds la raison de
leur funeste destin. Magnéto arrive plus tard sur les lieux. Ce meurtre gratuit
de deux innocents le rend fou de rage, il fait le serment de les venger et de
traquer les assassins. New York, quartier général d'une mission évangélique. A
sa tête se trouve le révérend William Stryker, un télé-évangéliste dont le
créneau est la haine des mutants, à commencer par les plus célèbres d'entre
eux, à savoir les X-Men. Chose étonnante, il semble disposer d'un dossier
complet sur eux, leurs capacités ainsi que leur identité secrète.
Dieu crée, l'Homme détruit
Scénario
: Chris Claremont
Dessins
: Brent Anderson
Encrage : Brent
Anderson, Steve Oliff
Couverture
: Brent Anderson
Genre : Super
Héro
Editeur
: Marvel Comics
Titre
en vo : X-Men – God Loves, Man Kills
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: 1er
trimestre 1982
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Panini
Date
de parution : 01 janvier 2003
Nombre
de pages : 64
Mon
avis : En 1982, suite au succès
phénoménal que connait la série X-Men depuis sa reprise en
main par Chris Claremont, quelques années auparavant, qui vient d’atteindre des
sommets scénaristiques avec la saga du Phénix Noir et qui, comme chacun sait,
ne se démordra pas pendant encore bien des années, du côté de chez les têtes
pensantes de Marvel, on souhaite toucher un public plus adulte, et,
pour cela, notre groupe de mutants préférés apparait comme étant celui qui peut
y parvenir, et ce, pour deux raisons principales : grâce au talent de son
auteur, bien entendu, mais aussi grâce aux fondements même de la série, car
comme chacun sait, avant d’être un groupe de super-héros, les X-Men, ce sont
les juifs, les noirs, les homos, les latinos, bref, tous les réprouvés de la
Terre, tous ceux qui en prennent plein la gueule, que l’on moque et que l’on
accuse de tous les maux. Et justement, avec ce Dieu crée, l’homme
détruit, nos X-Men se retrouvent dans l’un des rôles qui leur va le plus à
ravir, celui de parias, avec, comme adversaire du moment, un télé-évangéliste
du nom de Stryker qui est bien décidé à provoquer un véritable génocide de la
race mutante et ce, au nom de Dieu. C’est sombre, très dur même par moments,
Claremont s’en donne franchement à cœur joie et sincèrement, cela fait du bien
de voir enfin des auteurs de comics avoir un peu les coudées franches sur une
œuvre qui, sur le coup, lorgne largement du côté des productions
européennes : des enfants sont abattus, les hommes de Dieu sont de sacrés
salauds, il y a des morts en pagaie et, petite cerise sur le gâteau, Erik
Lehnsherr, le grand Magneto en personne, présenté enfin sous un jour moins
tranché que par le passé, s’allie même à ses anciens adversaires afin de
contrer la menace Stryker. Indéniablement un grand moment de la franchise X-Men du
début des années 80 et qui, même si je trouve qu’elle a un peu vieilli de par
ses dessins, n’en reste pas moins un incontournable pour tout fan de la série
qui se respecte.
Points
Positifs :
- Une
première pour la franchise X-Men avec un récit adulte qui vise
un public plus mature ; ça tombe bien, vu la thématique de la série,
celle-ci s’y prête à merveille.
-
Enfant morts, un révérend aux idées extrémistes et prêt à un génocide, Xavier
torturé… Claremont s’en donne à cœur joie et va très loin dans son
scénario ; pour rappel, on est en 1982 !
-
Un Magnéto présenté enfin de façon plus humaine : bientôt, il prendra la
tête de l’institut Xavier mais pour le moment, ce virage idéologique et la
façon dont on voit le personnage est un grand pas en avant pour le maitre du
magnétisme.
Points
Négatifs :
-
Ce n’est pas que je n’apprécie pas le travail de Brent Anderson mais je trouve
que trente ans après, ces dessins ont un peu mal vieillis.
-
La séquence dans la salle des dangers ne sert strictement à rien et casse le
rythme d’un récit sans fautes par ailleurs.
Ma
note : 8/10
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