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mercredi 28 avril 2021

Elle s’appelait Sarah


Elle s’appelait Sarah
 
Julia Jarmond, journaliste américaine installée en France depuis 20 ans, enquête sur l'épisode douloureux du Vel d'Hiv. En remontant les faits, son chemin croise celui de Sarah, une petite fille qui avait 10 ans en juillet 1942. Ce qui n'était que le sujet d'un article devient alors, pour Julia, un enjeu personnel, dévoilant un mystère familial. Comment deux destins, à 60 ans de distance, vont-ils se mêler pour révéler un secret qui bouleversera à jamais la vie de Julia et de ses proches ? La vérité issue du passé a parfois un prix dans le présent...
 

Elle s’appelait Sarah
Réalisation : Gilles Paquet-Brenner
Scénario : Serge Joncour, Gilles Paquet-Brenner, d'après le roman de Tatiana de Rosnay
Musique : Max Richter
Production : Hugo Productions - Studio 37, TF1 Droits Audiovisuels, France 2 Cinéma
Genre : Drame
Titre en vo : Elle s’appelait Sarah
Pays d'origine : France
Langue d'origine : français
Date de sortie : 13 octobre 2010
Durée : 111 mn
 
Casting :
Kristin Scott Thomas : Julia Jarmond
Mélusine Mayance : Sarah, enfant
Frédéric Pierrot : Bertrand Tézac, le mari de Julia
Karina Hin : Zoé Tézac, la fille de Julia
Michel Duchaussoy : Édouard Tézac, le beau-père de Julia
Gisèle Casadesus : Mamé Tézac, mère d'Edouard, grand-mère de Bertrand
Niels Arestrup : Jules Dufaure, le fermier
Dominique Frot : Geneviève Dufaure, sa femme
Vinciane Millereau : Nathalie Dufaure, leur arrière-petite fille
Natasha Mashkevich : Rywka Starzynski, la mère de Sarah
Arben Bajraktaraj : Wladyslaw Starzynski, le père de Sarah
Paul Mercier : Michel Starzynski, le frère de Sarah
George Birt : Richard Rainsferd, le mari de Sarah
Aidan Quinn : William Rainsferd, le fils de Sarah
Frédérick Guillaud : Richard Rainsferd, jeune
Charlotte Poutrel : Sarah, jeune femme
Maxim Driesen : Édouard Tézac, enfant
Sarah Ber : Rachel
James Gerard : Mike Bambers
Joe Rezwin : Joshua
Kate Moran : Alexandra
Alexandre Le Provost : le policier en civil
Serpentine Teyssier : Mme Royer, la gardienne de l'immeuble de la rue de Saintonge
Simon Eine : Franck Lévy
Julie Fournier : Anna, la femme brune au Vel d'Hiv
Nicolas Seconda : le gendarme zélé au Vel d'Hiv
Céline Caussimon : l'infirmière au Vel d'Hiv
Paige Barr : Ornella Harris
Joanna Merlin : Madame Rainsferd
Sylviane Fraval : Colette, la mère de Bertrand Tézac
Dan Herzberg : Jacques, le gendarme rouquin
Nancy Tate : Alice
Maurice Lustyk : l'homme au violon
Xavier Béja : André Tézac
Jacqueline Noëlle : la vieille femme
Jean-Pierre Hutinet : le médecin du village
Jonathan Kerr : l'officier de police du camp
Matthias Kress : l'officier allemand à la ferme Dufaure
Viktoria Li : l'infirmière à la clinique
 
Mon avis : 
Avant tout autre chose, c'est-à-dire, avant de me plonger dans la critique de l’adaptation cinématographique du roman éponyme de Tatiana de Rosnay, il me semble impossible de ne pas faire le lien avec une autre œuvre traitant dans les grandes lignes (car dans Elle s’appelait Sarah, ce n’est qu’un épisode, certes important j’en conviens) du même sujet, c'est-à-dire de la responsabilité française, longtemps ignorée car on n’en parlais pas, de la déportation et de la mort de milliers de juifs pendant la seconde guerre mondiale, je veux bien évidement parler de La Rafle, œuvre sensé nous émouvoir au possible sur la terrible rafle du Vel d'Hiv en 1942 par les autorités françaises et sur le sort des déportés juifs, et qui m’avait, premièrement, laisser froid, mais qui par-dessus le marché, s’avérait être assez médiocre dans l’ensemble. Rassurez vous, dans Elle s’appelait Sarah, la qualité est tout autre, cependant, ce n’est pas, selon moi, une raison de sauter au plafond de joie non plus, mais je vais tenter de m’expliquer au mieux sur mon ressenti. Tout d’abord, je connaissais par avance les grandes lignes de l’intrigue : ma femme ayant lu le bouquin et me l’ayant maintes fois vanté, ce fut donc en connaisseur de la chose que je me suis laisser tenter par le visionnage de la chose. Bien évidement, le fait de connaître certains éléments de l’histoire est un fait qui peut être a double tranchant : parfois, cela ne gène pas du tout mais cela peut être le contraire. Ainsi, l’élément le plus dramatique de l’histoire personnelle de Sarah, lié a la mort de son frère dont elle est forcement responsable malgré elle, celui qui marquera sa vie future, sa personnalité, bref, l’élément le plus important en quelque sorte, je le connaissais a l’avance, ce qui, dans le cas présent, m’a desservi. Quelque part, j’aurais souhaité ne rien savoir à l’avance car pour ce qui est de l’effet de surprise, on repassera… et plus j’y réfléchis, quelques heures a peine après avoir vu ce film, et plus je pense que c’est cela qui est responsable de mon ressenti final. Car indéniablement, soyons clair : autant La Rafle était médiocre, autant Elle s’appelait Sarah est un bon film, cela, je ne peux le nier. Mais quelque part, la comparaison est facile au vu du peu d’intérêt du premier citer. Cependant, comment ne pas reconnaître les qualités intrinsèques d’une intrigue captivante, émouvante, comment ne pas s’intéresser pour la quête du personnage principal, la journaliste (interprété par une Kristin Scott Thomas plus que correcte) empêtrée dans des secrets familiaux aussi lourds, comment ne pas éprouver de la compassion pour le personnage de Sarah qui, en croyant sauver son petit frère, est responsable de sa perte, comment ne pas comprendre son mal être futur, sa volonté de refouler son judaïsme au plus profond d’elle-même (et accessoirement, ce fait n’est pas inventer, cela arriva a beaucoup a l’issu de la Shoah), bref, comment ne pas se dire, en voyant cette œuvre, que oui, indéniablement, Elle s’appelait Sarah est un bon film ? De même, comment ne pas constater que les quelques minutes où l’action se déroule dans le Vélodrome d’Hiver de triste mémoire marquent bien plus les esprits que la demi-heure ou les trois quarts d’heures auxquels on eut droit dans La Rafle ? De plus, comment ne pas applaudir des deux mains avec la scène où l’ancien Président, Jacques Chirac, fait son fameux discours au sujet de rafle du Vel d'Hiv (bah oui, avant lui, on n’en parlait pas trop de cette sombre page de l’Histoire de France dans nos vertes contrées), et surtout, lors de la discussion entre les journalistes américains, quand l’un d’eux répondit a la judicieuse question « mais qu’aurez tu fais ? » : « et bien, j’aurais vu ca a la télé comme les morts de civils en Irak ou en Afghanistan ». Bah oui, comme quoi, de simples répliques marquent bien plus les esprits que tout un film, sensé lui nous émouvoir (sinon, on est des nazis, c’est ce que la réalisatrice de La Rafle avait prétendu de ceux qui n’aimaient pas son film). Alors, malgré toutes ces qualités que je mets en avant, pourquoi ma relative déception ? En fait, et si je mets de coté la très grosse aberration de ce film (au sujet de la fille de la journaliste, quand on l’a voit, elle a l’air d’avoir dans les 15 ans, puis, deux ans plus tard, son père nous dit qu’elle en a 14… hum, franchement, faudrait faire gaffe parfois avec le choix des acteurs) qui me fit bondir, disons que en quelque sorte, je m’attendais a un truc énorme, qui allais m’émouvoir au possible et qu’au final, bah, ce fut loin d’être le cas. De même, si certains éléments m’ont intéressé, d’autres, comme les problèmes de couple entre Kristin Scott Thomas et son mari, l’histoire du bébé que celui-ci ne désire pas etc. m’a laissé plutôt froid… Elle s’appelait Sarah est un bon film, cela est évidant, mais ce n’est pas non plus le film de l’année, bien au contraire. Je conseillerais aux amateurs du genre d’aller le voir en toute confiance, cependant, dans mon cas, je m’étais un peu trop monté la tète avant coup, d’où ma relative déception. Et comme en plus, j’avais un peu trop bien manger juste avant et que je le sommeil me gagnait, peut être que je n’étais pas non plus dans les meilleures conditions pour apprécier a sa juste valeur ce film… mais ceci est une autre histoire…
 

Points Positifs
 :
- Dans l’ensemble, Elle s’appelait Sarah est un bon film. Plutôt bien réaliser, émouvant, intéressant lorsqu’il le faut, il nous entraine dans le passé d’une gamine juive pendant la Seconde Guerre Mondiale et comment elle a survécu. Bien évidement, les révélations sur ce passé seront responsables de la découverte de quelques secrets de familles pour le moins inavouables et qui devaient être nombreux, à une certaine époque, en France.
- Si Kristin Scott Thomas est, tout naturellement, égale à elle-même, on notera la performance de la toute jeune Mélusine Mayance.
- Elle est tout de même horrible la mort du petit frère de Sarah.
- Il est intéressant d’avoir inclut, ici, le fameux discours de Jacques Chirac qui fut le premier Président Français à reconnaitre la responsabilité de son pays dans la déportation et la mort de dizaines de milliers de juifs.
- La partie consacrée à la rafle du Vel d'Hiv ne dure pas très longtemps mais est nettement plus réussie que le film La Rafale dans son intégralité.
 
Points Négatifs :
- Des sous intrigues complètement inutiles et qui n’apportent strictement rien au scénario si ce n’est que ce dernier se voit alourdir inutilement – par exemple, la grossesse de l’héroïne n’apporte strictement rien à l’histoire.
- Pas mal  d’aberrations comme, par exemple, deux personnages américains qui parlent en… français – le type ayant un accent horrible – ou la fille qui à 15 ans puis 14 lorsque deux années se sont écoulées…
- Un final un peu raté selon moi avec un dialogue qui n’apporte pas grand-chose, il faut le reconnaitre.
 
Ma note : 7/10

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