Elle s’appelait Sarah
Elle
s’appelait Sarah
Julia
Jarmond, journaliste américaine installée en France depuis 20 ans, enquête sur
l'épisode douloureux du Vel d'Hiv. En remontant les faits, son chemin croise
celui de Sarah, une petite fille qui avait 10 ans en juillet 1942. Ce qui
n'était que le sujet d'un article devient alors, pour Julia, un enjeu
personnel, dévoilant un mystère familial. Comment deux destins, à 60 ans de
distance, vont-ils se mêler pour révéler un secret qui bouleversera à jamais la
vie de Julia et de ses proches ? La vérité issue du passé a parfois un prix
dans le présent...
Elle s’appelait Sarah
Réalisation : Gilles
Paquet-Brenner
Scénario : Serge
Joncour, Gilles Paquet-Brenner, d'après le roman de Tatiana de Rosnay
Musique : Max
Richter
Production : Hugo
Productions - Studio 37, TF1 Droits Audiovisuels, France 2 Cinéma
Genre : Drame
Titre
en vo : Elle s’appelait Sarah
Pays
d'origine : France
Langue
d'origine : français
Date
de sortie : 13 octobre 2010
Durée : 111
mn
Casting :
Kristin
Scott Thomas : Julia Jarmond
Mélusine
Mayance : Sarah, enfant
Frédéric
Pierrot : Bertrand Tézac, le mari de
Julia
Karina
Hin : Zoé Tézac, la fille de
Julia
Michel
Duchaussoy : Édouard Tézac,
le beau-père de Julia
Gisèle
Casadesus : Mamé Tézac,
mère d'Edouard, grand-mère de Bertrand
Niels
Arestrup : Jules Dufaure,
le fermier
Dominique
Frot : Geneviève Dufaure, sa
femme
Vinciane
Millereau : Nathalie
Dufaure, leur arrière-petite fille
Natasha
Mashkevich : Rywka
Starzynski, la mère de Sarah
Arben
Bajraktaraj : Wladyslaw
Starzynski, le père de Sarah
Paul
Mercier : Michel Starzynski, le
frère de Sarah
George
Birt : Richard Rainsferd, le mari
de Sarah
Aidan
Quinn : William Rainsferd, le fils
de Sarah
Frédérick
Guillaud : Richard
Rainsferd, jeune
Charlotte
Poutrel : Sarah, jeune femme
Maxim
Driesen : Édouard Tézac, enfant
Sarah
Ber : Rachel
James
Gerard : Mike Bambers
Joe
Rezwin : Joshua
Kate
Moran : Alexandra
Alexandre
Le Provost : le policier en
civil
Serpentine
Teyssier : Mme Royer, la
gardienne de l'immeuble de la rue de Saintonge
Simon
Eine : Franck Lévy
Julie
Fournier : Anna, la femme
brune au Vel d'Hiv
Nicolas
Seconda : le gendarme zélé au Vel
d'Hiv
Céline
Caussimon : l'infirmière
au Vel d'Hiv
Paige
Barr : Ornella Harris
Joanna
Merlin : Madame Rainsferd
Sylviane
Fraval : Colette, la mère de
Bertrand Tézac
Dan
Herzberg : Jacques, le
gendarme rouquin
Nancy
Tate : Alice
Maurice
Lustyk : l'homme au violon
Xavier
Béja : André Tézac
Jacqueline
Noëlle : la vieille femme
Jean-Pierre
Hutinet : le médecin du village
Jonathan
Kerr : l'officier de police du
camp
Matthias
Kress : l'officier allemand à la
ferme Dufaure
Viktoria
Li : l'infirmière à la clinique
Mon
avis : Avant tout autre chose, c'est-à-dire,
avant de me plonger dans la critique de l’adaptation cinématographique du roman
éponyme de Tatiana de Rosnay, il me semble impossible de ne pas faire le lien
avec une autre œuvre traitant dans les grandes lignes (car dans Elle
s’appelait Sarah, ce n’est qu’un épisode, certes important j’en conviens)
du même sujet, c'est-à-dire de la responsabilité française, longtemps ignorée
car on n’en parlais pas, de la déportation et de la mort de milliers de juifs
pendant la seconde guerre mondiale, je veux bien évidement parler de La
Rafle, œuvre sensé nous émouvoir au possible sur la terrible rafle du Vel
d'Hiv en 1942 par les autorités françaises et sur le sort des déportés juifs,
et qui m’avait, premièrement, laisser froid, mais qui par-dessus le marché,
s’avérait être assez médiocre dans l’ensemble. Rassurez vous, dans Elle
s’appelait Sarah, la qualité est tout autre, cependant, ce n’est pas, selon
moi, une raison de sauter au plafond de joie non plus, mais je vais tenter de
m’expliquer au mieux sur mon ressenti. Tout d’abord, je connaissais par avance
les grandes lignes de l’intrigue : ma femme ayant lu le bouquin et me l’ayant
maintes fois vanté, ce fut donc en connaisseur de la chose que je me suis
laisser tenter par le visionnage de la chose. Bien évidement, le fait de
connaître certains éléments de l’histoire est un fait qui peut être a double
tranchant : parfois, cela ne gène pas du tout mais cela peut être le contraire.
Ainsi, l’élément le plus dramatique de l’histoire personnelle de Sarah, lié a
la mort de son frère dont elle est forcement responsable malgré elle, celui qui
marquera sa vie future, sa personnalité, bref, l’élément le plus important en
quelque sorte, je le connaissais a l’avance, ce qui, dans le cas présent, m’a
desservi. Quelque part, j’aurais souhaité ne rien savoir à l’avance car pour ce
qui est de l’effet de surprise, on repassera… et plus j’y réfléchis, quelques
heures a peine après avoir vu ce film, et plus je pense que c’est cela qui est
responsable de mon ressenti final. Car indéniablement, soyons clair :
autant La Rafle était médiocre, autant Elle s’appelait
Sarah est un bon film, cela, je ne peux le nier. Mais quelque part, la
comparaison est facile au vu du peu d’intérêt du premier citer. Cependant,
comment ne pas reconnaître les qualités intrinsèques d’une intrigue captivante,
émouvante, comment ne pas s’intéresser pour la quête du personnage principal,
la journaliste (interprété par une Kristin Scott Thomas plus que correcte)
empêtrée dans des secrets familiaux aussi lourds, comment ne pas éprouver de la
compassion pour le personnage de Sarah qui, en croyant sauver son petit frère,
est responsable de sa perte, comment ne pas comprendre son mal être futur, sa
volonté de refouler son judaïsme au plus profond d’elle-même (et
accessoirement, ce fait n’est pas inventer, cela arriva a beaucoup a l’issu de
la Shoah), bref, comment ne pas se dire, en voyant cette œuvre, que oui,
indéniablement, Elle s’appelait Sarah est un bon film ? De
même, comment ne pas constater que les quelques minutes où l’action se déroule
dans le Vélodrome d’Hiver de triste mémoire marquent bien plus les esprits que
la demi-heure ou les trois quarts d’heures auxquels on eut droit dans La
Rafle ? De plus, comment ne pas applaudir des deux mains avec la scène
où l’ancien Président, Jacques Chirac, fait son fameux discours au sujet
de rafle du Vel d'Hiv (bah oui, avant lui, on n’en parlait pas trop de
cette sombre page de l’Histoire de France dans nos vertes contrées), et
surtout, lors de la discussion entre les journalistes américains, quand l’un
d’eux répondit a la judicieuse question « mais qu’aurez tu fais ? » : «
et bien, j’aurais vu ca a la télé comme les morts de civils en Irak ou en
Afghanistan ». Bah oui, comme quoi, de simples répliques marquent bien plus
les esprits que tout un film, sensé lui nous émouvoir (sinon, on est des nazis,
c’est ce que la réalisatrice de La Rafle
avait prétendu de ceux qui n’aimaient pas son film). Alors, malgré toutes ces
qualités que je mets en avant, pourquoi ma relative déception ? En fait, et si
je mets de coté la très grosse aberration de ce film (au sujet de la fille de
la journaliste, quand on l’a voit, elle a l’air d’avoir dans les 15 ans, puis,
deux ans plus tard, son père nous dit qu’elle en a 14… hum, franchement,
faudrait faire gaffe parfois avec le choix des acteurs) qui me fit bondir,
disons que en quelque sorte, je m’attendais a un truc énorme, qui allais
m’émouvoir au possible et qu’au final, bah, ce fut loin d’être le cas. De même,
si certains éléments m’ont intéressé, d’autres, comme les problèmes de couple
entre Kristin Scott Thomas et son mari, l’histoire du bébé que celui-ci ne
désire pas etc. m’a laissé plutôt froid… Elle s’appelait Sarah est
un bon film, cela est évidant, mais ce n’est pas non plus le film de l’année,
bien au contraire. Je conseillerais aux amateurs du genre d’aller le voir en
toute confiance, cependant, dans mon cas, je m’étais un peu trop monté la tète
avant coup, d’où ma relative déception. Et comme en plus, j’avais un peu trop
bien manger juste avant et que je le sommeil me gagnait, peut être que je
n’étais pas non plus dans les meilleures conditions pour apprécier a sa juste
valeur ce film… mais ceci est une autre histoire…
Points
Positifs :
- Dans
l’ensemble, Elle s’appelait Sarah est
un bon film. Plutôt bien réaliser, émouvant, intéressant lorsqu’il le faut, il
nous entraine dans le passé d’une gamine juive pendant la Seconde Guerre
Mondiale et comment elle a survécu. Bien évidement, les révélations sur ce
passé seront responsables de la découverte de quelques secrets de familles pour
le moins inavouables et qui devaient être nombreux, à une certaine époque, en
France.
-
Si Kristin Scott Thomas est, tout naturellement, égale à elle-même, on notera
la performance de la toute jeune Mélusine Mayance.
-
Elle est tout de même horrible la mort du petit frère de Sarah.
-
Il est intéressant d’avoir inclut, ici, le fameux discours de Jacques Chirac
qui fut le premier Président Français à reconnaitre la responsabilité de son
pays dans la déportation et la mort de dizaines de milliers de juifs.
-
La partie consacrée à la rafle du Vel d'Hiv ne dure pas très longtemps mais est
nettement plus réussie que le film La
Rafale dans son intégralité.
Points
Négatifs :
- Des
sous intrigues complètement inutiles et qui n’apportent strictement rien au
scénario si ce n’est que ce dernier se voit alourdir inutilement – par exemple,
la grossesse de l’héroïne n’apporte strictement rien à l’histoire.
-
Pas mal d’aberrations comme, par
exemple, deux personnages américains qui parlent en… français – le type ayant
un accent horrible – ou la fille qui à 15 ans puis 14 lorsque deux années se
sont écoulées…
-
Un final un peu raté selon moi avec un dialogue qui n’apporte pas grand-chose,
il faut le reconnaitre.
Ma
note : 7/10
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