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lundi 26 avril 2021

Paterson


Paterson
 
Paterson est un chauffeur de bus vivant à Paterson, ville ouvrière du New Jersey. Il mène une vie réglée, paisible, harmonieuse. Il se lève sans réveille-matin entre 6 h 11 et 6 h 15, parfois à 6 h 28. Il conduit son bus, observant l'animation des rues, captant amusé les conversations de ses passagers… et voyant des jumeaux partout, depuis que sa compagne a rêvé qu'elle en attendait. Il déjeune sur un banc, face au pont Chasm et aux chutes de la rivière Passaic. Il profite de cette pause pour écrire des vers dans son carnet secret. Car il rédige des poèmes inspirés de sa vie et de ses rencontres. Il décèle de la poésie dans la routine, dans les rituels et les décors, dans la banalité de menus incidents, dans les paroles des humains qu'il côtoie. Ses vers libres chantent les petits riens du quotidien, des choses ordinaires comme ces boîtes d'allumettes désuètes qui traînent sur le bar de sa cuisine. Le soir, Paterson retrouve sa maison, sa compagne Laura. Il va promener leur bouledogue, s'arrête dans un bar où il croise des amis et boit une bière.
 

Paterson
Réalisation : Jim Jarmusch
Scénario : Jim Jarmusch
Musique : Sqürl (Jim Jarmusch, Carter Logan, Shane Stoneback)
Production : Amazon Studios, Animal Kingdom, Inkjet Productions, K5 Film, Le Pacte
Genre : Drame
Titre en vo : Paterson
Pays d'origine : Etats-Unis, Allemagne, France
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 17 novembre 2016
Durée : 118 mn
 
Casting :
Adam Driver : Paterson, conducteur de bus
Golshifteh Farahani : Laura, compagne de Paterson
Nellie : Marvin, bouledogue anglais du couple, facétieux, tyrannique, jaloux
Rizwan Manji : Donny, chef du dépôt des bus
Dominic Liriano et Jaden Michael : les enfants parlant du boxeur Rubin « Hurricane » Carter
Barry Shabaka Henley : Doc, le patron du bar
Trevor Parham : Sam, copain de bar de Paterson
Troy T. Parham : Dave, frère jumeau de Sam
Brian McCarthy : Jimmy, un usager du bus, prétendu séducteur négligeant de pousser son avantage
Frank Harts : Luis, copain de Jimmy, prétendu séducteur tout aussi peu réaliste
Luis Da Silva Jr. : Blood, l'un des jeunes dans la voiture décapotable
William Jackson Harper : Everett, amoureux éconduit
Chasten Harmon : Marie, la jeune fille harcelée par Everett
Cliff Smith, dit Method Man : Method Man, rappeur de lavomatique
Kara Hayward : l'étudiante anarchiste
Jared Gilman : l'étudiant anarchiste
Sterling Jerins : la jeune poétesse
Johnnie Mae : la femme de Doc
Masatoshi Nagase : le poète japonais
 
Mon avis :
 Ce fut un peu avec une certaine curiosité que je me suis lancé dans le visionnage de Paterson, long métrage du sieur Jim Jarmusch, réalisateur haut en couleur, un peu pour celui-ci, bien entendu, mais aussi et surtout pour la présence de Adam Driver, un acteur que j’apprécie plutôt bien et que j’avais même trouver excellent dans Marriage Story, magnifique film sur la séparation d’un couple et dont je vous ai parler en janvier dernier… Le postulat de départ, cependant, me bottait moins : suivre la vie quotidienne d’un chauffeur de bus, poète à ses heures, sincèrement, cela ne m’emballait pas plus que cela, mais bon, après coup, et sans crier au génie, loin de là, Paterson sera apparu comme étant un bon film, plutôt singulier certes, mais suffisamment plaisant, en tous cas, pour que j’en garde une bonne opinion. Car bon, comment dire… ici, nous avons droit a ce que l’on peut appeler l’éloge de la banalité de la vie quotidienne et nous suivons, jours après jours, le quotidien de ce personnage assez taiseux qui se réveille vers six heures, prend son petit déjeuner, part au travail en pensant a ses poèmes, conduit son bus en écoutant la conversation des passagers et en voyant des jumeaux partout, rentre chez lui, discute avec sa femme, artiste un peu barrée, puis, en promenant son chien, en profite pour finir ses soirées dans un café où il a ses habitudes. Et chaque jour, c’est la même rengaine, encore et encore, jusqu’à a ce week-end qui, finalement, apportera un peu de nouveauté à cette routine… Présenté ainsi, il est évidant que Paterson n’a rien de bien emballant et je reconnais que, au bout d’un moment, il est difficile de ne pas trouver le temps long, cependant et, assez curieusement, on se prend au jeu, peut-être pour la simple et bonne raison que cette routine quotidienne, quelque part, c’est un peu celle de tout le monde, qu’elle nous est terriblement familière et que, ma foi, malgré tout, cela ne nous empêche pas d’être heureux, du moins, si l’on sait apprécier le temps présent… Bref, un film plutôt sympathique, certes assez spécial mais qui ravira les amateurs de cinéma un peu décalé, un peu moins grand public mais qui n’en possède pas moins bien des qualités…
 

Points Positifs
 :
- Aussi surprenant que cela puisse paraitre, on finit par se prendre au jeu de cet éloge de la routine. Il faut dire que Paterson, s’il est un film assez singulier, n’en reste pas moins assez plaisant et que cette successions de jours qui pourraient paraitre tous plus moroses les uns que les autres finissent par apparaitre comme étant plus intéressants que prévu, ce, par le biais de légères différences assez bien trouvées.
- Peut-être que cet éloge de la routine nous touche car tout a chacun possède sa propre routine et que, quelque part, c’est aussi cela la vie et que l’on peut y trouver son bonheur dans celle-ci…
- Des protagonistes assez barrés dans l’ensemble, quand a leurs discussions, qui le sont tout autant, disons qu’elles font toute la saveur de ce film.
- Une mise en scène franchement réussie de la part de Jim Jarmusch, même si ce n’est pas vraiment une surprise.
- Adam Driver est plutôt bon dans ce film, mais bon, suis-je tout à fait objectif vu que je suis plutôt fan de ce dernier ?
- L’ensemble est assez amusant finalement…
 
Points Négatifs :
- Bon, il faut reconnaitre que Paterson n’est pas le film le plus captivant qui soit et que cette éloge de la routine fait que, au bout d’un moment, on finit par trouver le temps long devant cette succession de jours qui se ressemblent tous. Fort heureusement, l’ensemble fonctionne plutôt bien mais cela n’empêche pas quelques longueurs…
Paterson est une œuvre absolument pas grand public pour un sou. Il faut dire que pour sa mise en scène, sa mise en avant de la routine et son rythme assez lent, ce film a de quoi en faire fuir plus d’un.
 
Ma note : 7/10

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