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lundi 19 avril 2021

Le Chant du Bourreau


Le Chant du Bourreau
 
Lors d’un concert au Madison Square Garden, Charles Xavier, fidèle a son idéal, fait de son mieux pour assurer la cohabitation pacifique entre humains et mutants. Un beau discours, émouvant, qui ne trouve guère d’échos positifs dans le public, tandis que ses élèves assurent une protection rapprochée mais qui s’avère inefficace : Cable, aussi incroyable que cela puisse paraitre, lui tire dessus et le blesse grièvement, laissant Xavier dans un état critique, qui plus est infecté par le virus techno-organique qui ronge déjà le corps du leader de X-Force. Son forfait effectué, Cable s'est enfui et les X-Men et X-Factor se lancent sur ses traces. Au même moment, Jean Grey et Scott Summers, sont enlevés par les Cavaliers d’Apocalypse qui les remettent à un individu bien mystérieux du nom de Stryfe, un homme qui semblerait tirer toutes les ficelles dans l’ombre…
 

Le Chant du Bourreau
Scénario : Scott Lobdell, Fabian Nicieza, Peter David
Dessins : Andy Kubert, Greg Capullo, Jae Lee, Brandon Peterson, Larry Stroman
Encrage : Terry Austin, Harry Candelario, Andy Kubert, Al Milgrom, Jimmy Palmiotti, Dan Panosian, Mark Pennington
Couleurs : Joe Rosas, Glynis Oliver, Mike Thomas, Steve Buccellato, Marie Javins, Brad Vancata
Couverture : Andy Kubert
Genre : Super-Héros
Editeur : Marvel
Titre en vo : The Executioner's Song
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : Novembre 1992 – Février 1993
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Panini Comics
Date de parution : 08 mars 2017
Nombre de pages : 312
 
Liste des épisodes
Uncanny X-Men 294-297
X-Men 14-16
X-Factor 84-86
X-Force 16-18
 
Mon avis :
 Après vous avoir parlé de deux events majeurs de la franchise X-Men, deux crossover emblématiques des années 80, Inferno et X-Tinction Agenda, mais qui sont loin d’être des réussites absolues, je m’attaque à présent à un event des années 90 nettement plus aboutit au point que les fans des mutants le considèrent depuis longtemps comme étant le meilleur de la franchise : Le Chant du Bourreau. En effet, si la production de l’époque à depuis longtemps mauvaises presse parmi les spécialistes – parfois a raison, parfois a tord – force est de constater que cette décennie vit les X-Men post-Claremont atteindre des sommets insoupçonnés ; ainsi, alors que leur père avait été débarqué comme un malpropre et que ses « tueurs », Jim Lee et consort, s’en étaient aller fonder ImagesMarvel confia les rênes des X-Men a deux inconnus ou presque, Scott Lobdell et Fabien Nicieza, et, le plus incroyable, c’est que les deux hommes, parfaitement respectueux et connaisseurs du travail de Claremont, firent mieux que sauver les meubles ! Ainsi, sous leurs mains, chaque personnage avait droit au chapitre, il y avait moult intrigues et sous-intrigues qui accouchèrent, le plus souvent, du meilleur, et, au passage, ils nous offrirent quelques crosovers tout simplement exceptionnels comme L’Age d’Apocalypse – le maitre étalon du genre – Onslaught et, dans le cas qui nous préoccupe aujourd’hui, Le Chant du Bourreau, leur premier essai du genre et, ma foi, une de leur plus belles réussite ! Alors bien entendu, le temps étant passé, avec du recul, il est difficile de ne pas pointer du doigt les défauts propres a l’époque, c’est-à-dire, c’est héros aux musculatures improbables, ces héroïnes aux poses lascives, ces discours interminables en plein combats, ces dessinateurs – pour la plupart – qui cherchaient à copier Jim Lee, sans oublier, bien entendu, ces gros flingues complètement improbables, marques de fabriques de personnages comme Cable ou Bishop. Mais en dehors de ces fautes de gouts propres aux années 90, il apparait grandement que Le Chant du Bourreau, scénaristiquement, est une pure merveille, surtout si on le compare a ses équivalents modernes qui promettent tellement et qui déçoivent tant… Xavier victime d’une tentative de meurtre, tout semble accuser Cable – on comprend pourquoi – les X-Men et X-Factor sur les traces de ce dernier et de son équipe, X-Force, la plupart des protagonistes sont parfaitement mis en avant, on a droit a trois des quatre grand méchants de l’époque, c’est-à-dire, Mr Sinistre, Apocalypse et Stryfe – seul Magneto manque a l’appel – et au vu, justement, des raisons de ce dernier, c’est-à-dire, une sombre histoire de famille et de vengeance, comment ne pas se dire que oui, du moins pour ce qui était des X-Men et des crosovers, c’était bien mieux avant ? Epique, captivant de bout en bout, d’une intensité dramatique peu commune, Le Chant du Bourreau est le véritable premier coup d’éclat du duo Lobdell et Nicieza, un crosover d’une autre époque, comme on n’en fait plus et, je pense ne pas me tromper, comme on n’en fera plus jamais !
 

Points Positifs
 :
- Un des meilleurs crosovers de la franchise X-Men de tous les temps, rien que ça ! Il faut dire que, pour un coup d’essai, Scott Lobdell et Fabian Nicieza réussissent un formidable coup de maitre et nous proposent un truc énorme, en douze parties, une sombre histoire de vengeance familiale qui aura marqué toute une époque et bien des personnages…
- Stryfe est un personnage tragique, un vrai méchant qui possède une bonne raison de vouloir se venger de Scott, Jean, Cable et Apocalypse. Loin des débiles profonds que l’on retrouve un peu trop souvent dans les comics de super-héros, voilà un homme mauvais, certes, mais complexe et qui marque les esprits.
- Pour ce qui est des dessins, on retiendra, principalement, les épisodes de X-Factor dessinés par Jae Lee : un style particulier, sublime, sombre et qui sort indéniablement des sentiers battus. Petite mention, également, à Greg Capullo sur X-Force qui fait preuve de son talent naissant a l’époque.
- Il y en a des protagonistes dans Le Chant du Bourreau, mais quasiment tous sont développés, ont un rôle à jouer, ce qui laisse songeur, surtout si on fait les comparaisons avec les nombreux events plus récents de chez Marvel.
- Des débuts forts prometteurs pour Scott Lobdell et Fabian Nicieza, deux des plus grands noms de la franchise X-Men, toutes époques confondus.
- L’épisode final, fort beau, avec Xavier et Jubilee.
 
Points Négatifs :
- Les défauts des années 90 sont, malheureusement, présents, c’est-à-dire qu’on a droit, dans le désordre, à : des héros aux musculatures improbables, des héroïnes aux poses lascives, des discours interminables en plein combats, des dessinateurs qui cherchaient à copier Jim Lee, sans oublier, bien entendu, ces gros flingues complètement improbables et presque aussi grands que ceux qui les portaient.
- Pour ce qui est des dessins, on nage en pleines années 90 également avec du bon et du moins bon : ainsi, Andy Kubert, encore débutant, fait du Jim Lee, quand a Brandon Peterson, franchement, je n’ai jamais été fan du bonhomme…
- Quelques petites incohérences scénaristiques ici et là, ce qui n’est pas anormal dans un crosover aussi long où ont officié trois scénaristes et davantage de dessinateurs.
 
Ma note : 8,5/10

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