Pages

vendredi 3 juillet 2020

Kingdom Come


Kingdom Come
 
Les super héros ont, durant de nombreuses années, protégé le monde. Le temps passant, certains justiciers choisirent de laisser la jeune garde prendre le relais. Superman est un de ceux qui a souhaité retourner à une vie paisible, celle d'agriculteur. Cependant, les nouveaux super héros ne se comportent plus de la même façon. Ils ont la main lourde et n'hésitent pas à recourir à la violence. Diana, l'ancienne Wonder Woman, rend visite à Clark Kent, Superman, et lui évoque cette nouvelle situation. Pour elle, la justice disparaît sous la violence. L'ancien protecteur de Metropolis sort alors de sa retraite et demande à ses anciens partenaires, membres de la Ligue de Justice de le rejoindre. Flash, Hawkman et Green Lantern sont les premiers à répondre favorablement. Superman se heurte au refus de Batman, qui dirige à présent Gotham. Qui plus est, Lex Luthor œuvre en sous main pour s'entourer de puissants partenaires...
 

Kingdom Come
Scénario : Mark Waid
Dessins : Alex Ross
Encrage : Alex Ross
Couleurs : Alex Ross
Couverture : Alex Ross
Genre : Super-Héros
Editeur : DC
Titre en vo : Kingdom Come
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : Mai 1996 – Août 1996
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 08 juin 2012
Nombre de pages : 330
 
Liste des épisodes
Kingdom Come 1-4
 
Mon avis :
 Si, bien évidement, des personnages aussi iconiques que Superman, Batman ou Wonder Woman m’étaient connu depuis mon plus jeune âge, ma toute première entrée en matière avec l’univers DC se fit, il y a bien longtemps, avec la parution, en France, de Kingdom Come. Il faut remonter, il me semble car je peux me tromper, à 1997, j’étais alors bien plus jeune, plus mince et j’avais alors nettement plus de cheveux, et, pour ce qui est des comics, j’étais alors, depuis les années 80 en gros, un grand fan de Marvel et, plus particulièrement, des X-Men. Bien entendu, le peu de matériel DC produit dans nos vertes contrées n’avaient pas aidés ceux de ma génération pour pouvoir, véritablement, connaitre et apprécier cet univers, cependant, si la plupart d’entre nous se sont bien rattrapés par la suite, tandis que Marvel tombait petit a petit dans une décrépitude oh combien navrante, je faisais donc mes premiers pas avec DC par le biais de ce somptueux – et je pèse mes mots – Kingdom Come. Il faut dire que, ici, nous avons affaire a ce que l’on peut qualifier sans problème de chef d’œuvre : voilà donc un futur plus ou moins proche de l’univers DC tel qu’on le connait – même si je ne le connaissait pas alors – avec ces protagonistes familiers mais vieillis et tout un tas de nouvelles têtes, leurs progéniture qui, en toute franchise, ont littéralement pervertit le symbole même de l’héroïsme, leur seul but, finalement, étant de lutter sans fin contre leurs pairs, histoire de passer le temps. Leurs glorieux ainés ? Pour la plupart, ils sont au placard, a la retraite et les quelques rares qui mettent encore la main à la pate, comme Batman, sont plus cyniques que jamais. Et dans ce monde sans espoir qui souffre de ces individus possédant des superpouvoirs qui se prennent pour des dieux, un jour, il y a le combat de trop, le drame de trop et une catastrophe monumentale ravage une partie des Etats-Unis… Voilà donc le postulat de départ de Kingdom Come et, ma foi, si celui-ci vous a attiré, dites vous que le reste, scénarisé par un Mark Waid plus inspiré que jamais et servi par les peintures d’un Alex Ross qui livra ici son premier chef d’œuvre artistique, est encore meilleur et vous entrainera dans un récit plein de bruit et de fureur, apocalyptique, rempli de trahisons, d’alliances improbables, de hauts faits d’armes et qui, entre plusieurs citations de La Bible, nous rappellera, a nous lecteurs de comics, ce qu’est, véritablement, l’héroïsme ! Bien entendu, il faut se replonger dans le contexte de l’époque pour mieux saisir l’importance de ce Kingdom Come : dans les années 90, les héros étaient devenus plus violents, plus cyniques que jamais et le public semblait ne plus vouloir que des antihéros qui n’hésitaient plus à tuer leurs adversaires. Ainsi, des personnages comme Superman ne pouvaient apparaitre que comme étant de vieux ringards d’un autre temps tandis que, chez Marvel, un bourrin comme Cable – du coté des séries mutantes qui tenaient alors la cote des ventes – était alors au summum de son succès – justement, ici, Cable a droit a un véritable sosie, ce qui n’est pas anodin, loin de là. C’est ainsi que Mark Waid et Alex Ross nous proposèrent Kingdom Come et qu’ils nous prouvèrent, de la plus belle des manières, que la violence seule ne peut pas être l’unique solution et que l’héroïsme, le vrai, avec ses valeurs soit disant désuètes, est nécessaire. Je ne vous en dis pas plus afin de ne pas dévoiler des pans de l’intrigue mais une chose est sure, si vous n’avez jamais lu Kingdom Come, n’hésitez pas une seule seconde, cette mini-série est, indéniablement, un des meilleurs comics des années 90, quand aux autres, qui la connaissent déjà et se sont fait leur opinion depuis longtemps, ils la relisent de temps en temps, le plaisir étant toujours au rendez vous…
 

Points Positifs
 :
- Un des plus grands comics DC de l’histoire de la firme, tout simplement, et, indéniablement, une des meilleures mini-séries des années 90. Il faut dire que Kingdom Come est non seulement une œuvre qui aura marqué bien des esprits en son temps, mais qui reste intemporelle et qui est quasiment parfaite de bout en bout. Un pur chef d’œuvre !
- Le travail artistique d’Alex Ross est, tout simplement, somptueux et est une véritable révolution. Il faut dire que son style, proche de la peinture, est magnifique et que l’artiste semble être né pour mettre en valeur les héros iconiques de chez DC.
- Une thématique qui pourrait paraitre simple mais qui n’en reste pas moins excellente : dans un futur proche, alors que les descendants des super-héros ne sont plus qu’une bande de petits cons prétentieux qui passent leur temps à se battre entre eux sans se soucier des civils, que reste-t-il de l’héroïsme à proprement parler, les vieux héros seront-ils capables de sortir de leur retraite afin de sauver les meubles ?
- Kingdom Come est une œuvre à remettre dans le contexte de son époque, c’est-à-dire, les années 90, ultraviolentes, bourré d’antihéros qui n’hésitaient plus a tuer et qui tiraient dans tous les sens sans se poser de questions, ringardisant littéralement les vieilles gloires de DC. Or, la grande force de cette mini-série, justement, c’est de prouver que l’héroïsme soit disant vieillot a du bon…
- Le relooking des super-héros est franchement réussi quand aux petits nouveaux, fort nombreux d’ailleurs, ils marquent les esprits. Petite mention à Magog qui est, tout naturellement, le sosie de Cable de chez Marvel, ce dernier étant le symbole du héros des années 90.
- Un des meilleurs Superman qu’il m’a été donné de lire dans un comics.
- Les éditions Urban nous livrent, ici, l’édition ultime de Kingdom Come avec tout un tas de croquis, d’interviews, fort intéressants…
 
Points Négatifs :
- Je regrette un peu que certains personnages majeurs de chez DC n’apparaissent pas ou très peu, mais bon, c’est histoire de pinailler un peu, bien entendu.
- Les fans absolus d’ultraviolence et d’antihéros bourrés d’épaulettes et de flingues plus grand qu’eux passeront leur chemin…
 
Ma note : 9,5/10

Aucun commentaire: