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mercredi 15 juillet 2020

Stateless


Stateless
 
Sofie ancienne hôtesse de l’air australienne, schizophrène et échappée d’une secte se retrouve illégalement internée dans un centre pour demandeurs d’asile. Autour d’elle : un surveillant attiré par le bon salaire du centre, qui découvre sa réalité ; une nouvelle patronne, fonctionnaire dévouée mais débordée, et décidée à donner du lieu une bonne image à tout prix ; et de nombreux réfugiés dont un Afghan qui a fui son pays avec sa femme et ses enfants. Il attend comme les autres que son cas soit examiné afin d’obtenir un visa…
 

Stateless
Réalisation : Emma Freeman, Jocelyn Moorhouse
Scénario : Elise McCredie, Belinda Chayko
Musique : Cornel Wilczek
Production : Matchbox Pictures, Dirty Films
Genre : Drame
Titre en vo : Stateless
Pays d’origine : Australie
Chaîne d’origine : Netflix, ABC
Diffusion d’origine : 01 mars 2020 – 05 avril 2020
Langue d'origine : anglais, arabe, tamoul, afghan
Nombre d’épisodes : 6 x 55 minutes
 
Casting :
Yvonne Strahovski : Sofie Werner
Asher Keddie : Claire Kowitz
Fayssal Bazzi : Ameer
Marta Dusseldorp : Margot
Dominic West : Gordon
Cate Blanchett : Pat
Jai Courtney : Cam Sandford
Soraya Heidari : Mina
Rachel House : Harriet
Kate Box : Janice
Clarence Ryan : Sully
Claude Jabbour : Farid
Rose Riley : Sharee
Helana Sawires : Rosna
Darren Gilshenan : Brian Ashworth
Calvin Mwita : Taifa Duale
 
Mon avis :
 Indéniablement, Netflix a le chic pour marquer les esprits avec des mini-séries pas franchement attendues, mais qui génèrent un retentissement cinglant parmi les abonnés. Ainsi, prenons le cas de Stateless, un drama inspiré d'une histoire vraie, celle qui a secoué l'Australie toute entière, il y a 15 ans, lorsqu'on retrouva une jeune Australienne souffrant de troubles mentaux, en train de croupir dans un centre de rétention pour migrants, dans le sud du pays dont elle était une citoyenne à part entière. Le scandale Cornelia Rau déclencha, à l’époque, l'indignation du public et dans la foulée, une enquête du gouvernement sur un système d'immigration pour le moins désastreux. Stateless reprend à son compte ce fait divers pour raconter la crise migratoire à laquelle sont confrontés tous les pays riches, à travers la vie de ce camp où se côtoient des réfugiés d'Irak, d'Inde, d'Afghanistan, du Pakistan, du Sri Lanka... Un camp où se retrouve enfermée Sofie, ancienne hôtesse de l'air en perdition, mal dans sa peau, et passée par une sorte de secte du développement personnel. Cherchant à fuir, encore et encore, le destin de Sofie se retrouve lié à celui de centaines de réfugiés à la recherche d'un asile politique, de familles brisées par des passeurs sans scrupule, et les gardes australiens de cette prison bureaucratique, dépassés par une situation rendue explosive par une inertie administrative coupable. Le sujet est fort, complexe, et Stateless ne le traite pas par le petit bout de la lorgnette. Cate Blanchett, qui a co-créé la série, a le mérite de prendre une photographie la plus large possible du problème, en évitant soigneusement la simplification manichéenne. La série ne joue pas la carte de la tragédie misérabiliste, ce qui est une bonne chose, mais tente plutôt de décrire une réalité cruelle, alors que le sentiment anti-migrant a pris une vaste ampleur dans nos sociétés occidentales. Stateless pointe du doigt les loupés d'un système australien qui n'a pas su faire face. Loin de l'exposer froidement, elle le fait avec une humanité qui nous touche en plein cœur. Ainsi, l'histoire d'Ameer, cet Afghan passé par l'enfer pour mettre sa famille à l’abri, est sans aucun doute la plus émouvante de toutes. Mais on est tout aussi touché par la sensibilité de Cameron, ce gardien de camp qui essaye de faire ce qu'il peut, comme il peut. D'une manière générale, Stateless n'est pas une série facile. Elle est souvent douloureuse à suivre. Mais elle n'est jamais larmoyante et les performances toutes en nuance du fabuleux casting aident largement à encaisser le choc. Yvonne Strahovski, déjà excellente dans The Handmaid's Tale – une série dont il faudra que je vous parle à l’occasion – confirme tout le bien qu'on pense d'elle. Et puis la réalisation cinématographique réussit à capter la beauté de cette lumière du désert du sud de l'Australie. Un décor à couper le souffle, pour une série qui, j’en suis persuader, ne vous laissera pas indifférent…
 

Points Positifs
 :
- Magnifique série que ce Stateless qui, sans jamais tomber dans le misérabilisme ou le manichéisme, réussit à nous émouvoir quant au sort des migrants, enfermés dans des camps de rétentions en Australie, mais qui nous montre également les difficultés des hommes et des femmes qui y travaillent, ce, sans oublier de pointer du doigt les ratés d’une administration complètement dépassée. Une magnifique surprise que cette série australienne !
- Un casting que l’on peut qualifier, sans peine, de cinq étoiles. Ainsi, Asher Keddie, Jai Courtney et Fayssal Bazzi sont excellents, Cate Blanchett, délicieusement antipathique, Dominic West égal à lui-même, est détestable, cependant, bien entendu, c’est Yvonne Strahovski qui marque le plus les esprits et nous livre une fort belle performance.
- Le personnage interprété par Jai Courtney – le gardien de prison – est, de mon point de vu, un des plus intéressants puisque, par lui, on voit comment un type sympathique finit par perdre les pédales en travaillant dans un lieu aussi dur où ne règnent que le désespoir et la brutalité.
- Comment regarder Stateless et ne pas prendre fait et cause pour ces migrants que l’on nous montre à l’écran ? Oui, voilà une série qui nous amène à réfléchir…
 
Points Négatifs :
- Dommage que la fin n’ait pas été davantage développée et que l’on ne sache pas ce qui est arrivé a la plupart des protagonistes. De même, quid, donc, du sort de Cate Blanchett et de Dominic West ? Il semblerait bien qu’il y avait une enquête à leur sujet, mais on n’en saura pas davantage…
- Certains, plus habitués a davantage d’action, risquent de s’ennuyer ferme devant Stateless, une série nettement plus psychologique que la moyenne. Mais bon, cela reste une affaire de gouts.
 
Ma note : 8/10

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