Pandemonium
Pandemonium
Début
des années 50. Doris est la maman d'une petite Cora, 7 ans et demie, atteinte
d'une maladie qui pourrait être la tuberculose. Elle emmène sa petite fille au
sanatorium de Waverly Hills, où elle même fut soignée 17 ans plus tôt, un
établissement lugubre du Kentucky, où plus de 60 000 personnes venues guérir de
la tuberculose ont trouvé la mort au siècle dernier. Elle est persuadée qu'elle
trouvera là-bas les meilleurs médecins et les meilleures conditions de guérison
pour Cora. Si l'arrivée dans l'établissement se passe pour le mieux, la mère et
la fille se trouvent rapidement confrontés à des évènements inquiétants :
hallucinations, rencontres des enfants avec un étrange personnage, prophète de
la mort du quartier isolé des « nègres »… Ces phénomènes
touchent aussi bien le personnel de l'hôpital que la petite Cora. Petit à
petit, Doris réalise que la gigantesque bâtisse cache de sinistres secrets,
dont la santé mentale et physique de sa petite fille pourrait pâtir…
Pandemonium
Scénario
: Christophe Bec
Dessins
: Stefano Raffaele
Couleurs : Marie-Paule
Alluard
Couverture
: Stefano Raffaele
Editeur
: Soleil
Genre : Fantastique,
Etrange, Thriller
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution
: 3
octobre 2012
Nombre
de pages : 168
Mon
avis : Christophe Bec est un auteur
que l'on retrouve régulièrement sur ce blog, ce, principalement, par le biais de Prométhée qui est sans nul doute une de ses séries les plus connues. Du coup, aujourd’hui, j’ai souhaité revenir sur une œuvre un peu plus ancienne
de l’auteur, un certain Pandemonium. Ici, le sieur Bec retrouve son
vieux comparse de toujours, l’italien Stefano Raffaele et le familier du
premier, connaisseur donc par la force des choses du second, sera donc en
terrain connu, et histoire de ne pas changer, ou presque, une équipe qui gagne
– car c’est souvent bel et bien le cas avec ces deux là – le synopsis de Pandemonium est
dans la plus pure tradition de ce que nous livre Christophe Bec : oh,
certes, pour une fois, on se passera des fonds marins, terrain de prédilection
de l’auteur, cependant, en dehors de cela, nous avons bel et bien, sur trois
tomes (ici, c’est la critique de l’intégrale), tous les éléments traditionnels
d’une œuvre de Bec comme ce côté cinématographique à grand spectacle habituel,
le fantastique voir même l’horreur, un sentiment d’oppression pesant au
possible et tout un tas de protagonistes qui manipulent de pauvres héros
complètement paumés. Dans Pandemonium, Bec aborde un cas réel,
sanatorium de Waverly Hills, établissement où l’on était censé soignée les
tuberculeux mais qui servait surtout de mouroir a ces derniers, et ce, loin des
yeux d’une population indifférente ; un établissement a l’histoire pour le
moins complexe et qui, de nos jours, est considéré comme l’un des lieux maudits
les plus célèbres aux Etats-Unis. Bien évidemment, histoire de donner de la
consistance a son récit, Christophe Bec ne peut s’éviter de nous pondre des
histoires de fantômes, d’expériences médicales dignes d’un Docteur Mengele, et
ce, tout en poussant l’horreur à son niveau le plus indicible, n’épargnant
personne et encore moins ses lecteurs, ce qui, du coup, fait que cette œuvre
n’est indubitablement pas à mettre entre toutes les mains. Cependant, malgré
cette plongée dans l’horreur qui pourrait fortement ravir les amateurs du
genre, Pandemonium, s’il débute plutôt bien et promet beaucoup,
pèche, selon moi, par deux défauts importants : son inspiration évidente
de tout un tas d’œuvres du même type au point même que par moments, on a
l’impression de se retrouver devant un best-of du genre – mais bon, c’est la
façon de faire de Bec – et sa dernière partie, réussi, certes, mais qui aurait
méritée d’être un peu plus approfondi au vu du nombre de protagonistes engagées
– hum, un quatrième tome peut-être ? Enfin bon, malgré ces défauts, Pandemonium n’en
reste pas moins une œuvre intéressante, certes pas aussi bonne que ce à quoi je
m’attendais et sans nul doute réservée à un public averti, mais qui ravira pour
son ton sombre au possible et parfaitement maitrisé.
Points
Positifs :
-
Du Christophe Bec sans grande surprise lorsque l’on est un familier de l’auteur
– et en plus, le dessinateur est Stefano Raffaele, son fidèle complice – mais
ce n’est pas non plus une tare si on l’apprécie, ce qui est mon cas.
-
Inspiré de faits réels avec ce bien inquiétant sanatorium de Waverly
Hills, Pandemonium nous entraine très loin dans l’indicible,
surtout que les auteurs ne nous épargnent rien quant à l’horreur des lieux qui
est tout, sauf suggérée.
-
Le coté best-of du genre est à double tranchant : c’est appréciable de
s’amuser à reconnaitre les nombreuses inspirations de Bec, mais, attention…
-
Bien apprécier les deux personnages principaux mais n’attendez pas un happy-end
à l’américaine… mère et fille vont en prendre plein la gueule et n’en sortiront
pas tout à fait indemnes…
-
C’est une intégrale, du coup, nous avons un bel article de qualité et surtout,
bien moins cher que si je m’étais procuré les trois tomes.
Points
Négatifs :
-
Comme je l’ai précisé dans les points positifs, le coté best-of est à double
tranchant et donc, du coup, trop d’inspirations d’autres œuvres tuent les
inspirations…
-
C’est franchement violent, très violent même (physique, sexuel et
psychologique) et il me parait plus qu’évidant que Pandémonium n’est
pas à mettre entre toutes les mains.
-
La fin est, selon moi, un peu trop rapide au vu du sort des nombreux
protagonistes : les événements s’enchainent à grand pas, on n’a pas le
temps de souffler et l’on finit par regretter qu’il n’y a pas eu quelques pages
de plus au programme.
-
Certains soucis de colorisation par moments comme le docteur Severs qui a les
cheveux blancs dans le premier tome et qui devient blond par la suite.
-
Stefano Raffaele n’est pas le plus grand dessinateur au monde, cependant, je
l’aime bien mais ici, il n’est pas encore au niveau qu’il a atteint sur les
derniers albums de Prométhée et cela se ressent sur certaines
planches…
-
Défaut de l’intégrale : son plus petit format qu’un album traditionnel ce
qui fait que le travail du dessinateur n’est pas aussi mis en valeur qu’en
temps normal.
Ma
note : 7,5/10
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