Arawn – La Bataille de Cad Goddun
Arawn
– La Bataille de Cad Goddun
Quelques
années auparavant, un vol eut lieu au sein d’une chambre funéraire. Le voleur
s’empara d’une épée qui trônait dans la main d’un roi monstrueux. Quand il
sortit au grand air pour retrouver son commanditaire, il était poursuivi par le
cadavre revenu à la vie ! L’épée – la lame de la nuit – était maudite. Et
désormais, elle était la possession de Bran le maudit (…). A la suite de
l’enlèvement de sa femme (enceinte) par son frère Math, Arawn, fou de rage,
avait déclenché une guerre. Aujourd’hui, les armées des frères ennemis allaient
en découdre lors de ce qui resta comme la « Grande bataille de Cad
Goddun ». L’avantage tournait en faveur de l’offensé. Quand Siam demanda à
son autre fils, Kern, d’implorer les esprits de la Nature afin de sauver la vie
de son aîné. La forêt s’anima alors et les arbres, mus par une force terrible,
renversèrent la situation, faisant des ravages dans les rangs des hommes
d’Arawn. Finalement, le duel attendu eut lieu. Arawn – armé de la lame de la
nuit – se dressait devant Math et l’un d’eux n’y survivrait pas…
Arawn – La Bataille de Cad Goddun
Scénario
: Ronan Le Breton
Dessins
: Sébastien Grenier
Couleurs : Sébastien
Grenier
Couverture : Sébastien
Grenier
Editeur
: Soleil
Genre : Heroic-Fantasy
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 03
janvier 2010
Nombre
de pages : 46
Mon
avis : Troisième volume de Arawn,
donc, et, pour rappel, nous avions laissé nos protagonistes a l’issu du tome
précédent, prêts a s’affronter, avec, d’un coté, ceux que j’appellerais les
jumeaux « bénis », accompagnés de leurs mère, la belle Siamh,
surnommés ainsi car leurs père était un héros, mort traitreusement assassiné
dans son sommeil et qui, de part leur apparence – ah, de grands blonds aux yeux
bleus – et leurs pouvoirs (la hache du soleil, le bâton de druide etc.) font,
comment dire, nobles, tandis que de l’autre coté, le reste de la fratrie, les
jumeaux « maudits », dont, parmi eux, Arawn, plus sombres, plus
mesquins de part leurs pouvoirs (forcement, l’autre avec sa cape d’invisibilité
qui en plus combat de loin avec un arc et des flèches, ca fait tout de suite
moins héroïque que l’autre taré avec sa hache, quant a Arawn avec son espèce de
Stormbringer local, forcement, difficile de faire plus antihéros) et dont le
père n’était qu’un traitre et un meurtrier de la pire espèce. Pourtant, même si
cet antagonisme est tout sauf original, il faut le reconnaitre, les choses ne
sont pas aussi simples que l’on pourrait le penser de prime abord puisque,
finalement, qui provoque cette guerre entre les quatre frères si ce n’est ceux
qui sont présentés comme étant les jumeaux « bénis », et surtout,
le fameux élu (du moins, aux yeux de sa mère) le terrible Math !? Bref,
l’agresseur n’est pas Arawn, les motivations de chacun des frères, ainsi que
celle de la mère de ce joli monde, sont multiples, mais ce qui est certain,
c’est que tout cela abouti a une bataille tout bonnement monumentale qui occupe
quasiment les trois quarts de ce troisième tome. Divisée en deux parties,
celle-ci débute donc par un affrontement homérique entre les camps en
présence, avec son lot de morts et d’actes de bravoure, de sang et de
retournements de situations et s’achève ensuite pas un sublime face à face
entre les quatre frères où la violence des paroles et les conséquences de
celles-ci sont infiniment plus terribles que le jeu des armes. Et tout cela
finit mal, très mal pour Arawn, mais je ne vous en dirais pas plus histoire de
ne pas trop gâcher l’effet de surprise… disons juste que les dernières pages,
qui se déroulent quelques années plus tard, entre décadence, accablement et
tristesse, sont fort bien rendues et annoncent des lendemains terribles,
surtout qu’au fil de cet album, on n’en apprend un peu plus sur l’un des
protagonistes du premier tome. Forcement, que dire au sujet de cette Bataille
de Cad Goddun si ce n’est que celle-ci est dans la ligne droite de ses
prédécesseurs, bref, que jusqu'à maintenant, si vous êtes un amateur de
fantastique celtique, il vous sera difficile de ne pas être conquis par Arawn.
Ronan Le Breton et Sébastien Grenier sont égaux a eux-mêmes, tant d’un point de
vue scénaristique que graphique, l’intrigue est tout bonnement superbe, les
dessins toujours aussi bons. Arawn est donc BD qui mérite le
détour, surtout pour les amateurs du genre. Certes, celle-ci est très
violente et franchement bourrine, cependant, entre son univers et,
surtout, la relation entre ses personnages principaux, Arawn s’avère
bien plus complexe que l’on pourrait le croire de prime abord. Quoi qu’il en
soit, on verra si la qualité sera toujours au rendez vous dans le prochain
tome !?
Points
Positifs :
-
Pour une fois qu’une BD porte bien son titre, on ne va pas se plaindre !
Il faut dire que cette Bataille de Cad Goddun, dans l’ensemble, est
à la hauteur de nos espérances et que, occupant les trois tiers de cet album,
elle marque durablement les esprits, surtout au vu de son final.
-
Comme d’habitude, on ne peut que s’incliner devant les dessins de Sébastien
Grenier. Alors certes, par moments, il y a un coté brouillon, mais comment ne
pas s’extasier devant certaines planches et ce choix de couleurs ?!
-
La conclusion, plutôt inattendue, de la bataille. Franchement, Arawn, il en
prend plein la gueule tout de même et le voir, quelques années après, dans un
tel délabrement…
-
Siamh est tout de même une sacrée salope ! Rien a voir avec le coté sexuel
de la dame, non, le problème, c’est la manière dont elle méprise et use de ses
trois autres fils pour mettre en avant ce dégénéré de Math.
-
Une fort belle couverture qui nous renvoi a la réussite incontestable que fut
celle du premier tome.
Points
Négatifs :
- Bien
évidement, Arawn est une BD très bourrine, violente et
destinée a un certain public, du coup, amateurs de réflexions et d’œuvres plus
adultes, passer allègrement votre chemin, sauf si, comme moi, vous aérez un peu
l’esprit de temps en temps ne vous effraie pas…
-
Si Sébastien Grenier est un excellent dessinateur, force est de constater que,
par moments, certaines de ses planches sont un peu trop brouillonnes, surtout
lors des scènes d’actions ; et comme celles-ci sont légions dans cet
album…
-
La bataille en elle-même est excellente et marque les esprits, cependant, il y
a quelques gros délires comme les fameux arbres et leur apparence pour le moins
ridicule.
Ma
note : 7,5/10
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