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samedi 19 novembre 2022

Le Livre de Toutes les Heures – Vélum


Le Livre de Toutes les Heures – Vélum
 
Depuis des temps immémoriaux, le siège de Dieu est vacant. Ses anges et tous ceux dont le sang se charge d'une parcelle de divin, les Amortels, se sont divisés en deux clans : les Souverains et l'Alliance. Leur guerre n'a pas lieu dans les cieux, mais sur le Vélum, ce tissu de mondes en comparaison duquel notre Terre n'est qu'une trace de crasse sous l'ongle d'un pouce. Pour Finnan et Phreedom, qui refusent de choisir leur camp, le temps est compté, car la guerre des cieux sera bientôt totale.
 

Le Livre de Toutes les Heures – Vélum
Auteur : Hal Duncan
Type d'ouvrage : Fantastique
Première Parution : 10 juin 2005
Edition Française : 27 septembre 2012
Titre en vo : Vellum – The Book of All Hours
Pays d’origine : Royaume-Uni
Langue d’origine : anglais
Traduction : Florence Dolisi
Editeur : Folio SF
Nombre de pages : 832
 
Mon avis :
 Au cours de mon existence qui, mine de rien, arrivera dans quelques années au demi-siècle – ce qui commence à être notable – j’ai eu l’opportunité, au gré de mes très nombreuses lectures, de m’attaquer à des ouvrages qui se démarquaient de la norme de par leur complexité peu commune, pourtant, malgré ce constat, il me faut reconnaitre que rarement j’ai eu affaire à un roman aussi particulier que ce Vélum de Hal Duncan, premier volet d’un dytique hors-norme : Le Livre de Toutes les Heures ! Grandiose de par sa conception, complètement fou, terriblement osé pour un premier roman – oui, c’est le tout premier de l’auteur qui, pour la petite histoire, ne fit plus jamais aussi bien par la suite – quasiment illisible pour une grosse partie du public qui, probablement à raison, fuira rapidement un tel déluge de récits entremêlés où, d’un paragraphe à l’autre, ce ne sont plus les mêmes personnages auxquels on a affaire même si, en fait, il s’agit tout de même d’eux, Vélum est un truc complètement inclassable qui ne peut, forcément, que diviser les lecteurs : certains, rares, adoreront, d’autres, plus nombreux, détesteront… Ce qui peut se comprendre car, après tout, comment résumer cet ouvrage ? Imaginez le Trône de Dieu vacant depuis des millénaires, une guerre entre les anges – nommés, ici, les Amortels – qui prend des proportions de plus en plus importantes, notre monde qui, en fait, n’est qu’une raclure sous un ongle dans un environnement nettement plus vaste nommé le Vélum, territoire à la taille inimaginable où le temps n’existe pas tel qu’on le conçoit et où tous les événements se déroulent au même moment. Vous commencez à avoir mal au crane ? Ce n’est qu’un début… Les protagonistes ? Ils sont à la fois légions et très peu : moins d’une dizaine en fait, sauf que tout ce petit monde existe, au même moment, sous diverses appellations différentes même si, au bout d’un moment, il devient aisé d’identifié qui est qui à chaque fois. D’ailleurs, c’est un peu cela l’un des soucis avec Vélum : le temps qu’il faut pour que le lecteur s’adapte au style de l’auteur, à sa manière d’entremêler des dizaines de récits les uns aux autres, de revenir en arrière avant de faire des bonds en avant, sans oublier, naturellement, toutes ses références à des légendes mésopotamiennes, grecques et autres joyeusetés du même genre. Les débuts de Vélum sont, incontestablement, d’une complexité rare et c’est là que cet ouvrage perdra la plupart de ses lecteurs, cependant, celles et ceux qui s’accrocheront, eux, finiront par comprendre l’énorme fil conducteur qui se dissimule derrière ce qui ressemble, de prime abord, n’être qu’un gigantesque foutoir. Et là, comment dire… certains adhéreront a la folie de Hall Duncan, d’autres, peut-être pas car, après tout, l’écossais est tout de même sacrément barré, mais bon, pour les premiers, disons qu’il s’agit d’une expérience peu commune qui les poussera à poursuivre l’aventure avec le second volet du Livre de Toutes les Heures, un certain Encre, une suite qui s’annonce, fatalement, tout aussi folle, mais ceci, bien entendu, est déjà une autre histoire…
 

Points Positifs
 :
- Probablement un des ouvrages les plus barrés qu’il m’ait été donné de lire au cours de ma vie ! Il faut dire que Hall Duncan nous offre, ici, un roman complètement barré de par sa conception et ses très nombreuses thématiques, une œuvre rare, complexe, qui ne plaira pas à tout le monde mais qui peut s’avérer être une expérience littéraire tout simplement extraordinaire !
- Une guerre éternelle entre les anges, Dieu aux abonnés absents, des anges, accessoirement, qui furent jadis d’autres entités et qui, finalement, on exister sous diverses appellations depuis la préhistoire. Et puis, bien entendu, il y a la Vélum, ce monde d’un gigantisme indicible où tout existe et tout se déroule au même moment, le temps, finalement, n’existant pas. Bref, si vous voulez de l’originalité, Vélum vous la donnera !
- Même si les débuts sont terriblement complexes, une fois que vous comprendrez la manière de faire de l’auteur, la façon dont il mêle sans cesse, souvent d’un paragraphe à l’autre, d’autres protagonistes qui, pourtant, sont les mêmes, en d’autres lieux, d’autres temps, alors, vous serez lancés pour un récit pour le moins impressionnant…
- En réalité, il y a très peu de personnages – Phreedom, Thomas, Finann, Jack et quelques autres – à proprement parler puisque, tout au long du récit, on retrouve tout ce petit monde sous diverses identités et une fois que l’on a compris la chose, c’est un pur régal que de découvrir comment tous ces récits sont liés entre eux.
- Si vous possédez de bonnes connaissances historiques et en légendes – d’une manière générale même si ce sont les sumériennes qui sont le plus importantes ici – alors, vous ne serez pas perdu par les très nombreuses références qui parsèment cet ouvrage.
- Un ouvrage tellement fou qu’il en est génial !

Points Négatifs :
- Si, dans l’ensemble, Hall Duncan maitrise à merveille son sujet et alterne avec talent ses multiples récits et sous intrigues qui sont toutes liées entre elles, par moments, surtout vers la fin de ce premier volet, cela ne fonctionne pas toujours et je trouve qu’il y a quelques rares longueurs…
- On ne va pas se mentir, ce premier volet du Livre de Toutes les Heures n’est, non seulement, absolument pas destiné au grand public, mais, en plus, de par sa complexité hors-norme, sa structure peu commune et la manière qu’a l’auteur de rendre compliqué ce qui, par moments, pourrait être simple, risque d’en faire fuir plus d’un !
- Un ouvrage tellement fou qu’il peut devenir illisible !

Ma note : 8/10

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