Le
Livre de Toutes les Heures – Vélum
Depuis
des temps immémoriaux, le siège de Dieu est vacant. Ses anges et tous ceux dont
le sang se charge d'une parcelle de divin, les Amortels, se sont divisés en
deux clans : les Souverains et l'Alliance. Leur guerre n'a pas lieu dans les
cieux, mais sur le Vélum, ce tissu de mondes en comparaison duquel notre Terre
n'est qu'une trace de crasse sous l'ongle d'un pouce. Pour Finnan et Phreedom,
qui refusent de choisir leur camp, le temps est compté, car la guerre des cieux
sera bientôt totale.
Le Livre de Toutes les Heures – Vélum
Auteur
: Hal
Duncan
Type
d'ouvrage : Fantastique
Première
Parution : 10 juin 2005
Edition
Française : 27 septembre 2012
Titre en
vo : Vellum
– The Book of All Hours
Pays
d’origine : Royaume-Uni
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Florence
Dolisi
Editeur : Folio
SF
Nombre
de pages : 832
Mon
avis : Au cours de mon existence qui,
mine de rien, arrivera dans quelques années au demi-siècle – ce qui commence à
être notable – j’ai eu l’opportunité, au gré de mes très nombreuses lectures,
de m’attaquer à des ouvrages qui se démarquaient de la norme de par leur
complexité peu commune, pourtant, malgré ce constat, il me faut reconnaitre que
rarement j’ai eu affaire à un roman aussi particulier que ce Vélum de
Hal Duncan, premier volet d’un dytique hors-norme : Le Livre de
Toutes les Heures ! Grandiose de par sa conception, complètement fou,
terriblement osé pour un premier roman – oui, c’est le tout premier de l’auteur
qui, pour la petite histoire, ne fit plus jamais aussi bien par la suite –
quasiment illisible pour une grosse partie du public qui, probablement à
raison, fuira rapidement un tel déluge de récits entremêlés où, d’un paragraphe
à l’autre, ce ne sont plus les mêmes personnages auxquels on a affaire même si,
en fait, il s’agit tout de même d’eux, Vélum est un truc
complètement inclassable qui ne peut, forcément, que diviser les
lecteurs : certains, rares, adoreront, d’autres, plus nombreux,
détesteront… Ce qui peut se comprendre car, après tout, comment résumer cet
ouvrage ? Imaginez le Trône de Dieu vacant depuis des millénaires, une
guerre entre les anges – nommés, ici, les Amortels – qui prend des proportions
de plus en plus importantes, notre monde qui, en fait, n’est qu’une raclure
sous un ongle dans un environnement nettement plus vaste nommé le Vélum,
territoire à la taille inimaginable où le temps n’existe pas tel qu’on le
conçoit et où tous les événements se déroulent au même moment. Vous commencez à
avoir mal au crane ? Ce n’est qu’un début… Les protagonistes ? Ils
sont à la fois légions et très peu : moins d’une dizaine en fait, sauf que
tout ce petit monde existe, au même moment, sous diverses appellations
différentes même si, au bout d’un moment, il devient aisé d’identifié qui est
qui à chaque fois. D’ailleurs, c’est un peu cela l’un des soucis avec Vélum :
le temps qu’il faut pour que le lecteur s’adapte au style de l’auteur, à sa
manière d’entremêler des dizaines de récits les uns aux autres, de revenir en
arrière avant de faire des bonds en avant, sans oublier, naturellement, toutes
ses références à des légendes mésopotamiennes, grecques et autres joyeusetés du
même genre. Les débuts de Vélum sont, incontestablement, d’une
complexité rare et c’est là que cet ouvrage perdra la plupart de ses lecteurs,
cependant, celles et ceux qui s’accrocheront, eux, finiront par comprendre
l’énorme fil conducteur qui se dissimule derrière ce qui ressemble, de prime
abord, n’être qu’un gigantesque foutoir. Et là, comment dire… certains
adhéreront a la folie de Hall Duncan, d’autres, peut-être pas car, après tout,
l’écossais est tout de même sacrément barré, mais bon, pour les premiers,
disons qu’il s’agit d’une expérience peu commune qui les poussera à poursuivre
l’aventure avec le second volet du Livre de Toutes les Heures, un
certain Encre, une suite qui s’annonce, fatalement, tout aussi
folle, mais ceci, bien entendu, est déjà une autre histoire…
Points
Positifs :
-
Probablement un des ouvrages les plus barrés qu’il m’ait été donné de lire au
cours de ma vie ! Il faut dire que Hall Duncan nous offre, ici, un roman
complètement barré de par sa conception et ses très nombreuses thématiques, une
œuvre rare, complexe, qui ne plaira pas à tout le monde mais qui peut s’avérer
être une expérience littéraire tout simplement extraordinaire !
-
Une guerre éternelle entre les anges, Dieu aux abonnés absents, des anges,
accessoirement, qui furent jadis d’autres entités et qui, finalement, on
exister sous diverses appellations depuis la préhistoire. Et puis, bien
entendu, il y a la Vélum, ce monde d’un gigantisme indicible où tout existe et
tout se déroule au même moment, le temps, finalement, n’existant pas. Bref, si
vous voulez de l’originalité, Vélum vous la donnera !
-
Même si les débuts sont terriblement complexes, une fois que vous comprendrez
la manière de faire de l’auteur, la façon dont il mêle sans cesse, souvent d’un
paragraphe à l’autre, d’autres protagonistes qui, pourtant, sont les mêmes, en
d’autres lieux, d’autres temps, alors, vous serez lancés pour un récit pour le
moins impressionnant…
-
En réalité, il y a très peu de personnages – Phreedom, Thomas, Finann, Jack et
quelques autres – à proprement parler puisque, tout au long du récit, on
retrouve tout ce petit monde sous diverses identités et une fois que l’on a
compris la chose, c’est un pur régal que de découvrir comment tous ces récits
sont liés entre eux.
-
Si vous possédez de bonnes connaissances historiques et en légendes – d’une
manière générale même si ce sont les sumériennes qui sont le plus importantes
ici – alors, vous ne serez pas perdu par les très nombreuses références qui
parsèment cet ouvrage.
-
Un ouvrage tellement fou qu’il en est génial !
Points Négatifs :
-
Si, dans l’ensemble, Hall Duncan maitrise à merveille son sujet et alterne avec
talent ses multiples récits et sous intrigues qui sont toutes liées entre
elles, par moments, surtout vers la fin de ce premier volet, cela ne fonctionne
pas toujours et je trouve qu’il y a quelques rares longueurs…
-
On ne va pas se mentir, ce premier volet du Livre de Toutes les Heures n’est,
non seulement, absolument pas destiné au grand public, mais, en plus, de par sa
complexité hors-norme, sa structure peu commune et la manière qu’a l’auteur de
rendre compliqué ce qui, par moments, pourrait être simple, risque d’en faire
fuir plus d’un !
-
Un ouvrage tellement fou qu’il peut devenir illisible !
Ma note : 8/10
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