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mardi 29 novembre 2022

From Hell


From Hell
 
En 1888, à Londres, dans les rues mal famées du quartier de Whitechapel, un tueur en série, surnommé Jack l'Eventreur, rôde. D'une étonnante précision, ce mystérieux personnage éventre, la nuit tombée, des prostituées. C'est ici qu'entre en scène l'inspecteur Fred Abberline. Cet agent de Scotland Yard comprend rapidement que ces crimes procèdent d'une mise en scène élaborée et supposent un doigté d'artiste, un sang-froid à toute épreuve et de solides connaissances en anatomie. Le policier, intuitif et visionnaire, dresse patiemment le profil de ce meurtrier hors normes et parvient à gagner la confiance de Mary Kelly, une jeune prostituée. Celle-ci va l'aider à résoudre cette périlleuse enquête.
 

From Hell
Réalisation : Albert et Allen Hughes
Scénario : Terry Hayes et Rafael Yglesias d'après From Hell de Alan Moore et Eddie Campbell
Musique : Trevor Jones
Production : 20th Century Fox
Genre : Horreur, Thriller
Titre en vo : From Hell
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 19 octobre 2001
Durée : 117 mn
 
Casting :
Johnny Depp : Inspecteur Fred Abberline
Heather Graham : Mary Kelly
Ian Holm : Sir William Gull/Jack l'éventreur
Robbie Coltrane : Sergent Peter Godley
Ian Richardson : Sir Charles Warren
Jason Flemyng : Netley, le cocher
Sophia Myles : Victoria Abberline
Annabelle Apsion : Mary Ann « Polly » Nicholls
Katrin Cartlidge : Annie « Dark Annie » Chapman
Estelle Skornik : Ada
Joanna Page : Ann Crook
David Schofield : McQueen
Terence Harvey : Benjamin « Ben » Kidney
Ralph Ineson : Gordie
Dominic Cooper : un policier
 
Mon avis :
 A première vue, From Hell, pour les néophytes purs et durs, ne serait qu’une énième œuvre sur le célèbre Jack l’éventreur, ce tueur en série qui resta dans l’histoire pour ses meurtres rituels de prostituées dans les taudis du Londres de la fin du dix neuvième siècle. Un tueur qui, au demeurant, encore aujourd’hui, voit son identité être l’enjeu d’une multitudes d’experts de la chose plus ou moins sérieux et où naissent des hypothèses parfois fort pertinentes et troublantes, mais aussi complètement rocambolesques. Celle qui nous intéresse dans ce film, où plutôt, celle duquel Alan Moore s’inspira pour écrire son histoire – car a la base, From Hell est un comics – et l’une des plus connues du grand public et selon son auteur, Stephen Knight, Jack l’éventreur ne serait en fait qu’un certain Sir William Gull, Médecin Royal de son état et qui aurait agis par vengeance suite a la liaison du petit fils de la Reine Victoria avec une prostituée, liaison d’où serait née une enfant. Sans rentrer dans les détails, je me contenterais de dire que celle-ci, de part ses implications a souvent les faveurs du public (toujours friand, et je m’y inclus) de complots en tout genres, mais qu’elle n’en est pas moins fort décriée par les experts. Mais bon, comme de toute façon, il est quasiment certain que l’on ne connaitra jamais la véritable identité de ce fameux Jack l’éventreur, cela n’a pas une grande importance, surtout qu’au moins, cette hypothèse à donner inspirer Alan Moore pour une énième œuvre culte, et donc, par ricochet, au film qui nous intéresse aujourd’hui. Mais ce film, justement, quant en est-il ? A la lecture de multiples critiques sur le net, j’ai put constater que les avis sont multiples mais assez radicaux, dans les deux sens : certains ont adorés, d’autres, tout simplement détestés. Et il est amusant de noter qu’une bonne partie de ceux-ci ont, justement, lu la BD avant de voir le film. Quand à moi qui ai découvert le long métrage avant l’œuvre originale de Moore, quel est mon avis ? Forcement, vous vous doutez bien que si, au fil de cette décennie écoulée, j’ai visionné From Hell a de multiples reprises, c’est que celui-ci m’a plut… ou alors, c’est que je suis complètement maso, mais je vous rassure, ce n’est pas le cas. Alors certes, nous sommes loin de nous trouver devant un chef d’œuvre impérissable, et je me doute bien que le format cinématographique et le calibrage hollywoodien a dut agacer les amateurs de l’œuvre originale, ce qui peut parfaitement se comprendre tant toute une part de l’intrigue du comic est aux abonnés absents dans son adaptation. De même, personnellement, j’ai déjà vu notre sympathique et indémodable Johnny Depp dans des rôles plus marquants. Cependant, malgré cela, il y a tout un tas de petites raisons qui ont fait que, des la première fois que j’ai vu ce film, et cela continue encore maintenant, je ne peux pas m’en lasser et que le plaisir ressentit est toujours égal : tout d’abord, oui, Johnny Depp a déjà eut des rôles plus marquants dans sa carrière, mais j’adore cet acteur et je trouve que, sans être transcendant, son rôle d’inspecteur désabusé par les drames de la vie qui se perd petit a petit dans la drogue et qui utilise ses curieuses visions pour ses enquêtes lui va a ravir. Un autre que lui aurait été ridicule dans la peau de l’inspecteur Abberline, lui, on le croirait fait pour lui. Mais les autres acteurs ne sont en reste, en commençant par la charmante Heather Graham et sa rousseur enchanteresse mais aussi et surtout le sombre et nettement déranger Docteur Gull – Ian Holm – que l’on trouve tout à fait charmant au début mais que l’on voit, scènes après scènes, sombrer de l’autre coté. Et puis, il y a l’ambiance, cette Angleterre Victorienne, cette ville, Londres, avec son coté glorieux – la Reine, la Noblesse, les Bourgeois, les Francs Maçons – et son coté obscur, que l’on dissimule mais qui n’en est pas moins majoritaire et réel : les taudis, l’extrême pauvreté pour ne pas dire la misère, le mépris des étrangers (forcement, un tel meurtrier ne peut être un anglais voyons !), celui des femmes, les prostituées que l’on ne nomme pas mais qui n’en existent pas moins. Et c’est ce Londres là que l’on parcourt tout au long du film, avec quelques incursions ponctuelles de l’autre coté du miroir, dans ce monde de gentlemans ou l’on exhibe des soit disant monstres de foires – Joseph Merrick – et où œuvrent des sociétés secrètes, ce Londres sombre, sale, dangereux, ou la mort rode de multiples façons, ce monde où des femmes sont massacrées, mais ce ne sont que des prostituées, ou les étrangers sont accusés, mais ce ne sont que des juifs, ce monde qui semble presque être en permanence sous une nuit perpétuelle. Alors oui, certains pourraient trouver à redire sur certains points du film, sur certaines scènes, visiblement surjouées, et sur les différences avec l’œuvre originale, bien plus cérébrale et beaucoup moins grand public. Mais quoi qu’il en soit, a mon avis, From Hell n’en reste pas moins un très bon divertissement, qui saura vous captiver de bout en bout, vous faire trembler tel un excellent polar avec ce petit coté dépaysant qu’est le Londres de l’époque victorienne, presque un personnage a lui tout seul tant l’ambiance de la ville sur ses habitants est pesante et omniprésente. Alors, n’allez pas non plus chercher la vérité absolue quant à l’identité de Jack l’éventreur dans ce film et contentez vous de prendre From Hell pour ce qu’il est avant tout : un excellent divertissement, ce qui, par ailleurs, est déjà pas mal.
 

Points Positifs
 :
- Peut-être un des meilleurs films consacrés a Jack l’éventreur, personnage mythique, qui, bien évidement, connu moult adaptations sur grand écran.
- Une retranscription du Londres de la fin de l’ère Victorienne tout simplement proche de la perfection, avec cette différence entre la haute société et tous ces miséreux, ces masses populaires vivant à Whitechapel.
- Si vous n’avez jamais lu From Hell d’Alan Moore, alors, cette adaptation sera simplement pour vous un assez bon triller horrifique qui, ma foi, se regarde très bien et possède encore, bien des années plus tard, bien des attraits.
- Un Johnny Deep plutôt inspirer dans son rôle et même si son inspecteur Abberline est éloigné de celui de l’œuvre originale, cela n’est guère gênant dans ce film.
- Ian Holm à la fois mentor et inquiétant, sobre et ravagé par la folie.
- Heather Graham tout simplement magnifique en rousse !
 
Points Négatifs :
- Si vous connaissez l’œuvre originale, forcément, cette adaptation vous posera quelques problèmes tellement elle apparait simpliste à coté. Après, le film n’est surement pas destiné au même public que celui du roman graphique.
From Hell aurait mérité d’être plus long et certains passages sont traités à la va vite. De même, un approfondissement de certains protagonistes n’aurait pas été une mauvaise chose.
- Un bon film, indéniablement, mais qui n’est pas non plus le summum du genre. Disons que cela se regarde fort bien, ce qui est déjà pas mal mais pas de quoi non plus sauter au plafond.
 
Ma note : 7,5/10

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