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dimanche 31 mai 2020

Uncharted 3 – Drake's Deception


Uncharted 3 – Drake's Deception

Dans cette nouvelle aventure, Nathan Drake et son acolyte Victor Sullivan se lancent sur les traces de la cité perdue d'Iram, localisée dans le désert du Rub al-Khali, en Arabie. L'histoire débute dans la ville de Londres, puis se poursuit en France, en Syrie, au Yémen ou encore au beau milieu de l'océan. Durant leur périple, Nathan et Victor auront fort à faire, la redoutable Katherine Marlowe et son bras droit Talbot se dressant sur leur route. Seront-ils les premiers à découvrir la fameuse Atlantide des sables ?


Uncharted 3 – Drake's Deception
Éditeur : Sony Computer Entertainment
Développeur : Naughty Dog
Concepteur : Amy Hennig
Date de sortie : 28 octobre 2011
Pays d’origine : Etats-Unis
Genre : Action-aventure, Plate-forme, Tir à la troisième personne
Mode de jeu : Solo, Multijoueur en ligne (12 joueurs), co-op en ligne
Média : Blu-Ray
Contrôle : Manette
Plate-forme : PS3

Mon avis : Après vous avoir proposé la critique du premier volet de Uncharted, sans nul doute une des meilleures franchises vidéoludiques actuelles puis, surtout, de ce qui fut sans aucun doute le jeu qui me marqua le plus sur la PS3, je veux bien évidement parler du second volet, Among Thieves, sans nul doute l’un des jeux les plus captivants auquel il m’ait été donné de jouer ces dernières année, il est temps, à présent, d’aborder celle du troisième épisode de la saga, Drake’s Deception. Quasiment proche de la perfection, le second volet, que l’on ne présente plus, fortement inspiré de titres comme Tomb Raider mais aussi de multiples références cinématographiques comme Indiana Jones, pour ne citer que la plus évidente, avait, selon moi, atteint le firmament vidéoludique. Du coup, quand on atteint un tel niveau de perfection, le danger qui se pose lorsque survint une suite, c’est que celle-ci ne soit pas à la hauteur de nos espérances car bon, comme chacun sait, il est toujours difficile de ne pas décevoir les fans et… ma foi, force est de constater que sans que ce Drake’s Deception soit un mauvais jeu – prétendre une telle chose serait tout bonnement mentir – nous sommes loin du quasi chef d’œuvre que fut son prédécesseur… Mais commençons par les points positifs et ils sont, fort heureusement, nombreux : déjà, nous sommes dans un Uncharted et rien que pour cela, ce troisième volet ne peut être un mauvais jeu, les habitués de la série seront en terrain familier et apprécieront de retrouver des personnages désormais familiers ainsi qu’un système de jeu qui fut encore amélioré – oui, Nate ne saute plus de façon étrange désormais et qui plus est, toutes les phases de plate forme et de gun-fight sont moins hard qu’auparavant. De même, que ce Drake’s Deception est magnifique point de vu graphismes : certes, la aussi, au vu du volet précédant, ce n’est pas une surprise mais comme il faut rendre a César ce qui lui appartient, reconnaissons que ce soft est sans nul doute l’un des plus beau sorti sur PS3. Bien entendu, on passera rapidement sur le scénario plutôt banal qui ne sera prétexte qu’a faire voyager Nate et ses compagnons des rues de Londres jusqu’à l’Atlantide des sables en passant par la France et la Syrie pour aborder les choses qui fâchent : les défauts ! Premièrement, et a ma grande stupéfaction, cet Uncharted 3 est court, bien plus court que le second volet où l’on voyait vraiment du pays. Ensuite, il manque un souffle épique à l’intrigue si on doit toujours le comparer à son prédécesseur et l’on a parfois l’impression d’avancer bêtement tout en échappant à des pièges et en tuant des hordes d’ennemis ; certes, nombreuses sont les scènes marquantes et spectaculaires (je pense au passage dans l’avion, la poursuite a cheval) mais la aussi, si on se souvient de Among Thieves, dans ce dernier, elles étaient bien plus marquantes – pour rappel, celle du train, de la poursuite en camion, etc. Bref, tout un tas de détails assez gênants qui ne sont certes pas catastrophiques (surtout pour celui qui débuterait la saga par ce volet) mais qui donnent un arrière gout de déception, surtout quand on se dit qu’il y avait matière à faire bien mieux. Mais bon, j’ai surement l’air de cracher dans la soupe et c’est probablement le cas : j’avais tellement aimer le second volet de Uncharted que je m’attendais véritablement a quelque chose d’aussi grandiose pour ce troisième opus, finalement, a la place, Drake’s Deception ne fut qu’un bon, un très bon jeu, mais pas le chef d’œuvre absolu…


Points Positifs :
- Le plaisir incomparable de retrouver Nathan Drake dans une nouvelle aventure : Uncharted est sans nul doute l’une des licences les plus réussies de la PS3 et à chaque fois, nous avons droit à un excellent jeu, celui-ci ne dérogeant pas à la règle.
- Il y a encore eu des améliorations vis-à-vis du volet précédant : pour les graphismes, bien sur, encore plus magnifiques (ah, la partie dans le sable, les effets de lumière dans les bois, la cité perdue, a la fin…), mais aussi pour la jouabilité du soft où évoluer avec Nate est devenu un véritable plaisir.
- Sur ce point, Nathan ne saute plus comme un demeuré et mine de rien, c’est une bonne nouvelle !
- Si l’on a toujours affaire a des hordes d’ennemis, force est de constater que ceux-ci sont tout de même moins nombreux que dans le volet précédant, du coup, le sentiment de frustration qui pouvait survenir auparavant n’est plus au rendez vous.
- L’impression, positive, de jouer à un véritable film interactif qui reprend tous les éléments du genre action/aventure/exploration ; de plus, on ne note pas de différences entre les cinématiques et les phases de jeu et cela aussi est fort appréciable.
- L’humour propre a la saga est une fois de plus au rendez vous, de plus, il arrive toutes les catastrophes du monde a Nate et ce coté Pierre Richard assumé n’est pas désagréable selon moi.
- On a même droit à quelques petits passages oniriques du plus bel effet…

Points Négatifs :
- Hélas, ce troisième volet de Uncharted est court, beaucoup trop court surtout si on doit le comparer avec son prédécesseur.
- Du coup, l’aventure est plus condensée, on passe de pays en pays sans le coté aventure de la chose et scénaristiquement, bah, c’est un peu en-dessous de ce a quoi je m’attendais… Idem pour certaines scènes spectaculaires comme la poursuite a cheval, le passage dans l’avion qui se crache mais qui sont tellement rapides – et quand on se souvient de Among Thieves et de la scène du train, interminable, comment ne pas avoir de regrets !?
- Les compagnons de Nate vont et viennent mais l’interaction de ces derniers est moins réussie que dans… encore une fois… le volet précédant.
- Par contre, qu’est ce qu’ils sont cons nos alliés dans les phases de gun-fight !
- Quand j’ai découvert la cité d’Iram, je me suis dit que j’allais me régaler à la parcourir… bah en fait, pas tant que ça, d’ailleurs, les deux derniers niveaux furent un peu décevant.
- Et je ne parle pas du combat final contre Talbot tellement frustrant…

Ma note : 8/10

Uncharted 2 – Among Thieves


Uncharted 2 – Among Thieves

Le chasseur de trésors Nathan Drake tente de percer le mystère entourant la flotte perdue de l'explorateur Marco Polo, disparue lors de son retour de Chine en 1292. L'aventurier se rend dans l'Himalaya, sur la piste du royaume de Shambhala qui abriterait selon la mythologie bouddhiste la pierre sacrée de Chintamani, un joyau d'une valeur inestimable autrefois propriété de l'empereur de Chine Kubilaï Khan. Mais un criminel de guerre recherché, Zoran Lazarevic, convoite également le précieux trésor et déploie des moyens considérables pour s'en emparer. Dans ses aventures mouvementées à travers l'Asie, Nathan est accompagné par Victor Sullivan et Elena Fisher, complices de ses précédentes péripéties dans le Pacifique, et Chloé Frazer, une archéologue australienne qui n'a pas froid aux yeux...


Uncharted 2 – Among Thieves
Éditeur : Sony Computer Entertainment
Développeur : Naughty Dog
Concepteur : Amy Hennig
Date de sortie : 14 octobre 2009
Pays d’origine : Etats-Unis
Genre : Action-aventure, Plate-forme, Tir objectif
Mode de jeu : Solo, Multijoueur en ligne (10 joueurs)
Média : Blu-Ray
Contrôle : Manette
Plate-forme : PlayStation 3

Mon avis : Lorsque, après quelques années d’attente, je me suis finalement procurer une PS3, celle-ci était vendu avec deux jeux : Gran Turismo 5 et un certain Uncharted 2 – Among Thieves, un soft dont je connaissais la franchise depuis longtemps et dont j’avais entendu moult louanges à son sujet. Pourtant, il m’aura fallu bien du temps avant de me décider à voir par moi-même ce que valait ce second opus d’Uncharted, ce descendant masculin des aventures d’une certaine Lara Croft, mais en version plus musclée et moins acrobatique, ici, l’action prenant le pas sur les habituels énigmes et plateformes a la Tomb Raider. Et si, au départ, je dois reconnaitre que j’ai eu un peu de mal à entrer dans le jeu, trouvant que cela tirait un peu trop dans tous les sens à mon gout, au bout d’un moment, j’ai fait fi de la chose, finissant même par l’apprécier et me suis lancer à corps perdu dans un grand, un très grand moment vidéoludique, car après coup, comment ne pas reconnaitre, humblement, que nous nous trouvons ici devant un superbe jeu, que dis-je, un chef d’œuvre. Oh certes, on peut toujours chipoter ici ou là, trouver à redire sur tel ou tel point de détail, mais franchement, comment, en jouant à cet Uncharted 2 – Among Thieves, ne pas reconnaitre qu’avec ce soft, Sony, par le biais de Naughty Dog, et après un premier volet sympathique mais loin d’être parfait, avait frapper très fort en son temps, offrant incontestablement l’un des plus grands jeux de la PS3, voir même, sans exagération aucune, l’un des tous meilleurs toutes consoles confondus de ces dernières années. Captivant, prenant, doté de graphismes tout simplement somptueux, avec un héros, Nathan Drake, qui décidément en prend plein la gueule, ce second opus d’Uncharted est une pure réussite, comme on aimerait en voir plus souvent…


Points Positifs :
- Des graphismes tout bonnement somptueux pour l’époque : tant dans les détails, les décors, les jeux de lumières, les couleurs, c’est une pure merveille !
- Une jouabilité sans fausses notes : Nathan Drake est simple à prendre en main et ses mouvements sont fluides et précis. Un effort a été fait sur les phases de plateformes, plutôt simples en soit même s’il est toujours possible de faire une chute mortelle – ca, c’est moi !
- Au départ, on se dit que l’intégralité du casting est caricaturale au possible et possède un charisme digne de celui d’une huitre, et puis, petit à petit, on se prend au jeu et on s’attache à Drake, Chloé et compagnie.
- Un scénario digne d’un film d’action hollywoodien, captivant au possible, et pourtant, à la base, je ne suis pas vraiment fan du genre mais là, j’ai accroché.
- L’impression de jouer à un vrai film, par moments, on ne sait même pas si c’est une cinématique ou si l’on joue.
- Quelques scènes d’anthologie, surtout au cours de certains gun-flight hallucinants sans oublier le passage du train !

Points Négatifs :
- La partie action prend trop le dessus sur la réflexion à mes yeux, après, c’est probablement une affaire de gouts personnels.
- Le combat final, énervant au possible et pas à la hauteur du reste du soft, idem pour Lazarevic, comme grand méchant, on a déjà connu mieux.
- Mine de rien, Drake a une drôle de façon de sauter, vous ne trouvez pas ?!

Ma note : 8,5/10

Uncharted – Drake's Fortune


Uncharted – Drake's Fortune

Nathan Drake est un chasseur de trésor qui parcourt le globe à la recherche de reliques et autres objets de valeur. Ce dernier est persuadé d'être le descendant de l'illustre corsaire et explorateur Francis Drake disparu dans de mystérieuses conditions après avoir amassé de nombreux trésors. Accompagné de son compère, Victor Sullivan, et d'une réalisatrice de documentaires, Elena Fisher, le héros tente de dévoiler les secrets entourant le destin de son supposé ancêtre dans un périple qui le mènera en Amazonie puis sur une petite île du Pacifique sur les traces de l'El Dorado, « L'homme doré ». Mais il découvre qu'il n'est pas le seul à le chercher, une organisation de chercheurs d'artéfacts (à sa tête Gabriel Roman et son bras droit Attoq Navarro) le recherche également. Nathan Drake découvre également qu'une malédiction plane sur le trésor perdu.


Uncharted – Drake's Fortune
Éditeur : Sony Computer Entertainment
Développeur : Naughty Dog
Concepteur : Amy Hennig
Date de sortie : 19 novembre 2007
Pays d’origine : Etats-Unis
Genre : Action-aventure, Plate-forme, Tir à la troisième personne
Mode de jeu : Solo
Média : Blu-Ray
Contrôle : Manette
Plate-forme : PS3

Mon avis : Une semaine, et encore, sans y jouer tous les jours, une semaine donc, c’est ce qu’il m’aura fallut pour venir a bout du premier volet des aventures de Nathan Drake, le fameux Uncharted – Drake's Fortune. Un soft plutôt jouissif et plaisant, qui ne cache nullement sont inspiration du coté de Tomb Raider – sauf qu’a la place de Lara, nous avons Nathan, héros maladroit, casse cou mais assez attachant – mais aussi de ces nombreux films d’aventures que l’on peut qualifier, faute de mieux, de série B et dont le grand public est plutôt fan. Sauf que, ce que je n’apprécie guère sur grand écran, ici, cela passe plutôt bien et le résultat, s’il est encore perfectible dans ce premier volet – la suite sera nettement plus aboutie – n’en reste pas moins suffisamment réussi pour que l’on passe un bon moment, ce qui, ma foi, est le principal. Ainsi, dans ce premier volet, on retrouve tous les éléments qui feront le succès de la saga comme l’aventure, le coté exploration, les phases de combat, les personnages et un certain humour, et, bien entendu, même si scénaristiquement, cela reste plutôt conventionnel pour ne pas dire faiblard, disons que c’est le genre qui veut cela… Pour le reste, avec ce Drake’s Fortune, il est clair que le joueur ne peut que passer un bon moment et que, pour un premier volet d’une série devenue culte sur PS3, la barre était déjà placée assez haut… après, bien sur, s’il faut le comparer a ses successeurs, mais ceci est une toute autre histoire dont je vais vous parler très rapidement…


Points Positifs :
- Dans ce premier volet de Uncharted, on a déjà droit a tout ce qui fera le succès de la saga au fil des divers épisodes sorties sur la Playstation 3, c’est-à-dire : le coté assumé du pompage sur les films d’aventure, un héros loin d’être infaillible et souvent maladroit, le coté explorations de civilisations disparues et de trésors, les phases de plate formes, celles de gun-fight, et, bien entendu, un humour omniprésent.
- Essayons de nous remettre dans le contexte de l’époque, c’est-à-dire, fin 2007, et oublions les volets sorties depuis : oui, si on y parvient, il me parait évidant que point de vu graphismes, ce premier volet de Uncharted plaçait déjà la barre plutôt haut.
- Certes, le scénario est un peu faiblard mais bon, quelque part, c’est le genre qui veut cela…
- Certains passages un peu originaux comme la course poursuite en jeep où il faut tirer sur ses poursuivants et les deux niveaux où l’on se ballade en jet-ski.

Points Négatifs :
- Pour ce qui est de la durée de vie, ce n’est pas très long, loin de là… c’est-à-dire, environ huit heures en mode normal ; mouais, c’est court, très court…
- Hélas, ici, Nathan ne voyage pas encore autour du monde et il va falloir se contenter de visiter une ile des Caraïbes de fond en combles.
- Certains passages de gun-fight sont un peu pénibles par moments, surtout quand ils se succèdent les uns aux autres : par moment, on a l’impression de faire que cela !?
- Forcément, si vous vous lancez dans ce premier volet, comme moi, après avoir joué aux deux autres, les graphismes ne pourront que vous choquer un peu par moments ; oui, beaucoup de progrès furent accomplis par la suite.
- Un peu bof la fin et comme boss final, on a déjà connu mieux… Une constance dans la saga ?

Ma note : 7,5/10

samedi 30 mai 2020

Valse avec Bachir


Valse avec Bachir

En 1982, durant l'opération Paix en Galilée, le jeune Ari Folman, dix-neuf ans, fait son service militaire. Vingt-quatre ans plus tard, en 2006, il rencontre un ami de cette époque, Boaz, qui lui parle d'un rêve étrange qu'il fait toutes les nuits depuis plus de deux ans, mettant en scène des chiens qu'il a tués durant la guerre. Ari tente alors de se rappeler cette période de sa vie, sans y parvenir. Il parvient cependant à se remémorer une scène qu'il ne peut interpréter : lui et deux jeunes soldats sortant nus de la mer sous la lumière de fusées éclairantes dans la baie de Beyrouth. Il pense alors qu'il s'agit des scènes du massacre de Sabra et Chatila, où l'armée israélienne à couvert les milices phalangistes chrétiennes partisanes de Bachir Gemayel, mais sans en être sûr, sans même savoir s'il était réellement présent près du camp cette nuit du 17 septembre 1982. Ari Folman décide de rencontrer des compagnons de cette période et de les questionner sur la guerre.


Valse avec Bachir
Réalisation : Ari Folman
Scénario : Ari Folman
Musique : Max Richter
Production : Bridgit Folman Film Gang, Les Films d'Ici, Razor Film Produktion GmbH, Arte
Genre : Animation, Guerre
Titre en vo : Vals Im Bashir
Pays d'origine : Israël, France, Allemagne
Langue d'origine : hébreu, anglais
Date de sortie : 05 juin 2008
Durée : 90 mn

Casting :
Ari Folman : son propre rôle
Miki Leon : Boaz Rein-Buskila
Ori Sivan : son propre rôle
Yehezkel Lazarov : Carmi Cna'an
Ronny Dayag : son propre rôle
Shmuel Frenkel : son propre rôle
Dr Zahava Solomon : son propre rôle
Ron Ben-Yishai : son propre rôle
Dror Harazi : son propre rôle

Mon avis : De temps à autre, au cours d’une vie, on tombe parfois sur ce que l’on appelle tout simplement un chef d’œuvre, et, la plus part du temps, cela nous tombe dessus de façon tout à fait inattendu. Alors certes, Valse avec Bachir promettait énormément, et je me doutais bien que, après avoir entendu moult louanges à son sujet, je n’avais que peu de chances d’être déçu. Non pas que je fasse énormément confiance aux critiques puisque je me méfie de celles-ci, mais que, au vu du sujet traiter, la guerre du Liban en 82, et de l’esthétique sombre, mélange de BD européenne et fausse 3D, j’étais persuader, avant coup, que cette œuvre allait me plaire. Et donc, sur ce point, je n’ai nullement été déçu, bien au contraire… Il faut dire, histoire d’expliquer mon enthousiasme, que, dans Valse avec Bachir, la démarche psychanalytique est l’essence même de cette œuvre autobiographique d’un réalisateur israélien, Ari Folman, légitimement traumatisé par son expérience de jeune soldat durant la guerre du Liban de 1982. Le début du film nous plonge d’emblée dans une vision cauchemardesque bivalente : l’esthétique ultra réaliste et sombre de la bande dessinée, voir du jeu vidéo, et la terreur nocturne incluse dans la diégèse du film (le héros se trouve pris dans des visions noires terrifiantes qu’il n’arrive guère à s’expliquer). Lors d’une discussion avec un de ses camarades de guerre, il relate ses craintes et tente de remonter le passé, afin d’associer ses propres images à une réalité qu’il pense avoir connu. De personnage en personnage retrouvé, le héros retrace son expérience traumatique, allant au plus profond de son Histoire puisque c’est la Shoah qui est aussi traitée ici. Car il va se rendre compte qu’en laissant les chrétiens libanais perpétrer ces massacres, lui, comme ses compatriotes israéliens, se sont mis dans la position des bourreaux, comme les sympathisants nazis lors de la seconde guerre mondiale qui ont laissé faire… L’histoire sert-elle de leçon ? L’homme sous l’autorité, en temps de guerre, ne devient-il pas un animal, à l’image de ces chiens errants et menaçants qu’on voit courir dès les premières images du film ? Tel est le questionnement philosophique de cette œuvre magistrale, magnifiée par une esthétique hyper obscure alliant la bande dessinée contemporaine européenne et le jeu vidéo. Instantanément, on est embarqué dans une aventure humaine d’où on ne peut sortir indemne. Le personnage principal, voyageant au plus profond de lui-même et de ses souvenirs qui reviennent petit à petit à la surface, accompagné par une bande son mêlant des musiques de l’époque, à du classique et de la musique de jeu, redevient le jeune soldat qu’il a été, coupable d’avoir su et de n’avoir rien fait, en recherche d’une rédemption, qu’il cherche pour lui et son peuple entier. La conclusion du film transgresse l’univers animé et mêle les images de plus en plus réalistes des massacres, aux vraies images, comme elles avaient pu être filmées à l’époque. Le procédé, bien que régulièrement utilisé (voir par exemple La Liste de Schindler où l’on voit ce que sont devenus les vrais descendants), renforce l’émotion que peut ressentir le personnage à la révélation de son propre vécu, et celle du spectateur par la même occasion. La barrière jusque là maintenue par l’effet d’animation est anéantie face à la réalité, achevant le film sur une vision cauchemardesque malheureusement vraie et intense. Le réalisateur, par l’incarnation de son héros, a effectué sa catharsis, aussi dérangeante soit-elle pour lui et la position d’Israël face à ces massacres.


Points Positifs :
- Un véritable chef d’œuvre du cinéma d’animation et qui, en toute franchise, transgresse allègrement les genres. Il faut dire que Valse avec Bachir est une œuvre bien plus profonde qu’on pourrait le penser de prime abord et que, plus qu’une simple autobiographie de son narrateur, Ari Folman, c’est un pan de l’Histoire la plus sombre de l’état d’Israël qui nous est montrer ici, ce, avec les implications que cela entraine…
- Une animation particulière mais oh combien réussie, un choix de couleurs restreint mais qui s’avère être une des grandes réussites de ce film, bref, visuellement, Valse avec Bachir est une merveille !
- Les amateurs d’Histoire seront bien entendu aux anges devant la retranscription de la fameuse Guerre du Liban qui eu lieue au début des années 80, guerre oh combien dramatique et qui rappellera bien de sombres souvenirs avec les tristement célèbres massacres de Sabra et Chatila.
- Le parallèle établi entre le comportement de l’armée israélienne lors de la Guerre du Liban et les nazis lors de la Seconde Guerre Mondiale. Et dire que Valse avec Bachir est un film israélien…

Points Négatifs :
- De par sa conception même, ses multiples flashbacks et scènes oniriques, Valse avec Bachir n’est pas un film grand public qui risque d’être très rapidement perdu devant ce dessin animé bien singulier. Cela est plutôt dommage mais bon, que voulez vous…
- Une œuvre qui, de par son origine, ne plaira bien évidement pas a tous les détracteurs de l’état d’Israël et aux antisémites de tout poil. Mais bon, est-il nécessaire de le rappeler ?

Ma note : 8,5/10

vendredi 29 mai 2020

The Revenant


The Revenant
 
Dans une Amérique profondément sauvage, Hugh Glass, un trappeur, est attaqué par un ours et grièvement blessé. Abandonné par ses équipiers, il est laissé pour mort. Mais Glass refuse de mourir. Seul, armé de sa volonté et porté par l’amour qu’il voue à sa femme et à leur fils, Glass entreprend un voyage de plus de 300 km dans un environnement hostile, sur la piste de l’homme qui l’a trahi. Sa soif de vengeance va se transformer en une lutte héroïque pour braver tous les obstacles, revenir chez lui et trouver la rédemption.
 

The Revenant
Réalisation : Alejandro González Iñárritu
Scénario : Alejandro González Iñárritu et Mark L. Smith, d'après Le Revenant de Michael Punke
Musique : Ryūichi Sakamoto, Alva Noto et Bryce Dessner
Production : Anonymous Content, New Regency Pictures et RatPac Entertainment
Genre : Western
Titre en vo : The Revenant
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 8 janvier 2016
Durée : 156 mn
 
Casting :
Leonardo DiCaprio : Hugh Glass
Tom Hardy : John Fitzgerald
Domhnall Gleeson : Andrew Henry
Will Poulter : Jim Bridger
Paul Anderson : Anderson
Kristoffer Joner : Murphy
Brendan Fletcher : Fryman
Lukas Haas : Jones
Forrest Goodluck : Hawk
Joshua Burge : Stubby Bill
Duane Howard : Elk Dog
Melaw Nakehk'o : Powaka
Fabrice Adde : Toussaint, le chef des trappeurs de l'Ouest canadien
Arthur Redcloud : Hikuc
Christopher Rosamond : Boone
Robert Moloney : Dave Chapman
Tyson Wood : Weston
McCaleb Burnett : Beckett
Vincent Leclerc : Un trappeur de l'Ouest canadien
Stephane Legault : Un trappeur de l'Ouest canadien
Emmanuel Bilodeau : Un interprète francophone de l'Ouest canadien
 
Mon avis :
 Alejandro González Iñárritu est un réalisateur qui, en toute franchise, ne m’a jamais totalement déçu : ainsi, que ce soit avec Amours Chiennes21 Grammes et Babel, ce fut a chaque fois, pour ma part, de belles découvertes cinématographiques, en tous cas, bien davantage qu’avec Birdman, œuvre multirécompensée, sympathique, mais inférieure, selon moi, aux films cités précédemment. Du coup, lorsque j’ai entendu parler de The Revenant et que j’ai appris que le mexicain se trouvait derrière la caméra, il était évident que je ne pouvais pas passer à coté de ce long métrage. Ajoutons a cela un synopsis plutôt accrocheur avec cette histoire de vengeance d’un père, Léonardo DiCaprio, qui va braver mille tourments en pleine nature pour punir l’assassin de son fils et la certitude qu’on allait en prendre plein les yeux avec des paysages magnifiques et il était clair que je ne pouvais pas passer a coté de The Revenant. Et, ma foi, je n’ai pas été déçu, loin de là car oui, mille fois oui, The Revenant est un bon, que dis-je, un sacré bon film, le genre de longs métrages qui se doivent d’être vus sur grand écran – rien que pour les paysages grandioses, le jeu en vaut la chandelle – le genre d’œuvre qui réconcilient totalement avec le septième art et qui me font dire que oui, de temps en temps, il y a encore des réalisateurs suffisamment talentueux pour nous offrir de grands moments de cinéma. Alors bien sur, certains pourront pinailler sur un postulat de départ peu original puisque, après tout, ce n’est qu’une histoire de vengeance, de même, un certain public beaucoup trop habitué a des films écervelés où ça tire de tous les cotés s’ennuieront ferme devant The Revenant. De plus, il faut reconnaitre qu’au vu de tout ce que subit le brave Leo – récompensé d’un Oscar pour ce film, ce qui est justifié – tout au long des deux heures et quelques que dure le film, au bout d’un moment, on n’y croit plus, cependant… cependant, tout cela est complètement occulté par une histoire captivante de bout en bout, par une maitrise de la caméra tout bonnement époustouflante, ce qui nous offre certains plans, certaines séquences, tout simplement incroyables. Et puis, The Revenant n’est pas qu’une simple histoire de vengeance matinée de Man Vs Wild, non, ici, il ne faut pas oublier le rapport à la nature, omniprésent de bout en bout, le coté légèrement christique de DiCaprio, qui en bave vraiment, tel un Christ vengeur, mais aussi, ne l’oublions pas, les relations entre les peuples – l’homme blanc, les indiens – les hommes, forcément tendues et où règnent les incompréhensions mutuelles… Oui, The Revenant, c’est un peu tout cela à la fois, un film de vengeance, un film de souffrance, un film de survie, un film philosophique, un film où la nature, implacable, écrase l’homme, celui-ci n’étant qu’une misérable petite chose devant elle, bref, un grand film, incontestablement !
 

Points Positifs
 :
- Un grand moment de cinéma, tout simplement. Oui, The Revenant est un grand film et on ne s’ennui pas une seule seconde alors que cela dure tout de même prêt de deux heures et demi.
- La confirmation, une fois de plus, qu’Alejandro González Iñárritu est un superbe réalisateur.
- En partant d’un postulat de départ plutôt simple – une histoire de vengeance avec un héros perdu au bout milieu d’une nature plus qu’hostile – Iñárritu nous offre une œuvre magistrale et qui aborde moult thématiques comme le rapport de l’homme avec la nature, celui entre les blancs et les indiens mais aussi, la complexité des sentiments humains comme l’amour, la vengeance, l’honneur, la traitrise, la volonté de survivre a tout pris…
- Quand j’affirme que ce film se doit d’être vu au cinéma, c’est que rien que pour les nombreux plans de la nature sauvage, il serait dommage de les voir dans son salon. Forêts, montagnes, paysages enneigés, rivières, on en prend plein les yeux. Et puis, il y a ces plans de caméras, simplement divins.
- Je me fiche des récompenses comme de ma première chemise, mais mine de rien, oui, je comprends que le sieur DiCaprio ait reçu un Oscar pour sa prestation.
- Accessoirement, pour ce qui est des acteurs, on est fort bien servis : DiCaprio, bien sur, mais aussi Tom Hardy, Domhnall Gleeson, Will Poulter…
- La scène de l’attaque de l’ours, impressionnante au possible.
- Les nombreux flashbacks oniriques où DiCaprio se souvient de sa femme, de son fils, et qui apportent une touche philosophique à l’histoire.   
 
Points Négatifs :
- Malheureusement, The Revenant possède un énorme défaut vers la fin : lorsque le commandant du fort, interprété par Domhnall Gleeson, décide de partir à la recherche de John Fitzgerald – Tom Hardy – en compagnie de DiCaprio, mais pourquoi le font-ils à deux, ce qui est complètement illogique !? Après tout, quelques minutes auparavant, ils étaient partis en groupe a la recherche de ce qu’ils croyaient être le fils du héros, et là, face a un individu traqué, dangereux et armé, ils ne sont que deux. Mouais, absurde !
- Mouais, je reconnais qu’il arrive tellement de choses a DiCaprio qu’au bout d’un moment, on finit par ne plus y croire ; voir la chute dans le ravin, certes atténuée par les branches d’un arbre, mais bon…
 
Ma note : 8,5/10

jeudi 28 mai 2020

Gatsby le Magnifique


Gatsby le Magnifique
 
Printemps 1922. L'époque est propice au relâchement des mœurs, à l'essor du jazz et à l'enrichissement des contrebandiers d'alcool… Apprenti écrivain, Nick Carraway quitte la région du Middle-West pour s'installer à New York. Voulant sa part du rêve américain, il vit désormais entouré d'un mystérieux millionnaire, Jay Gatsby, qui s'étourdit en fêtes mondaines, et de sa cousine Daisy et de son mari volage, Tom Buchanan, issu de sang noble. C'est ainsi que Nick se retrouve au cœur du monde fascinant des milliardaires, de leurs illusions, de leurs amours et de leurs mensonges. Témoin privilégié de son temps, il se met à écrire une histoire où se mêlent des amours impossibles, des rêves d'absolu et des tragédies ravageuses et, chemin faisant, nous tend un miroir où se reflètent notre époque moderne et ses combats.
 

Gatsby le Magnifique
Réalisation : Baz Luhrmann
Scénario : Baz Luhrmann et Craig Pearce, d'après le roman de F. Scott Fitzgerald
Musique : Craig Armstrong
Production : Bazmark Films, Red Wagon Productions
Genre : Drame
Titre en vo : The Great Gatsby
Pays d'origine : États-Unis, Australie
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 10 mai 2013
Durée : 143 mn
 
Casting :
Leonardo DiCaprio : Jay Gatsby
Tobey Maguire : Nick Carraway
Carey Mulligan : Daisy Buchanan
Joel Edgerton : Tom Buchanan
Elizabeth Debicki : Jordan Baker
Isla Fisher : Myrtle Wilson
Jason Clarke : George B. Wilson
Amitabh Bachchan : Meyer Wolfshiem
Adelaide Clemens : Catherine
Richard Carter : Herzog, le majordome de Gatsby
Vince Colosimo : Michaelis
Callan McAuliffe : Jay Gatsby jeune
 
Mon avis : 
Enième adaptation du roman à succès de F. Scott Fitzgerald, le Gatsby le Magnifique de Baz Luhrmann fait indéniablement partit de ces œuvres complètement folles, presque inclassables et qui, bien entendu, divisent le public. Car ici, il ne peut y avoir de demi-mesure, soit on adore, soit on déteste ! Pour quelle raison ? Eh bien, tout simplement parce que son réalisateur, le sieur Luhrmann, n’est pas un professionnel du cinéma comme les autres, chacun de ses films étant quasiment de véritables ovnis d’extravagance dans un milieu cinématographique beaucoup trop aseptisé – voir Roméo + JulietteMoulin Rouge! ou Australia. Le problème, forcément, c’est que c’est ce coté grandiloquent, cette impression, par moments, d’être devant un vidéoclip géant, peut déplaire a beaucoup ; cela se comprends et d’ailleurs, si je dois être tout a fait franc, moi-même, j’ai eu un peu de mal avec la première demi-heure du film, me demandant où j’avais mis les pieds. Et puis, petit a petit, l’intrigue se met en place, on commence à comprendre les enjeux et les aboutissements du scénario, le but des personnages et, mine de rien, pour peu que l’on ait adhéré au concept – pas évidant, j’en conviens – tout a coup, on trouve parfaitement normal ce mélange de musique moderne et de musique d’époque, ces décors tape a l’œil, ces couleurs fashion et cette folie ambiante. Oui, Gatsby le Magnifique est une gigantesque chorégraphie où chaque détail, chaque plan, a son importance ; un véritable régal pour les yeux, certes, mais pas que… Car il ne faut pas l’oublier, l’histoire, dramatique et ma foi prévisible par certains cotés, a son importance, de même que les acteurs, principalement un Leonardo DiCaprio au top de sa forme et qui nous démontre, une fois de plus, toute l’immensité de son talent – le bougre étant comme le bon vin, il s’améliore en prenant de l’age ! Quoi qu’il en soit, et comme je le disais en préambule de cette critique, Gatsby le Magnifique ne peut plaire a tout le monde, son coté artistique étant tellement poussé, principalement au début, qu’il est difficile d’accrocher au film, cependant, si vous adhéré a la chose, il se pourrait que, vous aussi, vous soyez conquis par cette œuvre peu commune, ébloui par un déluge de couleurs et de paillettes qui vous en mettra plein les yeux…
 

Points Positifs
 :
- Baz Luhrmann ne réalise pas énormément de films, cependant, quand il en fait un, cela se voit, Gatsby le Magnifique en étant la preuve éclatante ! Grandiloquent, une esthétique proche de la perfection, un déploiement de couleurs extraordinaires, des plans somptueux et un rythme endiablé qui vous captivera de bout en bout. Certes, c’est spécial, très spécial même, mais si on adhère, c’est génial, tout simplement !
- L’histoire est finalement assez simple voir prévisible par moments – une histoire d’amour perdue d’avance, un héros dont on se doute qu’il cache bien des secrets – cependant, elle n’en reste pas moins suffisamment captivante pour attirer notre attention, surtout que tout cela est fort bien filmer.
- Leonardo DiCaprio est tout simplement parfait en Gatsby ! Alternant les scènes tout en retenue et d’autres où il ne parvient pas à libérer sa grande nervosité, c’est un pur régal d’assister a une fort belle performance d’acteur.
- Petite mention a Joel Edgerton et Carey Mulligan, eux aussi très bons.
- La bande originale choque énormément au début – un mélange de moderne et de musique d’époque – pourtant, une fois qu’on y est habitué, on finit par se dire que ce n’est pas déplaisant, bien au contraire.
 
Points Négatifs :
- Indéniablement un film qui divise et auquel il est fort facile de ne pas accrocher. Il faut dire que Baz Luhrmann est un réalisateur très particulier et que sa mise en scène tient plus, par moments, de la chorégraphie qu’autre chose, du coup, tout le monde ne peut pas adhérer a ce partit prit artistique et bien des choses qui apparaissent comme réussis pour certains seront des points négatifs pour d’autres.
- Pas vraiment été emballer par la performance de Tobey Maguire.
- Il y a un truc que je n’ai pas compris : au début, personne ne semble savoir qui est Gatsby, puis, ensuite, tout le monde le reconnait. Hum, il n’y a pas un souci là !?
 
Ma note : 8/10