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jeudi 14 mai 2020

The Wicker Man


The Wicker Man
 
Le sergent Neil Howie débarque sur une île écossaise nommée Summerisle, afin d'enquêter sur la disparition d'une enfant, disparition signalée par une lettre anonyme accompagnée de la photo de la petite fille. A peine arrivé, il se heurte à des autochtones peu accueillants et réticents à collaborer à l'enquête. D'ailleurs, tout le village, des clients du pub à la maîtresse d'école, en passant par la mère présumée de la disparue, s'accordent pour dire qu'ils ne connaissent pas cet enfant. Cependant, le sergent Howie trouve plusieurs indices, et le comportement étrange de la population laisse penser que la fillette fait bien partie du village et qu'elle a effectivement disparue... mais alors ? Tout le village participerait à cette conspiration ? La petite fille a-t-elle réellement été enlevée ? Est-elle morte ? Quel secret se cache sur cette île ?
 

The Wicker Man
Réalisation : Robin Hardy
Scénario : Anthony Shaffer
Musique : Paul Giovanni
Production : British Lion Film Corporation
Genre : Policier, Fantastique, Drame
Titre en vo : The Wicker Man
Pays d'origine : Royaume-Uni
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 18 décembre 1973
Durée : 88 mn
 
Casting :
Edward Woodward : sergent Neil Howie
Christopher Lee : Lord Summerisle
Diane Cilento : Miss Rose
Ingrid Pitt : la libraire
Britt Ekland : Willow
Lindsay Kemp : Alder MacGreagor
Russell Waters : le maître du bourg
Aubrey Morris : le vieux jardinier/ le fossoyeur
Irene Sunters : May Morrison
Walter Carr : le maître d'école
Paul Giovanni : un des musiciens
 
Mon avis : 
Un véritable monument du cinéma Britannique, un film culte tout bonnement. Telles furent mes impressions la toute première fois que j’avais eu l’opportunité de voir cette œuvre magistrale dont le scénario est d'Anthony Shaffer et dont le protagoniste principal est le ténébreux (et culte lui aussi dans son genre), Christopher Lee (bien loin de ses rôles habituels précédents et des années avant Saroumane), dont la légende prétend qu'il tenait tant à jouer ce rôle, qu'il l'aurait fait gratuitement... Un film magistral, culte pour beaucoup et dont le revisionage n’aura fait, pour ma part, que confirmer mon ressentit premier. Mais bon, il est tant d’aborder le film en lui-même et sa critique, a proprement parler… Ainsi, voulant rompre avec les stéréotypes habituels des films de la Hammer, Anthony Shaffer nous a contacter avec ce Wicker Man, un long métrage original et inclassable ou l'on retrouve pèle mêle des éléments des films d'horreur classique (disparition mystérieuse, personnages inquiétants, ancienne croyance païenne) mais réussit a les sublimer pour en faire autre chose de bien plus profond, au point qu'il n'est pas absurde d'affirmer que l'on a droit tout bonnement a un comparatif entre religions. Et, dans le cas présent, entre la Chrétienté pure et dure, représentée a outrance par le représentant de la loi, le sergent Howie qui en devient caricatural (excellent Edward Woodward) et son vis a vis, Lord Summerisle (Christopher Lee dans, a mon avis, son plus grand rôle), adepte du paganisme mais qui s'avère peut être, bien plus tolérant que l'on pourrait le penser a première vu. Car voila le grand sujet du film, ce conflit de religion, de croyances, de façon de penser, d'acceptation de son corps (entre une sexualité débridée et le dégout de celle ci) et d'être qui transparaît a chaque instant et ou notre brave Sergent, a mesure que l'intrigue avance, subit ce qu'il appelle un outrage a Dieu. Et cela n'arrivera pas qu'une fois... Ce « choc des civilisations », si je peux me permettre l’expression, tournerais largement a l’avantage des insulaires si, au bout d'un final inattendu et réussi (un rebondissement dans le genre, c'est du rarement vu), on ne se rendrait compte de certaines réalités. Mais même ainsi, le tout est fait dans une telle atmosphère joyeuse et sincère que l'on a du mal à condamner l'acte (portant répréhensible au possible) final au point que cela en devient même troublant... Peut être est ce la grande force du scénario, du sublime jeu des différents acteurs qui font que même certaines scènes parmi les plus dérangeantes finissent par passer, si l'on se met une minute a la place des protagonistes... Œuvre à la fois loufoque, sensuelle (voir érotique), inquiétante et dérangeante, The Wicker Man est un monument qui se doit d'être vu absolument. Nous assistons à un mélange subtil des genres, mi-comédie musicale, mi-film d'horreur, mi-drame, mi-thriller, mi-farce..., ce film est impossible à classifier. Et c'est tout ce qui fait son charme ! Il passe allègrement du sourire au rire grimaçant, les scènes somptueuses dansées et chantées alternent jeux enfantins, sensualité, volupté intense et trivialité extrême. Un film qui fait réfléchir, féerique et bien loin de ce que l'on attend habituellement de ce que l'on appelle communément, un film d’horreur. Un film peu connu du grand public, mais qui mérite amplement sa place parmi les plus grands du Septième Art.... 
 

Points Positifs
 :
- Véritable ovni cinématographique totalement infaisable a notre époque, The Wicker Man brille par son propos premier qui met en opposition le rigorisme de la religion chrétienne à une certaine liberté des cultes païens, plus permissifs et plus en accord avec la nature. Une singulière inversion des rôles puisque l’on finit par trouver sympathique Christopher Lee lorsqu’il brûle le flic chrétien coincé et conservateur dans le fameux Dieu d’osier…
- Si Christopher Lee est bien évidement fidèle a lui-même et campe de belle manière un Lord Summerisle flamboyant, c’est surtout Edward Woodward en flic borné et bourré de complexes dut a la religion qui marque le plus les esprits, et pas dans le bon sens.
- Une esthétique étonnante, une bande originale typique de l’époque mais qui colle parfaitement au film, un érotisme omniprésent mais jamais vulgaire et un déchainement de couleurs qui s’avère être un régal pour les yeux.
- Le final où l’on croit d’abord que tout n’est que sympathique farce avec de faux sacrifices puis, un énième retournement, plus dramatique, où le policier, dindon de la farce, finit brulé dans le Dieu d’osier en hommage aux dieux locaux. Un must !
 
Points Négatifs :
- Je pense qu’un film comme The Wicker Man est tellement inclassable, tellement spécial, que l’on ne peut que l’adorer ou le détester. Pas de demi-mesure ici et il est clair que certains n’y verront qu’un délire de hippies et de leurs lubies de cultes païens avec un soupçon de seins et de fesses féminines.
- Dommage de ne pas avoir vu la version director's cut qui a 11 bonnes minutes de plus et qui devrait approfondir certains points de l’intrigue.
 
Ma note : 8,5/10

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