The Wicker Man
The
Wicker Man
Le
sergent Neil Howie débarque sur une île écossaise nommée Summerisle, afin
d'enquêter sur la disparition d'une enfant, disparition signalée par une lettre
anonyme accompagnée de la photo de la petite fille. A peine arrivé, il se
heurte à des autochtones peu accueillants et réticents à collaborer à
l'enquête. D'ailleurs, tout le village, des clients du pub à la maîtresse
d'école, en passant par la mère présumée de la disparue, s'accordent pour dire
qu'ils ne connaissent pas cet enfant. Cependant, le sergent Howie trouve
plusieurs indices, et le comportement étrange de la population laisse penser
que la fillette fait bien partie du village et qu'elle a effectivement
disparue... mais alors ? Tout le village participerait à cette conspiration ?
La petite fille a-t-elle réellement été enlevée ? Est-elle morte ? Quel secret
se cache sur cette île ?
The Wicker Man
Réalisation : Robin
Hardy
Scénario : Anthony
Shaffer
Musique : Paul
Giovanni
Production : British
Lion Film Corporation
Genre : Policier,
Fantastique, Drame
Titre
en vo : The Wicker Man
Pays
d'origine : Royaume-Uni
Langue
d'origine : anglais
Date
de sortie : 18 décembre 1973
Durée : 88
mn
Casting
:
Edward
Woodward : sergent Neil Howie
Christopher
Lee : Lord Summerisle
Diane
Cilento : Miss Rose
Ingrid
Pitt : la libraire
Britt
Ekland : Willow
Lindsay
Kemp : Alder MacGreagor
Russell
Waters : le maître du bourg
Aubrey
Morris : le vieux jardinier/ le fossoyeur
Irene
Sunters : May Morrison
Walter
Carr : le maître d'école
Paul
Giovanni : un des musiciens
Mon
avis : Un véritable monument du cinéma
Britannique, un film culte tout bonnement. Telles furent mes impressions la
toute première fois que j’avais eu l’opportunité de voir cette œuvre magistrale
dont le scénario est d'Anthony Shaffer et dont le protagoniste principal est le
ténébreux (et culte lui aussi dans son genre), Christopher Lee (bien loin de
ses rôles habituels précédents et des années avant Saroumane), dont la légende
prétend qu'il tenait tant à jouer ce rôle, qu'il l'aurait fait gratuitement...
Un film magistral, culte pour beaucoup et dont le revisionage n’aura fait, pour
ma part, que confirmer mon ressentit premier. Mais bon, il est tant d’aborder
le film en lui-même et sa critique, a proprement parler… Ainsi, voulant rompre
avec les stéréotypes habituels des films de la Hammer, Anthony
Shaffer nous a contacter avec ce Wicker Man, un long métrage
original et inclassable ou l'on retrouve pèle mêle des éléments des films
d'horreur classique (disparition mystérieuse, personnages inquiétants, ancienne
croyance païenne) mais réussit a les sublimer pour en faire autre chose de bien
plus profond, au point qu'il n'est pas absurde d'affirmer que l'on a droit tout
bonnement a un comparatif entre religions. Et, dans le cas présent, entre la
Chrétienté pure et dure, représentée a outrance par le représentant de la loi,
le sergent Howie qui en devient caricatural (excellent Edward Woodward) et son
vis a vis, Lord Summerisle (Christopher Lee dans, a mon avis, son plus grand
rôle), adepte du paganisme mais qui s'avère peut être, bien plus tolérant que
l'on pourrait le penser a première vu. Car voila le grand sujet du film, ce
conflit de religion, de croyances, de façon de penser, d'acceptation de son
corps (entre une sexualité débridée et le dégout de celle ci) et d'être qui
transparaît a chaque instant et ou notre brave Sergent, a mesure que l'intrigue
avance, subit ce qu'il appelle un outrage a Dieu. Et cela n'arrivera pas qu'une
fois... Ce « choc des civilisations », si je peux me
permettre l’expression, tournerais largement a l’avantage des insulaires si, au
bout d'un final inattendu et réussi (un rebondissement dans le genre, c'est du
rarement vu), on ne se rendrait compte de certaines réalités. Mais même ainsi,
le tout est fait dans une telle atmosphère joyeuse et sincère que l'on a du mal
à condamner l'acte (portant répréhensible au possible) final au point que cela
en devient même troublant... Peut être est ce la grande force du scénario, du
sublime jeu des différents acteurs qui font que même certaines scènes parmi les
plus dérangeantes finissent par passer, si l'on se met une minute a la place des
protagonistes... Œuvre à la fois loufoque, sensuelle (voir érotique),
inquiétante et dérangeante, The Wicker Man est un monument qui
se doit d'être vu absolument. Nous assistons à un mélange subtil des genres,
mi-comédie musicale, mi-film d'horreur, mi-drame, mi-thriller, mi-farce..., ce
film est impossible à classifier. Et c'est tout ce qui fait son charme ! Il
passe allègrement du sourire au rire grimaçant, les scènes somptueuses dansées
et chantées alternent jeux enfantins, sensualité, volupté intense et trivialité
extrême. Un film qui fait réfléchir, féerique et bien loin de ce que l'on
attend habituellement de ce que l'on appelle communément, un film d’horreur. Un
film peu connu du grand public, mais qui mérite amplement sa place parmi les
plus grands du Septième Art....
Points
Positifs :
-
Véritable ovni cinématographique totalement infaisable a notre époque, The
Wicker Man brille par son propos premier qui met en opposition le
rigorisme de la religion chrétienne à une certaine liberté des cultes païens,
plus permissifs et plus en accord avec la nature. Une singulière inversion des
rôles puisque l’on finit par trouver sympathique Christopher Lee lorsqu’il
brûle le flic chrétien coincé et conservateur dans le fameux Dieu d’osier…
-
Si Christopher Lee est bien évidement fidèle a lui-même et campe de belle
manière un Lord Summerisle flamboyant, c’est surtout Edward Woodward en flic
borné et bourré de complexes dut a la religion qui marque le plus les esprits,
et pas dans le bon sens.
-
Une esthétique étonnante, une bande originale typique de l’époque mais qui
colle parfaitement au film, un érotisme omniprésent mais jamais vulgaire et un
déchainement de couleurs qui s’avère être un régal pour les yeux.
-
Le final où l’on croit d’abord que tout n’est que sympathique farce avec de
faux sacrifices puis, un énième retournement, plus dramatique, où le policier,
dindon de la farce, finit brulé dans le Dieu d’osier en hommage aux dieux
locaux. Un must !
Points
Négatifs :
-
Je pense qu’un film comme The Wicker Man est tellement
inclassable, tellement spécial, que l’on ne peut que l’adorer ou le détester.
Pas de demi-mesure ici et il est clair que certains n’y verront qu’un délire de
hippies et de leurs lubies de cultes païens avec un soupçon de seins et de
fesses féminines.
-
Dommage de ne pas avoir vu la version director's cut qui a 11 bonnes minutes de
plus et qui devrait approfondir certains points de l’intrigue.
Ma
note : 8,5/10
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