21 Grammes
21
Grammes
Vivant
un mariage sans amour avec Mary, Paul, professeur de mathématiques, est en
attente d’une greffe de cœur. Mariée et mère de deux petites filles, Cristina,
ex-junkie, mène une existence heureuse et paisible auprès de son mari Michael.
À peine sorti de prison où il a trouvé la foi, Jack, gangster repenti, veut
reconstruire son foyer et venir en aide aux jeunes délinquants. Un terrible
accident va réunir ces trois personnes et les changer à jamais. Elles vont
s'affronter, se haïr et s'aimer.
21 Grammes
Réalisation : Alejandro
González Iñárritu
Scénario : Guillermo
Arriaga
Musique : Gustavo
Santaolalla
Production : This
Is That Productions
Genre : Drame
Titre
en vo : 21 Grams
Pays
d'origine : Etats-Unis
Langue
d'origine : anglais
Date
de sortie : 26 décembre 2003
Durée : 124
mn
Casting :
Sean
Penn : Paul Rivers
Benicio
del Toro : Jack Jordan
Naomi
Watts : Cristina Peck
Charlotte
Gainsbourg : Mary Rivers, la femme de Paul
Melissa
Leo : Marianne Jordan, la femme de Jack
Catherine
Dent : Ana
Danny
Huston : Michael Peck, le mari de Cristina
Eddie
Marsan : le révérend John
Clea
DuVall : Claudia, la sœur de Cristina
Jerry
Chipman : le père de Cristina
Tony
Vaughn : Al, l'employeur de Jack au golf
John
Rubinstein : le gynécologue
Annie
Corley : Trish
Denis
O'Hare : le docteur Rothberg
Mon
avis : Ce fut par le biais de
l’excellent Babel que je fis, il y a bien des années, la
connaissance avec Alejandro González Iñárritu, réalisateur mexicain oh combien
talentueux et qui, par la suite et le visionnage de ses autres œuvres, ne fit
que confirmer tout le bien que je pensais de lui – un des meilleurs exemples
étant, bien entendu, Amour
Chiennes. Mais pour en revenir à Babel, œuvre atypique –
c'est-à-dire, complètement en dehors des sentiers battus des canons
hollywoodiens – avec ses multiples destins croisés de protagonistes, aux quatre
coins du monde, sans rapport apparent entre eux et que l’on suivait tout le
long de l’intrigue, avant que, finalement, un point de convergence ne vienne
expliquer le pourquoi du comment de tous ces destins croisés, disons que ce
film n’était que le dernier d’une trilogie débutée par Amour Chiennes,
donc, et poursuivi par le long métrage qui nous préoccupe aujourd’hui, 21
Grammes… Pourtant, la toute première fois que j’avais visionné ce film,
j’avais faillis regretter mon choix ! Bien entendu, ce n’était pas comme
si je n’étais pas en terrain inconnu – Babel oblige – mais
pour être tout a fait franc, la première partie de cette œuvre me laissa dans
un état de stupeur flagrant au point que, a un moment donné, après une
succession de diverses scènes sans liens apparents entre elles et dans le
désordre le plus total, je levais la main, d’un air interrogateur et en plein
désarroi… D’ailleurs, j’en étais à me demander si le réalisateur mexicain, dans
un instant de folie furieuse, n’avait pas pris son scénario, découpé le tout
et, au montage, remonter tout cela dans le plus parfait désordre – pour la
petite histoire, David Bowie, a une époque, faisait parfois cela pour écrire
certaines chansons – tellement j’avais du mal à comprendre l’intrigue et où il
voulait en venir. Car, et vous l’avez compris, 21 Grammes est
un véritable puzzle où les très nombreuses scènes, le plus souvent courtes,
s’enchainent les unes après les autres, sans aucune logique apparente –
insistons bien sur le terme apparent – et dans un superbe désordre
chronologique. Du coup, forcement, difficile de s’accrocher sans faire des
efforts, surtout que, il faut bien l’avouer, on n’y comprend pas grand-chose au
début lors d’un premier visionnage. Forcement, pour cela, un état de
concentration extrême est requis, de même, il faut aimer se prendre la tête
devant un film ce qui, tout de suite, doit éliminer pas mal de spectateurs mais
bon, ceci est un tout autre problème. Et donc, tandis que certains auront vite
abandonné la partie pour retourner a Secret Story, je me suis
accrocher, je me suis battu et puis, tout simplement – car le film est ainsi –
petit a petit, les pièces de cet indicible puzzle se mettent en place, on
commence à comprendre qui a fait quoi et avec qui et surtout, quand, et la, tel
Newton regardant une pomme tomber, l’illumination nous vient, notre esprit
littéralement perdu jusque la s’éclaire subitement et ces simples mots
s’échappent de nos lèvres : « ah ouais ! ». Et bah oui, on commence
à voir où ce diable d’Alejandro González Iñárritu veut en venir, l’intrigue,
subitement, devint claire comme une eau de roche et les tenants et les
aboutissements ne sont plus un secret mystérieux enfouis dans le cerveau du
réalisateur. Et sincèrement, arrivé à ce moment précis du film, je ne peux que
dire : « génial », tout bonnement. Car oui, Iñárritu m’aura fait
baver mais que ce fut bon car tout le plaisir, en dehors d’une histoire,
touchante, dramatique et finalement sans grand espoir pour ses protagonistes,
toute pleine de rédemption avortée, d’espoirs déçus, de drames horribles et
d’acteurs que l’on ne peut que qualifier, tout bonnement, d’inspirés, que ce
soit Sean Penn, Benicio Del Toro, Naomi Watts et même Charlotte Gainsbourg,
bref, tout le plaisir repose surtout sur la compréhension, que dis-je, la
résolution de ce fameux puzzle, lorsqu’enfin, toutes les pièces sont mises bout
et a bout et que l’on se dit, finalement : « ah oui, c’est pour ça qu’a
un moment, il y avait ça… et qu’après etc. ». Et franchement, a ce moment
là, on ne peut que reconnaître que Alejandro González Iñárritu est tout de même
un sacré bon réalisateur et que ce 21 Grammes – est ce le
poids de notre âme – est un excellent film, que dis-je, une pure
merveille !
Points
Positifs :
-
Une fois de plus, Alejandro González Iñárritu fait preuve de tout son talent et
nous livre une œuvre que l’on peut qualifié d’excellente. Certes, elle est
difficile d’accès, particulièrement au début, cependant, pour peu que l’on
s’accroche, pour peu que l’on soit réceptif à ce genre de films où il faut
réfléchir, alors, on passera un superbe moment de cinéma.
-
Indéniablement, 21 Grammes est porté par un trio d’acteurs
exceptionnel : Sean Penn, Benicio Del Toro et Naomi Watts sont tout
bonnement excellents. Quand à Charlotte Gainsbourg, si elle marque moins les
esprits, c’est tout simplement en raison de son rôle, moins important.
-
Comme il est de coutume dans les premiers films de Iñárritu, nous avons droit a
plusieurs intrigues qui semblent, a priori, ne rien avoir les unes avec les
autres, ce, jusqu’au moment où l’on se rend compte que celles-ci sont bien
évidement liées entre elles.
-
Une œuvre assez triste, qui nous amène à réfléchir sur le sens de la vie, de la
mort, etc.
Points
Négatifs :
-
Comme cela avait déjà été le cas avec Amour Chiennes, 21
Grammes est une œuvre qui n’est absolument pas faite pour le grand
public, ce, pour de multiples raisons qui, accessoirement, en font sa force et
tout son intérêt. Un film pour un certain public cultivé ? Quelque part,
et c’est malheureux à dire, oui…
Ma
note : 8,5/10
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