Pages

lundi 23 août 2021

Rosemary's Baby


Rosemary's Baby
 
Rosemary Woodhouse est une jeune maîtresse de maison, épouse d'un acteur de théâtre, Guy Woodhouse. Le couple s'installe dans un appartement de la célèbre maison Bramford, un vieux bâtiment de Manhattan assez inquiétant du fait de la réputation sinistre de certains résidents d'autrefois. Rosemary est une femme jeune et heureuse, qui se consacre totalement à sa maison et à son mari dont elle souhaiterait vivement avoir un bébé. Guy, de son côté, voudrait devenir une star. À la suite de circonstances bizarres, les Woodhouse nouent une amitié avec Roman et Minnie Castevet, un ménage d'âge avancé, qui vit au même étage et qui se transforme en parents de substitution à l'égard du jeune couple. Bientôt, Guy accède au désir de Rosemary d'avoir l'enfant qu'elle souhaite tant et ils envisagent la date idéale pour que Rosemary soit enceinte. Cette nuit-là, Rosemary a des hallucinations et des cauchemars, au cours desquels elle a l'impression d'être violée par le diable en personne. Quand elle se réveille, Guy s'excuse d'avoir fait l'amour avec elle pendant qu'elle était inconsciente. Elle découvre qu'elle est enceinte.
 

Rosemary's Baby
Réalisation : Roman Polanski
Scénario : Roman Polanski, d'après le roman d'Ira Levin
Musique : Krzysztof Komeda
Production : Paramount Pictures
Genre : Thriller, Fantastique, Horreur, Drame
Titre en vo : Rosemary's Baby
Pays d’origine : États-Unis
Parution : 12 juin 1968
Langue d'origine : anglais
Durée : 136 min

Casting :
Mia Farrow : Rosemary Woodhouse
John Cassavetes : Guy Woodhouse
Ruth Gordon : Minnie Castevet
Sidney Blackmer : Roman Castevet
Maurice Evans : Hutch
Ralph Bellamy : le Dr Sapirstein
Angela Dorian : Terry
Patsy Kelly : Laura-Louise
Elisha Cook Jr. : M. Nicklas
Emmaline Henry : Elise Dunstan
Charles Grodin : le Dr Hill
Hanna Landy : Grace Cardiff
Philip Leeds : le Dr Shand
D'Urville Martin : Diego
Hope Summers : Mme Gilmore
Marianne Gordon : une amie de Rosemary
Wende Wagner : une amie de Rosemary
Tony Curtis : Donald Baumgart
Almira Sessions : Mme Sabatini
Clay Tanner : le Diable
 
Mon avis :
 Indéniablement, je ne pense pas que les jeunes générations puissent apprécier à sa juste valeur un film comme Rosemary’s Baby : non pas que je veuille dire par là que les plus jeunes d’entre nous soient  des idiots – même si c’est le cas pour certains, il ne faut le nier – mais que, habitués qu’ils sont aux films d’horreurs modernes, s’ils ne possèdent pas une certaine culture cinématographique ainsi que l’habitude de regarder de vieux films – avec d’autres codes cinématographiques, par exemple – nul doute qu’ils ne pourront que trouver celui-ci franchement ennuyeux, voir même, ringard. Car si Rosemary’s Baby est considéré depuis sa sortie comme étant l’un des plus grands films d’horreurs de tous les temps, il faut savoir remettre un peu les choses dans leurs contextes : lors de sa sortie, en 1968, et préfigurant d’autres chef d’œuvres comme, pour ne citer que le plus connu, L’Exorciste, l’œuvre de Roman Polanski brisait littéralement les cadenas du genre puisque, ici, tout est suggéré, subtil… En effet, exit les vieux manoirs brumeux, les vampires et autres loups garous, place à la réflexion, au doute – après tout, Mia Farrow est-elle véritablement enceinte du démon ou bien, tout cela n’est-il que les délires mentaux d’une femme qui vit visiblement une grossesse plus que difficile ? – à l’introspection et à la paranoïa. Mais ce qui fait aussi la différence avec les codes des anciens films de la Hammer, c’est que l’intrigue de ce Rosemary’s Baby se déroule dans un cadre familier : grande ville, New-York, appartement a priori banal, des voisins, certes excentriques mais bon, cela arrive, télévision, voitures, téléphone. Bref, tous les éléments nous poussant à l’identification avec les protagonistes sont présents et, justement, c’est cette normalité qui est dérangeante. En effet, lorsque l’on regarde un film sur Dracula, on sait tout de suite que tout cela n’est qu’un divertissement, dans Rosemary’s Baby, c’est beaucoup plus insidieux et plus les minutes s’écoulent, plus Mia Farrow, au début tellement ingénue qu’elle en est presque énervante, se rend compte que quelque chose cloche dans son entourage et plus la tension éprouvée par le spectateur est à son comble. Et ce, jusqu’à la scène finale, terrible, non pas pour ce que l’on voit – car non, on ne voit rien de spécial en soit, et surtout pas le fameux bébé – mais surtout pour ce qu’on ne voit pas : la réaction finale de la mère étant, de mon point de vu, la petite cerise sur le gâteau finale d’une œuvre décidément grandiose. Bien évidemment, depuis, on pourra me dire qu’on a fait aussi bien voir mieux, cependant, il fallait un début à ce genre – l’horreur psychologique – et cette première, ce film qui a tout bouleverser, c’est Rosemary’s Baby. Tant de par son synopsis, le cadrage des scènes, la façon de filmer le quotidien pour mieux pointer du doigt la non normalité de ce qui va arriver, la bande originale, tout bonnement parfaite ainsi que pour ses acteurs principaux, Mia Farrow, bien sûr, mais aussi John Cassavetes, trop souvent mésestimer dans ce film et qui pourtant, dans ce rôle de mari complice accompli là une excellente performance, Rosemary’s Baby est un grand film. Un film qui mérite largement tous les qualificatifs positifs qui on put être dits à son sujet depuis une cinquantaine d’années et qui rappelle, une fois de plus que, quoi que l’on pense de Roman Polanski – et force est de constater que le personnage est discutable – celui-ci est tout de même un grand réalisateur.
 

Points Positifs
 :
- Un des plus grands films d’horreur de tous les temps, rien que ça ! Il faut dire que, depuis sa sortie, en 1968, Rosemary’s Baby se sera démarquer de la concurrence en raison de son excellence, bien entendu, mais aussi pour avoir, quasiment à lui tout seul, créer un sous-genre : le film d’horreur psychologique. Un chef d’œuvre du Septième Art, tout simplement !
- Un scénario diabolique – c’est le cas de le dire – où le spectateur oscille, quasiment tout au long du film, entre deux hypothèses : l’héroïne est-elle bel et bien enceinte du Diable ou bien, tout cela n’est-il pas dut à son esprit visiblement dérangé ? Bien entendu, vers la fin, la conclusion est évidente, mais il y a de quoi avoir des doutes par moments…
- Pour ce qui est du casting, bien évidement, la toute jeune – alors – Mia Farrow est tout simplement parfaite dans le rôle de cette femme enceinte pas comme les autres et marque grandement les esprits. Petite mention, tout de même, au grand John Cassavetes que l’on a un peu trop tendance à oublier.
- Je ne suis pas fan de Roman Polanski et oui, le bougre a put commettre des actes ignobles, cependant, comment ne pas reconnaitre son immense talent de réalisateur et de metteur en scène, Rosemary’s Baby étant, de mon point de vu, un des meilleurs exemples de ce constat…
- Mise en scène superbe pour l’époque et bourrée d’idées audacieuses, jeux de caméras, ambiance paranoïaque du plus bel effet, bande originale discrète et angoissante. Que dire de plus si ce n’est que l’on frôle la perfection !?

Points Négatifs :
- Bien entendu, les plus jeunes d’entre nous, ceux qui ne jurent que par le cinéma moderne, avec davantage de moyens en effets spéciaux et où, dans le genre horrifique, tout est montré plutôt que suggéré, seront probablement dubitatifs devant ce film d’une autre époque qui risque fort de les ennuyer…
- Un rythme peut-être un peu lent dans le premier tiers du film ?
- Il faut reconnaitre que le personnage interprété par Mia Farrow est tellement niaise, au début, qu’elle en devient presque insupportable.

Ma note : 8,5/10

Aucun commentaire: