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vendredi 23 octobre 2020

Victoria & Abdul


Victoria & Abdul
 
À la fin de son règne, lors du jubilé d'or de 1887, on découvre la reine ennuyée par l'obséquiosité servile de son entourage. Sur le plan affectif, elle est seule depuis la mort de son mari, Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, trente ans plus tôt, et la scène introductive du banquet souligne cette solitude : les convives n'y paraissent que comme des pantins sans partager aucun sentiment ni propos avec la Reine. Lors de ce banquet, un seul invité se distingue : un des deux Indiens dépêchés par les autorités coloniales depuis la cité d'Agra pour présenter une pièce commémorative. Les deux hommes sont tenus par le protocole de ne jamais dévisager la Reine lorsqu'ils la joueront devant elle, et de se retirer le dos courbé à reculons tout le long du hall. Toutefois l'un d'eux, Abdul Karim, ne respecte pas cette règle et lance à la Reine un regard appuyé. Mais cette dernière le trouva beau, et elle le dira plus tard à son majordome. Par la suite, elle réclame à nouveau sa présence, à la stupéfaction des valets.
 

Victoria & Abdul
Réalisation : Stephen Frears
Scénario : Lee Hall, d'après le roman de Shrabani Basu
Musique : Thomas Newman
Production : BBC Films, Working Title Films, Cross Street Films
Genre : Biographie, Historique
Titre en vo : Victoria & Abdul
Pays d'origine : Royaume-Uni, Etats-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 15 septembre 2017
Durée : 111 mn
 
Casting :
Judi Dench : la Reine Victoria
Ali Fazal : Mohammed Abdul Karim
Eddie Izzard : Bertie, Prince de Galles
Tim Pigott-Smith : Sir Henry Ponsonby
Adeel Akhtar : Mohammed
Simon Callow : Giacomo Puccini
Michael Gambon : Robert Arthur Talbot Gascoyne-Cecil
Julian Wadham : Alick Yorke
Olivia Williams : Jane Spencer
Fenella Woolgar : Miss Phipps
Jonathan Harden : Guillaume II
Robin Soans : Arthur Bigge
 
Mon avis :
 Je ne vais pas vous mentir, je n’avais jamais entendu parler de ce film, Victoria & Abdul, ce, jusqu’à il y a quelques jours à peine. Sortit dans un relatif anonymat aux yeux du grand public, particulièrement chez nous, en 2017, ce long métrage historique aurait put y rester, pour ce qui me concerne, si je n’étais pas tombé dessus, complètement par hasard, sur la plateforme Netflix. Une bonne surprise, selon moi, puisque, si je connais assez bien la Reine Victoria, une des plus grandes souveraines que la Grande-Bretagne ait connu – si ce n’est la plus grande, après tout, celle-ci régna fort longtemps à l’époque même où son pays devint la première puissance mondiale, au point même que l’on puisse parler d’époque Victorienne – je dois reconnaitre que cette partie de sa fin de vie, c’est-à-dire, son amitié avec un serviteur indien, Mohammed Abdul Karim qui parvient, au fil du temps, a gagner une place importante au près de la souveraine, m’était totalement inconnu. Bref, ne serais-ce que pour son synopsis initial et le sujet qu’il traitait, ce film avait de quoi attirer mon attention, sauf que, comme c’est malheureusement souvent le cas, toutes les meilleures attentions du monde ne suffisent pas et, dans le cas présent, force est de constater que Victoria & Abdul est une œuvre sympathique mais sans plus… Traité beaucoup trop légèrement selon moi, le film, pourtant intéressant, historiquement parlant, a du mal à sortir de cette impression de mièvrerie navrante qui ne le quitte jamais totalement : ainsi, l’ensemble ressemble davantage a une douce comédie plus ou moins dramatique qu’a autre chose et le fameux Abdul que l’on nous présente apparait comme un individu gentillet qui souhaite s’élever plutôt que comme ce qu’il était véritablement, c’est-à-dire, quelqu’un de nettement plus complexe et imbu de sa personne. De même, il y a comme un souci de temporalité dans ce film : ici, on a l’impression que quelques mois, à peine, se sont écoulés entre le début et la fin de l’intrigue alors, qu’en fait, Mohammed Abdul Karim sera rester au service de la Reine Victoria une bonne douzaine d’années… Bien entendu, tout cela n’est guère important et l’on peut parfaitement apprécier ce film Victoria & Abdul pour ce qu’il est, c’est-à-dire, un film plutôt sympathique et plaisant à regarder qui nous dévoile une partie méconnue de la fin de vie de l’une des plus puissantes reines de l’histoire mondiale. Insuffisant, bien entendu, pour en faire une œuvre incontournable quand aux amateurs d’Histoire, ils feront leurs propres recherches pour en connaitre davantage au sujet de ce bien singulier serviteur indien qui, pendant plus d’une décennie, côtoya la famille royale de l’Empire Britannique…
 

Points Positifs
 :
- Un film plutôt intéressant puisqu’il nous permet d’en apprendre un peu plus sur une partie de la vie de la Reine Victoria et de son amitié, pour le moins singulière, avec un jeune indien musulman qui, petit à petit, franchis les échelons pour devenir un membre important de la cour britannique, ce qui, vous vous en doutez, créera moult jalousies et divers problèmes.
- Si, historiquement parlant, Victoria & Abdul n’est pas totalement exact, dans les grandes lignes, c’est plus ou moins ainsi que cela s’est passé. Ainsi, entre cette amitié innatendu entre la souveraine et son Munshi, les diverses figures historiques qui apparaissent à l’écran et certains événements que l’on nous montre, nous ne sommes nullement dans un quelconque fantasme du réalisateur.
- Si Judi Dench est plutôt crédible en Reine Victoria plus vrai que nature, le reste du casting est assez bon dans l’ensemble.
- Reconstitution historique assez fidèle, décors, costumes. Ma foi, le cinéma britannique nous prouve une nouvelle fois qu’il est le meilleur du genre.
 
Points Négatifs :
- Bien entendu, historiquement, il y aurait pas mal de choses à redire : déjà, Mohammed Abdul Karim fut un individu nettement plus complexe que le jeune et naïf personnage que l’on nous présente à l’écran, ensuite, il y a un énorme problème de temporalité dans ce film où l’on a l’impression que l’intrigue se déroule sur quelques mois alors que, en fait, Abdul Karim resta au service de la souveraine pendant plus de douze ans !
- L’ensemble est traité d’une manière beaucoup trop légère pour être honnête selon moi et l’on navigue, par moments, dans la comédie dramatique plutôt que dans la reconstitution historique.
- Entre le beau gosse que l’on nous montre à l’écran et le véritable Mohammed Abdul Karim, il y a un monde, il suffit de regarder les clichés historiques pour s’en rendre compte.
 
Ma note : 6,5/10

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