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dimanche 4 décembre 2022

Le Tour du Monde de Sadko


Le Tour du Monde de Sadko
 
Dans la principauté de Novgorod au Moyen Age, le troubadour Sadko aimé de la belle Lyubava mène une vie insouciante en jouant de son luth. Un jour, il rachète la liberté du colosse Vyashta, qui s'est lui-même vendu comme serf pour payer ses dettes. Son geste ne passe pas inaperçu et il se rend compte de la misère et du désespoir du bas peuple de Novgorod. Il harangue alors la foule en leur parlant de l'oiseau du bonheur, qu'un vieillard lui a dit exister dans un lointain pays, et il promet de l'amener à Novgorod pour que toute la population de la ville connaisse la félicité. Le soir il se rend, en tant que ménestrel, à un banquet donné par les riches marchands qui dirigent la république. Il espère obtenir de ces derniers le financement nécessaire pour organiser une expédition outre-mer afin de trouver l'oiseau du bonheur pour le bien de toute la principauté. Mais il est chassé sous les moqueries et se retrouve mélancolique et solitaire à chanter au bord du lac Ilmen. Séduite par sa voix profonde, et son physique, une superbe ondine sort des eaux et se présente à lui comme étant la fille du roi des mers. Elle lui promet, que si le lendemain il lance un filet au milieu du lac, il pêchera un poisson d'or à la valeur inestimable...
 

Le Tour du Monde de Sadko
Réalisation : Aleksandr Ptushko
Scénario : Maria Fateïeva
Musique : Grigori Hamburg
Production : Mosfilm, Artkino picture
Genre : Fantasy
Titre en vo : Sadko
Pays d'origine : Union Soviétique
Langue d'origine : russe
Date de sortie : 17 mars 1953
Durée : 80 mn
 
Casting :
Sergei Stolyarov : Sadko
Alla Larionova : Lyubava
Ninel Myshkova : Princesse du lac Ilmen
B. Surovtsev : Ivashka, le garçon
Mikhail Troyanovsky : Trifon
Nadir Malishevsky : Vyashta le géant
Nikolay Kryuchkov : Omelyan Danilovich
Ivan Pereverzev : Timofey Larionovich
Yuri Leonidov : Kuzma Larionovich
Lev Fenin : Varangian
Mikhail Astangov : Maharadja
Lidiya Vertinskaya : L’Oiseau Bonheur
Stepan Kayukov : Neptune
Olga Vikland : Neptuna
Sergei Martinson : L’ours
 
Mon avis : 
Grande première sur ce blog puisque, avec Le Tour du Monde de Sadko, le cinéma russe, ou plutôt, devrais-je dire, soviétique, est enfin a l’honneur, un cinéma fort méconnu du grand public, forcément spécial de part ses thématiques aux orientations politiques assumées – mais étais-ce si différent, finalement, outre-Atlantique, d’une manière plus déguisée – mais riche de quelques belles pépites dont, bien entendu, le long métrage qui nous préoccupe ce jour. Œuvre d’Aleksandr Ptushko et premier de ses films a vraiment rencontrer un succès international, riche d’un casting cinq étoiles – mais local, dont peu connu – Le Tour du Monde de Sadko s’inspire d’un opéra du XIXème siècle lui-même tirer d’une légende russe du Cycle de NovgorodSadko. Bien évidement, qui dit légende dit fantastique et sur ce point, notre brave Sadko va voir du pays, visiter des contrées lointaines, rencontrer quelques créatures fabuleuses, pécher des poissons d’or et même rendre une petite visite au roi des mers. Alors certes, datant du tout début des années 50, les effets spéciaux et les décors alternent entre le sympathique et le franchement ridicule – toute la partie se déroulant sous les mers avec ses poissons peluches – ce qui fait que, par moments, malgré toute la meilleure volonté du monde, on a du mal a ne pas exploser de rire devant certaines scènes – je pense surtout a celle où Sadko s’échappe sur un hippocampe géant. Cependant, malgré ces défauts indéniables, il se dégage un je ne sais quoi de poétique de ce film qui fait que l’on n’accorde pas une grande importance à ces défauts. De même, le message politique du film, très marqué – URSS oblige – n’est pas si gênant qu’on pourrait le craindre de prime abord : Sadko, héros positif, est ici aux antipodes de celui du mythe, bien plus ambigu, et ne cesse de penser au bien être de ses compatriotes tout en lutant contre les méchants marchands de Novgorod – et je ne parle même pas du prêtre, caricature ambulante qui ne pense qu’a se goinfrer. La morale finale, qui veut que le bonheur de la mère patrie est préférable a celui d’un quelconque oiseau qui endort les masses sous ses belles paroles est certes soviétisant au possible, mais la aussi, non dénuée de sens ce qui fait que, mine de rien, la aussi, le spectateur ne prêtera guère attention a la propagande pour ce concentrer sur une intrigue certes un peu désuète mais qui garde néanmoins un certain charme, surtout pour les plus jeunes d’entre nous. Bref, Le Tour du Monde de Sadko est un long métrage qui mérite d’être vu au moins une fois, ne serais-ce que par satisfaire la simple curiosité de voir un bon film de l’ère soviétique – même si j’en conviens, il y a beaucoup mieux – et si alors vous avez de jeunes enfants, n’hésitez pas une seconde, le coté merveilleux et poétique de la chose est fait pour eux ; après tout, cela les changera des traditionnels Disney
 

Points Positifs
 :
- Un fort sympathique film de Fantasy avec une intrigue certes simpliste mais néanmoins réussie. Et puis, une légende russe, cela nous change un peu et nous fait découvrir une mythologie peu connue sous nos latitudes.
- Mine de rien, le casting est franchement bon, même si peu connu du grand public, avec, en tête d’affiche, Sergueï Stoliarov, un des monstres sacrés du cinéma soviétique, mais aussi deux actrices qui crèvent l’écran : Lidiya Vertinskaya qui joue ici l’Oiseau Bonheur, et la troublante Ninel Myshkova, la fille du roi des mers.
- Le coté propagande très marquer de ce film passe plutôt bien finalement, même s’il peut faire sourire par moments.
- Certains décors sont forts réussis même s’ils accusent leur age, quand aux costumes, il n’y a rien à redire sur ces derniers.
 
Points Négatifs :
- Certains effets spéciaux sont tout de mêmes ridicules, principalement ceux de toute la partie qui se déroule sous la mer, avec ces poissons peluches, cette pieuvre pathétique et cette course poursuite à dos d’hippocampe qui restera dans les annales du nanardesque.
- Tous les passages chantés, sans exception ! Non seulement, ils sont nombreux, mais comme le film est court, ces derniers occupent une place beaucoup trop importante, surtout qu’on s’endort rapidement a les écouter.
- Oui, je sais, c’est un film soviétique, il y a toujours une certaine propagande communiste ici et la, mais franchement, Sadko, par moments, avec ces poses prétentieuses et son sourire, il agace un peu.
- Le héros russe et ses compagnons et fort, invincible et visiblement invulnérable, ce qui n’est pas le cas des autres peuplades, forcément.
 
Ma note : 6/10

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