Adrastée
Adrastée
Depuis
son plus jeune âge, l'héritier des souverains de la cité de l'Hyperborée, subit
un lourd fardeau. S'il boit ou s'il se nourrit, il recrache en effet un petit
caillou de forme ronde. Cela peut certes amuser au départ, mais l'enfant arrête
très vite et ne s'alimente plus. Étonnamment, il ne meurt pas. Plusieurs années
passent et une légende le concernant se répand dans tout le royaume, faisant de
son immortalité une réalité. Un jour, l'héritier prend la place du roi. La
reine comprend rapidement que son époux ne vieillit pas au même rythme qu'elle.
Le souverain voit ses proches disparaître les uns après les autres. Beaucoup
plus tard, il est toujours là, même si ses souvenirs se perdent. Son royaume
n'existe plus et à présent, il erre dans les ruines de celui-ci en disposant un
peu partout des petits cailloux de forme ronde...
Adrastée
Scénario
: Mathieu Bablet
Dessins
: Mathieu Bablet
Couleurs : Mathieu
Bablet
Couverture : Mathieu
Bablet
Editeur
: Ankama
Genre : Fantasy,
Mythologie
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 02
septembre 2016
Nombre
de pages : 146
Mon
avis : Cela faisait un certain temps que
je souhaitais me plonger dans cette œuvre un peu particulière qu’est Adrastée,
fort belle bande dessinée dont l’intrigue se déroule dans une Grèce mythologique.
Cependant, s’il m’a fallut pas mal d’années pour, enfin, trouver l’opportunité
de la découvrir, disons que le jeu aura valu la chandelle, ne serais-ce,
justement, que pour les magnifiques dessins du sieur Mathieu Bablet, un artiste
français que je ne connaissais nullement, dont le style est certes particulier
mais oh combien agréable et original, cela, je peux vous l’assurer ! Ainsi,
il faut rendre hommage a l’artiste qui, a lui tout seul, réalise l’intégralité
de cette BD : scénario, dessins, couleurs, Mathieu Bablet n’a eu besoin de
personne pour nous livrer cette œuvre et au vu du résultat final, on ne peut
que s’incliner. Cependant, si l’intrigue en elle-même n’est pas mauvaise, bien
au contraire – après tout, on est rapidement captiver par cette histoire
d’homme immortel qui voit, justement, cette impossibilité de mourir comme une
malédiction et qui cherche à se souvenir de la femme qu’il a aimé il y a si
longtemps et dont il à oublier le nom et le visage – force est de constater que
celle-ci est tout de même loin d’atteindre des sommets narratifs… Après tout,
le héros se contente de marcher, encore et encore, rencontrant au passage tout
un tas de créatures mythiques ainsi que quelques habitants, ici et là, ce qui
permet au lecteur de rencontrer tout un tas de dieux, héros et autres créatures
mythologiques, certes, mais nous donne un peu l’impression de parcourir un
catalogue… Cependant, même s’il y aurait quelque chose à redire quand cette
petite faiblesse scénaristique, ce qui fait indéniablement la grande force de ce Adrastée,
ce qui m’avait fortement donné envie, depuis longtemps, de me plonger dans
cette œuvre, c’est sa partie graphique : particulière mais fort plaisante,
celle-ci mérite le détour et pose, d’entrée de jeu, Mathieu Bablet comme un
artiste à suivre, surtout que, coté mise en page, cadrages et, surtout,
couleurs, c’est tout simplement excellent voir même magnifique par
moments ! Bref, pour ma part, j’ai été franchement emballé par ce Adrastée,
particulièrement, vous l’avez compris, pour sa partie graphique que l’on peut
qualifiée d’exceptionnelle. Ainsi, si vous souhaitez vous plongez dans une
Grèce mythologique pour le moins enchanteresse, il est évidant, selon moi, que Adrastée est fait pour vous :
croyez moi, vous ne serez nullement déçu, bien au contraire !
Points
Positifs :
-
Les dessins, bien entendu ! Mathieu Bablet possède un style
particulier, certes, mais que l’on peut qualifier sans peine d’original et
d’enchanteur. Il faut dire qu’avec une mise en page parfaite, des cadrages
forts réussis – certains plans larges méritent le détour – et une colorisation
qui est un plus indéniable, nous avons droit a des planches tout bonnement
somptueuses par moments !
-
Le scénario est en deçà de la partie graphique, indéniablement, cependant,
force est de constater qu’il reste néanmoins bon dans son ensemble et que, très
rapidement, on a envie d’en savoir davantage sur cet immortel qui vit son état
comme une malédiction.
-
Mine de rien, une histoire qui donne à réfléchir sur ce que serait
l’immortalité…
-
Une conclusion en parfait accord avec l’intégralité de l’intrigue depuis le
début et qui nous permet de faire nos adieux à ce singulier immortel de la meilleure
des manières.
-
Les amateurs de mythologie seront bien évidement aux anges avec les apparitions
de créatures et de dieux qui leurs sont familiers, comme, par exemple :
une Sphinge, quelques Dieux, un Satyre, Talos, des Harpies, etc. De même, il y
a de nombreuses références, directes ou non, aux mythes grecs.
Points
Négatifs :
-
Mathieu Bablet possède tout de même un style très particulier et je pense qu’il
fait partie de ces artistes qui divisent, c’est-à-dire que soit on adore, soit
on déteste ; du coup, il peut être facile pour certains lecteurs de ne pas
accrocher, surtout pour ce qui est des personnages.
-
Certains regretteront peut-être le coté très second degré des Dieux Grecs, ces
derniers apparaissant davantage comme des bouffons qu’autre chose. Mouais, du
coup, ils perdent un peu en majesté même si cette version comique n’est pas
désagréable…
-
L’impression, par moments, de parcourir un catalogue de la mythologie grecque.
Ma
note : 8/10
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