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mercredi 7 décembre 2022

Primordial


Primordial
 
1961, Cap Canaveral. Le professeur Donald Pembrook se rend sur place et cela fait longtemps qu’il n’y était pas venu. Il s'y rend pour le projet Pen Cap, un projet top secret mais il n’en sait pas plus. Cependant, la base a l’air bien déserte. Il finit par rencontrer un scientifique et lui demande où se passera la réunion. Son interlocuteur éclate de rire : il n’y aura plus de réunion avant longtemps et Pen Cap est juste une mission de nettoyage. Loin du nouveau programme spatial auquel s’attendait le professeur, il doit simplement ranger et remballer tout rapidement. Tout l’équipement qui pourrait avoir un intérêt militaire doit être récupéré : le reste sera ensuite jeté à la décharge et les locaux revendus. Le professeur a beau protester, il n’a que trois jours pour réaliser cette tâche. C’est en rangeant les tonnes de paperasses qu’il tombe sur un document étrange, une information qui pourrait être une véritable bombe. Donald téléphone au général Taibot qui l’a envoyé à cette mission des plus particulières. Il essaie d’avoir un semblant d’explications mais rien n’y fait. C’est alors qu’il lui révèle ce qu’il a trouvé : des transmissions radio indiquent quelque chose d’étrange lors de la dernière mission spatiale envoyée dans l’espace : il semblerait que les deux primates Abel et Baker avaient des signes vitaux tous les deux…
 

Primordial
Scénario : Jeff Lemire
Dessins : Andrea Sorrentino
Encrage : Andrea Sorrentino
Couleurs : Dave Stewart
Couverture : Andrea Sorrentino
Genre : Science-Fiction, Uchronie
Editeur : Image Comics
Titre en vo : Primordial
Pays d’origine : Etats-Unis
Parution : 18 mai 2022
Langue d’origine : anglais
Editeur français : Urban Comics
Date de parution : 28 octobre 2022
Nombre de pages : 176
 
Liste des épisodes
Primordial 1-6
 
Mon avis :
 Après vous avoir parler, il y a de cela quelques jours, à la fin du mois de novembre, de Nou3, mini-série du duo composé de Grant Morrison pour ce qui est du scénario et de Frank Quitely pour ce qui est des dessins, aujourd’hui, je vais vous entretenir d’un autre œuvre mettant en scène nos compagnons à quatre pattes, je veux, bien entendu, parler de Primordial, un comics paru il y a peu de temps sous nos latitudes et qui, ma foi, s’est démarqué de par ses nombreuses critiques positives… Il faut dire que celui-ci, d’entrée de jeu, avait tout pour plaire avec, aux commandes, Jeff Lemire et Andrea Sorrentino, un duo qui s’était déjà fait remarquer par le biais d’un certain Gideon Falls, une saga dont j’ai eu l’occasion de vous dire le plus grand bien il y a de cela quelques mois. Le premier est sans nul doute un des noms les plus respectés des comics actuels, quand au second, comment ne pas reconnaitre que son style original à de quoi ravir celles et ceux qui ne cessent de se lamenter des nombreux dessinateurs sans âmes qui sévissent trop souvent outre-Atlantique du coté de chez Marvel et DC – mais bon, en toute franchise, qui attend encore quelque chose d’acceptable de ces deux maisons d’éditions a moins d’être totalement naïf !? Ensuite, il y avait le postulat de départ de ce Primordial qui nous replongeait dans les débuts de la conquête spatiale et de la Guerre Froide avec l’envoi dans l’espace de la célèbre chienne Laïka mais aussi, coté américain, de deux primates, Abel et Baker, sauf que… sauf que, d’entrée de jeu, on comprend que le scénario de Lemire va se démarquer de l’histoire telle qu’on la connait puisque, non seulement ces trois animaux ont connus un sort autre, mais que, surtout, vu le secret qui entoure leur disparition, les Etats-Unis et l’URSS ont mis fin à leur programme spatial, le sort du monde prenant, accessoirement, une tournure nettement plus dramatique… Ainsi, avec un postulat uchronique et un coté SF parfaitement assumé, Jeff Lemire nous entraine dans un récit plutôt intéressant et qui est, bien entendu, un bel hommage à ces héros méconnus de la conquête spatiale – en dehors de la malheureuse Laïka, qui se souvient de ces nombreux animaux envoyés, malgré eux, dans l’espace, comme, par exemple, la chatte Félicette ? Mais plus que le récit en lui-même, c’est la partie graphique du grand et inimitable Andrea Sorrentino qui nous livre des planches d’une inventivité rare et qui sont, tout bonnement, un pur régal pour nos yeux, du moins, pour celles et ceux qui apprécient les artistes hors-normes, naturellement… Vous l’avez compris, j’ai été plutôt conquis par ce Primordial qui, sans être non plus un chef d’œuvre absolu, il ne faut pas exagérer, est une excellente mini-série qui, tout en rendant hommage à ces héros à quatre pattes, confirme tout le bien que l’on peut penser du duo Lemire / Sorrentino, un auteur et un artiste qui m’avaient franchement emballé avec Gideon Falls et dont j’espère de futures collaborations, surtout si elles sont aussi réussies que ce Primordial
 

Points Positifs
 :
- Une mini-série franchement réussie qui nous renvoie aux tous débuts de la conquête spatiale et qui, accessoirement, est un bel hommage à ces animaux envoyés dans l’espace et dont bon nombre d’entre eux connurent un sort pour le moins tragique.
- Les dessins d’Andrea Sorrentino, bien entendu ! Fidèle a son habitude, l’artiste nous livre une prestation exceptionnelle et ses planches, cinématographiques, décloisonnées, d’une inventivité rare, sont pour beaucoup pour la réussite de ce Primordial.
- La confirmation, après l’excellent Gideon Falls, que le duo composé de Jeff Lemire et d’Andrea Sorrentino est un des meilleurs des comics actuels. Franchement, j’espère que l’on retrouvera les deux compères dans d’éventuelles futures collaborations.
- Amateurs d’uchronies, Primordial va vous présenter une seconde moitié de vingtième siècle plutôt différente de celle que l’on connait…
- Une couverture franchement réussie.
 
Points Négatifs :
- On peut regretter que Primordial soit aussi court car je pense que un ou deux épisodes supplémentaires n’auraient pas été de trop afin de mieux approfondir cet univers uchronique où subsiste, au final, quelques zones d’ombres…
- Le style d’Andrea Sorrentino est tellement particulier qu’il risque de déplaire a pas mal de monde, plus habitués a des dessinateurs plus conventionnels et, accessoirement, plus passe partout mais aussi et surtout plus fades.
 
Ma note : 8/10

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