Primordial
Primordial
1961,
Cap Canaveral. Le professeur Donald Pembrook se rend sur place et cela fait
longtemps qu’il n’y était pas venu. Il s'y rend pour le projet Pen Cap, un
projet top secret mais il n’en sait pas plus. Cependant, la base a l’air bien
déserte. Il finit par rencontrer un scientifique et lui demande où se passera
la réunion. Son interlocuteur éclate de rire : il n’y aura plus de réunion
avant longtemps et Pen Cap est juste une mission de nettoyage. Loin du nouveau
programme spatial auquel s’attendait le professeur, il doit simplement ranger
et remballer tout rapidement. Tout l’équipement qui pourrait avoir un intérêt
militaire doit être récupéré : le reste sera ensuite jeté à la décharge et les
locaux revendus. Le professeur a beau protester, il n’a que trois jours pour
réaliser cette tâche. C’est en rangeant les tonnes de paperasses qu’il tombe
sur un document étrange, une information qui pourrait être une véritable bombe.
Donald téléphone au général Taibot qui l’a envoyé à cette mission des plus
particulières. Il essaie d’avoir un semblant d’explications mais rien n’y fait.
C’est alors qu’il lui révèle ce qu’il a trouvé : des transmissions radio
indiquent quelque chose d’étrange lors de la dernière mission spatiale envoyée dans
l’espace : il semblerait que les deux primates Abel et Baker avaient des
signes vitaux tous les deux…
Primordial
Scénario
: Jeff Lemire
Dessins
: Andrea Sorrentino
Encrage : Andrea
Sorrentino
Couleurs : Dave
Stewart
Couverture : Andrea
Sorrentino
Genre : Science-Fiction,
Uchronie
Editeur
: Image Comics
Titre
en vo : Primordial
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: 18
mai 2022
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Urban Comics
Date
de parution : 28 octobre 2022
Nombre
de pages : 176
Liste
des épisodes
Primordial
1-6
Mon
avis : Après vous avoir parler, il y a de
cela quelques jours, à la fin du mois de novembre, de Nou3,
mini-série du duo composé de Grant Morrison pour ce qui est du scénario et de
Frank Quitely pour ce qui est des dessins, aujourd’hui, je vais vous entretenir
d’un autre œuvre mettant en scène nos compagnons à quatre pattes, je veux, bien
entendu, parler de Primordial, un
comics paru il y a peu de temps sous nos latitudes et qui, ma foi, s’est
démarqué de par ses nombreuses critiques positives… Il faut dire que celui-ci,
d’entrée de jeu, avait tout pour plaire avec, aux commandes, Jeff Lemire
et Andrea Sorrentino, un duo qui s’était déjà fait remarquer par le biais d’un
certain Gideon
Falls, une saga dont j’ai eu l’occasion de vous dire le plus grand bien
il y a de cela quelques mois. Le premier est sans nul doute un des noms les
plus respectés des comics actuels, quand au second, comment ne pas reconnaitre
que son style original à de quoi ravir celles et ceux qui ne cessent de se
lamenter des nombreux dessinateurs sans âmes qui sévissent trop souvent
outre-Atlantique du coté de chez Marvel
et DC – mais bon, en toute
franchise, qui attend encore quelque chose d’acceptable de ces deux maisons d’éditions
a moins d’être totalement naïf !? Ensuite, il y avait le postulat de
départ de ce Primordial qui nous replongeait
dans les débuts de la conquête spatiale et de la Guerre Froide avec l’envoi
dans l’espace de la célèbre chienne Laïka mais aussi, coté américain, de deux
primates, Abel et Baker, sauf que… sauf que, d’entrée de jeu, on comprend que
le scénario de Lemire va se démarquer de l’histoire telle qu’on la connait
puisque, non seulement ces trois animaux ont connus un sort autre, mais que,
surtout, vu le secret qui entoure leur disparition, les Etats-Unis et l’URSS
ont mis fin à leur programme spatial, le sort du monde prenant, accessoirement,
une tournure nettement plus dramatique… Ainsi, avec un postulat uchronique et
un coté SF parfaitement assumé, Jeff Lemire nous entraine dans un récit plutôt intéressant
et qui est, bien entendu, un bel hommage à ces héros méconnus de la conquête
spatiale – en dehors de la malheureuse Laïka, qui se souvient de ces nombreux
animaux envoyés, malgré eux, dans l’espace, comme, par exemple, la chatte Félicette ?
Mais plus que le récit en lui-même, c’est la partie graphique du grand et inimitable
Andrea Sorrentino qui nous livre des planches d’une inventivité rare et qui
sont, tout bonnement, un pur régal pour nos yeux, du moins, pour celles et ceux
qui apprécient les artistes hors-normes, naturellement… Vous l’avez compris, j’ai
été plutôt conquis par ce Primordial
qui, sans être non plus un chef d’œuvre absolu, il ne faut pas exagérer, est
une excellente mini-série qui, tout en rendant hommage à ces héros à quatre
pattes, confirme tout le bien que l’on peut penser du duo Lemire / Sorrentino,
un auteur et un artiste qui m’avaient franchement emballé avec Gideon Falls et dont j’espère de futures
collaborations, surtout si elles sont aussi réussies que ce Primordial…
Points
Positifs :
-
Une mini-série franchement réussie qui nous renvoie aux tous débuts de la
conquête spatiale et qui, accessoirement, est un bel hommage à ces animaux
envoyés dans l’espace et dont bon nombre d’entre eux connurent un sort pour le
moins tragique.
-
Les dessins d’Andrea Sorrentino, bien entendu ! Fidèle a son habitude,
l’artiste nous livre une prestation exceptionnelle et ses planches,
cinématographiques, décloisonnées, d’une inventivité rare, sont pour beaucoup
pour la réussite de ce Primordial.
-
La confirmation, après l’excellent Gideon
Falls, que le duo composé de Jeff Lemire et d’Andrea Sorrentino est un des
meilleurs des comics actuels. Franchement, j’espère que l’on retrouvera les
deux compères dans d’éventuelles futures collaborations.
-
Amateurs d’uchronies, Primordial va
vous présenter une seconde moitié de vingtième siècle plutôt différente de
celle que l’on connait…
-
Une couverture franchement réussie.
Points
Négatifs :
-
On peut regretter que Primordial soit
aussi court car je pense que un ou deux épisodes supplémentaires n’auraient pas
été de trop afin de mieux approfondir cet univers uchronique où subsiste, au
final, quelques zones d’ombres…
-
Le style d’Andrea Sorrentino est tellement particulier qu’il risque de déplaire
a pas mal de monde, plus habitués a des dessinateurs plus conventionnels et,
accessoirement, plus passe partout mais aussi et surtout plus fades.
Ma
note : 8/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire