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jeudi 12 novembre 2020

Thorgal – Le Bateau-Sabre


Thorgal – Le Bateau-Sabre

Tant bien que mal, un navire viking pris dans une tempête tente de lutter contre les éléments. A son bord, des guerriers vikings s'accrochent désespérément au bardage afin de ne pas être emportés par les vagues. Leur chef demande à faire échouer le bateau contre les rochers, afin de sauver leur cargaison. La situation devient critique et le bateau se rompt. Les hommes abandonnent le navire et le mystérieux coffre qu'il contient. Les survivants gagnent le rivage, tandis qu'ils aperçoivent de la lumière sur les falaises. Au royaume de Manthor, Jolan et ses amis regardent partir la mère du magicien rouge pour le royaume d'Asgard, afin qu'elle retrouve la vie éternelle. Ils ont accompli leur mission auprès de Manthor et ils lui réclament maintenant leur liberté afin qu'ils puissent chacun accomplir leur destin exceptionnel. Le magicien leur montre alors les grands bouleversements qui sont en train de s'accomplir dans leur monde, avec la venue de guerriers des terres chaudes. Ceux-ci viennent anéantir les guerriers vikings sur leurs terres, mais surtout, ils brandissent fièrement leur attachement à un dieu unique...


Thorgal – Le Bateau-Sabre
Scénario : Yves Sente
Dessins : Grzegorz Rosinski
Couleurs : Grzegorz Rosinski
Couverture : Grzegorz Rosinski
Editeur : Le Lombard
Genre : Heroic Fantasy, Fantastique, Science-Fiction
Pays d’origine : Belgique
Langue d’origine : français
Parution : 04 novembre 2011
Nombre de pages : 48

Mon avis : Depuis le départ en retraite du cocréateur de la série, le légendaire Jean Van Hamme, a l’issu du vingt-neuvième tome de celle-ci, Le Sacrifice, son remplaçant, Yves Sente, avait sut de fort belle manière prendre le relais, et ce, par la mise en avant, en lieu et place de l’inusable Thorgal, de son fils, Jolan, ce qui avait apporté, comme on avait put le constater entre Moi, Jolan et La Bataille d’Asgard, un souffle nouveau a la série : nouveau héros, nouveaux personnages, nouvelle intrigue avec cette histoire de mages rouges, sans oublier, bien sur, le changement de style de Grzegorz Rosinski qui avait profiter de ce tournant pour abandonner ses crayons pour la peinture directe, bref, tout un tas d’éléments qui avaient relancer, de fort belle manière, la saga Thorgal vieille, il faut le rappeler, de trois décennies. Hélas, tout cela était trop beau pour durer, et cet album, le trente-troisième de la saga, marque indéniablement un coup d’arrêt à ce renouveau si prometteur. Alors bien sur, Le Bateau-Sabre n’est pas mauvais en soit : une fois de plus, on prend un certain plaisir a la lecture de cet album qui ne manque pas de coups d’éclats et apporte, a sa façon, un nouveau jalon a une intrigue – celle des mages rouges – qui n’est pas inintéressante, bien au contraire. Cependant, d’entrée de jeu, il y a un immense problème puisque, après quelques pages où Manthor apprend a Jolan et a ses compagnons quels dangers guettent les hommes du nord – grosso modo, les troupes de Charlemagne qui souhaitent imposer la chrétienté en terres païennes, ce qui, ma foi, est prometteur – celui que l’on prenait pour le nouveau héros de la saga, Jolan donc, disparait totalement, laissant sa place a… vous l’avez compris, son père, celui-ci revenant donc au tout premier plan. Du coup, tous ceux qui espéraient que Thorgal soit un peu mis en retrait en ont pour leur compte, quand a Jolan, bah, quelques pages, comme je l’ai dit, et puis c’est tout, ce qui a eu de quoi me rendre pour le moins dubitatif. Qui plus est, si l’aventure en elle-même de Thorgal dans ses contrées enneigées des plaines russes n’est pas désagréable et se laisse lire, tout cela sent davantage le remplissage qu’autre chose ; après tout, il ne faut pas oublier les mages rouges et le jeune Aniel. Mouais, du coup, il est clair qu’après lecture de la chose, je n’ai pas put m’empêcher de ressentir une certaine déception surtout que les précédents albums m’avaient enthousiasmé, eux. Après, je ne veux pas non plus enfoncer Le Bateau-Sabre, l’intrigue n’est pas mauvaise et je pense que cet album a été un peu trop sous-estimé, mais la mise a l’écart de Jolan et le retour de Thorgal alors qu’on aurait put poursuivre avec deux intrigues en parallèle, cela marque les esprits, et pas forcément pour de bonnes raisons…


Points Positifs :
- Manthor explique enfin a Jolan et ses compagnons ce qu’il attend d’eux et quelles sont les menaces qui pèsent sur les hommes du nord, et, ma foi, celles-ci sont plutôt bien trouvées : les troupes de Charlemagne sont en guerre ouverte contre les derniers peuples païens afin d’imposer leur Dieu unique dans toute l’Europe, et, ma foi, pour qui connait un tant soit peu l’Histoire, on sait qui finit par l’emporter… Bref, tout cela est plutôt prometteur.
- L’aventure en elle-même n’est pas désagréable et se lit plutôt bien, ajoutons a cela quelques scènes d’actions marquantes et il y a de quoi passer un bon moment.
- Les fans de Thorgal seront ravis de le voir revenir au premier plan.   
- Même si une grande partie des aventures de Thorgal, depuis ses débuts, aient lieu du coté du nord de l’Europe, il y a tout de même un certain dépaysement vu qu’ici, on se trouve plus a l’est, dans les plaines russes, et que les conditions climatiques sont encore plus rugueuses.

Points Négatifs :
- Mais pourquoi Jolan, mis en avant de fort belle manière depuis trois albums, est soudainement remisé au placard, au point de n’avoir droit qu’a quelques misérables pages ?! Certes, le retour de Thorgal aux affaires plaira à beaucoup de vieux fans mais bon, n’y avait-il pas matière à alterner entre les deux personnages en continuant à nous proposer deux intrigues en parallèle ?
- L’aventure est sympa, certes, mais bon, cela ne suffit pas à en faire un grand Thorgal, loin de là : tout cela s’étire un peu trop en longueur et sent, par moments, le remplissage… On aimerait pourtant en savoir davantage sur les mages rouges que notre héros poursuit depuis un certain temps mais n’arrive jamais à rattraper.
- Depuis que Grzegorz Rosinski a changer de style et est passer a la peinture directe, il y a comme un second souffle artistique dans cette saga, hélas, dans cet album, certaines cases semblent un peu en-deçà de ce que le maitre nous avait proposer depuis Le Sacrifice, particulièrement aux niveaux des visages, moins détaillés par moments, ainsi que sur certaines cases où l’on note, encore, les coups de crayons !
- Thorgal revient avec son héroïsme légendaire, son charisme, mais aussi, hélas, tout ce qui le rend agacent par moments : il ne tue que si cela est nécessaire, il prend soin de tout le monde (même des chiens), il possède une morale infaillible et ne supporte pas l’esclavage… Mouais, monsieur parfait quoi !

Ma note : 6,5/10

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