Les Sentiers de la Gloire
Les
Sentiers de la Gloire
En
1916, la guerre de tranchées s'est enlisée. En faisant miroiter un avancement,
le général de division Broulard incite le général de brigade Mireau à lancer un
de ses régiments à l'assaut d'une position allemande très solide, la cote 1102,
sans renforts ni préparatifs, et avec peu de préparation d'artillerie. Le
régiment du colonel Dax, est repoussé par le feu ennemi au prix de lourdes
pertes et doit se replier. Observant la scène et s'apercevant qu'une partie des
hommes n'a pas quitté la tranchée, le général Mireau enrage et ordonne de faire
tirer au canon sur ses propres positions pour les forcer à attaquer. Son ordre,
oral, est rejeté par son officier d'artillerie. Devant ce rejet, le général
Mireau traduit le régiment en conseil de guerre pour « lâcheté »,
souhaitant qu'une centaine des soldats soient fusillés. Le colonel Dax repousse
cette initiative qu'il juge révoltante. Finalement, le général Broulard pousse
au compromis : seuls trois hommes, un par compagnie, seront jugés.
Les Sentiers de la Gloire
Réalisation : Stanley
Kubrick
Scénario : Stanley
Kubrick, Calder Willingham et Jim Thompson, d'après le roman de Humphrey Cobb
paru en 1935
Musique : Gerald
Fried
Production : United
Artists
Genre : Guerre
Titre
en vo : Paths of Glory
Pays
d'origine : Etats-Unis
Langue
d'origine : anglais
Date
de sortie : 18 septembre 1957
Durée : 88
mn
Casting
:
Kirk
Douglas : le Colonel Dax
George
Macready : le Général Paul Mireau
Ralph
Meeker : le Caporal Philippe Paris
Timothy
Carey : le soldat Maurice Férol
Joe
Turkel : le soldat Pierre Arnaud
Adolphe
Menjou : le Général Georges Broulard
Wayne
Morris : le Lieutenant Roget
Peter
Capell : le président de la cour martiale
Richard
Anderson : Major Saint-Auban
Emile
Meyer : l'aumônier
John
Stein : le Capitaine Rousseau
Harold
Benedict : le Capitaine Nicolas
Bert
Freed : le Sergent chef de section
Kem
Dibbs : le soldat Lejeune
Fred
Bell : le soldat atteint d'obusite dans la
tranchée
Halden
Hanson : le médecin militaire et un soldat
Jerry
Hausner : l'animateur du cabaret
Christiane
Kubrick : la chanteuse allemande
Mon
avis : Si les films sur la Seconde Guerre
Mondiale abondent depuis même avant la fin de celle-ci, ceux sur la Première,
curieusement, sont bien moins nombreux, et, malgré le centenaire de 14-18, il
semble que les choses n’aient guère évoluées, loin de là. Du coup, le matériel
existant, s’il reste plutôt de qualité, pèche par sa pauvreté en nombre. Fort
heureusement, il existe certains chef d’œuvres, que ce soit La Grande
Illusion, Johnny s'en va-t-en Guerre et, justement, Les
Sentiers de la Gloire, long métrage qui nous préoccupe aujourd’hui. Et
justement, comme nous sommes le 11 novembre, date de l’armistice de la Guerre
de 14-18 et que le hasard, sur ce coup, n’y est absolument pour rien, je me
suis dit que l’occasion était parfaite pour revoir ce qui est tout bonnement un
des plus grands films de guerre de tous les temps, le paradoxe étant, bien
entendu, que pour un film de guerre, le propos de l’œuvre de Kubrick est
franchement antimilitariste, et pas qu’un peu ! Mais bon, tout le monde
connait le postulat de départ des Sentiers de la Gloire,
c’est-à-dire, ces procès et ces exécutions pour l’exemple qui ont fleurie au
sein de l’armée française (principalement) au cours de la Grande Guerre, des
procès souvent injustes et qui firent couler beaucoup d’encore au sein de la
société française jusqu’à il y a quelques années encore. Par ailleurs, si l’on
ajoute à cela la mise en évidence dans le film de l’incompétence des officiers
d’état major et le peu de valeur que ces derniers estimaient de la vie de leurs
hommes et l’on comprendra que Les Sentiers de la Gloire ait
longtemps été interdit sous nos vertes contrées – presque vingt ans tout de
même ! Mais en dehors de ce coté sulfureux et polémique qui nous montre
bel et bien que seul la vérité dérange, le film de Kubrick est, avant toute
chose, une excellente, que dis-je, une œuvre magnifique : démontrant comme
rarement tout ce que peut représenter l’absurdité de la guerre – et l’on sait
fort bien que coté absurde, 14-18 occupe largement la première place – et,
principalement, comme je l’ai dit, le mépris pour le simple soldat de ces
hauts-officiers complètement déconnectés des réalités du terrain – la aussi,
jamais aucun autre conflit que 14-18 ne représente mieux cela – et qui vivaient
dans des beaux salons, courtisaient des dames de la haute et ne songeaient qu’a
leurs promotions tandis que les soldats (et les officiers de terrain, ne les
oublions pas), eux, vivaient dans la boue, la merde et le sang… Du coup, dans
ce film de guerre où en fait, ce sont des français entre eux qui ne cessent de
s’opposer – bah oui, on ne voit pas le moindre allemand – les jeux s’en fait
d’avance et ce n’est pas un grand spoiler que de vous dire ici que l’état major
ayant besoin de boucs émissaires, trois pauvres types seront fusiller pour
l’exemple, et ce, malgré tout le talent et la conviction d’un Kirk Douglas qui
s’investit énormément dans ce rôle, probablement l’un de ses meilleurs selon
moi… Bref, vous l’avez compris, avec Les Sentiers de la Gloire,
nous avons affaire a ce qu’il faut bel et bien appeler un chef d’œuvre, un film
qui certes, nous montre une réalité en un lieu et une époque donnée mais qui,
de par sa thématique, possède une thématique plus universelle et qui, ma foi,
presque six décennies plus tard, n’a absolument rien perdu de sa force et de sa
portée.
Points
Positifs :
-
L’un des plus grands films antimilitaristes de tous les temps, tout
simplement : revenant très bien sur ces fameux procès et exécutions de
prétendus lâches au sein de l’armée française au cours de la Première Guerre
Mondiale, Les Sentiers de la Gloire nous dévoile, sans farts,
une réalité terrible sur le peu de considération qu’avaient les membres du
haut-état major pour ces centaines de milliers d’hommes qui mourraient dans les
tranchés…
-
Un film sur la Première Guerre Mondiale où l’on ne voit jamais l’ennemi,
c’est-à-dire, le soldat allemand, ou plutôt, des ennemis, il y en a, mais au
sein même de l’armée française : entre les officiers et leurs hommes,
entre les hauts gradés et les officiers de terrain. La critique est terrible
mais tellement juste !
-
Le film nous montre très bien, également, comment cette guerre était vécu
suivant son grade : Généraux et autres haut-gradés dans les beaux salons
et courant la gueuse, officiers de terrain et soldats dans la boue et le sang,
face a l’ennemi…
-
Kirk Douglas est tout simplement excellent dans son rôle d’officier idéaliste
qui, connaissant lui la réalité du terrain, tente le tout pour le tout afin de
sauver ses hommes.
-
Visuellement, Stanley Kubrick fait très fort dans ce film avec quelques plans
séquences qui marquent les esprits ainsi que de nombreux travellings assez
impressionnants.
Points
Négatifs :
- Historiquement, Les
Sentiers de la Gloire souffre de quelques défauts comme le fait que le
procès est un peu trop anglo-saxon pour être tout a fait crédible. De même,
pour ce qui est des uniformes ou de certaines armes, il y a quelques
incohérences… Mais bon, là, à part les spécialistes, qui va le remarquer ?
-
Certains films sont inutilement trop longs alors que je trouve que celui-ci
aurait mérité de l’être un peu plus…
Ma
note : 9/10
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