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mercredi 11 novembre 2020

Les Sentiers de la Gloire


Les Sentiers de la Gloire
 
En 1916, la guerre de tranchées s'est enlisée. En faisant miroiter un avancement, le général de division Broulard incite le général de brigade Mireau à lancer un de ses régiments à l'assaut d'une position allemande très solide, la cote 1102, sans renforts ni préparatifs, et avec peu de préparation d'artillerie. Le régiment du colonel Dax, est repoussé par le feu ennemi au prix de lourdes pertes et doit se replier. Observant la scène et s'apercevant qu'une partie des hommes n'a pas quitté la tranchée, le général Mireau enrage et ordonne de faire tirer au canon sur ses propres positions pour les forcer à attaquer. Son ordre, oral, est rejeté par son officier d'artillerie. Devant ce rejet, le général Mireau traduit le régiment en conseil de guerre pour « lâcheté », souhaitant qu'une centaine des soldats soient fusillés. Le colonel Dax repousse cette initiative qu'il juge révoltante. Finalement, le général Broulard pousse au compromis : seuls trois hommes, un par compagnie, seront jugés.
 

Les Sentiers de la Gloire
Réalisation : Stanley Kubrick
Scénario : Stanley Kubrick, Calder Willingham et Jim Thompson, d'après le roman de Humphrey Cobb paru en 1935
Musique : Gerald Fried
Production : United Artists
Genre : Guerre
Titre en vo : Paths of Glory
Pays d'origine : Etats-Unis
Langue d'origine : anglais
Date de sortie : 18 septembre 1957
Durée : 88 mn
 
Casting :
Kirk Douglas : le Colonel Dax
George Macready : le Général Paul Mireau
Ralph Meeker : le Caporal Philippe Paris
Timothy Carey : le soldat Maurice Férol
Joe Turkel : le soldat Pierre Arnaud
Adolphe Menjou : le Général Georges Broulard
Wayne Morris : le Lieutenant Roget
Peter Capell : le président de la cour martiale
Richard Anderson : Major Saint-Auban
Emile Meyer : l'aumônier
John Stein : le Capitaine Rousseau
Harold Benedict : le Capitaine Nicolas
Bert Freed : le Sergent chef de section
Kem Dibbs : le soldat Lejeune
Fred Bell : le soldat atteint d'obusite dans la tranchée
Halden Hanson : le médecin militaire et un soldat
Jerry Hausner : l'animateur du cabaret
Christiane Kubrick : la chanteuse allemande
 
Mon avis :
 Si les films sur la Seconde Guerre Mondiale abondent depuis même avant la fin de celle-ci, ceux sur la Première, curieusement, sont bien moins nombreux, et, malgré le centenaire de 14-18, il semble que les choses n’aient guère évoluées, loin de là. Du coup, le matériel existant, s’il reste plutôt de qualité, pèche par sa pauvreté en nombre. Fort heureusement, il existe certains chef d’œuvres, que ce soit La Grande IllusionJohnny s'en va-t-en Guerre et, justement, Les Sentiers de la Gloire, long métrage qui nous préoccupe aujourd’hui. Et justement, comme nous sommes le 11 novembre, date de l’armistice de la Guerre de 14-18 et que le hasard, sur ce coup, n’y est absolument pour rien, je me suis dit que l’occasion était parfaite pour revoir ce qui est tout bonnement un des plus grands films de guerre de tous les temps, le paradoxe étant, bien entendu, que pour un film de guerre, le propos de l’œuvre de Kubrick est franchement antimilitariste, et pas qu’un peu ! Mais bon, tout le monde connait le postulat de départ des Sentiers de la Gloire, c’est-à-dire, ces procès et ces exécutions pour l’exemple qui ont fleurie au sein de l’armée française (principalement) au cours de la Grande Guerre, des procès souvent injustes et qui firent couler beaucoup d’encore au sein de la société française jusqu’à il y a quelques années encore. Par ailleurs, si l’on ajoute à cela la mise en évidence dans le film de l’incompétence des officiers d’état major et le peu de valeur que ces derniers estimaient de la vie de leurs hommes et l’on comprendra que Les Sentiers de la Gloire ait longtemps été interdit sous nos vertes contrées – presque vingt ans tout de même ! Mais en dehors de ce coté sulfureux et polémique qui nous montre bel et bien que seul la vérité dérange, le film de Kubrick est, avant toute chose, une excellente, que dis-je, une œuvre magnifique : démontrant comme rarement tout ce que peut représenter l’absurdité de la guerre – et l’on sait fort bien que coté absurde, 14-18 occupe largement la première place – et, principalement, comme je l’ai dit, le mépris pour le simple soldat de ces hauts-officiers complètement déconnectés des réalités du terrain – la aussi, jamais aucun autre conflit que 14-18 ne représente mieux cela – et qui vivaient dans des beaux salons, courtisaient des dames de la haute et ne songeaient qu’a leurs promotions tandis que les soldats (et les officiers de terrain, ne les oublions pas), eux, vivaient dans la boue, la merde et le sang… Du coup, dans ce film de guerre où en fait, ce sont des français entre eux qui ne cessent de s’opposer – bah oui, on ne voit pas le moindre allemand – les jeux s’en fait d’avance et ce n’est pas un grand spoiler que de vous dire ici que l’état major ayant besoin de boucs émissaires, trois pauvres types seront fusiller pour l’exemple, et ce, malgré tout le talent et la conviction d’un Kirk Douglas qui s’investit énormément dans ce rôle, probablement l’un de ses meilleurs selon moi… Bref, vous l’avez compris, avec Les Sentiers de la Gloire, nous avons affaire a ce qu’il faut bel et bien appeler un chef d’œuvre, un film qui certes, nous montre une réalité en un lieu et une époque donnée mais qui, de par sa thématique, possède une thématique plus universelle et qui, ma foi, presque six décennies plus tard, n’a absolument rien perdu de sa force et de sa portée.
 

Points Positifs
 :
- L’un des plus grands films antimilitaristes de tous les temps, tout simplement : revenant très bien sur ces fameux procès et exécutions de prétendus lâches au sein de l’armée française au cours de la Première Guerre Mondiale, Les Sentiers de la Gloire nous dévoile, sans farts, une réalité terrible sur le peu de considération qu’avaient les membres du haut-état major pour ces centaines de milliers d’hommes qui mourraient dans les tranchés…
- Un film sur la Première Guerre Mondiale où l’on ne voit jamais l’ennemi, c’est-à-dire, le soldat allemand, ou plutôt, des ennemis, il y en a, mais au sein même de l’armée française : entre les officiers et leurs hommes, entre les hauts gradés et les officiers de terrain. La critique est terrible mais tellement juste !
- Le film nous montre très bien, également, comment cette guerre était vécu suivant son grade : Généraux et autres haut-gradés dans les beaux salons et courant la gueuse, officiers de terrain et soldats dans la boue et le sang, face a l’ennemi…
- Kirk Douglas est tout simplement excellent dans son rôle d’officier idéaliste qui, connaissant lui la réalité du terrain, tente le tout pour le tout afin de sauver ses hommes.
- Visuellement, Stanley Kubrick fait très fort dans ce film avec quelques plans séquences qui marquent les esprits ainsi que de nombreux travellings assez impressionnants.
 
Points Négatifs :
- Historiquement, Les Sentiers de la Gloire souffre de quelques défauts comme le fait que le procès est un peu trop anglo-saxon pour être tout a fait crédible. De même, pour ce qui est des uniformes ou de certaines armes, il y a quelques incohérences… Mais bon, là, à part les spécialistes, qui va le remarquer ?
- Certains films sont inutilement trop longs alors que je trouve que celui-ci aurait mérité de l’être un peu plus…
 
Ma note : 9/10

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