Thorgal
– Kah-Aniel
A
bord de leur navire, les magiciens rouges poursuivent l'initiation du jeune
fils de Thorgal, Aniel. Le but de leur périple est de se rendre secrètement
dans la ville de Bag Dadh. Ils touchent terre dans le port de Saïda, puis
continuent leur route à dos de dromadaires. Pendant ce temps, à bord du
bateau-sabre, Thorgal fait la connaissance de Salouma, une esclave qui semble
connaitre l'histoire des magiciens rouges. Elle explique notamment à Thorgal le
pourquoi de l'enlèvement de son fils. Tout commence au début de la naissance de
la majestueuse ville de Bag Dadh. En ces temps immémoriaux, le grand esprit des
Dji Hins donna le grand livre sacré à un jeune berger qui deviendra le premier
grand maître des magiciens rouges. Il rassembla de nombreux disciples dans une
vieille forteresse, auxquels il enseigna son savoir. Puis ces derniers se
firent aimer de la population grâce aux soins qu'ils donnèrent gratuitement.
Bien des années plus tard, Shirine, la femme du Calife Ahmed Al Waloud fit
appel à eux afin d'obtenir un enfant. Kahilim, le grand maître des magiciens
rouges, lui accorda ce souhait, mais sous la condition qu'elle donne le jumeau
à naître...
Thorgal – Kah-Aniel
Scénario
: Yves Sente
Dessins
: Grzegorz
Rosinski
Couleurs : Grzegorz
Rosinski
Couverture : Grzegorz
Rosinski
Editeur
: Le Lombard
Genre : Heroic Fantasy,
Fantastique, Science-Fiction
Pays
d’origine : Belgique
Langue
d’origine : français
Parution : 08
novembre 2013
Nombre
de pages : 48
Mon
avis : Ce n’est pas la première fois que
je le dis mais 2020 restera, pour ce qui est de la bande dessinée, à mes yeux, comme étant l’année Thorgal et
force est de constater que depuis le mois de juin dernier, notre sympathique
viking aura été fort présent sur ce blog. Mais bon,
tout cela n'est pas encore fini, loin de là, et, aujourd’hui, c’est ce trente-quatrième album
de la saga qui est a l’honneur, un album qui a son importance puisque c’est le dernier scénarisé par Yves Sente,
celui-ci ayant passé le relais, pour la suite, a Xavier Dorison – qui entre
temps, a repris en main Kriss de Valnor. Bref, le remplaçant du
légendaire Jean Van Hamme ne sera pas rester longtemps aux commandes, tout
juste cinq albums – entre Moi,
Jolan et Le
Bateau-Sabre – et, surtout, aura été pas mal critiquer par les
fans hardcore de la saga – certains ayant oublier, d’ailleurs, que la série
naviguait en eaux troubles sur les derniers albums de Van Hamme, mais passons…
Quoi qu’il en soit, que ces critiques soient justifiées ou pas,
personnellement, j’aurai plutôt apprécier ce passage de Yves Sente et
justement, s’il y a bien un album qui a lui tout seul, avait connu le plus
grand nombre de critiques négatives, c’était bel et bien celui qui nous occupe
aujourd’hui, Kah-Aniel, au point même qu’a force de lire un peu
partout que ce dernier était un plantage complet, cela faisait longtemps que
j’éprouvais une grande méfiance a son encontre. Or, un peu comme tout le cycle
de Sente finalement, telle ne fut pas ma surprise, après lecture, de
m’apercevoir que ce trente-quatrième volume de Thorgal n’était
pas si mauvais que cela, bien au contraire… Déjà, il y a le dépaysement proposé
dans cette suite des aventures de notre héros avec le Moyen-Orient, ses
déserts, ses légendes locales et, bien sur, sa culture musulmane. Ensuite, il y
a toutes ces révélations que l’on apprend au sujet des mages rouges et comme je
dois faire parti des rares fans à apprécier cette intrigue, ma foi, la chose
m’a ravi. Pour ce qui est des dessins, Grzegorz Rosinski est une fois de plus
égal a lui-même et ses peintures sont d’une richesse incroyable, en tous cas,
elles passent bien mieux que dans le tome précédant, Le Bateau-Sabre,
où il était surtout question de neige, de neige et encore… de neige. Après,
bien sur, il y l’un des grands problèmes de cet album : le fait que
Thorgal, jusque là un monstre de vertu et qui n’avait trompé sa très chère
Aaricia (avec la badasse Kriss de Valnor) qu’a l’époque où il avait perdu la
mémoire – voir La
Forteresse Invisible – ait ici fauté, avec la belle et troublante
Salouma, de son plein gré ! Crime de lèse majesté auront hurler certains
qui estimeront que Yves Sente s’en sera pris aux fondements même du personnage,
personnellement, vu que Thorgal, justement, devenait tellement chiant (c’est le
mot) a force de jouer les pères la morale, le voir succomber a la tentation, le
voir devenir, en quelque sorte, plus humain, apporte un plus indéniable a son
histoire personnelle… Bref, vous l’avez compris, contrairement a ce que je
m’attendais, j’ai plutôt apprécié Kah-Aniel : pour son
orientalisme enchanteur, pour son Thorgal qui faute enfin, pour ses mages
rouges mais aussi, ne l’oublions pas, pour son final… dramatique quant au
devenir du jeune Aniel, j’aurai passer un agréable moment et, accessoirement,
en attendant le prochain tome, en profiterai pour saluer une dernière fois Yves
Sente, après tout, son passage rapide sur cette série ne m’aura pas déplu, loin
de là, et je trouve que certains auront été bien trop durs avec lui… mais bon,
les gouts et les couleurs…
Points
Positifs :
- Kah-Aniel propose
un dépaysement total, peut-être l’un des plus importants depuis le
légendaire Cycle
de Qâ, puisque notre héros quitte ses contrées natales et l’Europe pour
le Moyen-Orient, ses déserts, sa faune, sa flore, sa culture musulmane, ses
légendes locales. Décidément, il aura sacrément voyagé le père Thorgal tout au
long de ses aventures !
-
Les pleines enneigées russes n’avaient pas forcément convenues a Grzegorz
Rosinski dans le volume précédant mais ici, dans cet Orient enchanteur, son
style s’épanoui de fort belle manière et on retrouve le maitre au top de sa
forme avec un déferlement de couleurs, un souci du détail et des décors qui
m’auront laissé admiratif.
-
Miracle, Thorgal a enfin commis une faute de son plein gré ! Depuis le
temps qu’on l’attendait celle là, il faut marquer le coup ! Alors bien
sur, on peut avoir de la peine pour Aaricia mais bon, Thorgal était tellement
parfait qu’il en était devenu depuis longtemps insupportable, or là, le voir
tromper sa femme, le voir fauter dans ses oh si importants principes, ça le
rend plus humain… et plus sympathique.
-
Beaucoup de blabla mais j’aime ça, et puis, mine de rien, on en apprend des
choses sur ces fameux mages rouges. Et puis, pendant que j’y suis, a quel jeu
semble jouer Salouma, enfin, j’ai compris qu’elle n’est pas très claire,
justement…
-
Le final, avec la transformation d’Aniel.
Points
Négatifs :
- Si
j’ai été agréablement surpris par cet album qui avait été descendu par la
critique, je reconnais que nous restons tout de même loin des heures de gloire
de la saga et que, accessoirement, je ne me suis toujours pas remis de la mise
a l’écart de Jolan vu que je croyais énormément au potentiel de ce personnage
en tant que protagoniste principal.
-
C’est le dernier album d’Yves Sente en tant que scénariste. Bon, pour beaucoup,
c’est une bonne nouvelle, pour moi qui ai apprécié son court passage dans la
série, je trouve que l’on a été un peu injuste avec lui.
-
Du coup, ça me fait un peu peur ce changement de scénariste principal vu que
l’intrigue des mages rouges n’est pas achevée et que la réunion des trois
séries – Thorgal, Kriss et Louve –
n’a pas encore eu lieue.
-
Il y a tellement de nouveaux personnages dans cet album qu’il y a eut un
moment, j’étais un peu paumé – peut-être la fatigue ?
-
Pas un grand fan de cette couverture avec ce Thorgal barbu et sa pose
arrogante.
Ma
note : 7,5/10
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