Les Aventures de Tintin – L’Oreille Cassée
Les
Aventures de Tintin – L’Oreille Cassée
Un
fétiche arumbaya a été volé au Musée ethnographique: Tintin entreprend son
enquête. En remontant les pistes, il retrouve deux hommes intéressés au même fétiche.
Ceux-ci partent pour le San Theodoros, république d'Amérique du Sud. Tintin les
poursuit là-bas et se retrouve au cœur d'une révolution. Par un jeu du hasard,
il devient aide de camp du général Alcazar. Une guerre éclate entre le San
Theodoros et son voisin, le Nuevo Rico; Tintin, poursuivi par tous, fuit chez
les Arumbayas. Il y découvre enfin le secret du fétiche: celui-ci contient un
précieux diamant. C'est finalement en Europe qu'il retrouvera le fétiche et le
rendra au musée.
Les Aventures de Tintin – L’Oreille Cassée
Scénario
: Hergé
Dessins
: Hergé
Couleurs : Studios
Hergé
Couverture : Hergé
Editeur
: Casterman
Genre : Aventure,
Franco-Belge
Pays
d’origine : Belgique
Langue
d’origine : français
Parution : 1943
Nombre
de pages : 62
Mon
avis : Comme vous avez put le remarquer, depuis
le début du mois, j’ai décidé de me replonger dans mes bons vieux Tintin ;
et oui, malgré l’âge et le temps qui passe, malgré ses presque quarante années
qui se sont écoulées depuis la toute première fois où j’ai lu l’un des albums
– Les
Cigares du Pharaon – du plus célèbre des reporters, je ne me suis
jamais lassé d’une série qui a vu ses débuts dans les années trente, ce qui ne
nous rajeunit pas, et qui, au fil des décennies, est tout simplement devenue
culte. Bien évidement, l’on pourrait craindre que, Hergé mort depuis près de
quatre décennies, son personnage fétiche n’attire plus autant les jeunes
générations, ce qui, accessoirement, n’est pas tout a fait faux ; cependant,
lorsque l’on voit l’engouement médiatique qu’il y eut autour du film de Steven
Spielberg, malgré ses nombreux défauts, l’on ne peut que se dire que Tintin a
encore de beaux jours devant lui. La seule chose que je regrette, a moins que
cela ne change un jour, c’est que personne n’ai eu le droit de reprendre les
aventures du reporter, ce qui, quand je vois ce qu’a put donner certains des
nouveaux albums de Spirou, aurait put être intéressant. Quoi qu’il
en soit, comme j’ai déjà put vous le dire lors des critiques d’autres titres de
la série, Tintin, que je le veuille ou non, fait partie de ma vie
depuis si longtemps que, quelque part, il aura marquer (comme d’autres) un
petit peu de mes gouts et de ce que je suis. Et si certains albums seront, a
mes yeux, a tout jamais des incontournables, il est temps, aujourd’hui, de nous
intéresser a un autre moins connus, L’Oreille Cassée. Avec
les Tintin, pour moi, ce n’est pas bien compliquer : il y a d’abord
des albums majeurs comme les dytiques Objectif Lune/On a marché sur la
Lune ou Les Sept Boulles de Cristal/Le Temple du Soleil,
les cultissime Tintin au Tibet ou Le
Lotus Bleu, mes petits préférés comme L’Ile Noire ou Coke
en Stock et puis des titres que je mets en dessous comme Les
Bijoux de la Castafiore, Tintin et les Picaros et donc, L’Oreille
Cassée ; albums que j’ai beaucoup moins lu que les autres ou qui,
alors enfant, ne m’avaient pas autant intéresser de part, soit l’intrigue,
soit, comme dans le cas qui nous intéresse ici, les lieux où celle-ci se
déroule (franchement, les états révolutionnaires d’Amérique latine, ce n’est
pas trop ma tasse de thé). Ainsi, depuis des années, j’ai, consciemment mis de
coté certains titres, relisant sans cesse les mêmes, quand cela m’arrive bien
entendu et, quelque part, j’ai désiré, je ne sais combien de temps après,
essayer de les relire afin de voir si, du haut de mes trente six ans, mes
impressions allaient être les mêmes. Ce fut donc ainsi, rempli de bonnes intentions
que je me suis replongé dans la lecture de l’un des albums que je connais le
moins bien, ce fameux Oreille Cassée. A première vu, et malgré mes
anciennes réticences, il est indéniable que L’Oreille Cassée possède
un synopsis de base assez intéressant avec cette histoire de fétiche volé dans
un musée – belge bien entendu – et qui va entrainer Tintin et Milou en Amérique
latine, dans un pays imaginaire, le San Theodoros et où l’on trouvera bon
nombre d’éléments qui méritent que l’on s’y attarde. Tout d’abord, le plus
visible de tous pour les amateurs, comme moi, de civilisations disparues et de
ceux qui on consacrer, voir perdu, leur vie a leur recherche, le fameux
explorateur Ridgewell qui n’est rien d’autre que le fameux Percy Fawcett, le
célèbre aventurier britannique disparu dans les jungles brésiliennes en 1925 en
tentant de trouver une cité perdue datant de l'Atlantide, la fameuse Z, et qui,
dans les années voir les décennies suivantes, revint régulièrement sur le
devant de la scène a chaque fois qu’un nouveau témoignage faisait état d’une
possible apparition de celui-ci, ou des preuves de sa mort, voir même, de
l’existence d’un petit fils supposé. Forcement, ce clin d’œil d’Hergé ne
pouvait que me plaire mais ce n’est pas tout : je vous ais dit, un peu plus
haut, que les pays révolutionnaires d’Amérique latine ne m’intéressaient guère,
ce qui n’est pas faux ; cependant, la manière, ma fois fort astucieuse avec
laquelle Hergé traite le sujet mérite le détour. En effet, par le biais d’un
élément comique omniprésent de bout en bout de l’album (dans la grande
tradition des premiers albums où seuls Tintin et Milou sont les protagonistes),
l’auteur belge nous montre la réalité du terrain, sans aucun détour, que cela
soit l’absurdité de ces révolutions permanentes, de ces hommes qui, prenant le
pouvoir, deviennent comme leurs prédécesseurs et surtout, détail qui a son
importance, de l’implication des occidentaux dans tout cela : ainsi, plus que
les états eux-mêmes, ce sont de puissantes compagnies – pétrolières, d’armement
– qui font et défont les hommes aux pouvoirs et les régimes, entre graissage de
patte et guerres, rien ne se fait sans eux. Finalement, sans atteindre des
sommets qualitatifs comme dans d’autres titres de la série, L’Oreille
Cassée n’en reste pas moins un excellent album de Tintin (mais
quelque part, il n’en existe aucun qui ne soit pas bon) qui, tout en traitant
des sujets sérieux et sans se départir de ses éternels voyages autour du monde
où nous entraine le plus célèbre des reporters, nous fait, que cela soit par le
biais des protagonistes, des gags (mêmes les plus évidant) et des situations,
rire de bout en bout ; le summum, selon moi, étant atteint avec la fameuse
scène où Tintin doit être fusillé par un peloton d’exécution et qui se transforme
en un grand n’importe quoi qui marquera les mémoires. Bref, avec cette
relecture, L’Oreille Cassée se trouve, en quelque sorte,
réhabilité à mes yeux et s’avère, finalement, bien plus intéressant, et
surtout, drôle que dans mes lointains souvenirs. Comme quoi, il ne faut pas
toujours se fier a ces anciennes impressions, bien souvent trompeuses.
Points
Positifs :
-
Un album qui brille par une intrigue qui devient rapidement captivante et qui
nous tient en haleine de la première à la dernière passe. Ainsi, les coups de
théâtre se succèdent a des scènes franchement coquasses et en plus de voir du
pays, le lecteur passe un très bon moment a la lecture de L’Oreille
Cassée.
-
La manière dont Hergé critique l’interventionnisme des occidentaux et des
entreprises étrangères – banque, armement – dans les pays d’Amérique Latine.
L’auteur n’y va pas par quatre chemins et malgré une ambiance légère, tout au
long de l’album, il se fait le pourfendeur d’une réalité qui, au demeurant, a à
peine évoluée de nos jours.
-
La première apparition du Général Alcazar, personnage que l’on rêvera a de
nombreuses reprises par la suite.
-
Le clin d’œil d’Hergé a Percy Fawcett, l’explorateur disparu dans la jungle
amazonienne en 1925.
-
La scène où Tintin doit se faire fusiller vaut à elle seule l’achat de cet
album !
Points
Négatifs :
-
C’est un Tintin d’avant guerre, c’est-à-dire, seul avec Milou et il est clair
que la narration, même si elle est bonne, gagnera énormément par la suite avec
un humour plus fin et beaucoup moins de coups de théâtre qui tiennent parfois
du deus ex machina.
Ma
note : 8/10
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