La
Trilogie de Wielstadt
Hiver
1620 : le Saint Empire Romain Germanique est dévoré par les premiers feux de la
Guerre de Trente Ans. Après s’être acquitté d’une délicate mission pour les
Templiers, le Chevalier Kantz revient à Wielstadt, une cité allemande protégée
depuis toujours par un mystérieux dragon. Chasseur de démons initié aux arts
secrets de la Kabbale, l’homme est un exorciste en armes qui mène contre le Mal
une croisade solitaire et implacable. Rapière au poing, il va devoir traquer
une insaisissable meute de goules qui répand la terreur dans la ville. Bientôt,
il découvre que celles-ci sont sous l’emprise d’un sorcier revenu des limbes
pour se venger des membres de la Sainte-Vehme qui le firent autrefois
assassiner. Inquiète de voir Kantz s’intéresser à ses intrigues passées et
présentes, la redoutable société secrète lance des tueurs à ses trousses. Mais
le chevalier a aussi des amis et des alliés, à la cour des miracles comme chez
les faunes ou les fées, et rien ne saurait le freiner dans sa quête de la
vérité. Il éliminera les goules, déjouera les complots de la Sainte-Vehme et
affrontera seul, au cours d’un combat désespéré, le spectre du sorcier dément.
La Trilogie de Wielstadt
1
- Les Ombres de Wielstadt
2
- Les Masques de Wielstadt
3
- Le Chevalier de Wielstadt
Auteur
: Pierre
Pevel
Type
d'ouvrage : Fantasy, Cape et d’Épée, Uchronie
Première
Parution : 15 mai 2001
Edition
Poche : 14 avril 2011
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : Français
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 760
Mon
avis : Après cette excellente trilogie que
fut Les Lames du Cardinal, j’ai souhaiter me lancer dans une autre œuvre du
sieur Pierre Pevel, français de son état (ce qui nous rappelle que bien
souvent, il n’y a pas besoin de franchir la Manche ou l’Atlantique pour trouver
de fort bonnes œuvres) et, justement, cela tombait plutôt bien puisque Pevel
avait véritablement lancé sa carrière, il y a de cela une dizaine d’années,
avec une autre trilogie : Wielstadt. Tout d’abord, ce qui m’a
marqué, c’est que les points communs entre les deux œuvres ne sont pas
négligeables : non pas le fait que nous avons deux trilogies mais surtout
le fait que là où Les Lames du Cardinal nous entrainait dans
la France de Richelieu, dans Wielstadt, l’action se déroule
quelques années avant, dans ce Saint-Empire Romain Germanique (grosso modo,
l’Allemagne actuelle) en prise avec les débuts d’un terrible conflit qui le
mettra à feu et à sang, la Guerre de Trente ans. Ensuite, si le merveilleux
n’était pas absent dans Les Lames du Cardinal, présence des dragons
oblige, dans Wielstadt, c’est encore plus marqué puisque, entre les
faunes, les centaures, les fées, le fameux dragon (le dernier des grands
dragons d’occident) qui veille sur la ville, les goules et autres revenants, il
apparait clairement que cette Europe du XVIème siècle est à la fois proche et
identique de la nôtre. Mais ici, point d’équipe hétéroclite de héros comme dans
les Lames mais un seul protagoniste principal, le ténébreux et
charismatique Chevalier Kantz, lutteur infatigable contre les forces du mal et
possédant un lourd passé ; bien évidement, les trois romans qui composent
cette trilogie fourmillent de personnages secondaires plutôt attachants pour
certains mais Kantz est franchement au-dessus de tout le monde, tout l’intérêt,
ou presque de ce cycle reposant sur ces épaules et… bien évidement… sur ces
enquêtes qu’il doit mener au sein des sociétés secrètes de la cité franche de
Wielstadt et qui le mèneront dans les bas-fonds de l’âme humaine. Subtil
mélange du Nom de la Rose et de Fantasy plus conventionnelle, La Trilogie
de Wielstadt nous offre trois superbes récits qui sortent
indéniablement des sentiers battus, à la fois historiques et fantastiques, non
dénués d’humour par moments (la fée) et qui fait la part belle à la cruauté et
l’ambition humaine. Au milieu de tout cela, un homme, Kantz, en lutte
perpétuelle contre le mal mais qui vainc celui-ci davantage par le biais de ses
talents d’enquêteur et ses connaissances des forces obscures que par ses
qualités de bretteur. Excellent cycle, cette Trilogie de Wielstadt nous
offre trois romans de qualité égale et qui démontrait, déjà au début des années
2000, que Pierre Pevel était un auteur sur lequel il fallait compter.
Points
Positifs :
-
L’ambiance, le coté historique de la chose – la fameuse Guerre de Trente ans,
conflit horrible qui ravagea le Saint-Empire Romain Germanique au XVIème siècle
et peu connue en France – mélangé a une Fantasy qui sait rester a sa place et
toutes ces sociétés secrètes qui plairont aux adeptes du genre.
-
Le coté Nom de la Rose parfaitement assumé, sans oublier une
inspiration du coté de Notre Dame de Paris.
-
Le Chevalier Kantz, personnage tourmenté, au lourd passé (certes, ce n’est pas
original) mais diablement charismatique.
-
Trois excellents récits qui méritent amplement le détour.
-
Plus que les démons et autres revenants, ce sont les humains qui apparaissent
comme étant les plus cruels et détestables.
-
La Citée franche de Wielstadt, et tout ce qui tourne autour de ces luttes de
pouvoir, ses bas-fonds…
-
Mine de rien, parmi les protagonistes secondaires, il y a foule et certains
sont plutôt réussis.
-
Certes, tous les mystères ne sont pas révélés à la fin du troisième
récit, Le Chevalier de Wielstadt, mais ici, et contrairement à ce
que peuvent faire d’autres auteurs (qui a dit oublis ?), je trouve plutôt
que c’est une bonne idée : après tout, conserver une part de mystère n’est
pas désagréable.
Points
Négatifs :
-
Par moments, on sent quelques raccourcis pour le moins faciles dans le récit
ainsi que quelques petites imperfections narratives que l’on ne retrouvera pas,
quelques années plus tard, dans Les Lames du Cardinal ; mais
Pevel avait pris entretemps de la bouteille.
-
Peut-être que le second récit, Les Masques de Wielstadt, est
légèrement inférieur aux deux autres, et encore…
-
Ah, on aurait pu en avoir d’autres des enquêtes du Chevalier Kantz, en tous
cas, j’aurai dit oui sans hésiter pour retrouver un personnage aussi charismatique.
Ma
note : 8/10