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mercredi 31 mars 2021

No Quarter – Jimmy Page and Robert Plant Unledded


No Quarter – Jimmy Page and Robert Plant Unledded
 
Jimmy Page & Robert Plant
 
1 - Nobody's Fault But Mine (Page/Plant) 4:06
2 - Thank You (Page/Plant) 5:47
3 - No Quarter (Jones/Page /Plant) 3:45
4 - Friends (Page/Plant) 4:37
5 - Yallah (Page/Plant) 4:59
6 - City Don't Cry (Page/Plant) 6:08
7 - Since I've Been Loving You (Jones/ Page/Plant) 7:29
8 - The Battle of Evermore (Page/Plant) 6:41
9 - Wonderful One (Page/Plant) 4:57
10 - Wah Wah (Page/Plant) 5:24
11 - That's the Way (Page/Plant) 5:35
12 - Gallows Pole (traditionnel, arrangements Page/Plant) 4:09
13 - Four Sticks (Page/Plant) 4:52
14 - Kashmir (Bonham/Page/Plant) 12:27
 

No Quarter – Jimmy Page and Robert Plant Unledded
Musicien : Jimmy Page & Robert Plant
Parution : 14 octobre 1994
Enregistré : Été 1994
Durée : 79:39
Genre : Rock, Hard-Rock, World Music
Producteur : Jimmy Page & Robert Plant
Label : Atlantic Records
 
Musiciens :
Jimmy Page : guitare électrique et acoustique, mandoline.
Robert Plant : chant.
Charlie Jones : guitare basse, percussions.
Michael Lee : batterie, percussions.
Porl Thompson : guitare et banjo.
Najma Akhtar : chant.
Jim Sutherland : mandoline, Bodhrán.
Nigel Eaton : hurdy gurdy.
Ed Shearmur : orgue Hammond, arrangements pour les orchestres égyptien et anglais.
L'album fut enregistré avec un orchestre égyptien, un ensemble marocain et avec le London Metropolitan Orchestra.
 
Mon avis :
 Après un Presence qui, selon moi, représentait le début de la fin pour ce qui fut l’un des plus grands groupes de tous les temps, je veux, bien évidement, parler de Led Zeppelin, je reviens aujourd’hui avec un album un peu particulier, un certain… No Quarter. Œuvre du duo majeur, Jimmy Page & Robert Plant, sorti il y a un quart de siècle déjà (en 1994 pour être plus précis), No Quarter est, sans nul doute, l’un des albums qui m’aura le plus marqué au cours des années 90 : déjà, pour l’agréable surprise de retrouver ensemble ces deux figures légendaires de la musique populaire de la seconde moitié du vingtième siècle, chose que l’on n’espérait plus depuis la séparation de Led Zeppelin, au début des années 80 suite au décès de leur batteur, John Bonham. Ensuite, et surtout, car ce No Quarter est un excellent album. En effet, si en dehors de quatre titres inédits, le fan du groupe retrouvera avec plaisir quelques unes de leurs plus grandes chansons, l’intérêt de cet opus est que, justement, ici, il y a un véritable travail musical et non une simple reformation destinée a se faire de l’argent ; chose que bien d’anciens groupes auront tendance a faire par la suite. Ainsi, si les titres de Led Zeppelin sont connus pour ne pas dire archi-connus, le duo Page/Plant nous les propose sous des sonorités différentes : en live, tout d’abord, mais aussi et surtout avec une réorchestration nouvelle puisque, en étant accompagné d’un orchestre classique mais aussi de musiciens… marocains, des titres aussi célèbres que Nobody's Fault But MineThe Battle of Evermore ou Kashmir, pour ne citer que quelques exemples, retrouvent une seconde jeunesse, un nouveau souffle inattendu qui est du plus bel effet. Sons métissés, prise de risque total, ce No Quarter nous prouve que nos vieux briscards, Page et Plant, en avaient encore sous le coude et étaient encore capable, la cinquantaine passée, de damner le pion a la concurrence, bien plus jeune, d’ailleurs, et a juste titre, le public le leur rendra bien…
 

Points Positifs
 :
- Le plaisir de retrouver deux légendes du rock œuvrant ensemble alors qu’on ne l’espérait plus, surtout que, plutôt qu’une simple entreprise commerciale, au vu de la prise de risque, réussie, les deux compères ne se sont pas moqués de leur public, bien au contraire.
- Grand orchestre classique, musiciens marocains, Jimmy Page & Robert Plant ont apporté, au vu de leur collaboration, un métissage certes déroutant par moments mais qui est un véritable plus a des titres que l’on croyait connaitre par cœur.
- Il y a certains moments tout de même où la voix de Plant et les guitares de Plant atteignent des moments de grâce qu’on ne leur croyait plus capables ; accessoirement, et je suis mesquin, instants de grâce que beaucoup de jeunes n’atteindront jamais.
- Personnellement, j’ai toujours aimé les mélanges des genres, quel qu’ils soient et, ici, j’ai été on ne peut plus gâter.
 
Points Négatifs :
- Certainement que certains fans purs et durs auront tiqué devant certaines réinterprétations des chansons de Led Zeppelin.
- John Paul Jones est aux abonnés absents, malheureusement.
 
Ma note : 8,5/10

mardi 30 mars 2021

Prométhée – Dans les Ténèbres – Partie 2


Prométhée – Dans les Ténèbres – Partie 2

L’océan plutôt que les étoiles… Et si l’invasion alien prophétisée depuis douze jours était d’ordre maritime plutôt que du genre aérien ? Une certitude en tout cas : depuis plusieurs heures on observe de Shuozhou (Chine) à Golfech (France) l’arrivée de navettes « spatiales » aux quatre coins du globe. Un autre phénomène se propage également d’Est en Ouest en commençant par l’Australie : l’extinction totale de l’électricité, accompagnée de la mise hors service d’un large panel de technologies. Rien, en tout cas, qui puisse conduire le Président des Etats Unis à se remettre en question. Certes, il est furieux que les médias aient largement rependus les tenants et les aboutissants de son projet visant à permettre à une caste d’élus de sauver leur peau, mais il semble ne pas avoir dit son dernier mot. Une à qui profite cette panne générale, c’est Joanne Carpenter. Présente clandestinement sur un « site noir » (base militaire secrète) en Alaska, elle est bien décidée à profiter de l’occasion pour faire évader deux anciens astronautes et une scientifique retenus prisonniers. Et ce, même si elle doit user de ses charmes en tenue légère…


Prométhée – Dans les Ténèbres – Partie 2
Scénario : Christophe Bec
Dessins : Stefano Raffaele
Couleurs : Digikore studio
Couverture : Stefano Raffaele
Editeur : Soleil
Genre : Anticipation, Science-Fiction, Fantastique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 04 juin 2014
Nombre de pages : 48

Mon avis : Je n’ai toujours pas compris pourquoi Christophe Bec a souhaité diviser Dans les Ténèbres en deux parties, surtout que cela était complètement inutile… Mais quoi qu’il soit, si ce choix éditorial est plus que contestable – pour ne pas dire débile – pour ce qui est de l’intérêt de Prométhée, c’est toujours aussi bon… enfin, du moins, presque aussi bon mais j’y viens… En effet, si j’ai ressenti comme un fort léger ralentissement dans l’intérêt de la saga a la lecture de ce dixième tome de Prométhée, celui-ci fut davantage liée au fait que, finalement, après coup, on ne peut pas vraiment dire qu’il se soit passé énormément de choses dans celui-ci : ainsi, quasiment de bout en bout de ce dixième opus, on se contente de suivre la fuite en avant de la totalité des protagonistes de l’histoire et dont une bonne partie, d’ailleurs, se rendent dans la même direction. Alors bien sûr, ce n’est pas inintéressant, loin de là, et d’ailleurs, le plaisir est une fois de plus bel et bien au rendez-vous, cependant, si dans les tomes précédant, Christophe Bec prenait un malin plaisir à embrouiller les esprits, à ne rien dévoiler ou presque au sujet de ces fameuses catastrophes journalières, au moins, avions nous droit à de nouvelles énigmes et autres révélations qui… apportaient d’autres questions. Or ici, on ne peut pas vraiment dire que cela soit vraiment le cas : certains personnages fuient, d’autres avancent plus tranquillement, d’autres débarquent dans des lieux peu hospitaliers et puis… c’est tout, ou presque. D’où, forcément, ma légère déception. Mais bon, celle-ci n’en reste pas moins relative et comme de toutes façons, Prométhée est surtout une œuvre qui se jugera dans son ensemble lorsqu’elle sera achevée, j’attends les tomes suivants pour m’en faire une opinion globale… enfin, du moins en espérant que la suite bouge un peu plus, surtout pour ce qui est des révélations.


Points Positifs :
- Tout ce qui a fait que j’aime cette série depuis ses débuts est une fois de plus au rendez vous-même si de façon moins voyante ; mais il faut dire que plus on avance dans le temps, plus je ne peux m’empêcher de me dire que tant que Prométhée ne sera pas arrivé à sa conclusion, il sera difficile de juger convenablement les tomes individuellement.
- Le duo Bec/Raffaele nous offrent vraiment une série exceptionnelle qui fourmille de bonnes idées et digne, par moments, des plus grands blockbusters.
- Certaines scènes sont superbes et marquent les esprits comme celle du début et qui sous-entend que la vie vient de l’espace où celle de la chute d’un avion qui s’écrase après avoir survolé une autoroute.

Points Négatifs :
- Force est de constater qu’en dehors du fait de voir la quasi-totalité des protagonistes de l’histoire prendre la fuite ou se rendre d’un point à un autre, il ne se passe pas grand-chose dans ce dixième tome.
- Euh, je n’ai pas bien compris l’intérêt de voir Joanne Carpenter se balader en string pendant une bonne partie de l’album.
- Comme pour le tome précédant, il est où l’intérêt d’avoir divisé de la sorte un tome en deux parties, ou plutôt, d’avoir lié deux tomes de la sorte ?

Ma note : 7/10

Prométhée – Dans les Ténèbres – Partie 1


Prométhée – Dans les Ténèbres – Partie 1

Une certitude : la série d’évènements distillés depuis plusieurs jours à 13h13 annonce l’invasion imminente d’une armée extraterrestre. Et si, par le passé, il y a eu plusieurs contacts entre Aliens et humains, tous se sont soldés par la mort immédiate des deux espèces. Une incompatibilité de coexistence dans un même espace, que les probables envahisseurs sembleraient avoir résolu. Du côté du gouvernement américain, on pense pouvoir sauver 0,1 % de la population en pratiquant des interventions chirurgicales ou en livrant des lunettes spéciales : les unes et les autres offriraient une vision antipodique, seule moyen de lutter contre l’ennemi sans être immédiatement foudroyé. Un peu comme dans la mythologie grecque pour Persée. Contraint de livrer la tête de la Gorgone Méduse pour démontrer son courage, Persée avait en effet dû user d’un stratagème : pour éviter le regard pétrifiant du monstre lors du combat, il la regardait à travers le reflet de son bouclier lisse comme un miroir. Pour autant, l’heure approche et pour déterminer le scénario exact de l’invasion, le gouvernement fait appel au Professeur Carpenter. A la fin des années 60, le scientifique était à l’origine d’une série d’expériences psy avec des enfants. Il est également le père de Joanne Carpenter, une psychiatre ayant pénétré clandestinement dans un site noir de la CIA pour faire évader des astronautes et des scientifiques retenus prisonniers.


Prométhée – Dans les Ténèbres – Partie 1
Scénario : Christophe Bec
Dessins : Stefano Raffaele
Couleurs : Digikore studio
Couverture : Stefano Raffaele
Genre : Anticipation, Science-Fiction, Fantastique
Editeur : Soleil
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 15 janvier 2014
Nombre de pages : 48

Mon avis : Nouveau tome de cette excellente bande dessinée de science-fiction qu’est Prométhée, et un volume un peu particulier puisque l’auteur, Christophe Bec, a décidé de le diviser en deux parties (celui-ci est donc annoté première partie), ce qui, dans un cycle censé se déroulé sur 12 albums, est plutôt saugrenu voir inutile mais bref, passons… Eh ben ma foi, force est de constater que si comme moi, vous accrochez a cette saga depuis les premiers tomes de celle-ci (d’un autre côté, si ce n’est pas le cas, ce neuvième tome vous laissera de marbre), force est de constater que tous les points positifs de celle-ci sont une fois de plus au rendez-vous : l’intrigue n’avance que petit à petit, on se prend encore moult révélations en tous genres ainsi qu’un nombre plutôt conséquent de complots et autres phénomènes paranormaux, les divers protagonistes poursuivent leur petit bonhomme de chemin chacun de leurs côtés quant à la catastrophe finale, eh ben, on sent qu’on en a plus pour très longtemps et tandis que le monde entier (ah, l’action bouge enfin) apprend que le président des USA ment ouvertement et qu’une menace plane sur la planète, le lecteur, lui, se dit qu’il y aurait peut-être encore de l’espoir… Toujours de fameux rapport entre les événements se déroulant à notre époque et ceux de la mythologie ? La Boite de Pandore et ses maux déversés dans le monde entier tandis que seul subsiste a l’intérieur l’espérance ? Hum, peut-être bien mais en tous cas, ce diable de Christophe Bec a décidément le chic pour nous captiver de fort belle manière avec ce récit de fin du monde annoncé, d’univers parallèles, d’invasions extraterrestres et de phénomènes paranormaux en tous genres. Espérons juste que lorsque viendra la conclusion de cette œuvre, celle-ci soit à la hauteur, elle aussi, de nos espérances.


Points Positifs :
- Un album dans la lignée de ses prédécesseurs, ni plus bon, ni moins bon, tout simplement au niveau d’une série qui a mis la barre plutôt haut.
- Bon nombre d’hypothèses et de suppositions au sujet des évènements en court sont finalement dévoilés et ce, même si plane encore bien des mystères au sujet de cette fin du monde annoncée.
- Christophe Bec est franchement doué pour écrire des scénarios captivants au possible : ça avance lentement, au final, on n’en sait guère plus et on n’en peut plus d’attendre la conclusion finale de tout cela mais dieu que c’est bon !
- Fort bonne justification du mythe de Persée en tant que métaphore de la solution trouvé par les Etats-Unis pour ne pas mourir face aux extraterrestres.
- On sent que la conclusion approche et on ne peut s’empêcher de formuler tout un tas d’hypothèses sur le pourquoi du comment de tous ces phénomènes.

Points Négatifs :
- Bon, je l’aime bien Stefano Raffaele, je le trouve plutôt talentueux mais par moments, je trouve que certains visages des protagonistes se ressemblent un peu trop. Mais bon, en dehors de ce fait, il réalise un excellent travail sur Prométhée.
- Pas bien compris le fait soit disant de séparer un volume en deux parties dans un cycle prévu en douze tomes ?!

Ma note : 8/10

lundi 29 mars 2021

Le Tombeau des Lucioles


Le Tombeau des Lucioles
 
Nous sommes en été 1945, au Japon, alors que la Seconde Guerre Mondiale touche à sa fin. Seita est un adolescent de quatorze ans. Sa jeune sœur Setsuko en a quatre. Leur père est un officier supérieur de la marine impériale japonaise enrôlé dans les forces navales depuis plusieurs années, ils vivent donc avec leur mère dans la ville de Kōbe. Or, les forces armées américaines réalisent à l'époque un lourd bombardement à la bombe incendiaire de cette ville portuaire. La mère n'a pas pu s’enfuir à temps du gigantesque incendie qui va survenir dans la cité. Elle est très gravement brûlée puis meurt de ses blessures. De ce fait, les deux enfants se retrouvent livrés à eux-mêmes. Après avoir vainement tenté de contacter leur père, Seita et Setsuko partent habiter chez une tante éloignée. La tante, au début relativement accueillante, traite progressivement les deux enfants comme des fardeaux, volant leur nourriture, les dédaignant avec mépris. Aussi, Seita et Setsuko partent et se réfugient dans un abri désaffecté, en dehors de la ville, près d'un lac. Celui-ci est illuminé la nuit par des milliers de lucioles.
 

Le Tombeau des Lucioles
Réalisation : Isao Takahata
Scénario : Isao Takahata, d'après le roman d’Akiyuki Nosaka
Musique : Michio Mamiya
Production : Studio Ghibli
Genre : Animation, Guerre, Drame
Titre en vo : Hotaru no haka
Pays d'origine : Japon
Langue d'origine : japonais
Date de sortie : 16 avril 1988
Durée : 90 mn

Casting :
Tsutomu Tatsumi : Seita
Ayano Shiraishi : Setsuko
Yoshiko Shinohara : La mère
Akemi Yamaguchi : La tante
 
Mon avis :
 Lorsque l’on entend parler de célèbre Studio Ghibli, le premier nom qui nous vient à l’esprit, pour ne pas dire, parfois, le seul, c’est celui, bien évidement, du grand Hayao Miyazaki. Certes, la chose est plutôt normale puisque cet immense nom de l’animation nippone nous aura offert, au fil des décennies, des œuvres aussi cultes que Princesse MononokéLe Voyage de ChihiroNausicaä de la Vallée du VentLe Château Ambulant ou Le Château dans le Ciel. Cependant, quelque part, la chose est plutôt injuste puisque Miyazaki n’était pas le seul à briller au sein du studio et, justement, un autre nom est pour le moins notable : celui de Isao Takahata. Cofondateur des Studio Ghibli, celui-ci aura certes moins marqué les esprits du grand public tout en livrant, au fil des années, quelques films plutôt marquants, cependant, une des œuvres les plus connues, les plus appréciées et la plus louée par les critiques et le public est de lui, vous l’avez compris, je veux, bien entendu, parler du Tombeau des Lucioles ! Ainsi, depuis sa sortie dans les salles, en 1988 – puis, au fil des ans, dans le reste du monde – ce long métrage d’animation aura sut conquérir les foules de par ses innombrables qualités qui en fond une œuvre qui n’a absolument rien perdu de sa force plus de trois décennies plus tard… Film dramatique qui nous replonge dans la fin de la Seconde Guerre Mondiale, dans un Japon au bord de la capitulation et qui ne cesse d’être bombarder quotidiennement, Le Tombeau des Lucioles est une œuvre d’une noirceur absolue, ce, malgré le coté poétique de la chose. Imaginez deux jeunes orphelins, vivant seuls et devant se débrouiller pour se nourrir alors que le pays est en déroute : un adolescent et une toute petite fille, le premier veillant du mieux qu’il peut sur la seconde. A priori, dans un film d’animation banal, nous aurions eu droit à un sympathique happy-end, or, ici, Isao Takahata ose briser un des plus grands des tabous du genre en nous montrant, à l’écran, la mort d’un enfant. Impensable, inimaginable !? Certes, je vous laisse imaginer la tronche des parents qui, à l’époque, avaient amené leurs enfants, souvent très jeunes, voir ce film… Cependant, le coté dramatique de la chose, aboutissement logique d’une intrigue dont on sait par avance qu’elle ne finira pas bien, fait du Tombeau des Lucioles une œuvre pas comme les autres et qui aura littéralement conquis un public adulte, plus mur et franchement lassé des trucs débiles que l’on trouve trop souvent dans les films d’animations. Bien évidement, l’œuvre d’Isao Takahata n’est pas fait pour tout le monde, cependant, si vous êtes réceptif au genre, si vous savez apprécier une certaine poésie – malgré la noirceur qui se dégage de ce film – et si vous n’avez pas peur de verser une petite larme à la fin, alors, Le Tombeau des Lucioles vous conviendra parfaitement. Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir et apprécier une œuvre aussi excellente…
 

Points Positifs
 :
- Un des plus grands films des Studio Ghibli et il n’est même pas d’Hayao Miyazaki ! Il faut dire que Le Tombeau des Lucioles est bien plus qu’un simple film d’animation et que nous avons davantage affaire à une œuvre d’une maturité rare comme on en voit quasiment jamais dans le genre…
- Malgré le coté dramatique de l’intrigue et une fin oh combien traumatisante pour une grande partie du public, comment ne pas reconnaitre qu’il se dégage de cette œuvre une poésie certaine et que les nombreuses scènes du quotidien – souvent misérable – des deux enfants ne vous laisseront pas indifférent.
- Un des plus grands tabous du genre est brisé ici puisque on nous y montre la mort d’un très jeune enfant ! Ma foi, c’est une très bonne chose.
- Pour ce qui est de l’animation, il n’y a rien à redire et l’on frôle avec la perfection. Petite mention pour la reconstitution de Kōbe, ravagée par les bombardements américains.
- La preuve que dans les Studio Ghibli, il n’y avait pas que Miyazaki puisque c’est son vieux comparse, Isao Takahata, qui nous livre ici sa plus belle réalisation et une des œuvres les plus marquantes du studio.

Points Négatifs :
- Attention aux cœurs sensibles car Le Tombeau des Lucioles est une œuvre dramatique qui va très loin dans l’horreur. Bref, à déconseiller aux jeunes enfants ainsi qu’a ceux qui ne supportent pas les histoires qui finissent mal…

Ma note : 8,5/10

dimanche 28 mars 2021

La Trilogie de Wielstadt


La Trilogie de Wielstadt

Hiver 1620 : le Saint Empire Romain Germanique est dévoré par les premiers feux de la Guerre de Trente Ans. Après s’être acquitté d’une délicate mission pour les Templiers, le Chevalier Kantz revient à Wielstadt, une cité allemande protégée depuis toujours par un mystérieux dragon. Chasseur de démons initié aux arts secrets de la Kabbale, l’homme est un exorciste en armes qui mène contre le Mal une croisade solitaire et implacable. Rapière au poing, il va devoir traquer une insaisissable meute de goules qui répand la terreur dans la ville. Bientôt, il découvre que celles-ci sont sous l’emprise d’un sorcier revenu des limbes pour se venger des membres de la Sainte-Vehme qui le firent autrefois assassiner. Inquiète de voir Kantz s’intéresser à ses intrigues passées et présentes, la redoutable société secrète lance des tueurs à ses trousses. Mais le chevalier a aussi des amis et des alliés, à la cour des miracles comme chez les faunes ou les fées, et rien ne saurait le freiner dans sa quête de la vérité. Il éliminera les goules, déjouera les complots de la Sainte-Vehme et affrontera seul, au cours d’un combat désespéré, le spectre du sorcier dément.


La Trilogie de Wielstadt
1 - Les Ombres de Wielstadt
2 - Les Masques de Wielstadt
3 - Le Chevalier de Wielstadt
Auteur : Pierre Pevel
Type d'ouvrage : Fantasy, Cape et d’Épée, Uchronie
Première Parution : 15 mai 2001
Edition Poche : 14 avril 2011
Pays d’origine : France
Langue d’origine : Français
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 760

Mon avis : Après cette excellente trilogie que fut Les Lames du Cardinal, j’ai souhaiter me lancer dans une autre œuvre du sieur Pierre Pevel, français de son état (ce qui nous rappelle que bien souvent, il n’y a pas besoin de franchir la Manche ou l’Atlantique pour trouver de fort bonnes œuvres) et, justement, cela tombait plutôt bien puisque Pevel avait véritablement lancé sa carrière, il y a de cela une dizaine d’années, avec une autre trilogie : Wielstadt. Tout d’abord, ce qui m’a marqué, c’est que les points communs entre les deux œuvres ne sont pas négligeables : non pas le fait que nous avons deux trilogies mais surtout le fait que là où Les Lames du Cardinal nous entrainait dans la France de Richelieu, dans Wielstadt, l’action se déroule quelques années avant, dans ce Saint-Empire Romain Germanique (grosso modo, l’Allemagne actuelle) en prise avec les débuts d’un terrible conflit qui le mettra à feu et à sang, la Guerre de Trente ans. Ensuite, si le merveilleux n’était pas absent dans Les Lames du Cardinal, présence des dragons oblige, dans Wielstadt, c’est encore plus marqué puisque, entre les faunes, les centaures, les fées, le fameux dragon (le dernier des grands dragons d’occident) qui veille sur la ville, les goules et autres revenants, il apparait clairement que cette Europe du XVIème siècle est à la fois proche et identique de la nôtre. Mais ici, point d’équipe hétéroclite de héros comme dans les Lames mais un seul protagoniste principal, le ténébreux et charismatique Chevalier Kantz, lutteur infatigable contre les forces du mal et possédant un lourd passé ; bien évidement, les trois romans qui composent cette trilogie fourmillent de personnages secondaires plutôt attachants pour certains mais Kantz est franchement au-dessus de tout le monde, tout l’intérêt, ou presque de ce cycle reposant sur ces épaules et… bien évidement… sur ces enquêtes qu’il doit mener au sein des sociétés secrètes de la cité franche de Wielstadt et qui le mèneront dans les bas-fonds de l’âme humaine. Subtil mélange du Nom de la Rose et de Fantasy plus conventionnelle, La Trilogie de Wielstadt nous offre trois superbes récits qui sortent indéniablement des sentiers battus, à la fois historiques et fantastiques, non dénués d’humour par moments (la fée) et qui fait la part belle à la cruauté et l’ambition humaine. Au milieu de tout cela, un homme, Kantz, en lutte perpétuelle contre le mal mais qui vainc celui-ci davantage par le biais de ses talents d’enquêteur  et ses connaissances des forces obscures que par ses qualités de bretteur. Excellent cycle, cette Trilogie de Wielstadt nous offre trois romans de qualité égale et qui démontrait, déjà au début des années 2000, que Pierre Pevel était un auteur sur lequel il fallait compter.


Points Positifs :
- L’ambiance, le coté historique de la chose – la fameuse Guerre de Trente ans, conflit horrible qui ravagea le Saint-Empire Romain Germanique au XVIème siècle et peu connue en France – mélangé a une Fantasy qui sait rester a sa place et toutes ces sociétés secrètes qui plairont aux adeptes du genre.
- Le coté Nom de la Rose parfaitement assumé, sans oublier une inspiration du coté de Notre Dame de Paris.
- Le Chevalier Kantz, personnage tourmenté, au lourd passé (certes, ce n’est pas original) mais diablement charismatique.
- Trois excellents récits qui méritent amplement le détour.
- Plus que les démons et autres revenants, ce sont les humains qui apparaissent comme étant les plus cruels et détestables.
- La Citée franche de Wielstadt, et tout ce qui tourne autour de ces luttes de pouvoir, ses bas-fonds…
- Mine de rien, parmi les protagonistes secondaires, il y a foule et certains sont plutôt réussis.
- Certes, tous les mystères ne sont pas révélés à la fin du troisième récit, Le Chevalier de Wielstadt, mais ici, et contrairement à ce que peuvent faire d’autres auteurs (qui a dit oublis ?), je trouve plutôt que c’est une bonne idée : après tout, conserver une part de mystère n’est pas désagréable.

Points Négatifs :
- Par moments, on sent quelques raccourcis pour le moins faciles dans le récit ainsi que quelques petites imperfections narratives que l’on ne retrouvera pas, quelques années plus tard, dans Les Lames du Cardinal ; mais Pevel avait pris entretemps de la bouteille.
- Peut-être que le second récit, Les Masques de Wielstadt, est légèrement inférieur aux deux autres, et encore…
- Ah, on aurait pu en avoir d’autres des enquêtes du Chevalier Kantz, en tous cas, j’aurai dit oui sans hésiter pour retrouver un personnage aussi charismatique.

Ma note : 8/10

Homeland – Saison 8


Homeland – Saison 8
 
Carrie est hospitalisée au Landstuhl Regional Medical Center, où elle se rétablit de ses semaines de torture dans les prisons russes tout en suivant les procédures pour être réintégrée au sein de la CIA. Interrogée par l'agent Jim Turrow, elle apprend qu'elle a échoué au détecteur de mensonges et qu'elle est soupçonnée de trahison pendant les semaines où son trouble l'a rendue confuse et dont elle ne se souvient pas. Saul est en Afghanistan en tant que Conseiller à la Sécurité Nationale où il dirige les négociations de paix avec l'Afghanistan, mais elles se présentent mal quand le Vice-président afghan G'ulom annonce publiquement qu'il refusera tout traité. Soupçonnant une ingérence du Pakistan, Saul décide de ramener Carrie sur le terrain, malgré les accusations dont elle est la cible. En parallèle, Max Piotrowski est envoyé dans une base de la Vallée du Korangal où il devra réparer un système d'écoute des communications des Talibans près de la frontière pakistanaise. Malgré le danger, l'opération est un succès.
 

Homeland – Saison 8
Réalisation : Michael Cuesta, Clark Johnson et Jeffrey Nachmanoff
Scénario : Howard Gordon, Alex Gansa, Gideon Raff
Musique : Sean Callery
Production : Teakwood Lane Productions, Cherry Pie Productions, Keshet Films, Fox 21 et Showtime Originals
Genre : Série dramatique, thriller psychologique
Titre en vo : Homeland – Season 8
Pays d’origine : États-Unis
Chaîne d’origine : Showtime
Diffusion d’origine : 09 février 2020 – 26 avril 2020
Langue d'origine : anglais
Nombre d’épisodes : 12 x 50 minutes

Casting :
Claire Danes : Carrie Mathison
Mandy Patinkin : Saul Berenson
Maury Sterling : Max Piotrowski
Costa Ronin : Yevgeny Gromov
Nimrat Kaur : Tasneem Qureishi
Numan Acar : Haissam Haqqani
Linus Roache : David Wellington
Mohammad Bakri : Abdul Qadir G'ulom
Tim Guinee : Scott Ryan
Andrea Deck : Jenna Bragg
Cliff Chamberlain : Mike Dunne
Sam Trammell : Benjamin Hayes, vice-Président des USA
Elham Ehsas : Jalal Haqqani
Seear Kohi : Balach
Hugh Dancy : John Zabel
Mohammad Amiri : Arman
Sitara Attaie : Samira Noori
Beau Bridges : Ralph Warner, Président des USA
Christopher Maleki : President Daoud
Elya Baskin : Viktor Makarov
Ben Savage : Saul Berenson jeune
Robin McLeavy : Charlotte Benson
Tatyana Mukha : Anna Pomerantseva
Julie Engelbrecht : Anna Pomerantseva jeune
Amy Hargreaves : Maggie Mathison
Jacqueline Antaramian : Dorit
 
Mon avis :
 Il est de coutume de dire que toutes les bonnes choses ont une fin et, dans le cas qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est-à-dire, la huitième saison de cette excellente série que fut, tout au long de sa diffusion, Homeland, force est de constater que la conclusion aura été à la hauteur de nos espérances et que, surtout, les scénaristes auront sut achever leur création avant que celle-ci ne finisse par baisser, qualitativement parlant. En effet, c’est souvent cela le problème des séries, y compris pour ce qui est des meilleures : des débuts en fanfare sur les deux ou trois premières saisons avant que, indubitablement, l’intrigue ne commence à tourner en rond, que la qualité baisse et que la fin, lorsqu’elle survient, ne soit bâclée. Avec Homeland, rien de tout cela, heureusement : s’étant d’entrée de jeu plutôt bien démarquée de son illustre devancière d’où elle fut tirée, Hatufim, la série aura sut trouver ses marques, développer, saisons après saisons, ses protagonistes et des intrigues fort audacieuses et, en abordant moult thématiques actuelles, aura finit, avec cette huitième saison qui fut un véritable retour au sources – sauf que, cette fois ci, c’est sur Carrie que se posent des questions quand a sa loyauté – en véritable apothéose. Captivante de bout en bout, remettant sur le devant de la scène quelques protagonistes majeurs de la quatrième saison, nous renvoyant du coté de l’Afghanistan pour notre plus beau plaisir et apportant une conclusion à la fois acceptable et excellente, cette ultime saison de Homeland aura confirmé tout le bien que l’on pensait de cette série depuis ses débuts et nous aura convaincu, définitivement, que celle-ci fut une des plus belles réussites télévisuelles de ces dernières années, du moins, pour les amateurs du genre, bien entendu. Alors certes, désormais, il va falloir faire nos adieux a Carrie et Saul, mais bon, quelque part, c’est une très bonne chose que cela soit ainsi puisque l’on sait très bien que si l’aventure se serait poursuivi, fatalement, tôt ou tard, on aurait été lassés, déçus par une série qui n’aurait pas sut s’arrêter à temps. Ce ne fut pas le cas et, ma foi, ce fut une très bonne chose…
 

Points Positifs
 :
- Une excellente dernière saison pour Homeland qui, tout en maintenant un scénario captivant et de qualité de bout en bout, aura confirmé tout le bien que l’on pensait de cette série depuis ses débuts et, surtout, aura sut apporter une conclusion pour le moins intéressante et plutôt réussie. Bref, tout est parfait ou presque pour les fans !
- Le plaisir de retourner du coté de l’Afghanistan, le retour de protagonistes importants perdus de vu depuis longtemps, des enjeux plus importants que jamais et une Carrie qui se retrouve dans la position de Nicholas Brody dans les premières saisons et dont tout le monde se méfie.
- Le dernier épisode frôle tout simplement avec l’excellence et le face a face terrible entre Carrie et Saul a de quoi marquer les esprits !
- Il a la classe Yevgeny Gromov tout de même.
- Pour ce qui est des acteurs, comme d’habitude, il n’y a rien à dire, ceux-ci étant tous simplement excellents dans leurs rôles respectifs.

Points Négatifs :
- On peut tout de même trouver singulier que, par moments, tout ce petit monde se ballade sans problèmes d’un bout à l’autre de l’Afghanistan ou du Pakistan voir, au bout d’un moment, d’un pays à l’autre…
- Les américains auraient-ils vraiment donné aux afghans l’individu soupçonné d’être le responsable de la mort de leur président ? Hum, permettez-moi d’en douter !

Ma note : 8/10