Le
Fléau
Il
a suffi que l'ordinateur d'un laboratoire ultrasecret de l'armée américaine
fasse une erreur d'une nanoseconde pour que la chaîne de la mort se mette en
marche. Le Fléau, inexorablement, se répand sur l'Amérique et, de New York à
Los Angeles, transforme un bel été en cauchemar. Avec un taux de contamination
de 99,4 %.Dans ce monde d'apocalypse émerge alors une poignée de survivants
hallucinés. Ils ne se connaissent pas, pourtant chacun veut rejoindre celle
que, dans leurs rêves, ils appellent Mère Abigaël : une vieille Noire de cent
huit ans dont dépend leur salut commun. Mais ils savent aussi que sur cette
terre dévastée rôde l'Homme sans visage, l'Homme Noir aux étranges pouvoirs,
Randall Flagg. L'incarnation des fantasmes les plus diaboliques, destinée à
régner sur ce monde nouveau. C'est la fin des Temps, et le dernier combat entre
le Bien et le Mal peut commencer.
Le Fléau
Auteur
: Stephen
King
Type
d'ouvrage : Horreur
Première
Parution : 01 mai 1990
Edition
Poche : 08 septembre 2010
Titre en
vo : The
Stand
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Jean-Pierre
Quijano
Editeur : Le
Livre de Poche
Nombre
de pages : 1183
Mon
avis : Après lecture de ce célèbre
ouvrage de Stephen King qu’est Le Fléau, il apparait qu’il peut
parfaitement se diviser en deux parties distinctes et qui, de mon point de vu,
n’ont pas le même intérêt, même s’il faut tout de même relativiser mes propos
comme vous le verrez plus tard. Tout d’abord, le meilleur du récit selon moi,
là où Stephen King s’en sort le mieux, c’est avec le déclenchement de cette
fameuse super grippe et la propagation de cette pandémie qui, pour rappel, est
mortelle à 99,4% : bref, une fin du monde comme on les aime, cette fois-ci
par le biais d’un virus, qui plus est, fabriqué par la main de l’homme, dans le
cas présent, le gouvernement américain dans un contexte de Guerre Froide – pour
rappel, Le Fléau fut écrit à la toute fin des années 70, à
l’époque de l’URSS, et même si la version que j’ai lu est celle de la fin des
années 80 (King republia le roman dans sa version d’origine), à cette époque,
le bloc soviétique était toujours d’actualité. Et donc, cette première et très
longue partie de l’œuvre est tout bonnement exceptionnelle en soit, et même si
certains pourront trouver que tout cela est d’une longueur peu commune, que
King aurait pu faire l’impasse sur bien des événements décris dans ces pages
(ne connaissant pas la première édition du Fléau, je ne pourrais
pas faire les comparaisons), personnellement, j’étais tellement captiver par le
récit que cela ne m’a en aucune façon gêner. D’ailleurs, j’irais même plus
loin : à mes yeux, la partie la plus intéressante du roman, la plus
réussie, celle qui m’aura le plus marquer, c’est cette lente description de
l’avancée de la Super Grippe et de la fin d’une civilisation, avec, comme il
fallait s’y attendre, le ressenti de très nombreux protagonistes, survivants
malgré eux d’un monde qui s’effondre a une vitesse folle autour d’eux. Ajoutons
à cela une description à faire froid dans le dos (mais tellement plausible) des
manipulations d’un gouvernement américain qui préfère mentir jusqu’au bout et
qui, voyant sa fin, décide de ne pas tomber seul, les ravages non dissimulés de
la maladie – comme d’habitude chez King, personne n’est à l’abris et les
descriptions sont souvent horribles – et vous comprendrez les raisons qui ont
fait que j’ai tout bonnement accrocher à cette première partie. Pourtant, je
serais légèrement moins dithyrambique pour ce qui est de la suite. Certes, les
premiers pas de la communauté à Boulder sont plutôt bien réussis et une fois de
plus, il est fort intéressant de voir comment King nous présente la
reconstruction d’une communauté humaine avec tous les aléas et les problèmes
qui se posent, surtout lorsque celle-ci commence à prendre de plus en
plus d’importance. Par contre, je n’en dirais pas autant de ce qui est l’un des
autres points majeurs de cette œuvre, je veux bien évidement parler de
l’opposition entre la représentante du bien, Mère Abigaël, une vieille noire de
108 ans qui possède indéniablement des dons de prophétie, et son penchant
maléfique, le charismatique Randall Flagg, qui lui aussi, et à sa manière, a
réuni autour de lui sa propre communauté. Car si, en fait, l’opposition entre
les deux communautés, les deux façons de pensée, pouvaient être intéressantes
en soit – surtout que, comme le dit l’un des protagonistes, le vieux
sociologue, Glen Bateman, les affrontements entre communautés survivantes
seront un passage obliger, la fameuse nature humaine – le fait que Stephen King
y ait mêlé mysticisme, magie et religion (un peu trop à mon gout) gâche un peu
l’ensemble ; et le récit post-apocalyptique du départ de se transformer en Seigneur des Anneaux moderne où Las Vegas serait le Mordor et Randall
Flagg, Sauron. Alors certes, ce choix scénaristique aura certainement plu à bon
nombre de lecteurs – du moins, c’est ce qu’il m’a semblé en lisant les diverses
critiques de l’œuvre – mais personnellement, et même si j’ai apprécié Mère
Abigaël et Randall Flagg (tous deux plutôt intéressants en soit et fort
charismatiques), la fin du roman, trop fantastique à mon gout, sera venu gâcher
mon appréciation finale. Alors du coup, et alors que tout cela était très bien
parti, au final, j’aurais été finalement un peu déçu par Le Fléau,
du moins, pour ce qui est du dernier tiers du roman, trop fantastique à mon
gout. Alors bien sûr, et ceux qui me connaissent le savent bien, j’aime le
fantastique, la science-fiction, la fantasy, sauf qu’ici, à la base, nous
avions un formidable récit post-apocalyptique qui aurait quasiment put se
suffire a lui-même, sans qu’on lui ajoute une touche de fantastique et ce côté
de lutte éternelle entre le bien et le mal, surtout que, comme on le voit a un
moment donné du récit, finalement, si l’on prend les gens individuellement, il
n’y a guère de différences entre les habitants des deux communautés ; sauf
que King ne s’attarde guère sur le sujet et préfère expédié tout le monde au
diable dans un final pour le moins explosif et meurtrier… Ce qui me fait penser
à un autre défaut, toujours selon moi, du roman : le fait qu’ici, les
morts des personnages, et elles sont nombreuses, ne sont pas toujours à la
hauteur de nos espérances voir de l’importance de certains. Oui, dommage là
aussi surtout quand je repense à certains d’entre eux. Bref, quelques défauts
pour le moins majeurs à mes yeux mais qui, malgré tout, ne me font pas oublier
toutes les qualités qu’il y a par ailleurs dans ce roman, surtout dans la
première moitié de celui-ci, quasiment un modèle du genre, mais ces défauts,
donc, auront fait que, pour moi, au lieu d’être un chef d’œuvre, Le
Fléau n’est qu’un fort bon roman, enfin, c’est déjà pas mal…
Points
Positifs :
- La
première partie du roman, la plus longue, est tout simplement exceptionnelle :
dans celle-ci, Stephen King, inspirer comme jamais, nous narre la lente avancée
de la super-grippe, la fin de la civilisation, des morts par millions et non
seulement tout cela fait froid dans le dos mais, qui plus est, au vu de la
réaction des protagonistes ou du gouvernement américain, l’ensemble est fort
crédible.
-
La seconde partie, bien plus courte, où King nous narre les débuts de la communauté
des survivants est assez intéressante.
-
Indéniablement, Mère Abigaël et Randall Flagg sont les deux protagonistes les
plus marquants du roman.
-
Celles et ceux qui apprécient la fantasy auront accroché au dernier quart du
récit, bien plus fantastique.
Points
Négatifs :
- Si les deux tiers du roman sont
exceptionnels, il apparait que le coté fantasy de la dernière partie vient un
peu gâcher l’ensemble. Certes, cela n’aura guère gêné les amateurs du genre,
cependant, au vu de tout ce que l’on avait lu jusque là, il est tout de même
dommage que Stephen King nous propose un final qui lorgnerait presque du coté
du Seigneur des Anneaux…
- Une conclusion un poil décevante où une
bonne partie du casting disparait suite a une explosion nucléaire. Mouais, bof…
- Il y en des protagonistes dans Le Fléau
et, par la force des choses, bien des morts, dommage tout de même que la
plupart de ces décès ne marquent pas tant les esprits qu’on aurait put l’espérer.
Ma
note : 7,5/10
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