Cujo
«
La chaleur tuera cet été ! Ca va être terrible »,
avait prédit Evvie Chalmers, la doyenne de Castle Rock. Elle ne se trompait pas
: l'été 1980 fut effectivement le plus chaud que Castle Rock eût jamais connu.
Ce fut aussi un été sanglant. En fait, tout commença le mardi du 16 juin,
lorsque Cujo, un Saint-Bernard aussi impressionnant que débonnaire, se fit
mordre par une chauve-souris. Mais au fond, cela avait commencé dès le mois de
mai, lorsque Tad Trenton avait cru voir un monstre, dans le placard de sa
chambre... Bien sûr, ses parents l'avaient rassuré, il avait fait un cauchemar,
les monstres n'existent pas, voyons ! Ils se trompaient : même dans les petites
villes paisibles, les monstres guettent, tapis dans l'ombre...
Cujo
Auteur
: Stephen
King
Type
d'ouvrage : Horreur, Fantastique
Première
Parution : 8 août 1981
Edition
Française : 22 février 2006
Titre en
vo : Cujo
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Natalie
Zimmermann
Editeur : Le
Livre de Poche
Nombre
de pages : 380
Mon
avis : Après vous avoir parlé de
l’excellent Bazaar,
voilà que je me suis lancer dans la lecture d’un autre roman de Stephen King
que je n’avais jamais lu, Cujo. Bon, avant d’aller plus loin dans
ma critique, je dois préciser que j’étais pour le moins dubitatif quand a cet
ouvrage, la faute a quelques rares critiques sensiblement moins enthousiastes
qu’a l’accoutumé, même si, d’un autre coté, d’autres lecteurs avaient sut, eux,
chanter les louanges de ce bouquin. Cependant, il faut dire qu’en sachant avant
ma lecture qu’une bonne moitié de l’intrigue se déroulerait avec deux des
protagonistes principaux coincés dans une voiture tandis que le chien enragé
faisait le siège de celle-ci m’avait laissé pour le moins dubitatif : mais
comment Stephen King allait-il réussir à maintenir la tension dramatique aussi
longtemps en un lieu donné aussi petit ? Eh ben en fait, de fort belle
façon, ce qui prouve, accessoirement, une fois de plus, que quoi que l’on pense
de l’écrivain américain, quoi qu’on lui trouve a redire, parfois a raison,
parfois non, s’il y a bien une chose qu’on ne peut lui enlever, c’est son
talent indéniable pour créer des situations captivantes au possible, des
situations d’horreur pure qui nous tiendront en haleine comme trop peu
d’auteurs savent le faire… Car oui, vous l’avez compris, mes craintes a l’égard
de Cujo (le roman, pas le chien) étaient infondés et oui,
mille fois oui, celui-ci est un bon, un très bon Stephen King. Alors bien
entendu, l’histoire prend son temps à se mettre en place, l’auteur, comme a son
habitude, prenant le temps d’installer son histoire, de s’attarder sur les
aléas pas folichons de la vie quotidienne et franchement pas terrible de ses
protagonistes principaux, deux couples, chacun à sa manière, a la dérive.
Cependant, si cette façon de faire peut en agacer certains, personnellement,
force est de constater qu’elle n’en reste pas moins efficace, surtout quand
survint l’élément horrifique, quand tout bascule et que l’on plonge dans le
drame, ici, comme vous l’avez compris, représenter par un sympathique
Saint-Bernard qui a choppé la rage… Alors bien sur, au cours du récit, King
laisse entendre qu’il pourrait y avoir un peu plus que cette maladie, mais
finalement, cela importe fort peu puisque, enragé et rendu fou, Cujo représente
un monstre horrible et assoiffé de sang digne des plus belles créations de
l’auteur. Du coup, le talent aidant, toute la longue partie se déroulant,
effectivement, dans la voiture, passe parfaitement comme une lettre a la poste,
l’auteur étant suffisamment doué pour nous instiller une tension qui ne nous
quittera qu’après un final plutôt sanglant et… mais je n’en dirais pas plus…
dramatique. Bref, vous l’avez compris, en partant d’un postulat de départ pour
le moins simple (mais encore fallait-il y penser), c’est-à-dire, un chien
enragé qui devient une véritable machine à tuer, Stephen King nous livre un
formidable huit-clos captivant au possible et qu’on dévore quasiment d’une
traite, faisant la preuve, une fois de plus, de l’immense talent de l’auteur
pour nous pondre, quasiment a chaque fois, de véritables petites pépites !
Points
Positifs :
- Pas
de monstre dans Cujo mais tout juste un Saint-Bernard imposant
qui est rendu fou après avoir choper la rage et qui devient une véritable
machine à tuer. L’idée peut paraitre simple mais elle n’en reste pas moins
efficace, surtout que le chien est tout aussi monstrueux que bon nombre de
créations de l’auteur dans d’autres ouvrages.
-
On pouvait douter d’un roman dont la quasi moitié de l’histoire se déroule dans
une voiture avec un chien enragée qui en fait le siège ? Eh ben, Stephen
King réussit avec brio à rendre la chose captivante au possible… et quelle
tension nerveuse il nous fait subir !
-
On connait la marque de fabrique de King, c’est-à-dire, ses longues
descriptions de la vie apparemment banale d’américains sans histoires,
cependant, et comme souvent, cette façon de faire est diablement efficace,
surtout que l’auteur est diablement doué pour décrire le quotidien de deux
couples fort différents mais a la dérive.
-
Le final est tout sauf un happy-end, et quelque part, malgré le choc que l’on
ressent, quel coup de maitre de la part de King !
- Cujo n’est
pas qu’un simple ouvrage d’horreur, la place de la vie de couple avec ses hauts
et ses nombreux bas y est également importante.
-
Stephen King réussit fort bien à retranscrire les impressions du chien, lui
aussi, quelque part, étant une victime.
Points
Négatifs :
- Alors,
fantastique ou pas ? La chose n’est pas vraiment claire même si, au cours
du roman, il semble évidant que la rage ne soit pas la seule responsable de
l’état de Cujo, celui-ci semblant, en quelque sorte, posséder par l’esprit d’un
tueur en série local. Du coup, je trouve cela un peu dommage car on se serait
parfaitement passé de tout élément fantastique, l’état d’un chien enragé étant
suffisamment terrible sans qu’on y mêle des éléments surnaturels.
Ma
note : 8,5/10
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