Elephant
Man
Joseph
Merrick, alias Elephant man, naquit à Leicester en Angleterre en 1862. Avant
l'âge de deux ans, son corps commença de se déformer. Ses difformités
croissantes le firent chasser de partout et ne lui permirent pas de garder un
emploi. Admis un temps dans un hospice, il le quitta pour devenir phénomène de
foire sous le nom de l'Homme-éléphant. C'est dans ces circonstances qu'il fut
découvert par le chirurgien Frederick Treves, qui étudia son cas et organisa sa
prise en charge à l'hôpital de Londres grâce à une levée de fond caritative. Il
finit ses jours à 27 ans, de mort apparemment accidentelle. Histoire vraie ayant
accédé au rang de mythe, le cas de Merrick a de quoi fasciner. C'est un conte
cruel, qui a connu bien des avatars et dont la morale pourrait se résumer ainsi
: le monstre n'est jamais celui que l'on croit. La plus spectaculaire
difformité physique peut cacher un trésor d'humanité quand la conformité
apparente aux critères de la normalité recèle souvent une totale monstruosité
morale.
Elephant Man
Scénario : Bernard
Pomerance
Mise
en scène : David Bobee
Décors : Stéphane
Babi Aubret
Costumes : Aurélie
Lemaignen
Musique : Jean-Noël
Françoise
Genre : Tragédie
Titre
en vo : Elephant Man
Pays
d'origine : France
Langue
d'origine : français
Date
de sortie : 09 octobre 2019
Durée : 180
mn
Casting
:
JoeyStarr,
Béatrice Dalle, Christophe Grégoire, Michael Cohen, Clémence Ardoin, Gregori
Miège, Xio Yi Liu, Radouan Leflahi, Papythio Matoudidi, Luc Bruyère, Arnaud
Chéron
Mon
avis : Si, au tout début des années 90,
alors que j’achevais tranquillement ma scolarité, on m’avait dit que près de
vingt ans plus tard, j’irais au théâtre voir une pièce où jouerait JoeyStarr,
je pense que j’aurai ri aux éclats. Il faut dire que depuis Authentik,
premier opus du mythique groupe de rap français, NTM – en une époque où cette
musique fut, pour moi, comme une bouffée d’air frais de par sa nouveauté – à
cet Elephant Man, notre brave Didier Morville en aura fait du
chemin et, quelque part, connu milles vies : chanteur qui lui apporta une
gloire méritée, quelques faits divers et autres excès, une vie de couple
parfois tumultueuse et même le cinéma. Du coup, même si la chose étonne, le
voir sur les planches n’est que la prolongation logique d’une carrière
impensable a ses débuts mais qui aura prouvé, de fort belle manière, que
JoeyStarr n’était pas que le fort en gueule de NTM. Qui plus est, le voir dans
une pièce avec Béatrice Dalle, autre déjantée célèbre du cinéma français et,
accessoirement, ancienne compagne du chanteur, apportait un plus indéniable a
la chose : après tout, les voir ensemble sur les planches, cela
promettait ! Pourtant, il y avait de quoi être dubitatif quand au choix de
la pièce, ce fameux Elephant Man qui, bien entendu, renvoyait
au superbe film de David Lynch : a la toute fin des années 70, un certain
David Bowie, alors en pleine période Berlinoise, s’y était essayé a Broadway,
connaissant un beau succès. Mais JoeyStarr !? Bon, à la rigueur, on
pouvait se dire qu’il avait plus le look de l’infortuné John Merrick que Bowie,
mais tout de même… Et puis, un spectacle de trois heures, quelques critiques
peu avenantes lues sur le net avant que j’aille voir la pièce ; mouais, il
y avait de quoi être méfiant… et pourtant… et pourtant, oui, mille fois,
cet Elephant Man du sieur Bernard Pomerance et mis en scène
par David Bobee est un pur régal ! Déjà, justement, par cette mise en
scène, particulière et moderne, qui est pour beaucoup pour la réussite de cette
pièce : sincèrement, que ce soient les décors, la musique, les vidéos ou
les diverses chorégraphies de la danseuse Xio Yi Liu, il n’y a rien à jeter.
Ensuite, les acteurs sont bons, tous et si l’on peut regretter quelques
dialogues et autres monologues un peu longuets par moments, dans l’ensemble, on
ne voit pas le temps passer… Mais au fait, quid, donc, du duo pour lequel se
sont déplacés les spectateurs ? Oui, quid, donc, de Béatrice Dalle et
JoeyStarr ? Franchement, la première est bonne, c’est un fait et même son
coté halluciné fonctionne à merveille, quand au second, que dire… eh ben,
disons que JoeyStarr est John Merrick, que ce rôle lui va a ravir, que son coté
écorché crédibilise encore plus la chose et que, ma foi, par le biais de cette
pièce, l’ex-chanteur de NTM nous a prouver, de fort belle manière, que le
théâtre est fait pour lui ! Bref, oublié les doutes, oublié les mauvaises critiques : Elephant
Man est une pièce superbe, une réussite indéniable et rien que pour
voir ses deux monstres sacrés, le jeu en vaut la chandelle… alors, si
l’occasion se présente, vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Points
Positifs :
-
On est venu pour le couple mythique qu’est JoeyStarr et Béatrice Dalle et, ma
foi, force est de constater que l’on n’est nullement déçu par la performance de
ces deux là, surtout pour ce qui est du premier qui, ma foi, est tout sauf un
acteur à la base – alors, le théâtre, vous imaginez – et qui est parfait en
John Merrick.
-
Une mise en scène particulière, résolument moderne, avec quelques passages
dansés mais qui n’en reste pas moins excellente. Sincèrement, ce fut une belle
surprise.
-
Un casting qui brille particulièrement, ce, malgré la présence des deux têtes
d’affiches. Sincèrement, les autres acteurs sont pour beaucoup pour la réussite
de cette pièce.
-
Un petit apparté pour la danseuse, Xio Yi Liu : la danse moderne, ce n’est
pas ma tasse de thé, pourtant, je dois reconnaitre que sa performance dans
cette pièce est superbe.
Points Négatifs :
-
On ne va pas occulter le fait que certains dialogues, souvent des monologues,
sont un peu longuets. Dommage car ces derniers viennent casser un peu le rythme
de la pièce.
Ma
note : 8/10
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