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dimanche 26 janvier 2020

Elephant Man


Elephant Man
 
Joseph Merrick, alias Elephant man, naquit à Leicester en Angleterre en 1862. Avant l'âge de deux ans, son corps commença de se déformer. Ses difformités croissantes le firent chasser de partout et ne lui permirent pas de garder un emploi. Admis un temps dans un hospice, il le quitta pour devenir phénomène de foire sous le nom de l'Homme-éléphant. C'est dans ces circonstances qu'il fut découvert par le chirurgien Frederick Treves, qui étudia son cas et organisa sa prise en charge à l'hôpital de Londres grâce à une levée de fond caritative. Il finit ses jours à 27 ans, de mort apparemment accidentelle. Histoire vraie ayant accédé au rang de mythe, le cas de Merrick a de quoi fasciner. C'est un conte cruel, qui a connu bien des avatars et dont la morale pourrait se résumer ainsi : le monstre n'est jamais celui que l'on croit. La plus spectaculaire difformité physique peut cacher un trésor d'humanité quand la conformité apparente aux critères de la normalité recèle souvent une totale monstruosité morale.
 

Elephant Man
Scénario : Bernard Pomerance
Mise en scène : David Bobee
Décors : Stéphane Babi Aubret
Costumes : Aurélie Lemaignen
Musique : Jean-Noël Françoise
Genre : Tragédie
Titre en vo : Elephant Man
Pays d'origine : France
Langue d'origine : français
Date de sortie : 09 octobre 2019
Durée : 180 mn
 
Casting :
JoeyStarr, Béatrice Dalle, Christophe Grégoire, Michael Cohen, Clémence Ardoin, Gregori Miège, Xio Yi Liu, Radouan Leflahi, Papythio Matoudidi, Luc Bruyère, Arnaud Chéron
 
Mon avis :
 Si, au tout début des années 90, alors que j’achevais tranquillement ma scolarité, on m’avait dit que près de vingt ans plus tard, j’irais au théâtre voir une pièce où jouerait JoeyStarr, je pense que j’aurai ri aux éclats. Il faut dire que depuis Authentik, premier opus du mythique groupe de rap français, NTM – en une époque où cette musique fut, pour moi, comme une bouffée d’air frais de par sa nouveauté – à cet Elephant Man, notre brave Didier Morville en aura fait du chemin et, quelque part, connu milles vies : chanteur qui lui apporta une gloire méritée, quelques faits divers et autres excès, une vie de couple parfois tumultueuse et même le cinéma. Du coup, même si la chose étonne, le voir sur les planches n’est que la prolongation logique d’une carrière impensable a ses débuts mais qui aura prouvé, de fort belle manière, que JoeyStarr n’était pas que le fort en gueule de NTM. Qui plus est, le voir dans une pièce avec Béatrice Dalle, autre déjantée célèbre du cinéma français et, accessoirement, ancienne compagne du chanteur, apportait un plus indéniable a la chose : après tout, les voir ensemble sur les planches, cela promettait ! Pourtant, il y avait de quoi être dubitatif quand au choix de la pièce, ce fameux Elephant Man qui, bien entendu, renvoyait au superbe film de David Lynch : a la toute fin des années 70, un certain David Bowie, alors en pleine période Berlinoise, s’y était essayé a Broadway, connaissant un beau succès. Mais JoeyStarr !? Bon, à la rigueur, on pouvait se dire qu’il avait plus le look de l’infortuné John Merrick que Bowie, mais tout de même… Et puis, un spectacle de trois heures, quelques critiques peu avenantes lues sur le net avant que j’aille voir la pièce ; mouais, il y avait de quoi être méfiant… et pourtant… et pourtant, oui, mille fois, cet Elephant Man du sieur Bernard Pomerance et mis en scène par David Bobee est un pur régal ! Déjà, justement, par cette mise en scène, particulière et moderne, qui est pour beaucoup pour la réussite de cette pièce : sincèrement, que ce soient les décors, la musique, les vidéos ou les diverses chorégraphies de la danseuse Xio Yi Liu, il n’y a rien à jeter. Ensuite, les acteurs sont bons, tous et si l’on peut regretter quelques dialogues et autres monologues un peu longuets par moments, dans l’ensemble, on ne voit pas le temps passer… Mais au fait, quid, donc, du duo pour lequel se sont déplacés les spectateurs ? Oui, quid, donc, de Béatrice Dalle et JoeyStarr ? Franchement, la première est bonne, c’est un fait et même son coté halluciné fonctionne à merveille, quand au second, que dire… eh ben, disons que JoeyStarr est John Merrick, que ce rôle lui va a ravir, que son coté écorché crédibilise encore plus la chose et que, ma foi, par le biais de cette pièce, l’ex-chanteur de NTM nous a prouver, de fort belle manière, que le théâtre est fait pour lui ! Bref, oublié les doutes, oublié les mauvaises critiques : Elephant Man est une pièce superbe, une réussite indéniable et rien que pour voir ses deux monstres sacrés, le jeu en vaut la chandelle… alors, si l’occasion se présente, vous savez ce qu’il vous reste à faire !
 

Points Positifs
 :
- On est venu pour le couple mythique qu’est JoeyStarr et Béatrice Dalle et, ma foi, force est de constater que l’on n’est nullement déçu par la performance de ces deux là, surtout pour ce qui est du premier qui, ma foi, est tout sauf un acteur à la base – alors, le théâtre, vous imaginez – et qui est parfait en John Merrick.
- Une mise en scène particulière, résolument moderne, avec quelques passages dansés mais qui n’en reste pas moins excellente. Sincèrement, ce fut une belle surprise.
- Un casting qui brille particulièrement, ce, malgré la présence des deux têtes d’affiches. Sincèrement, les autres acteurs sont pour beaucoup pour la réussite de cette pièce.
- Un petit apparté pour la danseuse, Xio Yi Liu : la danse moderne, ce n’est pas ma tasse de thé, pourtant, je dois reconnaitre que sa performance dans cette pièce est superbe.

Points Négatifs :
- On ne va pas occulter le fait que certains dialogues, souvent des monologues, sont un peu longuets. Dommage car ces derniers viennent casser un peu le rythme de la pièce.
 
Ma note : 8/10

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