La
Citadelle du Chaos
Caché
au sein de la Citadelle du Chaos, l’effroyable sorcier Balthus le Terrible
prépare l’invasion de la Vallée des Saules. Ses plans de batailles sont prêts,
son armée équipée et l’attaque est imminente. Or, VOUS seul êtes capable de
répondre à l’appel désespéré du Roi Salomon, le souverain qui règne sur la
Vallée. Car vous êtes le meilleur élève du Grand Enchanteur de Yore, et un
Maître en matière de magie. Votre mission consistera à pénétrer au cœur de la
Citadelle, dans le sanctuaire de Balthus le Terrible qu’il vous faudra à tout
prix terrasser. Deux dés, un crayon et une gomme sont les seuls accessoires dont
vous aurez besoin pour vivre cette aventure. VOUS seul déciderez de la route à
suivre, des risques à courir et des créatures à combattre. Bonne chance…
Série
: Défis
Fantastiques n°2
Auteur : Steve Jackson
Illustration
de la couverture : Emmanuel
Illustrations
intérieures : Russ Nicholson
Titre original : The Citadel of Chaos
Traduction : Marie
Raymond Farré
Année
de l’édition Anglaise : 1983
Sortie
de l'édition Française : septembre 1984
Edition
Française : Editions
Gallimard (Folio Junior)
Nombre
de paragraphes : 400
Mon
avis : Après Le Sorcier de la Montagne de Feu qui fut le tout premier Défis
Fantastiques, voilà que je m’attaque maintenant a La Citadelle du
Chaos, deuxième volume de la série. Œuvre de Steve Jackson, qui agit cette
fois-ci en solo, après l’écriture à deux mains, en compagnie d’Ian Livingstone,
du Sorcier de la Montagne de Feu, La Citadelle du Chaos,
depuis des années, souffre d’une assez mauvaise réputation parmi les amateurs
du genre. Qu’en est-il vraiment ? C’est ce que je vais essayer de vous
expliquer, et pourquoi, tout de suite. Bon, tout d’abord, il m’est impossible
d’aller plus loin sans vous parler de la couverture de cet ouvrage qui est tout
bonnement la plus hideuse de tous les Défis Fantastiques, voir
carrément de tous les Livres dont vous êtes le héros, ce qui est
tout de même notable en soit. Tout d’abord, je tenais à préciser que je n’ai
strictement rien de personnel contre l’illustrateur de la couverture, un
certain Emmanuel ; qui est-il, qu’a-t-il fait d’autre ? Sincèrement, je n’en
sais rien mais quoi qu’il en soit, il n’a plus jamais sévis dans les LDVELH, ce
qui, quant on regarde son unique boulot, n’est pas plus mal. Non mais
sérieusement, je n’aime pas dénigrer juste pour le plaisir de le faire mais
bon, comment dire, cet espèce de nounours noir aux yeux rouges, qui occupe une
bonne place de la couverture, déjà ridicule en soit, avec un défilé de monstres
a la queue leu leu derrière lui qui sortent de la fameuse Citadelle – ici
orangée ce qui la fait perdre en crédibilité – sous un ciel rougeâtre avec
quelques chauves souris qui se baladaient dans le coin, franchement, ce n’est
pas terrible et je dois même reconnaître que j’avais même honte l’autre jour
que ma femme la voit ; sans nul doute qu’elle se serait probablement posé
quelques questions a mon sujet. Mais bref, comme vous pouvez le constater, avec
une telle couverture, La Citadelle du Chaos ne part pas d’un
bon pied, bien au contraire, mais le pire – car on pouvait toujours espérer un
contenu autrement plus intéressant – c’est que la suite est loin de satisfaire
nos attentes. Bon, force est de constater que l’on sent bien que nous avons la
le tout premier ouvrage en solo du sieur Steve Jackson et accessoirement, l’un
des tous premiers LDVELH de l’histoire : style hésitant, scénario pas
franchement excitant, qualité non homogène dans l’ensemble, quelques petites
incohérences dans le scénario, bref, tous ces petits défauts ne peuvent que
jouer quant a la qualité finale de cette Citadelle du Chaos. Qui
plus est, si l’on peut pardonner a Jackson le fait qu’il se rodait encore sur
ce titre, souvenons nous que celui-ci n’est pas le premier (même si dans Le
Sorcier de la Montagne de Feu, Livingston participa également a l’ouvrage)
du britannique. Mais bon, quoi qu’il en soit, ce qui dénote fortement
dans La Citadelle du Chaos, ce n’est pas forcement ses
imperfections auxquels l’on peut s’attendre pour des premiers titres d’un
nouveau genre, non, ce qui est plus grave, c’est, par exemple, son synopsis de
base, d’une profonde banalité – partir tuer un méchant sorcier dans sa forteresse,
encore une fois – le déroulement de la partie, où l’on ne sort guère du fameux
triumvirat magique « porte/monstre/trésor », mais surtout, pour des
incohérences qu’un adolescent dans les années 80 pouvait ne pas remarquer, mais
qu’un adulte, trois décennies plus tard, ne peut plus occulter : en effet, le
sieur Balthus le Terrible, le méchant du jour, encore un puissant sorcier de la
mort qui tue (et celui la, il rigole pas comme on le constatera par la suite) a
réuni dans sa forteresse, toute une armée prête a déferlée sur le monde libre
(hum, où ais-je déjà vu ca ?), or, non seulement, on pénètre dans celle-ci (la
forteresse bien évidement) comme dans un moulin, mais en plus, une fois a
l’intérieur, si l’on peut faire quelques rencontres dans la cour, une fois dans
la tour, c’est finis, ou presque : des couloirs vides, des pièces – grandes ou
petites – vides, ou presque. Certes, j’exagère un peu, mais pas tant que ca car
si l’on peut effectivement faire quelques rencontres, celles-ci sont rarissimes
et la plus part du temps, nous nous contentons de déambuler dans la dite
forteresse sans trouver nulle trace de la fameuse armée en question, ce qui,
tout de même, me semble assez problématique. Mais le pire, car il y a un pire
par-dessus la marché, c’est que, suivant le chemin que vous choisirez, vous
risquer de ne rencontrer quasiment personne avant d’arriver devant la fameuse
porte, a combinaison (c’est que Balthus, malgré ses immenses pouvoirs, a un
petit peur de ses troupes), a moins de vous être fait tuer avant par les
célèbres Ganjees. Tient, un petit mot sur ceux-ci : pour beaucoup, ces
créatures dont on ne sait pas grand-chose, sont devenues cultes ;
personnellement, si elles sont effectivement redoutables, j’aurais aimé en
savoir un peu plus a leur sujet et, du coup, j’ai été un peu déçu. Bien
évidement, tout n’est pas mauvais dans La Citadelle du Chaos, loin
de la. D’ailleurs, sur ce point, Steve Jackson nous a sortit tout de même de
bonnes idées : tout d’abord, le fait que l’on joue une espèce de magicien/guerrier
et que l’on puisse utiliser des sortilèges ; intéressant sauf que
personnellement, je viens de finir l’aventure sans user de magie, sauf une
fois, ce qui me semble curieux pour un sorcier ? Ensuite, si les couloirs sont
désespéramment vides, les quelques rencontres que l’on y fait sont assez
marquantes pour marquer les esprits : les Ganjees donc (même si…), la sensuelle
épouse de Balthus, Dame Lucrécia, le petit clin d’œil a la légende de Jason et
les argonautes avec l’hydre et la Toison d’or et, bien évidement, Balthus le
terrible en personne ! Ah, lui, par contre, il en jette pour un boss final et,
sur ce point, ca nous change de Zagor qui, franchement, ne m’avait pas plus
convaincu que ca ; puissant sorcier, costaud, formidable combattant (H12E19),
celui-ci vous posera bien des problèmes, sans nul doute (ah, mon combat a
l’épée où j’ai finis a 2 d’endurance, ouf !!!) mais, paradoxalement, vous
pouvez, comme ce fut le cas dans Le Sorcier de la Montage de Feu,
le tuer d’un coup et d’une façon particulièrement curieuse pour un individu de
son acabit : en effet, Balthus craint la lumière du soleil, ce qui me laisse
perplexe quant a l’attaque qu’il prévoir contre les royaumes voisins, il ne
combattra que la nuit ? Et justement, c’est la aussi un coté dérangeant de ce
livre-jeu : de bonnes idées, mais pas franchement exploitées jusqu’au bout
et si l’aventure n’est pas difficile en soit (pas trop de pièges, une quasi
absence de combats), une fois le bon chemin trouvé – et ce n’est pas bien compliquer
– et les quelques rares objets indispensables (et encore) en votre possession,
finir l’aventure sera pour vous un jeu d’enfants… mais ne vous laissera pas un
grand souvenir. Soyons francs, La Citadelle du Chaos n’est pas
un grand Défis fantastiques, bien au contraire, cependant, il n’est
pas franchement mauvais ; certains passages m’ont bien plus, certaines
rencontres également comme Dame Lucrécia, les monstres ridicules pour beaucoup
m’ont amusé (les deux gardes du début et les Roulards) et puis, surtout, il y a
Balthus, qui lui, en jette pas mal pour un boss de fin. De même, l’idée de
jouer un magicien est plutôt pas mal selon moi et ce fait démontre la volonté,
par la suite, de Steve Jackson, d’essayer d’innover dans les règles dans ses
futures productions. Mais au fait, tout ceci ne vous dit rien ? Si, une
certaine série du nom de Sorcellerie ! où l’on peut jouer un
magicien et où (dans le dernier volume), on doit pénétrer dans une certaine
forteresse (il y a même la cour et tout ce qui va avec) où règne en maitre un
certain Archimage ! Et oui, indéniablement, il me semble évidant que La
Citadelle du Chaos n’est que le brouillon de ce que sera le sublime
chef d’œuvre de Steve Jackson, c'est-à-dire, la cultissime série Sorcellerie
!
- Quelques
innovations au niveau des règles puisque, pour la toute première fois, Steve
Jackson nous permet de jouer un guerrier/magicien et que l’on peut donc user de
pouvoirs magiques.
-
Il y a pas mal de rencontres marquantes comme, principalement, Balthus, le
fameux grand méchant du jour, plutôt coriace, son épouse, la sensuelle Dame
Lucrécia, la rencontre avec les Ganjees et même une hydre qui rappellera
quelques bons souvenirs aux fans de Ray Harryhausen.
-
Dans le genre comique, il y aussi les deux gardes du début et les Roulards –
voir illustrations.
-
Encore une fois, les dessins de Russ Nicholson.
Points
Négatifs :
-
Bien évidement, La Citadelle du Chaos est connue pour posséder
la couverture la plus moche de toute la série !
- Scénaristiquement,
c’est très pauvre puisque, une nouvelle fois, on part tuer un sorcier dans sa
forteresse.
-
Balthus le terrible a, parait-il, engager une terrible armée autour de lui afin
de fondre sur le monde libre, or, de façon surprenante, celle-ci est aux
abonnées absents de la forteresse puisque celle-ci est désespérément vide…
-
D’ailleurs, il y a pas mal de boulettes et autres illogismes dans le scénario.
-
Certes, on possède des pouvoirs magiques, mais bon, encore faut-il que
l’utilisation de ceux-ci se justifient au cours de l’aventure ce qui, ma foi,
n’est pas vraiment le cas.
Ma
note : 6,5/10
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire